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COMMUNICATION

Publié le 02/04/2015

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COMMUNICATION

Communiquer est un problème pratique avant d'être l'objet d'une interrogation philosophique ou d'une élaboration scientifique. Je

souffre et je vis sous le regard d'autrui, comme autrui vit et souffre sous mon regard ; enfermé dans l'intériorité absolue (qui me paraît telle) de ma conscience, comment puis-je faire ressentir ma douleur ? Un regard, un geste peuvent mentir. Il y a plus; autrui c'est un autre homme, mais dans le cas du monde qui nous entoure, des animaux, puis-je communiquer avec eux ? Dans la Métamorphose de Kafka, Grégoire meurt, non parce qu'il est un cloporte blessé, mais parce que, métamorphosé en cloporte, il n'y a plus de communication possible entre sa famille et lui. La communication est d'emblée comprise comme le rapport privilégié des consciences humaines.

Il a fallu que Descartes inaugure la subjectivité et la réflexion sur soi, que naisse la possibilité du solipsisme, pour que le problème du fondement de la communication se pose comme celui de la reconnaissance d'autrui (Voir l'article Autrui pour une discussion de cette question). Quelle que soit la façon de poser le problème d'autrui, sa résolution

philosophique aboutit toujours à établir un rapport de connaissance privilégié entre les consciences (pitié, sympathie) , par conséquent, ce qui est en question ce n'est pas la communication en elle-même, ses modalités, ses instruments, mais ce qui dans la conscience la rendrait possible. Ainsi Descartes accorde-t-il au langage un rôle restreint, simple phénomène à partir de quoi je puis inférer qu'il y a en autrui une conscience, c'est-à-dire une raison (les bêtes ne peuvent parler), il n'est qu'un instrument neutre en vue d'un échange qui le transcende.

 

Pour la théorie de la communication, celle-ci n'est pas seulement une affaire entre l'homme et l'homme, où se joue son humanité, mais entre agents de communication (groupes ou individus), par le biais de dispositifs plus ou moins complexes. Toute communication suppose une source qui émette un message dans un certain code, un canal de trans­mission, et un récepteur qui décode le message. Les commu-nicateurs (émetteur et récepteur) doivent disposer de moyens d'information, c'est-à-dire d'au moins deux éléments (symboles) discriminables par un détecteur (par exemple, l'appareil perceptif) et tels que la probabilité d'occurrence d'aucun des deux ne soit nulle ou certaine. Ces éléments posés, on peut étudier les réseaux de communication, l'action de leur forme sur le message, le rôle des divers agents, celui des canaux particuliers (sociologies des mass­media, cf. Mc Luhan, La Galaxie Gutenberg), voire celui des divers codes parmi lesquels se trouvent les langues naturelles (le français, l'allemand, etc.).

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