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DÉCEVANT, -ANTE, participe présent et adjectif.

Publié le 06/12/2015

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DÉCEVANT, -ANTE, participe présent et adjectif.  

I.—  Participe présent de décevoir* 

II.—  Adjectif.  Qui abuse, qui trompe l'attente de quelqu'un; qui cause une déception, une désillusion, une insatisfaction. 

A.—  [En parlant d'une chose]  Un mot, un rêve, un voyage décevant Ils passèrent le tropique sous le soleil de feu, trompés par des mirages décevants (JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 2, 1868, page 115) : 

Ø 1.... il y a dans le mirage de l'amour quelque chose de décevant, une duperie mystérieuse qui conduit ceux qui s'y laissent prendre au pire malheur, à travers l'espérance du plus grand bonheur.

PAUL BOURGET, Nouveaux Essais de psychologie contemporaine, préface.  1885, page 43. 

B.—  [En parlant d'une personne]  Un être décevant : 

Ø 2. Dans l'intervalle le grand-père était mort, ayant gardé jusqu'à quatre-vingt-dix ans, malgré une femme odieuse et un fils décevant, sa sérénité ensoleillée.

ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, La Vie de Disraëli,  1927, page 19. 

—  Par métonymie. Une soirée, une visite, une vie décevante. Je trouvais très décevants les commentaires de nos journaux (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre,  1959, page 196 ). 

—  Expression courante. C'est décevant C'est par trop décevant J'en ai marre (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer,  1948, page 283 ). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 320. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 129, b) 166; XXe.  siècle : a) 544, b) 833. 

 

Forme dérivée du verbe \"décevoir\"

 décevoir

DÉCEVOIR, verbe.  

A.—  Vieilli.  Tromper, séduire par une apparence qui promet plus qu'elle ne donne. Synonymes : abuser, duper, leurrer. Il est contre les habitants de Paris. Il veut nous décevoir et nous trahir comme frère Richard, qui en ce moment chevauche avec nos ennemis (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Contes de Jacques Tournebroche,  1908, page 80 ). 

—  Rare. Décevoir à. Je me suis laissé un peu trop décevoir peut-être à sa pure grâce de causeur et d'écrivain (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 1, 1840, page 257 ). 

Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif féminin décevance.  Action de tromper.  Synonyme vieilli de déception* A. D'âpres décevances (JORIS-KARL HUYSMANS, Ste Lydwine, 1901, page 97). 

B.—  Causer à quelqu'un une déconvenue, un désappointement en ne répondant pas à son attente, à ses espoirs, ou à ses illusions. Décevoir l'attente, le désir de quelqu'un; décevoir un rêve. Cette évidence c'est l'absurde. C'est ce divorce entre l'esprit qui désire et le monde qui déçoit (ALBERT CAMUS, Le Mythe de Sisyphe,  1942, page 71) : 

Ø 1. Enfin, tout de même, y a un chapitre où il m'a jamais truqué, jamais déçu, jamais bluffé, jamais trahi (...) pourvu que je l'écoutasse, il était constamment heureux, ravi, comblé, satisfait... 

LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit,  1936, page 424. 

Ø 2. « Moi, Joseph Pasquier, je n'ai confiance en personne. Et, comme ça, je ne suis jamais déçu... »

GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Nuit de la Saint-Jean, 1935, page 135. 

—  Emploi pronominal. Ah! Ah! Monsieur Ouine, il y a des jours où, quoi qu'il arrive, on est sûr de ne pas se décevoir soi-même, il y a des jours visités par les dieux! (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine,  1943, page 1373 ). 

Remarque : On rencontre dans la documentation l'adjectif décevable.  Sujet à n'être pas suivi d'effet. Une prognose dissymétrique et toujours décevable (VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 217).  \" Peu usité \" dans Dictionnaire de l'Académie Française 1835, 1878. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 235. Fréquence absolue littéraire : XIXe.  siècle : a) 44, b) néant; XXe.  siècle : a) 282, b) 791. 

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