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Définition: ADULTÉRÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 06/10/2015

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Définition: ADULTÉRÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.- Participe passé de adultérer* II.- Adjectif . A.- Falsifié, impur. Médicaments adultérés (Dictionnaire de la langue française ( ÉMILE LITTRÉ ) ). B.- Au figuré : Ø Les qualités de Napoléon sont si adultérées dans les gazettes, les brochures, les vers, et jusque dans les chansons envahies de l'impérialisme, que ces qualités sont complètement méconnaissables. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 646. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 17. ADULTÈRE 1 , adjectif et substantif. I.- Emploi adjectival . A.- Qui viole la foi conjugale. 1. [En parlant de pers] : Ø 1. - « Mais ajoutez », dit la princesse, « que vous vous êtes délectée à l'énoncé de ces péchés, il vous dira : ma soeur, ces péchés sont les vôtres. » - « Alors », conclut Mme de Trinquetailles, « en une heure nous avons été fornicatrices, adultères, incestueuses, stuprueuses, sacrilèges, molles, sodomites et bestiales? » JOSÉPHIN PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, page 240. Ø 2. KASANDRA. - Je ne puis. Il faut entrer, il faut que la Chienne adultère [Clytemnestre] Près du Maître dompté me couche contre terre. CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes tragiques, Les Érinnyes, 1886, page 193. - Par métonymie, rare . [En parlant d'un enfant] Qui est né d'un adultère. Synonyme : adultérin : Ø 3. ANDROMAQUE. - Si Hector n'était pas mon mari, je le tromperais avec lui-même. S'il était un pêcheur pied bot, bancal, j'irais le poursuivre jusque dans sa cabane. Je m'étendrais dans les écailles d'huître et les algues. J'aurais de lui un fils adultère. JEAN GIRAUDOUX, La Guerre de Troie n'aura pas lieu, 1935, I, 6, page 58. - Par extension, rare, littéraire . [En parlant d'un animal] : Ø 4. Il revenait de sept huit années en arrière et le voilà maintenant (...) président de la république de Costa Rica (par révolution), président de la république de Guatemala (par occupation), il oublie maintenant l'ambition, il y a tant d'autres possibles, triumvir, uhlan, plombier, tétrarque, rétiaire, schah, faux saulnier, éléphant blanc (par transformation magique), sauterelle adultère, peplum chinois, morceau de sucre, bout de savon fondant RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, pages 141-142. Remarque : 1. Le complément de l'adjectif est d'ordinaire introduit par la préposition avec pour indiquer le ou la partenaire de l'adultère (confer Edmond et Jules de Goncourt, Journal, août 1873, page 941 : " Madame Hugo adultère avec son gendre. "). Exceptionnellement on rencontre la préposition à pour désigner la (ou le) partenaire d'un adultère à laquelle (ou auquel) on est infidèle (confer Léon Bloy, Journal, 1898, page 273 : "... vous ne pouvez me tendre la main sans devenir adultère [au figuré] à quelque démon. " [Lettre à Rachilde] ). 2. Syntagme très fréquent : femme adultère (Roger Martin du Gard, Les Thibault, tome 2, 1923, page 849; etc.), d'origine sans doute biblique (confer Évangile selon Saint Jean, VIII, 3-4). 2. [En parlant de l'union entre personne adultères] Commerce, amour adultère. (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 5. Pas un mot ne devait laisser supposer qu'ils eussent jamais parlé d'amour. S'il avait à se justifier, c'était seulement d'avoir pu par vertu condamner une liaison adultère. JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, Roman et vérité, 1950, page 214. Remarque  : Les quelques syntagmes cités dans les dictionnaires apparaissent dans la documentation, mais avec une faible fréquence : commerce adultère (A. THIERRY, Récits des temps mérovingiens, tome 2, 1840, page 141); désirs adultères (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 1, 1857, page 124). - Par analogie . HORTICULTURE. [Se dit de l'action simultanée des poussières séminales d'espèces différentes] : Ø 6. Il n'y a pas de doute qu'en semant les pepins provenant de ces fécondations adultères, on n'obtienne beaucoup de nouvelles variétés. PIERRE-MARIE SÉBASTIEN BIGOT DE MOROGUES (LA CHÂTRE TOME 1 ). B.- Au figuré . 1. Dans la langue biblique . [D'après l'Ancien Testament, où Israël est considéré comme l'épouse de Dieu] a) [En parlant d'une famille, d'une race, d'un peuple] Qui viole la fidélité à la vraie religion, idolâtre : Ø 7. - Quoi! ce sont ses miracles qui vous le font tenir pour divin! quoi! vous aussi, pour croire en lui vous avez besoin d'un miracle? comme la « foule méchante et adultère » qui disait : « Maître, nous voudrions voir un signe de vous. » ANDRÉ GIDE, Journal, 1916-1919, page 601. b) [En parlant d'une attitude religieuse] Même sens : Ø 8. Moïse ne guérit Israël de son adultère idolâtrie, qu'en lui faisant boire la cendre du serpent d'airain. JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 327. 2. Dans le style religieux, poétique ou oratoire . [Se dit d'un inanimé] Qui offre un mélange vicieux, impur. Synonyme : adultéré : Ø 9. La voix qui crie Alla! la voix qui dit mon Père, Lui portent l'encens pur et l'encens adultère : À lui seul de choisir. ALPHONSE DE LAMARTINE, Harmonies poétiques et religieuses, 1830, page 313. Ø 10. Cette terre est en ruines; ses montagnes s'effritent en pierrailles, la pensée y est toute pleine d'éléments syriaques et d'hellénisme adultère, des débris qui se sont échappés des grands temples antiques du soleil. MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 10, 1913-1914, page 379. II.- Emploi comme substantif. Personne adultère : Ø 11. Alors nos théâtres cesseront d'être des écoles d'infidélité pour les femmes et d'immoralité pour les hommes, lorsque nous en aurons banni toutes ces vertueuses adultères et tous ces honnêtes indigents qui n'apprennent qu'à tromper la couche nuptiale et à voler son voisin. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Fragments du Génie du Christianisme primitif, 1800, page 223. Ø 12. On n'apprendra pas son nom [d'un saint qui n'est pas un grand pécheur] aux petits enfants qui vont en classe, puisque l'attention de ces âmes pures, par un louable souci de réalisme, est attirée uniquement sur les voleurs, les assassins, les adultères, les concubinaires, et pire encore : les personnages de Shakespeare et de Racine. ROBERT BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, page 207. - Par analogie . [En parlant d'un animal] : Ø 13. Quelque adultère s'est donc glissé dans la corolle qui sert de grotte à la nymphe. ALPHONSE KARR (BESCHERELLE 1845 ).   Forme dérivée du verbe "adultérer" adultérer ADULTÉRER, verbe transitif. I.- Emploi transitif . [Le sujet désigne une personne ou une chose] A.- [L'objet désigne une matière] Dégrader une substance pure et active en y mêlant une ou plusieurs substances étrangères de moindre qualité : Ø 1. Leurs études se développant, ils en vinrent à soupçonner les fraudes dans toutes les denrées alimentaires. Ils chicanaient le boulanger sur la couleur de son pain. Ils se firent un ennemi de l'épicier, en lui soutenant qu'il adultérait ses chocolats. GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 1, 1880, pages 54-55. Ø 2. Beauté de ce tissage où même la matière première est indigène et que rien ne vient adultérer. ANDRÉ GIDE, Voyage au Congo, 1927, page 823. - Spécialement . DROIT. Falsifier. Adultérer des médicaments; adultérer des monnaies (par des alliages dépassant le taux légal) (confer infra étymologie). D'une manière générale, le mot, employé au sens propre, relève de la langue du droit : adultérer, c'est frauder, en altérant d'une manière contraire aux dispositions légales ou réglementaires. B.- Au figuré . [L'objet désigne le plus souvent une entité morale, exceptionnellement une personne ou un ensemble de personne] Altérer la pureté originelle par le mélange d'éléments de moindre qualité : Ø 3. [Le cardinal Boccanera] : - L'unité (...) ce n'est là que l'ambition furieuse et aveugle d'un conquérant qui élargit son empire, sans se demander si les nouveaux peuples soumis jusque-là fidèle, l' adultérer, lui apporter la contagion de toutes les erreurs. ne vont pas désorganiser son ancien peuple, ÉMILE ZOLA, Rome, 1896, page 455. Ø 4. Le don est à bon droit suspect dans le capitalisme contemporain. Ce système a diffusé et intensifié à un degré jamais atteint le culte des vertus acquisitives et la passion du lucre; par son seul fonctionnement il adultère et déprise l'esprit de don. FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe . siècle . 1964, pages 392-393. II.- Emploi pronominal (à sens passif) [Le sujet désigne une chose] A.- Au propre : Ø 5. Après que la mise en place fut effectuée, le soir, tout cela se concilia, se tempéra, s'assit : les boiseries immobilisèrent leur bleu soutenu et comme échauffé par les oranges qui se maintinrent, à leur tour, sans s'adultérer, appuyés et, en quelque sorte, attisés qu'ils furent par le souffle pressant des bleus. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 21. B.- Au figuré : Ø 6. On peut dire qu'avec Mallarmé, Proust, Gide, Valéry (par leurs doctrines, sinon leurs oeuvres), Giraudoux, Suarès, les surréalistes et leurs descendants, nous possédons cette chose qui s'est adultérée dès le début de la littérature et dont seuls peut-être les alexandrins avaient donné l'exemple : le pur littérateur. JULIEN BENDA, La France byzantine ou le Triomphe de la littérature pure . 1945, page 173. Remarque : Dictionnaire de l'Académie Française tome 1 1932 note : " On dit plutôt aujourd'hui altérer. " Le mot est signalé comme archaïque par Pet IT DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT .   STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6.

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