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Définition: ADVENIR, AVENIR1, verbe intransitif.

Publié le 01/11/2015

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Définition: ADVENIR, AVENIR1, verbe intransitif. Parvenir, arriver (à, vers), survenir. A.— Vieilli, rare. Avenir, advenir. [À la forme personne le plus souvent, en parlant d'une personne, ou d'une chose concrète ou abstraite] 1. Parvenir en un lieu déterminé ou à la personne intéressée. — Dans la langue juridique. : Ø 1. La société de tous biens présens est celle par laquelle les parties mettent en commun tous les biens meubles et immeubles qu'elles possèdent actuellement, et les profits qu'elles pourront en tirer. Elles peuvent aussi y comprendre toute autre espèce de gains; mais les biens qui pourraient leur avenir par succession, donation ou legs, n'entrent dans cette société que pour la jouissance... Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, page 332. — Par archaïsme littéraire : Ø 2. — (...) nous battons la campagne. Or, voilà long-temps que nous cheminons, n'adviendrons-nous pas bientôt? Par saint-Polycarpe! où diantre me conduisez-vous? — À votre tour ne vous impatientez point, Chastelart, nous approchons fort, la Juiverie doit être peu éloignée maintenant PETRUS BOREL, Champavert, les contes immoraux, Dina, la belle juive, 1833, page 117. Ø 3. Il avouait ses tentations, cette envie de tout garder, de tout dévorer, quand il lui advenait un colis de bonnes choses. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 290. 2. Archaïsme littéraire. Advenir à + infinitif. Venir à bout de, réussir à : Ø 4. Tellement qu'en plaine teneur de mes esprits animaux me remettray-je à la forge, dans ma librairie, jusques au lever du soleil, comme ung alquimiste, me pollicitant la palme du langaige françoys si ie adviens à couler la vraie nature des choses dans un moule ciceronian. (...) Cette page est pour ton époux, amateur de telles folastreries et idiomes antiques. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1876, page 337. 3. Régionalisme. Avenir à quelqu'un (3e. personne du singulier, personne ou impersonne). Convenir, aller (bien), appartenir à : Ø 5. Avenir. Le verbe nominalisé remplace le verbe seoir dans ce sens : — Cet habit vous avient bien. — Ce ruban avient à votre teint. — Cela n'avient qu'à vous, c'est-à-dire vous seul pouvez dire ou faire cela. — Il vous avient bien de me faire des reproches. HENRI COULABIN, Dictionnaire des locutions populaires du bon pays de Rennes en Bretagne, 1891. B.— Langue courante. Advenir. [Le plus souvent à la 3e. personne du singulier ou à l'infinitif, en parlant d'un événement] Se produire, comme une chose possible, mais de manière non absolument prévisible, quoique attendue. 1. En construction personnelle : Ø 6. Mais il emporte au désert le passé, s'il y a un passé. Lui-même, au fond, n'en sait rien. Les faits qu'il voit peints par le doigt de Dieu et comme réfléchis au puits profond de son coeur, sont-ils advenus, ou adviendront-ils? Il les voit, moins comme faits que comme droit, comme Dieu les verrait, tous les temps étant finis, au jour du Jugement. Nul temps : tout fait comme présent, rien de successif. JULES MICHELET, Journal, avril 1842, page 390. Ø 7. Ces possibilités, rentrant dans le cercle de celles auxquelles il avait songé, ne lui auraient pas paru bien étranges si elles se fussent effectuées; en effet, ce sont là de ces choses que l'on voit, qu'il avait vues, auxquelles il s'était vaguement attendu les jours où, pensant à Henry et s'imaginant tout ce qui pourrait lui advenir de bien et de mal, il avait bâti ces hypothèses et ces aventures que nous édifions dans l'absence des personnes qui nous sont chères. GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale. 1845, pages 184-185. Ø 8. Madame de Vaubert le suivit longtemps des yeux, puis retomba dans sa rêverie. Elle en sortit souriante et radieuse. Que s'était-il passé? Qu'était-il advenu? Moins que rien, une idée. Mais une idée suffit à changer la face du monde. JULES SANDEAU, Mademoiselle de la Seiglière, 1848, page 42. Ø 9. Mais je sens que la mort est proche! Vienne l'automne, advienne l'instant de profond silence,... PAUL CLAUDEL, La Ville, 2e. version, 1901, III, page 490. Ø 10. Il ne fait qu'anatomiser l'événement et l'expliquer, analyser sa façon de se produire. Il traite l'événement comme si celui-ci ne contenait rien de plus que les causes matérielles qui permettaient de le prévoir. Or, tout événement doit parler au coeur en même temps qu'à la pensée. En même temps que nos sens le reçoivent, il doit tenir en nous toute la place du songe. La moindre chose qui nous advient est, évidemment, une image de ce que nous sommes et non une image de ce que nous pensons. Notre destinée s'y lit au grand jour. JOE BOUSQUET, Traduit du silence, 1935-1936, page 91. Ø 11.... je n'arrive pas à suprimer toute référence de ma vie à un monde, à chaque instant quelque intention jaillit à nouveau de moi, ne serait-ce que vers les objets qui m'entourent et tombent sous mes yeux ou vers les instants qui adviennent et repoussent au passé ce que je viens de vivre. MAURICE MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception, 1945, pages 192-193. Ø 12.... le temps n'est-il pas la dimension selon laquelle quelque chose advient en général? Le devenir n'est-il pas la façon qu'a le non-être d'advenir, et par suite de venir à l'être? Dans un monde d'alternative où l'être en acte s'annihile dialectiquement dans le rien, où venir à l'être est le seul être réel, c'est la continuation d'avènement qui est l'effectivité elle-même... VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 93. Ø 13. Le sophisme de Diodore Kronos, c'est d'appliquer au futur soi-disant nécessaire le principe d'identité et du tiers-exclu : les choses, quoi qu'il arrive, ne pouvaient être qu'ainsi, c'est-à-dire telles qu'elles ont été; quoi qu'il arrive, c'est ce qui devait advenir qui sera advenu; quoi qu'il arrive c'est, par définition même, le motif le plus fort qui aura prévalu. Certes tout prouve le destin... VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957 page 202. Remarque : Ainsi que le montrent les exemples, le sujet représente fréquemment un mot très général ou très abstrait (ce qui, chose qui, quelque chose, rien, fait, instant). 2. En construction impersonnelle. a) Construction impersonnelle simple ou complexe : Ø 14. Nourri dans la foi en une Providence qui agit sur nous par des volontés particulières, rien ne lui arrive qu'il n'y voie le signe de desseins adorables et terrifiants. Et il lui advint, en effet, une aventure faite pour impressionner de plus braves. Sans doute avait-il changé de vie depuis deux années déjà... FRANÇOIS MAURIAC, La Vie de Jean Racine, 1928, page 127. Ø 15.... le temps est l'effectivité toute pure, réduite au seul fait de devenir; en rapport avec la chronologie, l'inexprimable « il y a », dont nul ne peut rien dire, doit être interprété ainsi : « il devient », et par conséquent « il advient » ou « survient » — c'est-à-dire, en général, « il vient ». On montrera que l'événement ou avènement est le devenir sous l'aspect instantané, comme le devenir est le « il y a » sous la forme continuée. Qu'il s'agisse de devenir ou qu'il s'agisse d'advenir et de survenir, le temps dans les deux cas est une sorte d'évidence, mais une évidence fondante... VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 69. b) Il advient que + indicatif ou subjonctif. Ø 16. Mais, dans Possession du monde, l'idéologue applique avec sérieux les principes de la « mind cure ». (...) « Quand tu parles de vertu, de bonheur, de courage, dit-il, à force d'exprimer ces idées, il advient qu'elles agissent sur toi en retour; un moment arrive où tu es moralement contraint à devenir l'oeuvre de tes opinions. (...) ». HENRI MASSIS, Jugements, tome 2, 1924, page 179. Ø 17. Calé dans le coin droit, côté face, du compartiment, je fume une cigarette en lisant, Dieu me pardonne! en lisant Le Populaire. Le coin droit, côté face, parce que c'est la place réservée à Folcoche, lorsqu'il advient d'aventure que nous prenions le tortillard d'Angers. HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 201. Remarque : Avec l'indicatif, advenir signifie « se produire effectivement »; avec le subjonctif, il signifie « se produire éventuellement » (exemple 17 : il advient d'aventure que...). 3. (En) advenir de quelqu'un, plus rarement de quelque chose. [En parlant du destin incertain de la personne ou de la chose désignée par le complément prépositionnel] Se produire, arriver dans la suite des événements à venir : Ø 18. Qui sait ce qui peut advenir de la fragilité des femmes? Qui sait jusqu'où peut aller l'inconstance de ce sable mouvant,... ALFRED DE MUSSET, Comédies et proverbes, André del Sarto, 1834, II, 1, page 80. Ø 19. Convenez des mouvements, à telle date, en France et en Allemagne, de vos troupes alliées. Mais si vous vous en remettez au hasard, que voulez-vous qu'il en advienne? Le hasard d'un côté, d'énormes forces organisées de l'autre, — le résultat est certain : vous serez écrasés. ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Dans la maison, 1909, page 1065. Ø 20. Nous roulons dans les probabilités. Qu'adviendra-t-il de nos fils? Que penseront-ils dans vingt ans? Enquêteurs et enquêtés l'ignorent. Cela dépend des âmes, qui vont continuer de s'échauffer et qui sont toutes inégales, et d'une certaine fermentation de la raison publique, sur laquelle d'ailleurs il est très possible d'agir. MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, avril -août 1913, page 150. Ø 21. Icare était, dès avant de naître et reste après sa mort, l'image de l'inquiétude humaine, de la recherche, de l'essor de la poésie, que durant sa courte vie il incarne. Il a joué son jeu, comme il se devait; mais il ne s'arrête pas à lui-même. Ainsi en advient-il des héros. Leur geste dure et, repris par la poésie, par les arts, devient un continu symbole. ANDRÉ GIDE, Thésée, 1946, page 1436. Remarque : 1. La construction est personnelle dans l'exemple 18, impersonnelle dans les 3 autres exemples Dans les 2 cas, un mot (sujet ce qui dans l'exemple 18, que interrogatif dans les exemples 19, 20, ainsi dans l'exemple 21) indique l'événement ou le destin attendu ou effectif. 2. En explétif ne se rencontre que dans la tournure affirmative (exemple 21); il est pronominal (de + nom) dans l'exemple 19. 3. La tournure s'emploie fréquemment en construction interrogative (exemple 18, 19, 20), parfois dans une réponse à une question réelle ou supposée (exemple 21); il est en effet de la nature de cette tournure fortement affective de supposer une inquiétude sur l'avenir. 4. Locutions figées. a) Quoi qu'il advienne, variante quoi qu'il en advienne : Ø 22. Je passe mon temps à ranimer le passé. Quant à l'avenir, ce sont des ténèbres épouvantables. Quoi qu'il advienne, tout ce que nous avons aimé est fini! Nous pouvons devenir vertueux, mais nous serons bien bêtes! Dans quel monde de pignoufs on va entrer! GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1870, page 166. Ø 23.... il faut rattacher cette déficience (car évidemment c'en est une) à ce que je disais plus haut : celle du sentiment du temps. Quoi que ce soit qu'il m'advienne, ou qu'il advienne à autrui, je le mets aussitôt au passé. De quoi fausser gravement le jugement sur les événements appelés à devenir historiques. J'enterre les gens et les choses, et moi-même, avec une facilité déconcertante... ANDRÉ GIDE, Ainsi soit-il, ou Les Jeux sont faits, 1951, page 1227. Remarque : Selon DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, il s'agit de la devise d'une famille du Dauphiné, dont le nom était Bocsoz-el-Montgontier. b) Advienne que pourra : Ø 24. J'ai pris de la vie tout ce que j'ai pu prendre, entendez-vous, à grandes lampées, la gorge pleine! Je l'ai bue à la régalade : advienne que pourra! Il faut en prendre son parti, l'Abbé. Qui jouit craint la mort. GEORGES BERNANOS, Sous le soleil de Satan, 1926, page 292. Ø 25. Dès le XIIe. siècle s'élèvent des voix singulières, et des adeptes de l'« ancienne philosophie », entichés de paganisme, s'en vont disant : « Qu'importe la mort? Prenons le bien qui nous vient à chaque jour. Après, advienne que pourra! La mort mettra fin à la bataille et, elle venue, il ne restera plus rien ni du corps ni de l'âme. » EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 231. c) Proverbe. Fais ce que dois, advienne que pourra. Il faut faire son devoir quoi qu'il puisse en résulter : Ø 26. Le catholicisme, qui jadis eut ma foi, doit toujours conserver ma vénération. Pourtant, je ne pus jamais m'empêcher de lui préférer secrètement la chevalerie, dont j'entends encore retentir, au XVIe. siècle, le noble résumé : Fais ce que dois, advienne que pourra. AUGUSTE COMTE, Catéchisme positiviste, ou Sommaire exposition de la religion universelle, 1852, page 357. Ø 27. Mais qu'importe, du reste. J'ai retourné la fière devise : Fais ce que dois, advienne que pourra, et de fière, je l'ai faite soumise : Fais ce qu'elle veut, advienne que pourra! — C'est écrit pour lui plaire; que me faut-il de plus?... JULES BARBEY D'AUREVILLY, Troisième Mémorandum, 1856, pages 52-53. Ø 28. Mauvaise fin de semaine et mauvais commencement d'année. — Mais foin de l'amour-propre! Fais ce que dois, advienne que pourra! Fais ton devoir et moque-toi du reste,... HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 6 janvier 1866, page 46. Remarque : 1. " (Montaigne) C'est la devise des Maréchaux de France. " (L.-M.-E. Grandjean, Dictionnaire de locutions proverbiales, Toulon, Imprimerie, régistres, tome 1, 1899, page 365, au mot devoir). 2. Ces 3 locutions sont fortement affectives, en raison du verbe et de son mode employés en proposition principale : les 2 premières expriment un fatalisme généralement hédoniste ou épicurien, la troisième est l'expression traditionnelle de l'attitude stoïque en face du destin.

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Tellement qu'en plaine teneur de mes esprits animaux me remettray-je ? la forge, dans ma librairie, jusques au lever du soleil, comme ung alquimiste, me pollicitant la palme du langaige fran?oys si ie adviens ? couler la vraie nature des choses dans un moule ciceronian.

(...) Cette page est pour ton ?poux, amateur de telles folastreries et idiomes antiques. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1876, page 337.

3.

R?gionalisme.

Avenir ? quelqu'un (3e.

personne du singulier, personne ou impersonne).

Convenir, aller (bien), appartenir ?: ? 5.

Avenir.

Le verbe nominalis? remplace le verbe seoir dans ce sens?: ? Cet habit vous avient bien.

? Ce ruban avient ? votre teint.

? Cela n'avient qu'? vous, c'est-?-dire vous seul pouvez dire ou faire cela.

? Il vous avient bien de me faire des reproches. HENRI COULABIN, Dictionnaire des locutions populaires du bon pays de Rennes en Bretagne, 1891.

B.? Langue courante.

Advenir.

[Le plus souvent ? la 3e.

personne du singulier ou ? l'infinitif, en parlant d'un ?v?nement] Se produire, comme une chose possible, mais de mani?re non absolument pr?visible, quoique attendue.

1.

En construction personnelle?: ? 6.

Mais il emporte au d?sert le pass?, s'il y a un pass?.

Lui-m?me, au fond, n'en sait rien.

Les faits qu'il voit peints par le doigt de Dieu et comme r?fl?chis au puits profond de son coeur, sont-ils advenus, ou adviendront-ils? Il les voit, moins comme faits que comme droit, comme Dieu les verrait, tous les temps ?tant finis, au jour du Jugement. Nul temps?: tout fait comme pr?sent, rien de successif. JULES MICHELET, Journal, avril 1842, page 390.

? 7.

Ces possibilit?s, rentrant dans le cercle de celles auxquelles il avait song?, ne lui auraient pas paru bien ?tranges si elles se fussent effectu?es; en effet, ce sont l? de ces choses que l'on voit, qu'il avait vues, auxquelles il s'?tait vaguement attendu les jours o?, pensant ? Henry et s'imaginant tout ce qui pourrait lui advenir de bien et de mal, il avait b?ti ces hypoth?ses et ces aventures que nous ?difions dans l'absence des personnes qui nous sont ch?res.. »

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