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Définition: ADVERSITÉ, substantif féminin.

Publié le 06/10/2015

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Définition: ADVERSITÉ, substantif féminin. Littéraire . 1. Généralement au singulier avec l'article défini. Sort contraire, circonstances malheureuses (deuil, revers de fortune, etc.) s'imposant comme une épreuve à subir ou à surmonter : Ø 1. Au contraire, de toutes les choses humaines, dont la nature est de périr dans les tourmens, la véritable religion s'accroît dans l' adversité : Dieu l'a marquée du même sceau que la vertu. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 425. Ø 2.... vous êtes encore et vous serez toujours pour moi le Marquis de la Seiglière, plus grand dans l' infortune que vous ne le fûtes jamais au faîte de la prospérité. Je suis fait ainsi : l' infortune me séduit, l' adversité m'attire. Si mes opinions politiques me l'eussent permis, j'aurais accompagné Napoléon à Sainte-Hélène. Veuillez croire que mon dévouement et mon respect vous suivront partout, et que vous trouverez en moi un fidèle courtisan du malheur. JULES SANDEAU, Mademoiselle de la Seiglière, 1848, page 224. Ø 3. Je remercie Dieu de ce qu'il a bien voulu faire de moi, de l'épreuve que je subis, de la ruine où je médite. Je trouve bonne l' adversité, bonne l' injustice, bonne la haine, bonne la calomnie qui se glisse comme le ver dans le sépulcre. Si toutes ces choses qu'on est convenu d'appeler le malheur et qui sont sur moi, pèsent le poids d'un caillou dans le progrès humain, je bénis la destinée. VICTOR HUGO, Correspondance, 1854, page 188. Ø 4. Mais je constate que ce qu'il y a de plus noble, de plus vivant chez les gens de France et chez moi est de formation catholique, s'accroît dans l'atmosphère catholique et que dans l' adversité, ou du moins dans les grandes circonstances de la vie, chacun de nous trouve dans l'Église son plus parfait bien-être. MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 8, 1909-1911, page 297. Ø 5. Mon optimisme, ce n'est pas dans la douleur, dans l' adversité, qu'il trouve de quoi s'achopper; mais devant la laideur et la malignité des hommes. ANDRÉ GIDE, Journal, 1931, page 1055. Remarque  : Syntagmes fréquents a) Groupes nominaux : coups de l'adversité (ANDRÉ GIDE, Les Nouvelles nourritures, 1935, page 284), école de l'- (P.-L. COURIER, Pamphlets politiques, 1824, page 77), jour de l'- (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai sur les Révolutions, 1797, page 169), leçons de l'- (IDEM, Les Martyrs, 1810, page 211), vent de l'- (J.-H. BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 204), courage dans l'- (FRANÇOIS- RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 221), temps d'- (IDEM, Essai sur les Révolutions, 1797, page 57), rocher d'- (Charles -AMÉDÉE DE SAINTE- BEUVE, Port-Royal, tome 4, 1859, page 204); b) Groupes verbe + substantif : connaître l'adversité (LÉON BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 116), conjurer l'- (Charles PÉGUY, La Tapisserie de Notre-Dame, 1913, page 701), plier sous l'- (EUGÉNIE DE GUÉRIN, Journal, 1840, page 80), supporter l'- (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai sur les Révolutions, 1797, page 164). 2. Au pluriel . Les adversités. Les événements malheureux, les épreuves : Ø 6. Il disait à propos de la reine de Hollande, devenue par Louis XVIII duchesse de Saint-Leu : « Quand on a accepté les prospérités d'une famille, il faut en embrasser les adversités. » FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 600. Ø 7. On a eu tous les chagrins, toutes les épreuves, tous les soucis, toutes les adversités possibles, excepté la maladie, car on a été quarante-deux ans de suite sans la connaître. HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 30 janvier 1866, page 107. Remarque : 1. Syntagmes rencontrés : les grandes adversités (PETRUS BOREL, Champavert, 1833, page 193), vaincre les adversités (E. MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 351). 2. Adversité est l'antonyme de prospérité, bonheur ; il est synonyme de malheur, mais caractérisé par l'idée de lutte, la manière dont on la e. siècle, notamment chez Chateaubriand. soutient et les bénéfices moraux qu'on en retire. Fréquent au XIX   STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 245. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 862, b) 269; XXe. siècle : a) 91, b) 106.

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