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Définition: AFFABLE, adjectif.

Publié le 07/10/2015

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Définition: AFFABLE, adjectif. A.- [En parlant d'une personne ayant généralement quelque supériorité par rapport aux personnes qui l'abordent] Qui se montre d'un accueil bienveillant et engageant envers les personnes qui viendraient à l'approcher : 1. emploi absolu . Ø 1.... j'ai tracé le caractère d'Aaron; je l'ai peint, non tel que les historiens éblouis de sa gloire veulent nous le représenter, mais tel qu'il dut être, d'après ce que nous savons de son histoire; grand guerrier, souverain despote et cruel, et prince affable et populaire, doué par la nature des vertus les plus précieuses et les plus brillantes, rempli d'esprit et de grâces, né sensible et magnanime, protecteur éclairé des talens et des arts, mais corrompu par l'orgueil;... STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 1, préface, 1795, page XII. Ø 2.... Madame de Chasteller répondait, à je ne sais quelle question de politesse sur son indisposition que Leuwen lui avait adressée, avec une politesse et un son de voix d'une grâce parfaite, mais en même temps avec une tranquillité d'autant plus inaltérable qu'elle n'était point triste et sombre, mais au contraire affable et sur le bord de la gaieté. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 1, 1836, page 356. Ø 3. Dans ces jours de royauté nouvelle, Sighebert était tenu de se montrer affable et de donner audience à quiconque venait réclamer de lui protection ou justice. AUGUSTIN THIERRY, Récits des temps mérovingiens, tome 2, 1840, page 57. Ø 4. Ô métamorphose prodigieuse! Toute administration est souriante : l'enregistrement n'est plus tracassier, les contributions indirectes se montrent polies, la douane elle-même est affable. C'est court, mais c'est beau. Oui, c'est beau pour le pays légal, mais non pour la presse officielle. LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, page 126. Ø 5. Que la couronne pèse légèrement sur la tête blanchie de ce chevalier chrétien! Pieux comme saint Louis, affable, compatissant et justicier comme Louis XII, courtois comme François I er, franc comme Henri IV, qu'il soit heureux de tout le bonheur qui lui a manqué pendant de si longues années!... FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 256. Ø 6.... le mot de république ne la fâchait point. Par nature, elle était aimante, secourable, affable, et voyait volontiers son égal dans tout homme obscur et malheureux. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 1, 1855, page 64. Ø 7. Il était affable et triste. Le peuple disait : « voilà un homme riche qui n'a pas l'air fier. Voilà un homme heureux qui n'a pas l'air content. » VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 207. Ø 8. - Vil camus, sot canard, tête plate, apprenez Que je m'enorgueillis d'un pareil appendice, Attendu qu'un grand nez est proprement l'indice D'un homme affable, bon, courtois, spirituel, Libéral, courageux, tel que je suis, et tel Qu'il vous est interdit à jamais de vous croire,... EDMOND ROSTAND, Cyrano de Bergerac, 1898, I, 4, page 41. Ø 9. Il ne put discuter sérieusement. Si affable que fût son interlocuteur, il faisait poliment sentir qu'il n'y avait point d'égalité réelle entre Christophe et lui; il semblait entendu d'avance que sa supériorité était incontestée, et que la discussion ne pouvait pas franchir les limites qu'il lui assignait, sans une sorte d'inconvenance :... ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, L'Adolescent, 1905, page 244. Ø 10. Je pourrais ajouter quelques insolences, mais je deviens affable en vieillissant LÉON BLOY, Journal, 1907, page 346. Ø 11.... Saint-Loup était loin d'avoir l'originalité quelquefois profonde de son oncle. Mais il était aussi affable et charmant de caractère que l'autre était soupçonneux et jaloux. Et il était resté charmant et rose comme à Balbec, sous tous ses cheveux d'or. MARCEL PROUST, À la recherche du temps perdu, Le Temps retrouvé, 1922, page 761. Ø 12. Ils marchaient vite; ce qui n'empêchait pas Jalicourt d'entretenir la conversation. Son urbanité s'accommodait mal du silence. Il parlait de choses et d'autres, avec une amabilité cavalière. Mais, plus il se montrait affable, et plus on le sentait distant ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Sorellina, 1928, page 1167. Ø 13. Foulque avait alors une quarantaine d'années. C'était un homme aux cheveux roux, d'assez petite taille, capable de supporter toutes les fatigues, fort expérimenté dans l'art militaire, humain, affable, droit, très généreux pour les pauvres et les gens d'église. Tous ses biographes vantent sa piété, sa loyauté dans ses rapports avec ses vassaux, la correction de ses moeurs. RENÉ GROUSSET, L'Épopée des Croisades, 1939, page 137. Ø 14.... J... s'est montré affable et très hospitalier. Il y a entre nous tout un monde de souvenirs, surtout de notre vie à l'université, beaucoup d'expériences communes, de lectures, de pensées aussi, et d'aventures, sans compter un fonds de plaisanteries dont seuls nous avons la clef. JULIEN GREEN, Journal, 1945, page 216. Ø 15. Bénard était doux, affable, sensible; avec cela, premier partout. JEAN-PAUL SARTRE, Les Mots, 1964, page 188. 2. [Avec un complément prépositionnel] a) [Le complément désigne une personne : préposition avec, plus rarement pour] : Ø 16. Elle [M me . de Durantal] s'attira l'éloge vrai de tous ceux qui la virent : affable avec tout le monde, prévenante, gracieuse, sans prétention auprès des femmes, leur donnant des louanges délicates et paroissant s'oublier auprès d'elles, spirituelle de cet esprit de bonne compagnie auprès des hommes, elle imprima à cette journée et à la fête un cachet de grandeur, de bon ton et d'amabilité sans gêne,... HONORÉ DE BALZAC, Annette et le criminel, tome 3, 1824, page 58. Ø 17. Dans ses promenades, ou même ses voyages, qu'il faisait toujours à pied, un bâton à la main, comme un simple prêtre de campagne, - comme Mabillon, - sa bonté le rendait affable avec les petits soit d'âge, soit de condition. Il les saluait tous quand il les rencontrait, et leur parlait comme à ses frères. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 3, 1848, page 533. Ø 18. On sait combien les Anglais sont affables pour l'étranger qui leur est présenté, et froids pour celui qui se présente lui-même. Les Maniotes ont la même qualité et le même défaut, un peu exagérés : ils poussent l'affabilité jusqu'à l'embrassade, et la froideur jusqu'aux coups de fusil. EDMOND ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854, page 57. b) [Le complément désigne une manière d'être] : Ø 19. Le géomètre, homme ferme, austère, laborieux, s'il n'était ni affable dans ses manières, ni courtois dans ses formes, exerçait d'ailleurs sur tous les siens l'empire puissant et respecté de l'exemple, du dévoûment, de l'irréprochable vertu. RODOLPHE TOEPFFER, Nouvelles genevoises, 1839, page 227. Ø 20. Elle apprit le prochain mariage de Pierre avec une satisfaction visible. Affable à la façon des commerçants qui doivent faire bon visage à tout le monde, elle demandait des détails sur la fiancée avec une attention bienveillante. ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 210. Ø 21.... la vie en commun voilà la plus grande pénitence, me suis-je souvent répété (...), m'efforçant d'être affable sans afféterie, ouvert et pourtant discret, mais impuissant à refréner entièrement ma vivacité naturelle. ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 77. B.- [En parlant de la manière d'être d'une personne avec d'autres personnes] Qui est le propre d'une personne affable. Manières affables : Ø 22.... peut-être l'eût-il emporté, s'il n'eût aliéné tous les esprits, par son caractère dur, hautain et inflexible; au lieu que Lusignan, en cachant une ambition aussi démesurée sous un extérieur populaire et affable, se faisoit beaucoup plus de partisans :... SOPHIE COTTIN, Mathilde, tome 1, 1805, page 117. Ø 23. Sans le ton exquis de leur langage, sans l'affable politesse de leurs manières, sans leur aisance qui pouvait tout à coup se changer en impertinence, un observateur superficiel aurait pu les prendre pour des banquiers. HONORÉ DE BALZAC, La Duchesse de Langeais, 1834, page 318. Ø 24. Avant mon départ, j'allai présenter mes devoirs au ministre; il m'accueillit de la manière la plus affable et la plus cordiale. LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, page 318. Ø 25. M. Levrault cherchait la grande dame qu'il avait connue, souriante, bienveillante, sans morgue ni hauteur, d'un abord si facile, d'un commerce si doux, d'une humeur si affable; il la cherchait et ne la trouvait plus. JULES SANDEAU, Sacs et parchemins, 1851, page 39. Ø 26. Alors Chéri se tourna vers Filipesco... le héla... et l'emmena, non sans avoir salué sa femme, le docteur Armand, infirmiers et infirmières, avec une hauteur affable de visiteur officiel. GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La fin de Chéri, 1926, page 63. Ø 27.... elle se trouva devant (...) M. Létourneau, qu'un commencement d'embonpoint, des moustaches fines et lissées, un sourire courtois, poli plutôt qu'affable, apparentaient à un portrait placé au-dessus de lui sur le mur et qui devait être celui de son père. GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 156. - En particulier . [En parlant de la manière d'accueillir quelqu'un par la parole] : Ø 28.... je désire savoir pourquoi le ton du discours de cet homme m'a semblé si singulier et si affable. Un son semble harmonieusement succéder à un autre son, et, lorsqu'une parole a frappé l'oreille, arrive une autre parole pour caresser la première. GÉRARD DE NERVAL, Le second Faust, 1840, page 250. Ø 29. Sa conversation était affable et gaie. Il se mettait à la portée des deux vieilles femmes qui passaient leur vie près de lui; quand il riait, c'était le rire d'un écolier. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 18. Ø 30. Le patron répandait, avec des paroles affables, un large sourire sur les petites tables où les gens mangeaient bien. PIERRE HAMP, Marée fraîche, 1908, page 71. Ø 31.... le plaisir qu'il avait à causer avec des gens bien élevés l'emporta sur son anticléricalisme. Il était surpris du ton affable qui régnait entre M. Watelet et l'abbé Corneille; il ne l'était pas moins de voir un prêtre démocrate, et un révolutionnaire aristocrate : cela renversait toutes ses idées reçues. ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Dans la maison, 1909, page 1035. - Par métonymie . [En parlant des conditions dans lesquelles une personne supérieure est abordable] : Ø 32. Sa démarche est majestueuse et son abord affable. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, page 138. Remarque : 1. Même dans son association avec des mots exprimant une manière d'être, le mot garde quelque chose de sa valeur primitive de qualité qui s'exprime par le langage : l'attitude qualifiée d'affable est un signe pour l'autre qui permet de reconnaître l'intention d'accueil bienveillant et engageant 2. Principaux syntagmes. a) (péroposition +) substantif abstrait + adjectif : abord affable (exemple 32), d'un air - (André Gide, Les Caves du Vatican, 1914, page 781), sous un extérieur - (exemple 22), avec une hauteur - (exemple 26), de la manière la plus - (exemple 24), manières affables (H. Murger, Scènes de la vie de bohème, 1851, page 111; Romain Rolland, Jean-Christophe, Antoinette, 1908, page 831; A. Billy, Introïbo, 1939, page 97), avec des paroles affables (exemple 30), sans l'affable politesse (exemple 23), sourire - (exemple 27), avec une supériorité - (Henri de Montherlant, Les Jeunes filles, 1936, page 958) ton - (exemple 28, 31); b) Verbe + adjectif attribut : sembler - (exemple 28), devenir - (exemple 10), être - (très fréquent) (exemple 2, 4, 6, 7, 15, 18), se montrer - (exemple 3, 12, 14), rendre - (exemple 17). 3. Association paradigmatique : affable et bon (exemple 8), - et charmant (exemple 11), - et cordial (Elsa Triolet, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 388), - et courtois (exemple 8, 27), - et doux (exemple 15, 25), - et généreux (exemple 13), - et gracieuse (exemple 16), - et hospitalier (exemple 14), - et humain (exemple 13), - et populaire (exemple 1), - et spirituelle (exemple 16).     STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 205. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 249, b) 301; XXe. siècle : a) 339, b) 293. AFFABILITÉ, substantif féminin. [En parlant d'une personne ou de son comportement envers autrui] Qualité ou caractère consistant à être affable : Ø 1.... c'était surtout autour de la reine que les flots de la foule se précipitaient. Il est, je crois, difficile de mettre plus de grâce et de bonté dans sa politesse. Elle a même un genre d' affabilité qui ne permet pas d'oublier qu'elle est reine, et persuade toujours cependant qu'elle l'oublie. GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Lettres de jeunesse, 1786, page 138. Ø 2. On nous introduisit auprès de Rivarol qui, en ce moment, était à table avec quelques amis. Il nous reçut avec une affabilité caressante, mêlée toutefois d'une assez forte teinte de cette fatuité de bon ton qui distinguait alors les hommes du grand monde... CHARLES-JULIEN LIOULT DE CHÊNEDOLLÉ, Extraits du journal, 1822, page 112. Ø 3. L'époque du congrès arrivée, je me rendis à Francfort, où, par l'effet du hasard, j'arrivai le jour même de l'entrée de l'empereur Alexandre. C'était une occasion bien propice sans doute pour solliciter la faveur de lui être présenté; et son affabilité reconnue, la facilité avec laquelle il se laisse approcher, peut-être aussi la circonstance particulière qui me concernait, devaient me faire espérer de l'obtenir facilement;... EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 2, 1823, page 594. Ø 4. On peut compter onze vertus morales : le courage, la tempérance, la libéralité, la magnificence, la magnanimité, l'amour modéré des charges publiques, la mansuétude, l' affabilité, la véracité, l' aménité, la justice enfin. FRÉDÉRIC OZANAM, Essai sur la philosophie de Dante, 1838, page 170. Ø 5. Les trois jeunes gens se saluèrent, sinon avec affabilité, du moins avec courtoisie. ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, 1846, page 443. Ø 6. Sa figure est pleine et souriante, mais avec quelque chose de roide et gourmé; son regard est gracieux sans affabilité; on dirait qu'elle sourit provisoirement et que la colère n'est pas loin. EDMOND ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854, page 338. Ø 7.... c'était un homme du grand monde, d'un vif esprit, d'une habileté parfaite, et qui avait toute l' affabilité personnelle que donnent le ton et les manières sans la charité, de ces gens bien appris enfin, qui peuvent faire beaucoup de mal, mais qui n'en disent jamais. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 5, 1859, page 20. Ø 8. Cependant Gambèr-Aly s'aperçut vite qu'il n'était plus traité avec la même distinction, ni surtout avec la même affabilité. Les commissions lucratives ne lui étaient plus conférées; elles allaient à d'autres; les travaux durs ou astreignants, enfoncer les piquets, raccommoder les tentes, secouer les tapis, l'occupaient une bonne partie du jour. JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Nouvelles asiatiques, 1876, page 161. Ø 9. Il est impossible d'imaginer une plus charmante affabilité, une aménité plus exquise. ERNEST RENAN, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, page 231. Ø 10. Le cérémonieux notaire, qui, tout à l'heure encore, dans le bureau, m'accueillait avec une affabilité distante, m'aborda le premier. PAUL BOURGET, Le Sens de la mort, 1915, page 253. Ø 11. Il prodigua pour moi une amabilité qui était aussi supérieure à celle de Saint-Loup que celle-ci à l' affabilité d'un petit bourgeois. À côté de celle d'un grand artiste, l' amabilité d'un grand seigneur, si charmante soit-elle, a l'air d'un jeu d'acteur, d'une simulation. MARCEL PROUST, À la recherche du temps perdu, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 827. Ø 12.... à ces mêmes roturiers que Saint-Loup eût touchés à l'épaule et pris par le bras, il s'adressait avec une affabilité majestueuse, où une réserve pleine de grandeur tempérait la bonhomie souriante qui lui était naturelle, sur un ton empreint à la fois d'une bienveillance sincère et d'une hauteur voulue. MARCEL PROUST, À la recherche du temps perdu, Le Côté de Guermantes, 1, 1920, page 131. Ø 13. Joie de retrouver Drouin conciliant et accessible; je ne me méprends pourtant pas à tout ce qu'il y a d'apprêt dans son apparente affabilité, mais ne demande qu'à y céder, car, malgré tout, ma sympathie l'emporte. ANDRÉ GIDE, Journal, 1924, page 788. Ø 14. Le comte de Pelleriès était un jeune monsieur mince, pas très grand, d'une élégance raffinée, même dans la tranchée, avec de beaux yeux gris, une trace de moustache châtain clair, une voix d'une affabilité si cordiale qu'elle en devenait par moments tendre et chaleureuse. LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Verdun, 1938, page 274. Ø 15. L'amabilité et la bienveillance même, il ignore l'envie et la jalousie : mais son affabilité sonne creux, car elle est faite d' indifférence, de légèreté, de promptitude dans l'adaptation, de moralité indulgente, non de compréhension et de dévouement profonds; il a beaucoup d'« amis », mais un service un peu difficile et un peu dangereux lui fait trouver plus encore d'excuses. EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 183. Ø 16. Dans son costume bleu marine aux plis irréprochables, il intimidait un peu, malgré l' affabilité de ses manières;... JULIEN GREEN, Moïra, 1950, page 56. Ø 17. Je remarque, une fois de plus, leur curieux comportement l'un vis-à-vis de l'autre, cette sorte de politesse attentive, ce mélange de naturel et d'apprêt qu'ils introduisent dans leurs moindres rapports, cet échange empressé de prévenances, l' affabilité, la tendresse de leurs regards, de leurs sourires, de leurs propos... ROGER MARTIN DU GARD, Notes sur André Gide, 1951, page 1383. Ø 18. Henri se mit à parler sans conviction. De son côté, il observait Trarieux; celui-ci l'écoutait avec une affabilité un peu condescendante; sûr de ses privilèges, satisfait d'y avoir verbalement renoncé, il se sentait supérieur à la fois à ceux qui ne possédaient rien et à ceux qui n'avaient pas intérieurement consenti à se laisser déposséder. SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 234. Remarque : 1. DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845 signale le sens suivant qui n'est qu'un emploi allégorique de substantifs abstraits : " Iconologie. Femme jeune d'une physionomie franche, la tête couronnée de fleurs, coiffée d'un voile diaphane, et tenant à la main des roses et des guirlandes. " Remarque : 2. Un exemple (rare) d'emploi au pluriel avec valeur concrète : Ø 19. Nos réciproques estimes se maintiennent en respect, l'une contre l'autre accotée; il n'ose pas m'enlever la sienne, craignant qu'aussitôt la mienne ne retombe. Il a pour moi des affabilités protectrices... ANDRÉ GIDE, Paludes, 1895, page 99. Remarque : 3. Syntagmes notés : a) substantif abstrait + adjectif : affabilité apparente, - caressante, - charmante, - condescendante, - cordiale, -distante, - extrême, - forcée, - majestueuse, - mondaine, - protectrice, - tendre; b) verbe (ou adjectif) + avec (ou sans ) affabilité : accueillir -, adresser -, écouter -, parler -, recevoir -, saluer -, sourire -, être traité -; gracieux sans -. Remarque : 4. Associations paradigmatiques : aménité, apprêt, bonhomie, bonté, bienveillance, fierté, grâce, hauteur, manières, parole, politesse, propos, qualité, regard, sourire, voix. Remarque : 5. Autant que l'oubli momentané d'une supériorité ( confer en particulier exemple 1) l' affabilité peut être la pratique (parfois non sans raideur) d'une certaine politesse qui ne se contente pas de faciliter les rapports humains, mais cherche à les entourer de divers comportements secondaires ( confer exemple 7). L' affabilité est généralement une vertu, mais elle peut aussi n'être qu'un superficiel apprêt mondain ( confer les adjectifs condescendant etc., dans Remarque : 3 a).m. 3 a).   STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 97.

«  13.

Foulque avait alors une quarantaine d'années.

C'était un homme aux cheveux roux, d'assez petite taille, capable de supporter toutes les fatigues, fort expérimenté dans l'art militaire, humain, affable, droit, très généreux pour les pauvres et les gens d'église. Tous ses biographes vantent sa piété, sa loyauté dans ses rapports avec ses vassaux, la correction de ses moeurs.. »

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