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Définition: AFFAIBLI, -IE, participe passé, adjectif et substantif.

Publié le 07/10/2015

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Définition: AFFAIBLI, -IE, participe passé, adjectif et substantif. A.- Participe passé de affaiblir* B.- Emploi adjectival. Devenu faible. 1. [Appliqué à une personne] a) [Appliqué à une personne physique ou à un organe, à une fonction la composant] Devenu physiquement plus faible : Ø 1.... je me fis conduire en cabriolet jusque chez Madame R. Elle était seule, un manteau jeté sur son vêtement blanc, assez altérée de la veille et tout autre, aussi affaiblie qu'elle avait été vive. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 2, 1834, page 9. Ø 2.... ses lèvres, dont l'accent paraissait s'assoupir, Murmuraient les répons de ce pieux soupir, Comme l'écho lointain d'une voix affaiblie Qui s'éloigne et déjà répond de l'autre vie;... ALPHONSE DE LAMARTINE, Jocelyn, 1836, page 716. Ø 3. Au fond, il était trop religieux pour penser beaucoup à Dieu. Il vivait en Dieu, il n'avait pas besoin d'y croire. Bon pour ceux qui sont faibles, ou affaiblis, pour les vies anémiques! Ils aspirent à Dieu, comme la plante au soleil. ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, L'Adolescent, 1905, page 242. - [Avec un complément prépositionnel indiquant la partie de l'être affectée par l'affaiblissement] : Ø 4. Je ne sais plus si c'est à moi ou à toi d'écrire. Bien que toujours très fatigué et très affaibli de la tête, je me décide le premier. HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, JACQUES RIVIÈRE, Correspondance, lettre de Jacques Rivière à Alain-Fournier, janvier 1907, page 13. - Par extension . [En parlant d'une puissance politique ou militaire, souvent avec un complément prépositionnel ou un adverbe précisant la nature de l'affaiblissement] Matériellement amoindri, numériquement réduit : Ø 5. Cependant les armées anglo-hollandaises et prusso-saxonnes, affaiblies de plus de quatre-vingt mille hommes, n'étant plus que de cent quarante mille, ne pouvaient dépasser la Somme avec plus de quatre-vingt-dix mille hommes;... EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 1089. Ø 6.... une Rome de la civilisation future, affaiblie matériellement, mais moralement agrandie; métropole de l'humanité, comme l'autre Rome l'est de la chrétienté, regagnant en influence plus qu'elle n'aurait perdu en territoire,... VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 475. b) Au figuré . [Appliqué à une personne envisagée dans son être moral, ou à une entité la composant, avec souvent un complément prépositionnel précisant la nature de l'affaiblissement] Diminué moralement, appauvri intellectuellement : Ø 7. Ceci est dans le saint livre de Job. Hélas! je suis si affaibli d'esprit que je ne saurais dire le verset. CHARLES NODIER, La Fée aux miettes, 1831, page 132. Ø 8. Mais l'âme passive, malade, affaiblie, impuissante, qui, excitée à chaque instant par le contact de Paris et se retrempant dans le grand bain des foules - peut faire de grandes choses, celle-là meurt en province, dans un village misérable et n'offrant pas même les distractions du corps. STÉPHANE MALLARMÉ, Correspondance, 1864, page III. Ø 9. Il [Mallarmé] s'étudie à les [les éléments les plus précieux de la beauté] assembler sans mélange, et commence par là de s'éloigner des autres poètes, dont même les plus illustres sont entachés d'impuretés, mêlés d'absences, affaiblis de longueurs. PAUL VALÉRY, Variété II, 1929, page 170. 2. [Appliqué à un inanimé] a) [À une sensation, à une perception] Qui a perdu de son intensité, adouci, atténué. Écho affaibli, lumière affaiblie : Ø 10. Son fruit [du doum] est un drupe ligneux, désagréable sous la dent et dont la saveur affaiblie rappelle celle du pain d'épice;... MAXIME DU CAMP, Le Nil, Égypte et Nubie, 1854, page 297. Remarque  : À partir de ces usages, d'autres syntagmes sont toujours possibles dans la langue littéraire; confer par exemple soleil affaibli (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Les Tombales, 1881, page 1208). b) [À un sentiment] Rendu moins vif, altéré. Souvenir affaibli : Ø 11. Ces impressions délicieuses, ces émotions subites qui m'agitaient autrefois et m'entraînaient si loin d'un monde de tristesse, je ne les retrouve plus qu' altérées et affaiblies. ÉTIENNE PIVERT DE SENANCOUR, Obermann, tome 1, 1840, page 80. 3. Emplois techniques . a) LOGIQUE MODERNE. Logique affaiblie. " Logique non classique, qui abandonne un ou plusieurs axiomes du calcul des propositions. " (Grand Larousse encyclopédique en dix volumes Supplément). b) MUSIQUE. · Accord affaibli. Dont on a renversé l'ordre harmonique ou abaissé le ton : Ø 12.... l' accord tempéré [consiste] en un enchaînement de douze quintes affaiblies chacune de 1/100 de ton environ,... FRANÇOIS-AUGUSTE GEVAERT, Traité général d'instrumentation, 1885, page 16. · Cadence affaiblie (imparfaite) : Ø 13. On distingue diverses espèces de cadences; [en harmonie] (...). 2 o. Lorsque l'accord de la tonique qui termine la phrase, au lieu d'être à l'état direct, subit un renversement, la cadence parfaite se trouve affaiblie et s'appelle alors cadence imparfaite;... HENRI REBER, Traité d'harmonie, 1949, page 40. c) TECHNOLOGIE. Colle affaiblie. Diluée : Ø 14.... on a souci de n'employer que de la colle (...) affaiblie avec de l'eau... Encyclopédie Roret, Manuel du luthier , 1905, page 70. C.- Emploi comme substantif . Un affaibli. 1. Au propre. Personne physiquement diminuée, déficiente : Ø 15. C'était si étrange d'obliger un médecin à faire six kilomètres en carriole, le soir, pour ausculter un affaibli! ... FRANÇOIS MAURIAC, Le Baiser au lépreux, 1922, page 196. Ø 16. Elle glissa la main sous le bras de sa fille; tâta la saignée, où la sueur nocturne des affaiblis (qui avait traversé la chemisette) stagnait, comme l'humidité dans un repli de terrain où le soleil ne pénètre jamais;... HENRI DE MONTHERLANT, Les Lépreuses, 1939, page 1463. 2. Au figuré. Personne moralement amoindrie : Ø 17. « (...) Maintenant je fais un acte de foi dans la nature humaine. Je m'abandonne à vous. Faites de moi ce qui vous plaira. » Cela se termine par une phrase typique de grand affaibli : « Je voudrais vivre avec mon front appuyé sur vos genoux. » HENRI DE MONTHERLANT, Les Lépreuses, 1939 page 1492. Remarque : L'emploi substantival paraît plus fréquent au XX e . siècle qu'au XIXe . siècle . STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 916. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 729, b) 1 413; XXe. siècle : a) 1 166, b) 961. Forme dérivée du verbe "affaiblir" affaiblir AFFAIBLIR, verbe transitif. Rendre progressivement plus faible. A.- Emploi transitif . 1. [L'objet est un être physique ou moral, ou une entité composant un être physique ou moral] a) [L'objet désigne une personne physique ou un organe, une fonction la composant] Rendre physiquement plus faible, priver d'une partie de sa vitalité. Affaiblir le corps : Ø 1. Plusieurs fondateurs d'ordres ont eu l'intention formelle d' affaiblir leurs religieux, en leur interdisant l'usage de la chair : ceux qui ont voulu les affaiblir davantage, leur ont interdit en même temps celui du poisson. PIERRE CABANIS . Rapports du physique et du moral de l'homme , tome 2, 1808, page 49. Ø 2. Ainsi marche ma vie depuis bien des années. Toute l'énergie de mon âme se dévore et se tue à s'exercer sur elle-même et tout son effet extérieur est d' affaiblir et de détruire le corps. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia, 1833, page 130. Ø 3. Catherine m'inquiète. Cette maladie risque de l' affaiblir beaucoup, peut-être même de lui gâter tout à fait la santé, de compromettre son avenir. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Les Maîtres, 1937, page 181. Ø 4. La pire misère du dénuement n'est pas qu'elle affaiblisse le corps, c'est qu'elle avilisse l'âme. FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 43. - Par analogie . dans le domaine de la politique ou de la stratégie militaire Amoindrir l'efficacité d'une puissance en la divisant, en en réduisant les effectifs ou l'influence. Affaiblir une armée, ses ennemis, sa propre puissance : Ø 5. À cette époque, une tribu d'Ansariés, ayant feint une querelle avec leur chef, quitta son territoire dans les montagnes, et vint demander asile et protection à l'émir de Maszyad. L'émir, profitant avec empressement d'une occasion si favorable d' affaiblir ses ennemis en les divisant, accueillit les Ansariés, ainsi que leur scheik Mahmoud, dans les murs de Maszyad,... ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, pages 119-120. Ø 6. Si nous devions, au retour de l'abîme, soit restaurer honteusement les défauts et injustices anachroniques qui nous avaient affaiblis, divisés, démoralisés, soit nous jeter dans de ruineuses convulsions, il serait bien inutile d'avoir tiré de nous-mêmes l'extraordinaire effort qui nous ramène au seuil de la liberté et de la grandeur. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, L'Unité, 1956, page 585. b) Au figuré . [L'objet est une composante ou un produit de l'être moral ou intellectuel de l'homme] Amoindrir l'énergie, la portée, la valeur de quelque chose. - [L'objet est une entité ou une composante morale de la personne humaine] Affaiblir l'âme, l'esprit, les passions : Ø 7.... la vie de la campagne tue beaucoup d'idées, mais elle affaiblit les vices et développe les vertus. HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833, page 79. Ø 8. C'est le vague de la tristesse, état maladif qui affaisse l'âme, l' affaiblit et la tue à la fin, si elle ne lutte pas contre son mal;... EUGÉNIE DE GUÉRIN, Lettres, 1835, page 92. - [L'objet désigne un produit de la nature, ou de l'industrie, ou de l'intelligence humaine] : Ø 9.... les sels de fer (...) affaiblissent la levure et conduisent à la production de bières vides et sans moelleux. EUGÈNE BOULANGER, Malterie, brasserie, 1934, page 27. - En particulier . LITTÉRATURE. Affaiblir un texte. En diminuer la force, l'effet produit sur le lecteur (par exemple par une glose surajoutée, ou au contraire par la suppression de certains passages, de certains mots énergiques, etc.) : Ø 10. N'en déduis pas, pas exagérément, que je te conseille de limer et user un peu plus ces passages signalés où l'art est encore sensible. Mon avis très paradoxal serait de les conserver dans une publication expurgée, et de les affaiblir dans une édition future complète. ANDRÉ GIDE, P. VALÉRY, Correspondance, lettre de Paul Valéry à André Gide, juillet 1917, page 453. Ø 11.... je lisais les lignes suivantes dans l' Outline of history, de H. G. Wells, livre publié en 1920. L'auteur parle de l'avenir de l'Europe et dit : « The great war of 1914-1918... » etc. On ne pourrait qu' affaiblir cette page brillante en la commentant JULIEN GREEN, Journal, 1941, pages 125-126. 2. [L'objet est un attribut ou une activité d'être physique ou moral] Diminuer progressivement l'intensité, rendre moins vif. a) [En parlant de l'énergie physique d'un son, d'une lumière, d'un mouvement] : Ø 12. On remarquera enfin que le rouge et la poudre, de même que les ornements plus primitifs, comme tatouages ou plumes, ont pour effet de dissimuler et d' affaiblir la plupart des mouvements de la physionomie, sans compter qu'ils obligent aussi à les retenir; ainsi naît l'expression, toujours composée. ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Système des beaux-arts, 1920, page 63. Ø 13. Son grand âge avait affaibli la sonorité de sa voix, mais donné en revanche à son langage, jadis si plein de réserve, une véritable intempérance. MARCEL PROUST, À la recherche du temps perdu, La Fugitive, 1922, page 631. Ø 14.... « affaiblissez l'éclat de ces yeux noirs; vous en verrez d'autres, jusqu'à ce qu'il ait vingt ans. » JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933, page 154. b) Au figuré . [En parlant d'une qualité morale] : Ø 15. Le sentiment de l'humilité, si noble devant le ciel, affaiblit l'énergie des passions terrestres et donne nécessairement de la monotonie à la plupart des sujets religieux. GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Corinne ou l'Italie , tome 2, 1807, page 52. 3. Emplois techniques (relevant tantôt de l'emploi 1, tantôt de l'emploi 2) a) CONSTRUCTION. " Diminuer l'épaisseur d'un mur ou la grosseur d'une pièce de charpente. " (Dictionnaire de la langue française (ÉMILE LITTRÉ)). - Par analogie : Ø 16. Alors le sabotier se rend tout à fait compte de son oeuvre. Il frappe le sabot du doigt, il en écoute le son pour savoir s'il est au point de force et de légèreté voulu, si un faux coup d'outil n'en a point trop affaibli la paroi. Il est des sons mats et des sons clairs, des sons fragiles et des sons résistants. Quelques sabots particulièrement secs et évidés ont un éclat métallique. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, tome 1, 1921, page 217. b) FINANCES. Affaiblir les espèces d'or et d'argent. " En diminuer le poids et le titre. " (Dictionnaire de l'Académie Française). Remarque  : Sens encore noté dans Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter). c) MUSIQUE. Affaiblir un accord. En altérer l'harmonie par l'introduction d'un son n'entrant pas dans cet accord (d'où accord, cadence imparfaits) : Ø 17. Donnons (...) la gamme d' Ut majeur, on ne pourra moduler qu'en sol majeur, en la relatif mineur, en fa majeur et en ré mineur, encore ne faut-il toucher qu'en passant le ton de fa parce qu'il affaiblit le ton principal à cause du si b qui en détruit (...) la note sensible... LUIGI CHERUBINI, Cours de contrepoint et de fugue, 1835, page 11. Ø 18. Cadence imparfaite. Un accord de sixte affaiblit la cadence, d'où le nom d'imparfaite... CHARLES KOECHLIN, Traité de l'harmonie, tome 1, 1930, page 44. B.- Emploi absolu : Ø 19. - Ah! c'est différent, dit-il, je ne savais pas... cela vaut mieux, en effet. D'ailleurs, les adieux! les adieux! cela affaiblit. ALFRED DE VIGNY, Servitude et grandeur militaires, 1835, page 51. Remarque  : Dans l'exemple suivant le verbe à l'infinitif a la valeur d'un verbe pronominal Certains auteurs écrivent d'ailleurs se sentir s'affaiblir ( confer infra exemple 24). L'emploi en apparence absolu s'explique par la présence devant lui d'un verbe déjà pronominal (se sentir) : Ø 20. Elle renvoya le courrier en disant à son fils qu'elle se sentait affaiblir tous les jours et qu'elle lui demandait une preuve d'amitié qui serait peut-être la dernière, c'était de partir à l'instant même, deux heures après avoir reçu sa lettre, et de venir passer huit jours à Carville. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lamiel, 1842, page 110. C.- Emploi pronominal . S'affaiblir . 1. [Le sujet désigne une personne physique, ou un organe du corps, ou une entité physique qualifiant le corps (santé, etc.)] a) Devenir physiquement plus faible, perdre une partie de ses forces, de sa vitalité. La vue, la santé s'affaiblit : Ø 21. Est-ce une raison pour vivre d'une manière opposée à mes goûts, à mes intérêts, à mes chances de réputation, à la conservation même de mes facultés physiques, car ma vue s'affaiblit tous les jours. BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Journaux intimes, août 1804, page 117. Ø 22.... sa santé est très-mauvaise et s'affaiblit tous les jours. Elle ne voit personne que moi, l'occupation lui est souvent très-difficile;... GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Corinne ou l'Italie , tome 3, 1807, page 386. Ø 23. Peu à peu les ressorts de ma constitution, naguère excellents, s'affaiblirent, se désorganisèrent : je voyais mes forces dépérir, mes facultés s'oblitérer, et mon mal moral s'aggravait de toute ma faiblesse physique. LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, page 138. Ø 24. Son mari lui écrivait qu'il commençait à s'inquiéter de sa longue absence dans une saison qui pouvait devenir rigoureuse d'un jour à l'autre; qu'il se sentait s'affaiblir lui-même de mois en mois; qu'il désirait l'embrasser et la bénir avant de mourir. ALPHONSE DE LAMARTINE, Raphaël, 1849, page 211. b) Au figuré . [Le sujet désigne une personne en tant qu'être moral] Devenir moralement faible, perdre une partie de sa force psychique : Ø 25.... la femme nous fait peur; elle nous paraît un vampire, une goule qui boit en riant le sang de nos veines et la moelle de nos vertèbres et nous redisons avec Pythagore : veux-tu t'affaiblir, approche-toi de la femme. HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 28 septembre 1866, page 467. - Exceptionnellement, avec une valeur méliorative : Ø 26.... il souffrait sans cesse sans bien comprendre pourquoi, il souffrait de ne plus sentir sa robe frôler ses jambes tout le jour, et de ne plus pouvoir se calmer et s'affaiblir entre ses bras, surtout. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, La Petite Roque, 1885, page 1039. · S'affaiblir à + infinitif . S'affaiblir à force de + infinitif : Ø 27.... on peut déchirer les photos de ceux qu'on aime parce qu'on en a assez de s'affaiblir à les regarder;... ANDRÉ MALRAUX, L'Espoir, 1937, page 625. 2. [Le sujet désigne une qualité physique ou morale] Perdre de son intensité, s'amoindrir, s'estomper. a) [En parlant d'une sensation, d'une perception] La lumière, le bruit s'affaiblit : Ø 28.... le bruit s'affaiblit, diminue, et par degrés s'évanouit dans le silence. EUGÈNE FROMENTIN, Un Été dans le Sahara, 1857, page 187. Ø 29. Le décor se voile progressivement. La lumière s'affaiblit ainsi que la sonorité de la musique. PAUL VALÉRY, Variété III, 1936, pages III-IV. b) [En parlant d'un sentiment] Les passions s'affaiblissent, l'amour s'affaiblit... : Ø 30. Le véritable amour est quelque chose de bien plus intime, de bien plus profond qu'un sentiment qui va et vient, s'affaiblit ou s'augmente sans notre concours, et ne dépend de nous en aucune façon. FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, Lettres inédites... à la baronne Cottu, 1829, page 209. 3. Périphrase de l'aspect progressif (inhérent au verbe) Aller s'affaiblissant (ou en s'affaiblissant). a) [En parlant d'une personne physique ou morale, ou d'une de ses composantes] Perdre peu à peu de ses forces, décliner progressivement. Au figuré. Perdre de son influence : Ø 31. Je vais tous les jours m'affaiblissant; je ne puis écrire que de loin en loin, et il y a des moments où respirer même me fatigue. FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, Lettres inédites... à la baronne Cottu, 1831, page 222. Ø 32.... les nationalités vont bien plutôt se fortifiant que s'affaiblissant; détruire une nationalité, c'est détruire un son dans l'humanité. ERNEST RENAN, L'Avenir de la science, 1890, page 314. b) [En parlant d'une qualité physique ou morale] Diminuer progressivement d'intensité : Ø 33. Bientôt la lumière fut éteinte, les deux respirations se firent entendre derechef sans que la porte eût crié. Puis, à mesure que les deux hommes descendirent, le bruit alla s'affaiblissant HONORÉ DE BALZAC, Le Père Goriot, 1835, page 47. Ø 34. La voix est lancée par l'émotion (...), puis redescend et s'affaiblit sur les dernières syllabes. JULES COMBARIEU, Les Rapports de la musique et de la poésie, 1894, page 303. Remarque  : L'idée de progression peut aussi, cumulativement ou non, s'exprimer par exemple par un complément circonstanciel de temps. Confer supra exemple 20 et 31 (tous les jours). 4. Emplois techniques . a) CHIMIE. [En parlant d'une solution] Baisser en concentration : Ø 35. Cette solution de potasse pour nickelage s'affaiblissant, il faut l'entretenir continuellement... GEORGES FONTAINE, Électrolyse, 1885, page 66. b) CONSTRUCTION. Diminuer d'épaisseur, perdre de sa solidité : Ø 36.... on sent que la sève coule dans les arbres et que les herbes poussent avec la même force et le même rythme que les pierres s'écaillent et que les murailles s'affaiblissent. GUSTAVE FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, Touraine et Bretagne, 1848, page 207. c) HORLOGERIE : Ø 37. [dans les] horloges (...) le ressort moteur s'affaiblit en se débandant;... JULES ANDRADE, Horlogerie et chronométrie, 1924, page 151. d) MUSIQUE. · Perdre une partie de sa valeur harmonique : Ø 38. On ne peut nier qu'à la 2e. mesure [de l'exemple donné] la ligne mélodique supérieure, au lieu de continuer sa progression croissante, ne s'affaiblisse en passant dans le médium de la flûte. FRANÇOIS-AUGUSTE GEVAERT, Cours méthodique d'orchestration, 1885, page 132. e) PEINTURE. [En parlant d'une couleur] Perdre de son éclat, s'atténuer : Ø 39. On reconnaît la présence du bleu de Prusse, en le traitant par l'eau de potasse; alors la couleur s'affaiblit, ... Encyclopédie Roret, Fabrication des couleurs, tome 1 , 1905, page 320. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 986. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 656, b) 1 182; XXe. siècle : a) 848, b) 782.

« Remarque : À partir de ces usages, d'autres syntagmes sont toujours possibles dans la langue littéraire; confer par exemple soleil affaibli (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Les Tombales, 1881, page 1208). b) [À un sentiment] Rendu moins vif, altéré. Souvenir affaibli :. »

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