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Définition: AFFILÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 07/10/2015

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Définition: AFFILÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.- Participe passé de affiler1* II.- Adjectif . A.- Aiguisé . 1. Au propre . a) [En parlant d'un outil, et généralement accompagné d'un adverbe d'intensité, comme bien, très] Tranchant (après affilage) : Ø 1. Il commença par faire peindre sur sa porte deux fers de lance, l'un affilé, l'autre émoussé, pour signifier que c'était à choisir de la guerre ou de la paix. PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 3, 1824, page 11. Ø 2. Enfin pour compléter ton rôle de Marie, Et pour mêler l'amour avec la barbarie, Volupté noire! des sept péchés capitaux, Bourreau plein de remords, je ferai sept Couteaux Bien affilés, et, (...) Je les planterai tous dans ton coeur pantelant.. CHARLES BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal, À une Madone, 1857, page 95. Ø 3. Quand un homme n'a plus que des guenilles sur le corps et des vices dans le coeur, quand il est arrivé à cette double dégradation matérielle et morale que caractérise dans ses deux acceptions le mot gueux, il est à point pour le crime; il est comme un couteau bien affilé; il a deux tranchants, sa détresse et sa méchanceté; aussi l'argot ne dit pas « un gueux »; il dit un réguisé. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 201. Ø 4. Ce boomerang consistait tout uniment en une pièce de bois dur et recourbé, longue de trente à quarante pouces. Son épaisseur au milieu était de trois pouces environ, et ses deux extrémités se terminaient en pointes aiguës. Sa partie concave rentrait de six lignes et sa partie convexe présentait deux rebords très affilés. JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 2, 1868, page 178. Ø 5.... il avait vu une douzaine de jeunes baliveaux, coupés par un maraudeur. Sûrement le vol avait été commis dans la matinée : la sève ruisselait des entailles toutes fraîches; le gaillard s'était servi d'une serpe bien affilée, car il avait tranché les jeunes pousses d'un seul coup. ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 107. Ø 6. Mais, grâce à un ingénieux mécanisme, quand un intrus s'engageait dans ce passage fatal, le plateau de chêne affilé sur les côtés, traîtreusement glissait comme un couperet par une rainure ménagée dans les montants et lui brisait les reins. LOUIS PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, page 17. Ø 7.... Benoni décrochait déjà son fouet, et près du Jeuselou, Baptiste caressait de la paume une latte de dragon, large, plate, affilée comme un rasoir pesant HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, À la belle bergère, 1925, page 260. - Par analogie . [En parlant d'une partie du corps ou d'une manifestation des sens] : Ø 8.... elle [cette tête] est pourvue de dents nombreuses, affilées ... JULES MICHELET, L'Oiseau, 1856, page 103. Ø 9. Les voix enfantines se déchiraient en un cri douloureux de soie, en un sanglot affilé, tremblant sur le mot eis qui restait suspendu, dans le vide. Ces voix d'enfants tendues jusqu'à éclater, ces voix claires et acérées mettaient dans la ténèbre du chant des blancheurs d'aube;... GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 6. - Emploi métaphorique: Ø 10.... un muscle perd sa vigueur, un désir sa force, une douleur la trempe affilée de son tranchant,... GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Naissance du jour, 1928, page 5. Ø 11.... j'avais pu le constater au cours du stage que l'École de droit diplomatique impose dans les bureaux : les griefs articulés autrefois contre le Farghestan dormaient là, affilés comme au premier jour. JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 16. b) Par extension . - [En parlant d'un outil] Pointu : Ø 12. Le comte s'approcha d'une lampe dans le premier salon, et regarda si la pointe de son poignard était bien affilée. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, page 137. - [En parlant d'une partie du corps] : Ø 13.... huit ou dix jeunes gens, sous la conduite du maître-clerc, y travaillaient en silence, et l'on n'y entendait d'autre bruit que celui des plumes, dont les becs affilés sillonnaient le papier timbré d'une façon très-expéditive. VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la chaussée d'Antin, tome 2, 1812, page 138. Ø 14.... les cuistreries de toute espèce se croisent et s'échangent, et, pour comble de malheur, entre les deux ivrognes s'agite dame Pluche, qui les repousse l'un et l'autre de ses coudes affilés. ALFRED DE MUSSET, Comédies et proverbes, On ne badine pas avec l'amour, 1834, I, 3, page 15. Ø 15. Un religieux étant couché seul dans un vieux château, entendit au milieu de la nuit frapper à sa porte. Entre un damné, le nez affilé, les yeux étincelants d'un feu bleuâtre, la langue noire. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 207. Ø 16.... « Mon frère, j'en suis à la syntaxe, et sais tout ce qui précède comme un perroquet vert qui mange du pain trempé dans du vin, et qui a le bec affilé et blanc, et la tête rouge, »... HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1819, page 51. Remarque  : L'exemple 1 et 8 peuvent servir de transition entre la valeur a et la valeur b. 2. Au figuré . a) [En parlant de la langue] Avoir le bec affilé, la langue (bien) affilée. Avoir la parole facile et vive, voire ironique : Ø 17. - Eh, eh! Domitien... ce prince avait du bon, Repart le diplomate à la langue affilée; Il savait se moquer des bavards d'assemblée, Seulement, il usait trop souvent du bourreau. AUGUSTE BARBIER, Satires, Un dîner d'anges, 1865, page 69. Ø 18. Avec cela une manière de parler plus ridicule que vous n'imaginerez. Bégaiement, nasillement, déformation puérile des consonnes, (...), nous autres, gentils parleurs, à la langue affilée, nous ne pensions plus à nous moquer de lui; bien plutôt nous le prenions en pitié. ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1911, page 101. b) [En parlant de l'esprit] Aigu, acéré, mordant : Ø 19. Et là-dessus elle reprend la discussion pour son compte; le terrain est reconquis par une charge. Elle fera ferme, une heure durant, et sa voix perçante, son esprit affilé comme un couteau, finiront par clouer le bec de l'adversaire. HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de Monsieur Frédéric-Thomas Graindorge, 1867, page 60. Ø 20. M me. Ludmilla Pitoëff dote Natacha d'une finesse trop fine, d'une jeunesse trop aérienne, d'une intelligence trop affilée. GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Jumelle noire, 1938, page 127. - Bien affilé (du bec). Qui a la langue bien affilée : Ø 21. Un bon compagnon, affilé du bec et sachant son latin, achète une paire de grègues; il débat longtemps son prix... GÉRARD DE NERVAL, Nouvelles et fantaisies, 1855, page 190. Ø 22. Quelques jours après, sur la menace d'une enquête administrative, il daigna expédier son architecte, personnage avantageux et bien affilé qui trancha instantanément toutes les questions et conclut dans le sens de son envoyeur. LÉON BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 230. c) Régionalisme (Canada) Mal affilé. Mal disposé : Ø 23. Il était mal affilé contre moi : il était irrité contre moi. Société du Parler français au Canada . 1930. B.- Vieux . Blés affilés. Effilés, grêles quand le gel a rendu leurs fanes minces comme des fils. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 89. Forme dérivée du verbe "affiler" affiler AFFILER 1 , verbe transitif. I.- [L'idée dominante est celle de tranchant] A.- Emploi transitif . 1. TECHNOLOGIE GÉNÉRALE et. langue commune . a) Donner du fil à un objet dont le tranchant est émoussé. Affiler le tranchant d'un rasoir, d'un couteau, d'un coutelas, d'un sabre (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 1. Aux bergers d'Arabie, couchés pour boire la rosée de la nuit, tu crieras d' affiler leurs cimeterres, de seller leurs chevaux, de rouler leurs turbans sur leurs têtes, d' aiguiser leurs éperons d'argent, pour emporter en croupe dans leurs tentes un tronc de peuple décapité que mon maître leur veut donner. EDGAR QUINET, Ahasvérus, 1833, page 142. Ø 2. - Mademoiselle, lui dis-je, je crois que j'ai à vous remercier d'un présent que vous m'avez envoyé quand j'étais en prison. J'ai mangé le pain, la lime me servira pour affiler ma lance, et je la garde comme souvenir de vous;... PROSPER MÉRIMÉE, Carmen, 1847, page 41. Ø 3. C'est, à l'aide d'une pierre à repasser, donner le fil à un instrument tranchant On dit : affiler une serpette, un greffoir etc. Les jardiniers disent souvent mais à tort : aiguiser. ÉLIE-ABEL CARRIÈRE, Encyclopédie horticole, 1862, page 10. Ø 4. On dit encore qu'on affile les dents d'une scie qui ne coupe plus quand on les aiguise à la lime. On se sert pour cela de limes triangulaires (tiers points), et de limes rondes (queues de rat). Avec les premières, on affile le bout du tranchant des dents, avec les secondes on approfondit les parties arrondies entre les dents de scie. Dictionnaire des termes employés dans la construction (PIERRE CHABAT) tome 1 1875. Ø 5. Delhomme s'arrêta, se tint debout, très grand au milieu des autres. Dans son goujet, la corne de vache pleine d'eau, pendue à sa ceinture, il avait pris la pierre noire, et il affilait sa faux, d'un long geste rapide. Puis, son échine de nouveau se cassa, on entendit le fer aiguisé mordre le pré d'un sifflement plus vif. ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 137. Ø 6.... il blague Renan d'un mot ordurier, jusque sur les marches de la Madeleine après le sermon, et finit par anathémathiser nos chefs qui « laissent le glaive s'émousser ». Allons, généraux vaincus, frappez d'estoc sur ces têtes civiles, pour que le fer s' affile dans les entailles, et que le sanglant bénisseur puisse renifler ces cadavres à son aise! GEORGES CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, page 3. Ø 7. Les outils nécessaires au luthier sont l'établi... la pierre à affiler... Encyclopédie Roret, Manuel du luthier , 1905. Ø 8. À présent le barbier, pour mener à perfection son ouvrage, étalait à nouveau sur le visage déjà rasé une mousse onctueuse et, du clair d'un second rasoir qu'il affilait au creux de sa main droite, raffinait. ANDRÉ GIDE, Les Caves du Vatican, 1914, page 798. Ø 9. Je m'emparai des passe-partout pour les limer, des haches pour les affiler, des crics pour les dresser, des toises pour les manier. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, tome 3, 1932, page 103. Remarque : 1. La pierre à affiler (exemple 7) désigne aussi la pierre à repasser (exemple 3); noter la distinction établie dans l'exemple 3 entre affiler et aiguiser; cette distinction s'estompe dans une langue moins technique (exemple 1). 2. L'exemple 2 peut servir de transition entre la valeur a et la valeur b. b) Par extension. Rendre plus pointu, appointir : Ø 10. Au même instant se leva à mes pieds un vieux petit juif que je n'avais pas encore aperçu jusque-là, tant il était modestement accroupi dans ses haillons; et, collant contre le tableau sa figure amincie et macérée par l'âge et sa longue barbe d'un blanc, aiguisée en alène, comme si elle avait été affilée à la lime et au polissoir :... CHARLES NODIER, La Fée aux miettes, 1831, page 115. Ø 11. Apportez le bassin, amenez l'enfant, affilez les poinçons :... GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1849, page 279. 2. Au figuré . a) [L'objet désigne un organe ou une chose abstraite] Rendre plus aigu, plus pénétrant, plus piquant, etc. : Ø 12. - Pas d'éclat, pas de trait, pas de montant, - mais observant et laissant venir. - Cette petite Caro affilait son oeil de colombe en prunelle d'aigle pour voir ce que je pensais de sa belle-soeur. JULES BARBEY D'AUREVILLY, Deuxième Memorandum, 1839, page 340. - Affiler le caquet à quelqu'un. " Le rendre piquant, caustique. " (Grand dictionnaire universel du XIX e . siècle (Pierre Larousse))); ); Confer affilé. b) [L'objet désigne une personne] Rendre plus vif, plus intéressé : Ø 13. La vérité, c'est que Durtal n'était nullement de ceux que les obstacles attirent. Il essayait, une seule fois, de foncer dessus et, dès qu'il jugeait ne les pouvoir culbuter, il s'écartait, sans aucun désir de renouveler la lutte. Si Mme. Chantelouve avait voulu l' affiler plus encore par ces escales ménagées et ces retards, elle avait fait fausse route. Il s'émoussait, se sentait, ce matin-là, déjà ennuyé de ces mimiques, las de ces attentes. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 2, 1891, page 5. Remarque  : Le sens figuré est malaisé à définir, les écrivains s'accordant dans ces emplois une grande liberté que favorisent les synonymes et antonymes de affiler et de aiguiser. c) Régional . Ø 14. Lancer, jeter. (...) Il a affilé son chien sur le mien. Voy. Enfiler. HENRI COULABIN, Dictionnaire des locutions populaires du bon pays de Rennes en Bretagne, 1891. · Préparer : Ø 15. Affile- toi ben : prépare-toi bien. Société du Parler français au Canada . 1930. · Amadouer : Ø 16. Il a commencé par m' affiler avec de belles paroles. Société du Parler français au Canada . 1930. B.- Emploi pronominal passif . S'affiler.. Être affilé. Remarque : Dictionnaire universel de la langue française (Louis-Nicolas Bescherelle) 1845 note que cet emploi est omis dans les dictionnaires et donne cet exemple : " Les couteaux et autres instruments grossiers s'affilent à sec. " (Lenormand). Exemple repris par Grand dictionnaire universel du XIX e . siècle (Pierre Larousse) et Nouveau Larousse illustré . II.- [L'idée dominante est celle de minceur] A.- Rendre mince comme des fils. 1. ARTS ET MÉTIERS. Effiler (un lingot d'or ou d'argent) en le faisant passer dans une filière. Remarque  : Attesté dans ABBÉ CLAUDE-MARIE GATTEL, Nouveau dictionnaire portatif de la langue française, 1797; Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, Grand dictionnaire universel du XIXe . siècle (Pierre Larousse), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter). 2. AGRICULTURE. [En parlant de la gelée] Rendre (les fanes des blés) minces comme des fils. Remarque  : Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe . siècle (Pierre Larousse), Nouveau Larousse illustré . B.- Régionalisme . [En parlant d'une vache] Faire couler son lait d'un seul filet et d'abondance : Ø 17. Affiler. (...) Donner son lait sans difficulté et d'un jet continu, en parlant d'une vache. Synonyme de s' Alayer. GLOSSAIRE ÉTYMOLOGIQUE ET HISTORIQUE DES PATOIS ET DES PARLERS DE L'ANJOU (ANATOLE-JOSEPH VERRIER, RENÉ ONILLION) TOME 1 1908, page 18.  

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