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Définition: ASSIS, -ISE, participe passé et adjectif.

Publié le 27/10/2015

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Définition: ASSIS, -ISE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de asseoir* II.— Adjectif. A.— [En parlant d'une personne ou, plus rarement, d'un animal quadrupède] Qui est dans la position d'appui sur le derrière : Ø 1.... considérez l'homme assis, couché, debout, dans un fond, sur une hauteur, vous découvrirez dans toutes ses attitudes et ses positions de nouvelles beautés. Les artistes qui le dessinent depuis tant de siècles, trouvent ses formes aussi inépuisables, que les moralistes qui l'étudient,... JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 250. Ø 2. Soudain, au détour d'une rue, notre héros se trouva face à face... avec qui? Devinez... Avec un lion superbe, qui attendait devant la porte d'un café, assis royalement sur son train de derrière, sa crinière fauve dans le soleil. ALPHONSE DAUDET, Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872, page 111. · En particulier. Assis à croupeton; assis à la turque. · Par personnification : Ø 3. Mais l'usure assise derrière ses cartons verts, l'usure implorée la crainte dans le coeur, dessèche la plaisanterie, altère le gosier, abat la fierté du regard et rend le peuple respectueux. HONORÉ DE BALZAC, Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, 1837, page 348. · Par extension, littéraire : Ø 4. Je laisserai de moi dans le pli des collines La chaleur de mes yeux qui les ont vu fleurir, Et la cigale assise aux branches de l'épine Fera vibrer le cri strident de mon désir. ANNA DE NOAILLES, Le Coeur innombrable, 1901, page 30. — Par métonymie. 1. Qui est le fait d'une personne assise. Pose, station assise. 2. Qualifie une place où l'on peut s'asseoir, et, par ellipse, un travail que l'on fait dans la position assise. Place assise, travail assis. B.— Par extension. Qui est établi. 1. Vieux. [En parlant d'une population] : Ø 5. Enfin, ne goûtant aucune des douceurs que trouve un peuple assis dans une terre patriarcale, les malheurs de cette peuplade en voyage ne lui ont dicté que des poésies sombres, majestueuses et sanglantes. HONORÉ DE BALZAC, Louis Lambert, 1832, page 115. — Spécialement. FINANCES. Impôt assis sur les bénéfices. 2. Qui est établi ou installé de manière solide ou durable. a) [En parlant de choses concrètes] Posé d'aplomb : Ø 6.... à considérer ces pics sans aplomb, ces dômes gauches, ces mamelons mal assis, il était facile de voir que l'heure du tassement définitif n'avait pas encore sonné pour cette montagneuse région. JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 1, 1868, page 100. b) Au figuré. — Péjoratif. [En parlant de pers] Qui est satisfait d'un certain état de choses et refuse tout changement : Ø 7. Ces anciens, des devanciers qu'on admire étaient des classiques en action, debout et militants : on est, soi, des classiques assis, éternellement assis. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 3, 1863-69, page 73. · Gens assis. Gens bien établis dans une situation, en particulier dans le conformisme et la passivité : Ø 8. J'en concluais que Jacques avait fait sienne la seule attitude qui me parût valable : chercher en gémissant Sa véhémence ne me convainquait pas de son ambition, ni sa voix pondérée de sa résignation. Loin de se ranger parmi les gens assis, il allait jusqu'à refuser les facilités de l'anti-conformisme. Sa moue blasée, son regard hésitant, les livres qu'il m'avait prêtés, ses demi-confidences, tout m'assurait qu'il vivait tourné vers un incertain au-delà. SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 200. — [En parlant de choses concrètes ou abstraites] Stable : Ø 9. Si je suis déçu dans mes espérances, ma vie du moins sera régulière, assise, reposée. BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Journaux intimes, 1803, page 28. Ø 10. Aussi dès le seizième siècle la presse, grandie au niveau de l'architecture décroissante, lutte avec elle et la tue. Au dix-septième, elle est déjà assez souveraine, assez triomphante, assez assise dans sa victoire pour donner au monde la fête d'un grand siècle littéraire. VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 221. Ø 11. En 1877, j'ai retrouvé M. Renoir avec des oeuvres plus assises, d'une coloration plus résolue, d'un sentiment de modernité plus sûr. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Art mod, 1883, page 289. Ø 12. Je m'écriai, mentant à pleine gorge, vomissant les vérités assises, des conventions de long usage, que je savais fausses : « Va-t-en, tu n'es pas le Messie. » ALEXANDRE ARNOUX, Carnet de route du Juif errant, 1931, page 32. Ø 13. Car un jour j'ai senti bouger dans l'épaisseur, Sous l'homme et le plus bas où de vivre se fonde, La réclamation de l'entraille profonde. Depuis lors je connais le désir sans douceur. Suprêmement assis entre l'âme et le ventre, Juge sagace avec l'épée et l'examen, Il enjoint : si je parle, il ne répondra rien, Mais il faut obéir comme le cercle au centre. PAUL CLAUDEL, Poésies diverses, 1952, page 14. · Temps assis. Antonyme : temps incertain : Ø 14. On n'avait pas la patience d'attendre un temps assis. On s'inquiétait bien du passage des lunes : on calculait avec la chute des grandes pluies : mais si le ciel trompait les prévisions, tant pis, on enfourchait son double-bidet, on tendait « l'aubanèque », et en avant JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, page 130. III.— Substantif. Personne assise. Un assis, une assise : Ø 15. Le grand soir, deux rangs de fauteuils (...) sont réservés, en avant, aux personnes titrées ou académiques, la roture étant reléguée sur des chaises, d'autant plus éloignées et malingres que l'assis et l'assise sont de moindre importance. LÉON DAUDET, Salons et journaux, 1917, page 151. — Par extension, argotique, péjoratif. Les assis. Synonymes : ronds-de-cuir, gratte-papier, scribouillards, bureaucrates, sédentaires. " (...) culs de plomb, chieurs d'encre " (Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907). — Figuré, péjoratif. Personne passive, complaisamment installée dans la tranquillité, dans le confort moral, intellectuel et matériel : Ø 16. J'aime les êtres qui sont en désarroi, disait Bergère; et je trouve que vous avez une chance extraordinaire. Car enfin cela vous a été donné. Vous voyez tous ces porcs? Ce sont des assis. Il faudrait les donner aux fourmis rouges pour les asticoter un peu. JEAN-PAUL SARTRE, Le Mur, 1939, page 170. Ø 17. Tous ces gros ventres [des bourgeois de Nantes] , ces assis, ces nez à lunettes, sondaient les profondeurs de leur mauvaise conscience... PAUL MORAND, Parfaite de Saligny, 1947, page 137. — Spécialement. Voter par assis et levé(s). Dans une assemblée délibérante, exprimer son opinion en se levant pour voter dans un sens, ceux qui sont de l'avis contraire restant assis : Ø 18. I. — Les formes du vote. A. — Le vote à mains levées. (...). B. — Le vote par assis et levés, simple variante du précédent, intervient après une épreuve à mains levées douteuse et n'est acquis que si tous les secrétaires sont d'accord. C. — Le scrutin public ordinaire. GEORGES VEDEL, Manuel élémentaire de droit constitutionnel, 1949, page 420. SYNTAXE : Décider, prononcer, exprimer son opinion par assis et levé; adopter des articles par assis et levé. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 10 550. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 12 174, b) 16 662; XXe. siècle : a) 18 800, b) 14 239. Forme dérivée du verbe "asseoir" asseoir ASSEOIR, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— Asseoir quelqu'un. 1. [L'objet désigne un enfant, un malade, etc.] Placer quelqu'un sur un siège, ou sur quelque chose qui fait office de siège, dans la position d'appui sur le derrière. Asseoir quelqu'un (un enfant, un malade) sur un siège, dans un fauteuil; asseoir (un enfant) sur ses genoux. Synonyme : mettre quelqu'un sur son séant : Ø 1. — Hein! Qu'a-t-il, le pauvre cher homme?... Ah! Je vois, le sang lui a tourné dans le corps... Vite, asseyez-le sur une chaise. Mais la Frimat fut d'un avis contraire. Est-ce qu'on asseyait un homme qui ne pouvait se tenir? Le mieux était de l'allonger sur le lit d'une de ses filles. ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 109. — Emploi factitif. [Le complément désigne un invité ou un groupe d'invités] Asseoir son monde, ses hôtes, une dame, etc. Faire asseoir son monde, ses hôtes, etc. : Ø 2.... on assied les hôtes au chef de la table, avec le seigneur de l'hôtel, et ils ne s'assient point avant qu'ils aient lavé leurs mains. Après, on assied la dame et les filles, et la famille, chacun selon son état... etc. EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 164. — Littéraire : Ø 3. Chaque soir une table, aux suaves apprêts, Assoira près de nous nos belles adorées; ... ANDRÉ CHÉNIER, Élégies, Amitiés, François de Pange, 1794, page 140. — Par métaphore, littéraire : Ø 4. Je ne sais par quelle suite d'aventures étranges elle était venue asseoir ses derniers beaux jours dans le banc des marguilliers de notre paroisse, où elle avait apporté beaucoup plus des manières du régiment que de celles du cloître. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 351. — ÉQUITATION. Asseoir un cheval; asseoir un cheval sur ses hanches, sur ses jambes. Dresser un cheval à exécuter les airs de manège ou à galoper en s'équilibrant sur l'arrière-main, la croupe étant tenue plus basse que les épaules. 2. Par métaphore ou au figuré. a) Établir quelqu'un dans une dignité, dans une situation propre à lui faire honneur ou, plus rarement, à le mettre en désavantage. Asseoir quelqu'un (au rang)... : Ø 5. Tel peut être le sujet d'un poème immense qui achèverait l'oeuvre du (sic) Dante et de Milton, continuée par Chateaubriand, c'est-à-dire la création des machines poétiques de l'ère chrétienne. Il y a là une belle place vacante pour asseoir un grand poète. Les gnomes, les sylphes, les fées, depuis l'homme jusqu'à l'ange, échelle d'êtres poétiques. ALFRED DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1823, page 876. · Asseoir quelqu'un sur le trône. Lui donner la souveraineté, lui conférer l'autorité suprême. Synonyme : faire monter quelqu'un sur le trône : Ø 6. Si la fortune assied par hasard un prince remarquable sur le trône des sultans, il ne peut vivre assez longtemps pour changer les lois et les moeurs, en eût-il d'ailleurs le dessein. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 463. · Asseoir quelqu'un sur la sellette. Le mettre en position d'accusé, examiner sa personnalité, sa conduite, etc. Synonymes : mettre, tenir quelqu'un sur la sellette. Par extension. Asseoir quelque chose sur la sellette. Considérer, étudier quelque chose avec attention : Ø 7. C'est toujours une chose incertaine, incomplète, Trouble, que nous faisons asseoir sur la sellette. VICTOR HUGO, La Pitié suprême, 1879, page 137. · Asseoir quelqu'un sous la coupole de l'Institut. Faire entrer quelqu'un à l'Académie Française (par référence au siège et au fauteuil d'académicien) : Ø 8. Mardi 21 mai. Renan entre à l'Académie, porté par le triomphe du parti démocratique. Taine s'y introduira peut-être par une espèce de revanche du parti conservateur. Il arrivera, alors, que le parti démocratique assoira sous la coupole de l'Institut l'homme au fond le plus rétrograde, le plus prêcheur du gouvernement des aristocraties, un homme dont le rêve est de faire de la savantocratie la théocratie d'autrefois,... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1878, page 1237. b) Occasionner chez quelqu'un un état émotionnel. · Asseoir quelqu'un ou quelque chose dans + substantif abstrait. Installer, plonger quelqu'un ou quelque chose dans... : Ø 9. N'assois pas un misérable dans sa honte... Épargne celui qui a perdu sa force! GEORGES BERNANOS, Une nuit, 1928, page 34. Ø 10. Tandis que l'hétéronomie de la peur et du plaisir jette le trouble et le changement dans l'âme, le courage asseoit celle-ci dans la tranquillité et l'ataraxie. JULES VUILLEMIN, Essai sur la signification de la mort, 1949, page 228. · [Le sujet est un substantif abstrait] Asseoir quelqu'un.. Abattre, accabler quelqu'un : Ø 11.... certaines natures, la contrariété les fait rebondir; d'autres elle les assied. ANDRÉ GIDE, Journal, 1916, page 536. Remarque : Noter un emploi absolu où le verbe prend la signification : apaiser, tant physiquement que moralement : Ø 12. Les verrières et les chants meublent les cathédrales. Les verrières du transept et du choeur. Ici une harmonie jaune, là toute bleue, là violette et puis un plus sombre univers. En nous se fait l'unité. Cette splendeur diaprée enveloppe, pacifie l'animal, laisse l'âme émerger, devenir toute sensible. Une douce hébétude assied... Nous ne sommes plus que deux ailes. MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 7, 1908, page 102. · Familier (surtout au passif) Asseoir quelqu'un. Déconcerter quelqu'un au point de le rendre momentanément incapable de répondre, de parler. L'émotion l'avait assise par terre (ÉMILE ZOLA, Nouveaux contes à Ninon, 1874, page 38 ). Réduire quelqu'un au silence (confer clouer le bec à quelqu'un, lui rabattre son caquet, lui river son clou) : Ø 13. [Mme. Franquetot à Michel.] — ... Si ta Monique veut faire son déménagement, qu'elle vienne donc elle-même. Nous verrons à régler notre compte ensemble, et je te promets que je te l'assoierai, moi, ta voleuse... PAUL BOURGET, Monique, 1902, page 95. B.— Asseoir quelque chose. 1. [Le complément désigne une chose concrète] a) Poser quelque chose d'aplomb et de manière durable sur une base solide. Asseoir un monument, des fondations (sur). Remarque : S'emploie de façon privilégiée dans le domaine de la construction : Ø 14. L'auteur de René excelle à poser la tristesse de son héros, comme les Grecs savaient asseoir leurs monuments et les mettre en harmonie avec la nature. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Chateaubriand et son groupe littéraire sous l'Empire, tome 1 1860, page 367. — Par extension : Ø 15.... le paysage de Savoie me satisfait tout particulièrement parce que son vallonnement, son caractère boisé, ses cultures, tout ce qui fait son charme et sa valeur se détache sur un fond de montagnes qui tout ensemble l'assoit et le stylise. Ce qui, dans les environs de Paris, me déçoit si souvent (...), c'est l'absence d'un fond auquel il [le paysage] s'adosse; et nul fond ne m'agrée mieux que la haute montagne, (...), à la distance où elle rehausse sans accabler, où elle constitue ce rappel adressé à l'esprit que Ruskin m'a appris à priser si fort : le rappel à la stabilité. CHARLES DU BOS, Journal, 1926, page 81. b) Emplois spéciaux. AÉRONAUTIQUE. Asseoir l'appareil. Le poser d'aplomb sur le terrain, à l'atterrissage. MILITAIRE. Asseoir un camp. Installer un camp. 2. Par métaphore ou au figuré. [Le complément est un substantif abstrait] Asseoir quelque chose (sur quelque chose). Établir solidement quelque chose (sur quelque chose), donner un fondement sûr à quelque chose, rendre ferme et stable quelque chose : Ø 16. On fait des tentatives de tout genre toutes échouent : on tente d'asseoir les gouvernemens, de fonder les libertés publiques; on tente même des réformes religieuses; rien ne se fait, rien n'aboutit. Si jamais le genre humain a paru voué à une destinée agitée et pourtant stationnaire, à un travail sans relâche et pourtant stérile, c'est du 13e. au 15e. siècle... FRANÇOIS GUIZOT, Histoire générale de la civilisation en Europe depuis la chute de l'Empire romain jusqu'à la Révolution française, 1828, page 9. Ø 17. Toutes les jouissances à quelques-uns, toutes les privations aux autres, c'est-à-dire au peuple; le privilège, l'exception, le monopole, la féodalité, naissent du travail même. Situation fausse et dangereuse qui assoit la puissance publique sur la misère privée, et qui enracine la grandeur de l'état dans les souffrances de l'individu. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 26. Ø 18. La prophétie est à très long terme et a pour elle ce qui assoit la solidité des religions : l'impossibilité de faire la preuve. ALBERT CAMUS, L'Homme révolté, 1951, page 234. SYNTAXE : Asseoir son jugement (SAINTE-BEUVE, Premiers lundis, t. 2, 1869, page 298). — Par analogie, rare. Asseoir un homme. L'établir dans la stabilité et lui donner de l'importance, le poser : Ø 19. — Non, non, répéta M. Kahn, jamais Rougon ne serait assez fou!... Il la dit très intelligente, et il la nomme en riant « Mademoiselle Machiavel ». Elle l'amuse, voilà tout. — N'importe, conclut M. Béjuin, Rougon a tort de ne pas se marier... Ça asseoit un homme. ÉMILE ZOLA, Son Excellence Eugène Rougon, 1876, page 22. — Spécialement. FINANCES. Asseoir l'impôt. Établir, déterminer, fixer la base de l'imposition, l'assiette de l'impôt. II.— Emploi pronominal. A.— [Le sujet désigne une personne] Se mettre sur un siège, ou sur quelque chose qui fait office de siège, dans la position d'appui sur le derrière. Synonyme : se mettre sur son séant : Ø 20.... tout à coup, je ressentis une émotion si terrible, que je dus m'asseoir, ou plutôt, que je tombai sur une chaise! Puis, je me redressai d'un saut pour regarder autour de moi! Puis je me rassis, éperdu d'étonnement et de peur,... GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Le Horla, 1886, page 1104. Ø 21. Il demandait à l'un du feu, offrait à l'autre un cigare, puis au bout de quelques instants disait : « Mais, Argencourt, asseyez-vous donc, prenez une chaise, mon cher, etc. », ayant tenu à prolonger leur station debout, seulement pour leur montrer que c'était de lui que leur venait la permission de s'asseoir. « Mettez-vous dans le siège Louis XIV », me répondit-il d'un air impérieux et plutôt pour me forcer à m'éloigner de lui que pour m'inviter à m'asseoir. Je pris un fauteuil qui n'était pas loin. MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 2, 1921, page 554. SYNTAXE : S'asseoir sur une chaise, sur/dans un fauteuil, sur un banc, sur un lit, sur les genoux de quelqu'un; s'asseoir près du feu, par terre, devant la fenêtre, auprès de quelqu'un; s'asseoir dans un coin, dans l'herbe; s'asseoir à l'ombre, à son bureau, à l'écart, à côté de quelqu'un, à la place de quelqu'un, au volant; s'asseoir lourdement; inviter quelqu'un à s'asseoir; engager quelqu'un à prendre la peine de s'asseoir; s'asseoir en tailleur, en amazone, à la turque; s'asseoir à cheval, à califourchon sur une chaise. Remarque : Précédé du verbe faire avec valeur factitive, s'asseoir est généralement remplacé par la forme non pronominale : Ø 22. Il passait parmi le vulgaire pour un exalté, pour un fou. Il accueillit le proscrit qui frappait à sa porte, il le fit asseoir à sa table, il l'écouta sous le manteau du foyer domestique, antique sanctuaire de la famille symbole de l'inviolable hospitalité. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia, 1839, page 421. — S'asseoir aux pieds de quelqu'un (en signe d'adoration, de contemplation ou de supplication) : Ø 23.... elle accourut, elle s'assit un instant par terre, à ses pieds, le suppliant : — Viens-donc voir les bêtes!... Tu n'as pas encore vu les bêtes, dis! Si tu savais comme elles sont belles, maintenant! ÉMILE ZOLA, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875, page 1262. — S'asseoir à table. Synonyme : s'attabler. S'asseoir à la table de quelqu'un. S'y installer; y être invité, y être admis : Ø 24. Tandis que mes frères, plongés dans les ténèbres de l'ignorance, gagnaient, à la sueur de leur front, le pain de chaque jour, nourrissaient leurs femmes, leurs enfants, et follement préoccupés de l'avenir qui n'appartient qu'à Dieu, se condamnaient à l'épargne, moi, je m'asseyais à leur table, et je payais largement mon écot en leur distribuant le pain de la vérité. JULES SANDEAU, Sacs et parchemins, 1851, page 52. · Par métaphore : Ø 25. Laissez-moi quelquefois m'asseoir à la table des dieux et dire des systèmes « on sait ce qu'en vaut l'aune ». Dans le meilleur système il y a une part de charlatanisme, une part d'insincérité. Il y a des oeillères. MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 9, 1912, page 297. — S'asseoir à une réunion (festin, banquet, conseil, etc.). Y être invité, admis; y participer : Ø 26.... du temps que j'étais écolier, chaque année, le 28 janvier, jour de la Saint-Charlemagne, un banquet réunissait les élèves qui avaient obtenu la première place en quelque matière. Élève de troisième, j'avais peu d'espoir de m'asseoir jamais à ce banquet des princes. J'étais trop loin de tenir la tête de ma classe. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie en fleur, 1922, page 357. · Par métaphore : Ø 27. Tout serait un dans la nature; nous nous assiérions tous, êtres animés et inanimés, au même banquet de vie... JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, page 28. — S'asseoir au milieu (d'un groupe de personnes), s'asseoir parmi (des personnes). Prendre place parmi, être admis dans : Ø 28.... c'est avec son corps, tout comme ses soeurs du lupanar et du trottoir, que cette créature gracieuse, et qui coupe avec un mignon couteau d'or les feuillets du livre à la mode, a gagné le droit de s'asseoir légalement dans ce milieu de luxe et de décence. PAUL BOURGET, Nouveaux Essais de psychologie contemporaine, préface. 1885, page 33. — Par analogie. · [Le sujet est un oiseau] Se percher, se poser sur : Ø 29. Les harpies vinrent s'asseoir dans les branches;... ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, page 53. · [Le sujet est une chose concrète] Reposer sur : Ø 30. Là, parmi les argiles ferrugineuses, les sables striés de cailloux, les pierres sur lesquelles s'assied la couche arable, ils [les vieux ceps] absorbent âprement une sève puissante. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, page 59. Ø 31.... il faut que (...) le fond de la bouteille soit bien régulier de façon à ce que celle-ci puisse s'asseoir correctement sur la table. RAYMOND BRUNET. Le Matériel vinicole et les soins à donner au vin. 1925, page 464. B.— Emplois métaphoriques ou figurés. 1. [Dans des locutions où le siège (banc, fauteuil, trône, etc.) est le symbole d'une dignité, d'une fonction, d'une charge, d'une situation, etc.] S'asseoir sur le trône. Devenir roi (reine). S'asseoir sur les bancs de la pairie. Devenir pair. S'asseoir sur les bancs de la cour d'assises, s'asseoir au banc des témoins. Comparaître au banc des accusés, être accusé; comparaître au banc des témoins, témoigner : Ø 32. Juge ou non, dans ce monde difficile, il faut juger avant de savoir tout. La science, si fière de savoir attendre, ne serait qu'un immense déni de justice. Mais heureusement il s'est trouvé quelquefois un physicien qui s'est dit : « À quoi bon toute cette préparation et toute cette patience si je ne m'assois pas enfin au siège de l'arbitre? L'esprit serait donc une si belle épée qu'on n'ose jamais s'en servir? » ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1932, page 1064. — JUSTICE. [Le sujet désigne un magistrat] Quitter le parquet, appelé magistrature debout, pour entrer comme juge ou conseiller nommé, place inamovible, dans la magistrature assise (confer assise) : Ø 33. Quand un magistrat [du parquet] a eu la précaution de s'asseoir, pour employer une expression familière et technique, alors il est définitivement acquis à la magistrature. Journal Officiel. 12 mai 1872, page 3169, 3e. colonne (LITTRÉ. ).

« Et la cigale assise aux branches de l'?pine Fera vibrer le cri strident de mon d?sir. ANNA DE NOAILLES, Le Coeur innombrable, 1901, page 30.

? Par m?tonymie.

1.

Qui est le fait d'une personne assise.

Pose, station assise.

2.

Qualifie une place o? l'on peut s'asseoir, et, par ellipse, un travail que l'on fait dans la position assise.

Place assise, travail assis.

B.? Par extension.

Qui est ?tabli.

1.

Vieux.

[En parlant d'une population] : ? 5.

Enfin, ne go?tant aucune des douceurs que trouve un peuple assis dans une terre patriarcale, les malheurs de cette peuplade en voyage ne lui ont dict? que des po?sies sombres, majestueuses et sanglantes. HONOR? DE BALZAC, Louis Lambert, 1832, page 115.

? Sp?cialement.

FINANCES.

Imp?t assis sur les b?n?fices.

2.

Qui est ?tabli ou install? de mani?re solide ou durable.

a) [En parlant de choses concr?tes] Pos? d'aplomb?: ? 6....

? consid?rer ces pics sans aplomb, ces d?mes gauches, ces mamelons mal assis, il ?tait facile de voir que l'heure du tassement d?finitif n'avait pas encore sonn? pour cette montagneuse r?gion. JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 1, 1868, page 100.

b) Au figur?.

? P?joratif.

[En parlant de pers] Qui est satisfait d'un certain ?tat de choses et refuse tout changement?: ? 7.

Ces anciens, des devanciers qu'on admire ?taient des classiques en action, debout et militants?: on est, soi, des classiques assis, ?ternellement assis. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 3, 1863-69, page 73.

? Gens assis.

Gens bien ?tablis dans une situation, en particulier dans le conformisme et la passivit?: ? 8.

J'en concluais que Jacques avait fait sienne la seule attitude qui me par?t valable?: chercher en g?missant. »

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