Définition: CARNE2, substantif féminin.

Définition: CARNE2, substantif féminin. A.— 1. Péjoratif. Viande coriace, de mauvaise qualité. De la barbaque de chameau, de la carne de singe (BLAISE CENDRARS, L'Homme foudroyé, 1945, page 66; confer aussi bidoche exemple 1 ). — Par métaphore. Souvenirs mâchurés, carne restée aux canines (PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1894, page 215 ). 2. Par extension, populaire. a) Viande : Ø 1. Les pionniers boufferaient du poulet!... (...) La carne c'est bon pour la croissance!... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 592. b) Chair humaine : Ø 2. Tas d'ex-voto de carne impure, Charnier d'élus pour les cieux. ÉDOUARD-JOACHIM, DIT TRISTAN CORBIÈRE, Les Amours jaunes, 1873, page 170. B.— Par métonymie, péjoratif. 1. Cheval de mauvais rendement (parce que rétif ou affaibli par l'âge, la maladie); par extension toute bête difficilement utilisable (vache notamment). (Quasi-)synonyme : rosse : Ø 3. — C'est une carne de remonte, avait-il dit [le marquis à Angèle] , un méchant bourrin osseux, vachard et dont l'arrière-main est celle d'un lièvre. C'est ça votre crack? PAUL VIALAR, La Chasse aux hommes, La Bête de chasse, 1952, page 14. — Par analogie. Entend (re) galoper les lourdes carnes des idées (LÉON-PAUL FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939, page 11 ). 2. Personne qui se conduit mal, qui use de mauvais procédés envers les autres; en particulier femme de mauvaise vie. (Quasi-)synonymes : carogne, charogne : Ø 4. Une femme mignonne comme ça... vous faire des tours de cochon!... Des pigeons, dis donc!... Des pigeons!... Et dire que c'te carne-là, elle était p't-êt'e plate comme une punaise! RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 51. — [En exclamation injurieuse] Petite carne! sale carne! vieille carne! Fille de paysan! garce! carne! (POURRAT, Gaspard des montagnes, À la belle bergère, 1925, page 72); cré carne... salope (MARCEL AYMÉ, Le Puits aux images, 1932, page 12 ). Remarque : S'emploie aussi adjectivement. Assez carne, mesquin, envieux et sournois (LOUIS-FERDINAND CÉLINE, opere citato, page 418); le plus sale, le plus rétif et le plus carne (MAURICE GENEVOIX, L'Assassin, 1948, page 68). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6