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Définition: CHAHUT, substantif masculin.

Publié le 10/11/2015

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Définition: CHAHUT, substantif masculin. A.— [À Paris, vers les années 1830, dans les guinguettes et les bastringues] Danse excentrique et un peu folle, voisine du branle et du cancan, dont les improvisations gestuelles hardies, les figures indécentes s'accompagnaient souvent de cris et de rires. Danser, mener le chahut; air de chahut. Un chahut de bastringue (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 533 ). La Goulue, cette étoile du chahut (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Âmes d'automne, 1898, page 146) : Ø 1. Elle [Nana] se tortillait, fallait voir. Et des coups de derrière à gauche, et des coups de derrière à droite, des révérences qui la cassaient en deux, des battements de pieds jetés dans la figure de son cavalier, comme si elle allait se fendre! On faisait cercle, on l'applaudissait; et, lancée, elle ramassait ses jupes, les retroussait jusqu'aux genoux, toute secouée par le branle du chahut, fouettée et tournant pareille à une toupie, s'abattant sur le plancher dans de grands écarts qui l'aplatissaient, puis reprenant une petite danse modeste, avec un roulement de hanches et de gorge d'un chic épatant C'était à l'emporter dans un coin pour la manger de caresses. ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 740. Remarque : 1. Ce terme a servi au XIXe. siècle à désigner par analogie des danses médiévales. On célébrait les joyeuses orgies du sang (...) on dansait tout nu le chahut des Trépassés (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 380; confer AMÉDÉE POMMIER, Colères, 1844, page 61, MÉRIMÉE, Lettres à la comtesse de Montijo, tome 1, 1870, page 40 et ÉTUDES DE PHILOSOPHIE COMPARÉE SUR L'ARGOT ET SUR LES IDIOMES ANALOGUES PARLÉS EN EUROPE ET EN ASIE (FRANCISQUE MICHEL) 1856). 2. Dans ce sens chahut a d'abord été employé au féminin Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ) le donnent au féminin, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse) masculin ou féminin. Attesté uniquement au masculin à partir de DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892. L'indécente chahut (FRANÇOIS VIDOCQ, Mémoires de Vidocq, tome 3, 1828-29, page 85). B.— Par extension. Grand vacarme, tapage. Un chahut de tous les diables (CENDRARS, L'Homme foudroyé, 1945, page 23); tapage nocturne (...) chahut lunaire (RAYMOND QUENEAU, Zazie dans le métro, 1959, page 229 ). — Par analogie. [En parlant d'objet] Le chahut des cuivres (HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 233); un chahut d'armes heurtées (ANDRÉ MALRAUX, La Condition humaine, 1933, page 410 ). Remarque : Très employé dans ce sens par cet auteur. — Spécialement. Manifestation bruyante contre une autorité, un supérieur et plus particulièrement, tapage organisé dans les classes par les élèves pour réagir contre le manque d'intérêt de certains cours ou contre un professeur dépourvu de fermeté. Chahut scolaire; organiser le chahut. Les Arts et Métiers sont célèbres pour leurs chahuts (J. DE LA VARENDE, Les Gentilshommes, 1948, page 97); machinateur de chahuts et defarces (ALEXANDRE ARNOUX, Pour solde de tout compte, 1958, page 64) : Ø 2. Joanny entendit son voisin qui murmurait : « Cet idiot ne nous laisse même pas travailler tranquillement. » « Monsieur Léniot, vous persistez à ne rien faire? » demanda M. Lebrun agressif. — « Monsieur, je médite », répondit Joanny. Toute l'étude se mit à rire hautement. Entendre le pion bafoué par le meilleur élève les encourageait. Un chahut s'organisa. « Monsieur Zuniga, quand aurez-vous fini de parler à votre voisin? criait le surveillant — Voyons, Monsieur Montemayor! — Yo? Ié souis bien sage, moi, Mossieur. » VALÉRY LARBAUD, Fermina Marquez, 1911, page 70.

« defarces (ALEXANDRE ARNOUX, Pour solde de tout compte, 1958, page 64) : Ø 2.

Joanny entendit son voisin qui murmurait : « Cet idiot ne nous laisse même pas travailler tranquillement.

» « Monsieur Léniot, vous persistez à ne rien faire? » demanda M.

Lebrun agressif.

— « Monsieur, je médite », répondit Joanny.

Toute l'étude se mit à rire hautement.

Entendre le pion bafoué par le meilleur élève les encourageait.

Un chahut s'organisa.

« Monsieur Zuniga, quand aurez-vous fini de parler à votre voisin? criait le surveillant — Voyons, Monsieur Montemayor! — Yo? Ié souis bien sage, moi, Mossieur.

» VALÉRY LARBAUD, Fermina Marquez, 1911, page 70. 2. »

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