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Définition: ESPACÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 31/01/2016

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Définition: ESPACÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de espacer* II.— Adjectif. A.— [Dans l'espace] Séparé par une certaine distance (de quelqu'un, quelque chose). Une dizaine de fusiliers marins très espacés gravissaient lentement le remblai (JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les, 1946, page 305 ). On peut, à l'aide d'une machine de haute précision, tracer un grand nombre de sillons régulièrement espacés et équidistants (ROLAND PRAT, L'Optique, 1962, page 104 ). B.— [Dans la durée] Séparé par un certain laps de temps. Des mouvements soudains et espacés (CHARLES-FERDINAND RAMUZ, Derborence, 1934, page 17 ). Une nourriture sobre (...) avec des menus assez copieux et espacés (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 187) : Ø Durant une sinistre seconde gonflée de sens horrible, Augustin voit deux mains s'écarter, deux paupières qui s'abaissent, et sur tout le visage du médecin une sorte de fixité funèbre. La pendule sonne trois heures du soir à coups espacés et faibles d'un mécanisme usé. JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933, page 231. — Qui est caractérisé par une certaine fréquence ou une certaine intermittence. La correspondance recommença... D'abord timide, espacée, elle se fit bientôt acharnée et nombreuse (OCTAVE MIRBEAU. Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 353 ). 299 périodiques à périodicité plus espacée ou irrégulière (La civilisation écrite (sous la direction de Julien Cain) 1939, page 3211 ). Dubourg somnolait; la musique régulière et espacée de ses narines annonçait le ronflotement (ALEXANDRE ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, page 89 ). Fréquence absolue littéraire : 232. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 84, b) 428; XXe. siècle : a) 409, b) 438. Forme dérivée du verbe "espacer" espacer ESPACER, verbe transitif. A.— [Dans l'espace] Voir espace1 B 1 a. 1. [Avec une valeur dynamique] a) Placer, ranger deux ou plusieurs choses de manière à laisser entre elles un espace déterminé. Le jardinier espacera régulièrement ces arbres (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878, 1932). Espacer des repiquages, des exploitations. — Emploi pronominal à sens passif. Être espacé. Puis les réverbères s'espacent davantage, plantés entre des arbres ébouriffés et grêles (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 133 ). Les maisons s'espacent peu à peu, jusqu'à la dernière (JACQUES RIVIÈRE, Correspondance [avec Alain-Fournier] , 1906, page 245 ). — Spécialement. IMPRIMERIE. Établir un intervalle régulier entre les lettres, les mots ou les lignes. Ce compositeur n'espace pas bien les mots (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878, Dictionnaire de l'Académie Française, 1932 ). Monsieur, Voici les 4 premières feuilles corrigées. Je vous recommande : 1 De ne mettre que 20 vers par page à peu près au plus. 2 D'espacer beaucoup plus les alinéas (ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale 1835, page 171 ). Nous pouvons espacer davantage les lignes entre elles, dans les longues mises en scène. Je tâcherai de multiplier les paragraphes (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1877, page 105 ). · Par extension. Établir un intervalle entre les lignes d'une lettre. Peu à peu, le format de leurs lettres se raccourcit et ils espacèrent davantage leurs lignes (GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale, 1845, page 216 ). b) [En parlant d'hommes] Emploi pronominal à valeur réfléchi réciproque. Mettre une certaine distance, un certain intervalle entre soi et d'autres personnes. J'étendis le bras, ils [mes hommes] s'espacèrent et au pas, courbés, mais l'arme haute, prêts à épauler, ils défilèrent (ROGER CRÉTIN, DIT ROGER VERCEL, Capitaine Conan, 1934, page 239 ). c) Au figuré, vieux. S'étendre, se répandre (en paroles). (Quasi-)synonyme : s'épancher. [Pope] nous dit que le mieux est souvent de retenir sa critique, de laisser le sot s'espacer et s'épanouir tout à son aise (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 8, 1863-69, page 122 ). — [En parlant d'une faculté propre à l'homme] Dans ce domaine royal de Chambord, [l'] imagination [du maréchal de Saxe] qui était vaste avait de quoi s'espacer, mais pas assez encore (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 11, 1863-69, page 107 ). 2. Au figuré, littéraire, vieux. [Avec une valeur statique; le sujet de l'action désigne une chose] Disposer sur un espace donné, étaler. — [Dans la description d'un intérieur] Dans le cabinet, un ancien meuble vert, en velours d'Utrecht, espaçait son canapé et ses huit fauteuils, style empire, aux bois raides et tristes (ÉMILE ZOLA, Naïs Micoulin, 1884, page 6 ). · Emploi pronominal à sens passif. Sur une table de marbre blanc s'espaçaient deux larges cuvettes en faïence bleue (GUSTAVE FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, tome 1, 1869, page 168 ). C'était une vaste pièce (...) somptueusement décorée (...) Là-dedans s'espaçait et détonnait un meuble en velours grenat (ALPHONSE DAUDET, Les Rois en exil, 1879, page 486 ). — [Dans la description d'un paysage] Les longues rues du quartier Saint-Germain espaçaient des clartés tristes (ÉMILE ZOLA, Une Page d'amour, 1878, page 973 ). B.— Par analogie. [Avec l'idée dominante d'espace temporel] Voir espace B 1 b. 1. Séparer (deux ou plusieurs choses, événements) par un intervalle de temps déterminé. Ce négociant espace ses paiements (Dictionnaire de l'Académie française. 1932) : Ø 1. Ta lettre qui m'était arrivée un samedi soir — à pareille heure — en classe, (...) m'avait fait tant de plaisir. Mais je suis obligé d'espacer plus que je ne voudrais ces si longues lettres. (Je ne sors pas demain, un peu pour t'écrire). HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Correspondance [avec Jacques Rivière] , 1906, page 279. — En particulier. Ne pas faire coïncider. Il serait important d'espacer les deux ouvrages. Huit jours suffiraient (VICTOR HUGO, Correspondance, 1856, page 240 ). — Domaine des techniques musique Espacer également les sons de tout l'accord, de manière à ne pas laisser de vide dans la région moyenne (FRANÇOIS-AUGUSTE GEVAERT, Cours méthodique d'orchestration, 1885, page 86 ). 2. Rendre moins fréquent. Quand le temps était mauvais, ils se tenaient clos aussi et espaçaient leurs visites (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Révolte, 1907, page 555 ). — Par métaphore. [Le sujet désigne un inanimé] Ce mois de novembre nous joue le mauvais tour d'espacer la poste (VICTOR HUGO, Correspondance, 1866, page 563 ). Le moteur battait quelques secondes, puis espaçait ses pulsations et se calait à un dernier hoquet (ALEXANDRE ARNOUX, La Nuit de Saint-Avertin, 1942, page 102 ). 3. Emploi pronominal à sens passif. Devenir moins fréquent; s'échelonner sur un laps de temps de plus en plus long. (Quasi-)synonyme : se rapprocher. a) [Le sujet désigne des phénomènes physiologique, des phénomènes sonores] Ses extases perdirent leur retour et leur fréquence, s'espacèrent de plusieurs jours (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Madame Gervaisais, 1869, page 266 ). Fait curieux, les migraines paternelles s'espaçaient (HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 106 ). Wilfred sentit les battements de son coeur s'espacer dans sa poitrine, mais son visage ruisselait encore de sueur (JULIEN GREEN, Chaque homme dans sa nuit, 1960, page 328) : Ø 2. Aussi, après une minute, et d'autant que les sifflements [des shrapnells] s'espaçaient, il se releva et se mit à marcher dans le fossé (...) s'assurant que sa couverture, passée en bandoulière, lui recouvrait bien le coeur. HENRI DE MONTHERLANT, Le Songe, 1922, page 150. b) [Le sujet désigne des lettres, des visites] Ses lettres s'espacent toujours davantage (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 176 ). Ses visites s'y espacèrent [au salon Liverani] ; puis elle n'y parut plus (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Madame Gervaisais, 1869 page 167 ). Remarque : On rencontre dans la documentation l'emploi, par extension et/ou par ellipse, de espacer quelqu'un « espacer ses relations avec lui; établir des distances entre lui et soi ». Sournoisement nous nous sommes détournés de Dieu comme dans le monde nous essayons d'espacer un ami trop clairvoyant et trop grave (FRANÇOIS MAURIAC, Du côté Proust, 1947, page 167). Au participe passé. Il y a [des maîtresses] que je ne vois plus qu'une fois par an... Celles que j'ai espacées ne me gênent pas (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Épingles, 1888, page 1090). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 140.

« française.

1835, 1878, Dictionnaire de l'Académie Française, 1932 ).

Monsieur, Voici les 4 premières feuilles corrigées.

Je vous recommande : 1 De ne mettre que 20 vers par page à peu près au plus.

2 D'espacer beaucoup plus les alinéas (ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale 1835, page 171 ).

Nous pouvons espacer davantage les lignes entre elles, dans les longues mises en scène.

Je tâcherai de multiplier les paragraphes (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1877, page 105 ). · Par extension.

Établir un intervalle entre les lignes d'une lettre.

Peu à peu, le format de leurs lettres se raccourcit et ils espacèrent davantage leurs lignes (GUSTAVE FLAUBERT, La Première éducation sentimentale, 1845, page 216 ). b) [En parlant d'hommes] Emploi pronominal à valeur réfléchi réciproque.

Mettre une certaine distance, un certain intervalle entre soi et d'autres personnes.

J'étendis le bras, ils [mes hommes] s'espacèrent et au pas, courbés, mais l'arme haute, prêts à épauler, ils défilèrent (ROGER CRÉTIN, DIT ROGER VERCEL, Capitaine Conan, 1934, page 239 ). c) Au figuré, vieux.

S'étendre, se répandre (en paroles). (Quasi-)synonyme : s'épancher.

[Pope] nous dit que le mieux est souvent de retenir sa critique, de laisser le sot s'espacer et s'épanouir tout à son aise (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 8, 1863-69, page 122 ). — [En parlant d'une faculté propre à l'homme] Dans ce domaine royal de Chambord, [l'] imagination [du maréchal de Saxe] qui était vaste avait de quoi s'espacer, mais pas assez encore (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 11, 1863-69, page 107 ). 2.

Au figuré, littéraire, vieux.

[Avec une valeur statique; le sujet de l'action désigne une chose] Disposer sur un espace donné, étaler. — [Dans la description d'un intérieur] Dans le cabinet, un ancien meuble vert, en velours d'Utrecht, espaçait son canapé et ses huit fauteuils, style empire, aux bois raides et tristes (ÉMILE ZOLA, Naïs Micoulin, 1884, page 6 ). · Emploi pronominal à sens passif.

Sur une table de marbre blanc s'espaçaient deux larges cuvettes en faïence bleue (GUSTAVE FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, tome 1, 1869, page 168 ).

C'était une vaste pièce (...) somptueusement décorée (...) Là-dedans s'espaçait et détonnait un meuble en velours grenat (ALPHONSE DAUDET, Les Rois en exil, 1879, page 486 ). — [Dans la description d'un paysage] Les longues rues du quartier Saint-Germain espaçaient des clartés tristes (ÉMILE ZOLA, Une Page d'amour, 1878, page 973 ). B.— Par analogie.

[Avec l'idée dominante d'espace temporel] Voir espace B 1 b. 1.

Séparer (deux ou plusieurs choses, événements) par un intervalle de temps déterminé.

Ce négociant espace ses paiements (Dictionnaire de l'Académie française.

1932) : Ø 1.

Ta lettre qui m'était arrivée un samedi soir — à pareille heure — en classe, (...) m'avait fait tant de plaisir.

Mais je suis obligé d'espacer plus que je ne voudrais ces si longues lettres.

(Je ne sors pas demain, un peu pour t'écrire). 2. »

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