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Définition: ESSENCE1, substantif féminin.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ESSENCE1, substantif féminin. A.— PHILOSOPHIE. Ce qu'un être est. 1. [Par opposition à accident, attribut] Fond de l'être, de nature idéale, conceptuelle ou divine. Essence éternelle, universelle; pénétrer l'essence des choses : Ø 1.... il semble que ce philosophe [Spinoza] ait cherché à établir entre l'éternité et ce qui dure la même différence que faisait Aristote entre l'essence et les accidents... HENRI BERGSON, L'Évolution créatrice, 1907, page 352. — Essence première. Celle qui est la cause : Dieu. Leur [ces fils] venue en ce monde n'a dépendu que de Dieu, de l'essence première, dont ils étaient des parties, et à laquelle ils peuvent par conséquent retourner comme ils en sont descendus (PIERRE LEROUX, Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 441 ). Essence seconde ou dérivée : créature. 2. [Par opposition à existence] L'être idéal. — Par extension. [Par opposition à la réalité vécue] L'être comme concept. L'apparence ne cache pas l'essence, elle la révèle; elle est l'essence (JEAN-PAUL SARTRE, L'Être et le Néant, 1943, page 12) : Ø 2. L'idée-limite clairement posée serait ici celle d'un individu qui ne serait pas l'individuation secondaire d'une forme, d'un type, d'une essence primaire, mais celle d'un individu qui « s'individue » lui-même en choisissant à chaque instant son existence; selon la formule contemporaine : l'existence prime l'essence. PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté, 1949, page 166. — PHÉNOMÉNOLOGIE (en particulier chez Husserl). Idées, structures universelles de la conscience en acte : Ø 3. Les essences de Husserl doivent ramener avec elles tous les rapports vivants de l'expérience, comme le filet ramène du fond de la mer les poissons et les algues palpitants. Il ne faut donc pas dire avec J. Wahl que « Husserl sépare les essences de l'existence ». Les essences séparées sont celles du langage. C'est la fonction du langage de faire exister les essences dans une séparation qui, à vrai dire, n'est qu'apparente, puisque par lui elles reposent encore sur la vie antéprédicative de la conscience. MAURICE MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception, 1945, page X. B.— Courant. Caractère ou qualité propre et nécessaire d'un être; ensemble des caractères constitutifs de quelque chose. 1. [En parlant d'une chose] Ce qui n'est pas loi, est hors de l'essence du gouvernement (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai sur la littérature anglaise, tome 2, 1797, page 334 ). La contradiction est l'essence des choses humaines (ERNEST RENAN, Drames philosophiques, L'Eau de jouvence, 1881, V, 3, page 508) : Ø 4. L'amour se fane dans une atmosphère de contrainte. Son essence est la liberté. ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Ariel ou la vie de Shelley, 1923, page 17. 2. [En parlant d'une personne] Son essence étant la bonté, elle [Claire] ne peut cesser de faire le bien qu'en cessant de vivre (MADAME COTTIN, Claire d'Albe, 1799, page 201) : Ø 5. Clément était d'essence aérienne. Il ne savait pas marcher; il avançait par petits bonds, en se jetant de côté, et semblait le jouet des vents. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, page 257. SYNTAXE : Il est de (dans) l'essence de quelque chose ou quelqu'un, de + infinitif, que; l'essence de quelque chose est dans + substantif, de + infinitif; les éléments qui constituent font l'essence de quelque chose; être l'essence de quelque chose; avoir quelque chose pour essence; c'est là son essence! Examiner quelque chose en son essence; être transformé dans son essence; épuiser, réaliser l'essence de quelque chose; réduire quelque chose à son essence; être de telle façon de, dans, en, par son essence. — Locution adverbiale. Par essence. Par définition, par nature. L'ambitieux est par essence mécontent de tout ce qu'il possède (MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1816, page 164 ). L'histoire narrative est inexacte par essence (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie littéraire. 1890, page 124 ). 3. Par extension. a) Ce qu'il y a de plus important Contenir l'essence de quelque chose, dégager l'essence de quelque chose Synonyme : essentiel. Telle pensée qui contient l'essence d'un livre tout entier (JOSEPH JOUBERT, Pensées, tome 2, 1824, page 147) : Ø 6. J'aurais voulu d'un tel livre [les Éblouissements de la comtesse de Noailles] (...) essayer de dégager d'abord l'essence et l'esprit. MARCEL PROUST, Chroniques, 1922, page 187. b) Ce qu'il y a de plus pur, de plus original. J'ouvris quelques-uns de ces livres, c'étaient de plats romans de 1780 mais pour moi c'était l'essence de la volupté (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Vie de Henry Brulard, tome 1, 1836, page 197) : Ø 7. Quel étrange contraste! Gavarni, — ce Gavarni que la postérité se figurera comme le maître et l'essence de l'élégance, lui qui a chiffonné dans ses dessins tant de soie, tant de luxe, le dessus du panier de Paris... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1863, page 1361. c) Expression. [Le plus souvent en parlant d'une personne] Être, se croire d'une essence autre, différente, supérieure. Nous te regardions comme fait d'une autre essence que nous (PIERRE MILLE, Barnavaux et quelques femmes..., 1908, page 289) : Ø 8. Il [un lieutenant] était sûr de soi, satisfait, gras, et puis, officier français, petit bourgeois à la tête d'une compagnie de la Légion étrangère, il se croyait d'une essence supérieure... BLAISE CENDRARS, La Main coupée, 1946, page 101. Remarque : On rencontre dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT ) Supplément 1970 le verbe transitif essentialiser, qui signifie en philosophie « tirer une essence d'une existence ». Le propre de l'existence, c'est de se donner à elle-même une essence, c'est-à-dire de retrouver un accès vers cet être qui est le lieu même de l'essence. Ce n'est pas à l'essence qu'il appartient de s'existentialiser. C'est plutôt à l'existence qu'il convient de s'essentialiser (L. LAVELLE, Introduction à l'ontologie, Paris, Presses Universitaires de France, 1947, page 83).

« elle [Claire] ne peut cesser de faire le bien qu'en cessant de vivre (MADAME COTTIN, Claire d'Albe, 1799, page 201) : Ø 5.

Clément était d'essence aérienne.

Il ne savait pas marcher; il avançait par petits bonds, en se jetant de côté, et semblait le jouet des vents. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, page 257. SYNTAXE : Il est de (dans) l'essence de quelque chose ou quelqu'un, de + infinitif, que; l'essence de quelque chose est dans + substantif, de + infinitif; les éléments qui constituent font l'essence de quelque chose; être l'essence de quelque chose; avoir quelque chose pour essence; c'est là son essence! Examiner quelque chose en son essence; être transformé dans son essence; épuiser, réaliser l'essence de quelque chose; réduire quelque chose à son essence; être de telle façon de, dans, en, par son essence. — Locution adverbiale.

Par essence.

Par définition, par nature.

L'ambitieux est par essence mécontent de tout ce qu'il possède (MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1816, page 164 ).

L'histoire narrative est inexacte par essence (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie littéraire.

1890, page 124 ). 3.

Par extension. a) Ce qu'il y a de plus important Contenir l'essence de quelque chose, dégager l'essence de quelque chose Synonyme : essentiel.

Telle pensée qui contient l'essence d'un livre tout entier (JOSEPH JOUBERT, Pensées, tome 2, 1824, page 147) : Ø 6.

J'aurais voulu d'un tel livre [les Éblouissements de la comtesse de Noailles] (...) essayer de dégager d'abord l'essence et l'esprit. MARCEL PROUST, Chroniques, 1922, page 187. b) Ce qu'il y a de plus pur, de plus original.

J'ouvris quelques-uns de ces livres, c'étaient de plats romans de 1780 mais pour moi c'était l'essence de la volupté (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Vie de Henry Brulard, tome 1, 1836, page 197) : Ø 7.

Quel étrange contraste! Gavarni, — ce Gavarni que la postérité se figurera comme le maître et l'essence de l'élégance, lui qui a chiffonné dans ses dessins tant de soie, tant de luxe, le dessus du panier de Paris... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1863, page 1361. c) Expression.

[Le plus souvent en parlant d'une personne] Être, se croire d'une essence autre, différente, supérieure. Nous te regardions comme fait d'une autre essence que nous (PIERRE MILLE, Barnavaux et quelques femmes..., 1908, page 289) : Ø 8.

Il [un lieutenant] était sûr de soi, satisfait, gras, et puis, officier français, petit bourgeois à la tête d'une compagnie de la Légion étrangère, il se croyait d'une essence supérieure... BLAISE CENDRARS, La Main coupée, 1946, page 101. Remarque : On rencontre dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT ) Supplément 1970 le verbe transitif essentialiser, qui signifie en philosophie « tirer une essence d'une existence ».

Le propre de l'existence, c'est de se donner à elle-même une essence, c'est-à-dire de retrouver un accès vers cet être qui est le 2. »

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