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Définition: ESTIME, substantif féminin.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ESTIME, substantif féminin. A.— [Avec une idée d'évaluation plus ou moins exacte] 1. Évaluation approximative d'une quantité nombrable. Faire une estime. (Quasi-)synonyme : estimation (confer ce mot A 2). Le maire avait regardé la pendule; et, à cette estime, le baron paraissait avoir passé quarante minutes chez Lisbeth (HONORÉ DE BALZAC, La Cousine Bette, 1846, page 177 ). Confer aussi estimer exemple 1. — Locution adverbiale. À l'estime. À l'estime on évalue toujours l'angle du cône par très grand excès (HENRI BOUASSE, Instruments à vent, 1930, page 140 ). Quand il [le médecin] l'eut soupesé [le bébé] à l'estime, comme un canard sur le marché (HERVÉ BAZIN, La Barbe, 1957, page 28 ). — MARINE. Calcul approximatif de la position d'un navire, de la distance parcourue, etc., par référence à des données plus ou moins sûres. Le commodore Byron n'avait navigué que d'après les méthodes fautives de l'estime (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 3, 1797, page 177 ). Nous obtenons enfin des observations qui nous mettent en latitude 73o. 50'30" nord, ce qui s'accorde assez bien avec mon estime (JOSEPH-RENÉ BELLOT, Journal d'un voyage aux mers polaires à la recherche de Sir John Franklin, 1863, page 274 ). · Locution adverbiale. (Gouverner, etc.) à l'estime. À défaut de boussole, cartes, portulans, tout comme l'ami Rouveret dirige son bateau à l'estime, le nez au vent, les vieux de la marine à voile faisaient usage du flair (BLAISE CENDRARS, L'Homme foudroyé, 1945, page 48) : Ø 1. L'évaluation de la vitesse et la direction donnée par la boussole, vérifiée par des relèvements de la polaire, permettent de naviguer à l'estime, mais les courants, la dérive, une erreur d'appréciation dans la marche, peuvent fausser les résultats, et une réelle précision ne peut être obtenue qu'en corrigeant la route faite à l'estime par la navigation observée. JEAN-BAPTISTE CHARCOT, Christophe Colomb vu par un marin, 1928, page 91. — Par extension. AÉRONAUTIQUE, etc.. La navigation par l'estime est l'ensemble des procédés qui permettent de suivre une route déterminée et de connaître la position de l'aéronef, sans voir le sol, ni utiliser des procédés astronomiques, radiogoniométriques ou physiques (A.-B. DUVAL, L. HÉBRARD, Traité pratique de navigation aérienne, 1928, page 49 ). Au bout de six mois de reconnaissances et de pistages miraculeux dans tous les terrains variés, ils possédaient jusqu'à la fibre, l'orientation à l'estime (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 606 ). 2. Au figuré, vieux. Jugement (favorable ou défavorable) par lequel on détermine, marque la valeur que l'on attribue ou doit attribuer à telle personne ou à telle chose abstraite. (Quasi-)synonyme : estimation (confer ce mot B). · Locution adverbiale, plus usuelle. À + adjectif possessif estime, à l'estime de (telle personne). À mon, etc., avis, à l'avis de (telle personne). Cette partie du livre paraîtra incontestablement incomplète à l'estime des philosopheurs (JEAN RICHEPIN, L'Aimé, 1893, page 144 ). Des romans [de Radiguet] , surtout, à mon estime, « Le Diable au Corps », phénomènes aussi extraordinaires dans leur genre que les poèmes de Rimbaud (JEAN COCTEAU, La Difficulté d'être, 1947, page 28 ). B.— [Avec une valorisation affective] Appréciation positive à l'égard d'une personne ou d'une chose qui mérite l'admiration, un certain respect d'ordre intellectuel ou moral; tendance à lui accorder beaucoup de prix. Estime et/ou admiration, confiance, mépris, respect, sympathie, vénération. 1. Sentiment favorable que l'on attache, témoigne à une personne de valeur (ou considérée comme telle) et à ses qualités. Estime mutuelle; affectueuse estime; estime de ses concitoyens; estime pour (son/le) caractère, esprit, talent; attacher du prix à l'estime de (telle personne). J'en suis au point de ne plus compter sur l'estime ni l'approbation de personne (MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1820, page 281 ). Ils tiennent M. Zola en petite estime littéraire et le renvoient à l'école parce qu'il n'a pas fait de bonnes humanités et que peut-être il n'écrit pas toujours parfaitement bien (JULES LEMAÎTRE, Les Contemporains, 1885, page 267 ). Confer aussi estimable exemple 1 : Ø 2. « Forcer l'estime, à force de vertu ». ... il semblait bien que M. Thibault eût souffert de lui-même et des mérites qu'il acquérait si durement : « L'estime n'exclut pas nécessairement l'amitié, mais il semble rare qu'elle contribue à la faire naître. Admirer n'est pas aimer; et, si la vertu obtient la considération, elle n'ouvre pas souvent les coeurs ». Amertume secrète, qui l'amenait même à écrire, quelques pages plus loin : « L'homme de bien n'a pas d'amis... » ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Mort du père, 1929, page 1337. — [Dans une formule épistolaire] Mille assurances d'estime et d'affection (ALEXIS DE TOCQUEVILLE, Correspondance avec Henry Reeve, page 102 ). — En particulier. Estime de soi. Bonne opinion que l'on a de soi-même, de sa propre valeur; satisfaction morale de pouvoir se juger irréprochable en conscience. Conserver, garder, perdre sa propre estime. Chercher sa propre estime et non point celle d'autrui (CHARLES-FERDINAND RAMUZ, Aimé Pache, peintre vaudois. 1911, page 117 ). On ne se guérit de la colère qu'en se guérissant de l'estime excessive de soi et de la susceptibilité à l'injure qui en dérive (PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté, 1949, page 262 ). — Par analogie. [À propos d'animaux] Les amateurs d'oiseaux de volière le [le Rossignol] tiennent en très haute estime à cause de sa belle voix et la façon mélodieuse et variée dont il agrémente les roucoulades de son chant (HENRI COUPIN, Animaux de nos pays, Dictionnaire pratique, 1909, page 149 ). 2. Opinion avantageuse que l'on attache, témoigne à une chose de valeur (ou considérée comme telle). Si l'on entend par humilité le peu de cas que l'homme ferait de sa nature, la petite estime dans laquelle il tiendrait sa condition, je refuse complètement à un tel sentiment le titre de vertu (ERNEST RENAN, L'Avenir de la science, 1890, page 355 ). « Celle-là a l'air d'être découpée dans la doublure de mon manteau », dit-elle à Swann en lui montrant une orchidée, avec une nuance d'estime pour cette fleur si « chic » (MARCEL PROUST, Du côté de chez Swann, 1913, page 221 ). SYNTAXE : (relatifs à B 1 et B 2). Estime générale, particulière, publique, universelle; estime profonde, respectueuse; grande, haute, moindre, sincère estime; digne d'estime; estime des (honnêtes) gens, du monde; marque, preuve, sentiments, témoignage d'estime; conquérir, gagner, garder, mériter, obtenir, perdre, regagner l'estime; accorder son estime; avoir droit à l'estime; baisser, remonter dans l'estime; avoir, concevoir, éprouver, inspirer, jouir de l'estime; tenir en grande, médiocre, piètre estime. — Locutions verbales. Faire estime de quelqu'un, quelque chose Faire cas de (confer Sand, Maîtres sonneurs, 1853, page 215); être en (haute) estime (confer Charles-Augustin Sainte-Beuve, Port-Royal, tome 5, 1859, page 389); mettre en grande estime (confer Émile Erckmann et Alexandre Chatrian, dits Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan, tome 1, 1870, page 51). C.— [Par opposition à admiration] Opinion avantageuse mais limitée que l'on témoigne à quelqu'un ou à quelque chose en raison de ses qualités moyennes, normalement attendues, et généralement appréciées. De vieux Allemands (...) traitaient les évadés avec une correction où se marquait l'estime. Pour eux, un prisonnier qui s'évadait jouait le jeu (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 229 ). La vie n'est pas très passionnante. Du moins, on ne connaît pas chez nous le désordre. Et notre population franche, sympathique et active, a toujours provoqué chez le voyageur une estime raisonnable (ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1219 ). — [À propos d'un ouvrage littéraire, artistique] Succès d'estime. Succès limité, sans enthousiasme, obtenu par exemple dans un cercle restreint de connaisseurs ou d'amateurs. Les caractères étaient vigoureusement tracés, l'observation habilement saisie dans nos moeurs, et le style remarquable par beaucoup d'élégance et de facilité. Il paraissait impossible qu'un pareil ouvrage n'obtînt pas au moins un succès d'estime (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée-d'Antin, tome 2, 1812, page 197 ). Ollendorff m'a fait le discours connu sur le succès d'estime qui m'attend certainement, et le succès d'argent qui m'attend aussi, mais avec moins d'impatience (JULES RENARD, Journal, 1891, page 99 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 298. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 4 400, b) 2 754; XXe. siècle : a) 2 466, b) 3 054. Forme dérivée du verbe "estimer" estimer ESTIMER, verbe transitif. A.— [Avec une idée d'évaluation plus ou moins exacte] Faire une estimation, une estime (confer ces mots A). 1. Déterminer le prix, la valeur financière qui doit être attribué(e) à telle chose. Estimer des immeubles, le prix/la valeur de (telle chose), estimer à (tant de) francs (telle chose), faire estimer (telle chose). (Quasi-)synonymes : expertiser, priser. La charge n'était pas cotée, n'étant jamais sortie de la famille; mais, d'après le produit des cinq dernières années, on ne pouvait l'estimer moins de trois cent mille écus (EDMOND ABOUT, Le nez d'un notaire, 1862, page 7 ). Prix convenu et dont nous estimons, l'un et l'autre, ce petit travail artistique (PHILIPPE AUGUSTE MATHIAS DE VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Correspondance, 1886, page 112 ). Confer aussi estimatif exemple. — emploi absolu. Tu gardes à ton doigt un diamant de quatre à cinq mille francs! — Peste! Tu estimes juste! Pourquoi ne te fais-tu pas commissaire-priseur! (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 2, 1846, page 336 ). 2. Évaluer approximativement une quantité nombrable (notamment le chiffre d'une population, par référence à des données incomplètes prélevées sur des échantillons d'observation). Estimer les dépenses nécessaires; estimer le nombre, le poids de...; estimer quelque chose à (tant de...). En 1769, Cook l'estimait [la population maorie] à quatre cent mille habitants (JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 3, 1868, page 83 ). Par additions successives, dont approximativement on peut estimer les dates (PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, page 80) : Ø 1. Supposons (...) qu'il s'agisse de mesurer une certaine grandeur, et que cette grandeur doive être estimée à vue, sans le secours d'aucun instrument (...) Nous sommes bien certains, avant toute expérience, qu'une pareille estime sera entachée d'erreur... AUGUSTIN COURNOT, Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique, 1851, page 126. — Emploi pronominal réfléchi. Vespuce dit qu'en quittant la nouvelle terre, il s'estimait à treize cents lieues de la côte d'Éthiopie (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 1, 1797, page 75 ). 3. Au figuré. a) [L'objet est un substantif] Déterminer, marquer (par un jugement favorable ou défavorable) la valeur que l'on attribue ou doit attribuer à telle personne ou à telle chose abstraite. Pendant cette délibération, où l'amour paternel estimait toutes les probabilités, discutait les bonnes comme les mauvaises chances et tâchait d'entrevoir l'avenir en en pesant les éléments (HONORÉ DE BALZAC, L'Enfant maudit, 1831-36, page 413 ). Les années, nous les estimons comme les fruits : à la saveur et au poids. Nous oublions que la pulpe n'est pas la graine (HERVÉ BAZIN, La Mort du petit cheval, 1949, page 131) : Ø 2. — Je ne suis plus étonné de ta méchante opinion sur les femmes, si tu les juges toutes par de pareilles [filles] . C'est absolument comme si on estimait le beau climat de la France par le ciel pleurnicheur de Paris. PETRUS BOREL, Champavert, les contes immoraux, 1833, page 169. · Estimer (quelqu'un, quelque chose) à son juste mérite, à sa (juste) valeur. Lecture de Arsène Guillot (...) Pourquoi cela n'est-il pas plus connu? Taine lui-même (...) ne paraît pas l'avoir compris ni estimé à sa valeur (ANDRÉ GIDE, Journal, 1909, page 276 ). b) [Dans diverses constructions] Avoir une opinion sur, juger, croire. — Estimer + substantif objet + substantif attribut du complément d'objet vieux. Édouard VII estima nos divisions une bonne chose (CHARLES MAURRAS, Kiel et Tanger, 1914, page 146) : Ø 3. Vous étiez assez d'avis que c'était une salamandre. Nous l'avons mise au bûcher, pour voir. Elle a grillé... C'était donc bien une ondine (...). Hier également, cher Président, avec cette Gertrude (...). Vous l'estimiez une ondine. Nous l'avons fait jeter sous l'eau, tenue par un fil d'acier. Elle s'est noyée. C'était donc bien une salamandre. JEAN GIRAUDOUX, Ondine, 1939, III, 3, page 180. — Estimer + adjectif (attribut du complément d'objet) ou adverbe + construction infinitive; estimer + substantif (ou équivalent) + adjectif (attribut du complément d'objet) ou locution adverbiale. Estimer (...) beau, coupable, digne, indispensable, juste, nécessaire, préférable (...). Il trouvait ces biens mal acquis. Il n'estimait pas honorable de faire par surprise de grands gains n'impliquant aucun travail (ERNEST RENAN, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, page 91 ). Elle estimait avoir largement fait son devoir envers ces deux petites créatures sans intérêt (...) Elle n'était pas loin d'estimer tout cela fort moral, et de penser qu'en cette affaire, elle avait le beau rôle (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 2, 1948, page 166 ). · Emploi pronominal réfléchi. Elle était, à ses propres yeux, du moins, la plus excitante princesse du monde et il fallait renoncer de bonne grâce à trouver une femme qui s'estimât plus exquise (LÉON BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 248 ). — Estimer + infinitif ou construction infinitive. Il signifia rudement à sa femme qu'il faisait ce qu'il estimait devoir être fait (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 187 ). — Estimer + proposition complétive introduite par que (à l'indicatif si la tournure est affirmative, au subjonctif si elle est négative, à l'indicatif ou au subjonctif si elle est interrogative). Il estimait à juste titre que sa sécurité dépendait pour une grande part du secret de son domicile (ROGER VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, page 178 ). B.— [Avec une valorisation affective] Accorder de l'estime (confer ce mot B), apprécier positivement une personne ou une chose qui mérite l'admiration, le respect intellectuel ou moral. 1. [Le complément d'objet direct désigne (un aspect d') une personne] Éprouver, manifester un sentiment favorable pour les qualités, les mérites de. Estimer le courage, l'esprit de (telle personne). C'est une très-bonne marque d'être aimé et estimé de ses domestiques (GABRIEL SÉNAC DE MEILHAN, L'Émigré, 1797, page 1560 ). Suivant son caractère, l'homme veut être aimé ou craint, admiré ou obéi, envié ou estimé, mais c'est toujours l'opinion des autres ou, à la limite, l'opinion d'un autre, qui le préoccupe (L'Univers économique et social (sous la direction de François Perroux) 1960, page 6210 ). Confer aussi bonté exemple 9 : Ø 4.... nul praticien n'était plus en faveur auprès de ses malades, nul maître plus estimé de ses confrères ni recherché avec plus de ferveur par les élèves, ni davantage respecté par la jeunesse intransigeante des hôpitaux. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Consultation, 1928, page 1065. — Emploi pronominal réfléchi. Jusqu'ici je me suis principalement estimé parce que je n'étais pas un égoïste uniquement occupé à bien jouir du gros lot qu'il a reçu du hasard (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 1, 1835, page 275 ). — Emploi pronominal réciproque. La guerre est un jeu contre la mort, où les adversaires s'estiment et s'admirent (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1933, page 1188 ). 2. [Le complément d'objet direct désigne une chose] Avoir une opinion avantageuse pour telle chose. Le vin est semblable à l'homme : on ne saura jamais jusqu'à quel point on peut l'estimer et le mépriser, l'aimer et le haïr, ni de combien d'actions sublimes ou de forfaits monstrueux il est capable (CHARLES BAUDELAIRE, Les Paradis artificiels, 1860, page 325) : Ø 5. Quelle que soit la forme artistique qu'il [le « modernisme »] revête, il l'appuie sur ces principes avoués ou latents que le moderne, le plus moderne possible, le plus différent du traditionnel doit être recherché ou estimé comme le but le plus enviable de l'art... ALBERT THIBAUDET, Réflexions sur la littérature, 1936, page 104. SYNTAXE : (relatifs à B 1 et B 2). Estimer fort, (très/trop) haut, infiniment, sincèrement; raisons d'/pour estimer; paraître, savoir estimer; apprendre à estimer. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 220. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 4 763, b) 3 556; XXe. siècle : a) 4 098, b) 5 261.

« (JEAN RICHEPIN, L'Aimé, 1893, page 144 ).

Des romans [de Radiguet] , surtout, à mon estime, « Le Diable au Corps », phénomènes aussi extraordinaires dans leur genre que les poèmes de Rimbaud (JEAN COCTEAU, La Difficulté d'être, 1947, page 28 ). B.— [Avec une valorisation affective] Appréciation positive à l'égard d'une personne ou d'une chose qui mérite l'admiration, un certain respect d'ordre intellectuel ou moral; tendance à lui accorder beaucoup de prix.

Estime et/ou admiration, confiance, mépris, respect, sympathie, vénération. 1.

Sentiment favorable que l'on attache, témoigne à une personne de valeur (ou considérée comme telle) et à ses qualités.

Estime mutuelle; affectueuse estime; estime de ses concitoyens; estime pour (son/le) caractère, esprit, talent; attacher du prix à l'estime de (telle personne).

J'en suis au point de ne plus compter sur l'estime ni l'approbation de personne (MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1820, page 281 ).

Ils tiennent M.

Zola en petite estime littéraire et le renvoient à l'école parce qu'il n'a pas fait de bonnes humanités et que peut-être il n'écrit pas toujours parfaitement bien (JULES LEMAÎTRE, Les Contemporains, 1885, page 267 ).

Confer aussi estimable exemple 1 : Ø 2.

« Forcer l'estime, à force de vertu ». ...

il semblait bien que M.

Thibault eût souffert de lui- même et des mérites qu'il acquérait si durement : « L'estime n'exclut pas nécessairement l'amitié, mais il semble rare qu'elle contribue à la faire naître.

Admirer n'est pas aimer; et, si la vertu obtient la considération, elle n'ouvre pas souvent les coeurs ».

Amertume secrète, qui l'amenait même à écrire, quelques pages plus loin : « L'homme de bien n'a pas d'amis...

» ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Mort du père, 1929, page 1337. — [Dans une formule épistolaire] Mille assurances d'estime et d'affection (ALEXIS DE TOCQUEVILLE, Correspondance avec Henry Reeve, page 102 ). — En particulier.

Estime de soi.

Bonne opinion que l'on a de soi-même, de sa propre valeur; satisfaction morale de pouvoir se juger irréprochable en conscience.

Conserver, garder, perdre sa propre estime.

Chercher sa propre estime et non point celle d'autrui (CHARLES-FERDINAND RAMUZ, Aimé Pache, peintre vaudois.

1911, page 117 ).

On ne se guérit de la colère qu'en se guérissant de l'estime excessive de soi et de la susceptibilité à l'injure qui en dérive (PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté, 1949, page 262 ). — Par analogie.

[À propos d'animaux] Les amateurs d'oiseaux de volière le [le Rossignol] tiennent en très haute estime à cause de sa belle voix et la façon mélodieuse et variée dont il agrémente les roucoulades de son chant (HENRI COUPIN, Animaux de nos pays, Dictionnaire pratique, 1909, page 149 ). 2.

Opinion avantageuse que l'on attache, témoigne à une chose de valeur (ou considérée comme telle).

Si l'on entend par humilité le peu de cas que l'homme ferait de sa nature, la petite estime dans laquelle il tiendrait sa condition, je refuse complètement à un tel sentiment le titre de vertu (ERNEST RENAN, L'Avenir de la science, 1890, page 355 ). 2. »

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