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Définition: ÉTABLISSEMENT, substantif masculin.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ÉTABLISSEMENT, substantif masculin. I.— [Avec l'idée de mise en place solide] A.— [En parlant d'une chose] 1. Concret, rare. a) Action d'installer, de faire tenir dans un lieu de manière stable; résultat de cette action. Ne permettre l'établissement d'aucun étalage sur la voie publique (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878). Les bois qui servent à l'établissement [des cadres de mine] doivent être décortiqués et avoir de 15 à 20 centimètres de diamètre (JEAN CAHEN, EDMOND BRUET, Carrières, plâtrières, ardoisières, 1926, pages 127-128) : Ø 1. C'est l'enfouissement simple, la jonction de la chair crue au limon inerte et compact (...). La tombe vous a survécu, et à la mort même le signe parfait dans le brutal établissement de ce bloc. PAUL CLAUDEL, Connaissance de l'Est, 1907, page 74. · Expression figurée " Il a réussi dans l'établissement de sa fortune. Il doit à cet ouvrage l'établissement de sa réputation, sa réputation fut établie par cet ouvrage " (Dictionnaire de l'Académie Française). b) [En parlant d'un phénomène atmosphérique] Apparition et prolongation. Immédiatement après le départ des glaces, l'établissement d'un froid sec (...) aurait marqué l'époque magdalénienne (ALBERT DE LAPPARENT, Abrégé de géologie, 1886, page 382 ). 2. Au figuré. a) Action de mettre en place, en application; résultat de cette action. Établissement de l'impôt, d'une assemblée, d'une constitution. (Quasi-)synonymes : instauration, institution. Le seul remède à la fraude était l'établissement d'une taxe uniforme dans toutes les provinces (JEAN STOCKER, Le Sel, 1949, page 106) : Ø 2.... leurs actes antérieurs au 17 juin 1940 ou postérieurs à l'établissement du gouvernement provisoire de la République Française sur le territoire continental... CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 408. b) Par extension. Action de faire entrer dans les moeurs, d'implanter de façon solide et durable. Établissement du christianisme, de la démocratie. Les communistes affirment toujours que les conflits entre le communisme et le capitalisme (...) conduiront finalement à l'établissement du communisme (JEAN GUÉHENNO, Journal d'une révolution, 1938, page 163 ). B.— [En parlant d'un être humain] 1. Concret. a) Vieilli. Action de s'installer dans un lieu en vue d'y habiter pour une période déterminée; par métonymie résultat de cette action. Pour la première fois depuis son établissement chez les Bergmann, le vieil Italien laissa pénétrer un étranger dans son appartement (HONORÉ DE BALZAC, Albert Savarus, 1842, page 46 ). Madeleine ne vint point à Paris de tout l'hiver, diverses circonstances ayant retardé l'établissement que M. de Nièvres projetait d'y faire (EUGÈNE FROMENTIN, Dominique, 1863, page 135) : Ø 3. Il fallut se retirer dans les villages voisins, et je m'associai à une famille intéressante pour former un petit établissement dans une cabane de paysans où nous passâmes quatre mois ensevelis en quelque sorte sous les neiges. GABRIEL SÉNAC DE MEILHAN, L'Émigré, 1797, page 1610. Ø 4.... le devoir (...) était de redemander ton âme à tous les gardiens de la cité! Les parts du monde et de Dieu bien dosées et le confort dans un établissement bourgeois, voilà ce qui était habitable par d'autres précisément que par toi. PAUL CLAUDEL, La Messe là-bas, 1919, page 502. — Spécialement. ART MILITAIRE. " L'établissement des quartiers, la distribution des troupes dans les lieux qu'elles doivent occuper durant quelque temps " (Dictionnaire de l'Académie Française). b) Fait de s'installer à demeure dans un lieu (dans un but de travail, de colonisation). L'établissement des Phocéens dans les Gaules devint une des causes secondaires de l'esclavage de ces derniers (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai sur la littérature anglaise, tome 1, 1797, page 256 ). · Par métonymie, souvent au pluriel. Les établissements des Français dans l'Inde. (Quasi-)synonymes : colonie, comptoir, possession. Bonaparte joignait peut-être à la folle idée de la guerre de Russie (...) quelques tentatives sur les établissements des Anglais dans l'Inde (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, tome 2, 1817, page 136 ). Depuis le XVIe. siècle jusqu'au milieu du XVIIe (...) elle [l'Espagne] mettait le pied sur l'Afrique et y faisait des établissements (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 1, 1865, page 5 ). 2. Au figuré, vieilli. Fait d'être installé dans une charge, une profession, une situation, un milieu. Procurer un établissement à quelqu'un. Il a un bel, un bon établissement (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878). Votre Altesse joue trop bien; on va dire que vous êtes amoureux d'une femme de trente-huit ans, ce qui fera manquer mon établissement avec le comte (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, page 406 ). Il [Bocher] croit à l'établissement de Napoléon (...) il est plus populaire que tous les gouvernants, depuis trente ans (EUGÈNE DELACROIX, Journal, 1849, page 261 ). Occupe-toi sérieusement de ton avenir (...) Tout établissement vient tard et dure peu. N'importe? Ne rebutons jamais le devoir (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 376) : Ø 5. Un marchand a-t-il pour revenu le montant de toutes les ventes qu'il fait dans une année? Non, certes (...). La difficulté, les frais et les abus de la perception de l'impôt en nature, sont un nouvel obstacle à son établissement. JEAN-BAPTISTE SAY, Traité d'économie politique, 1832, page 534. — Établissement de ses enfants. Action de placer ses enfants dans une bonne situation, dans de bonnes conditions, au moment de l'âge adulte; résultat de cette action. Elle [l'épouse] peut aussi, avec l'autorisation de son mari, donner ses biens dotaux pour l'établissement de leurs enfans communs (Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, article 1556, page 287 ). Les grandes réceptions de Mme. de Marsantes et de Mme. de Forcheville, données pendant des années surtout en vue de l'établissement éclatant de leurs enfants (MARCEL PROUST, La Fugitive, 1922, page 671 ). · DROIT. Frais d'établissement d'un enfant " Dépenses extraordinaires faites par les parents en faveur d'un enfant qui se marie ou qui s'installe dans une profession " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)). Ceux qui (...) ne disposaient pas des moyens financiers suffisants pour assumer les frais des longues études et d'établissement d'un médecin ou d'un pharmacien (Combat. 19-20 janvier 1952, page 1, colonne 5 ). · En particulier. Établissement d'un fils, d'une fille. Fait de les marier; par métonymie le mariage lui-même. On n'aime point dans la société de Saint-Étienne les hommes non mariés, et pour être toléré, j'ai dû (...) annoncer mon prochain établissement (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Mémoires d'un touriste, tome 1, 1838, page 205 ). Je vous remercie, ma mère, et vous, mon père, d'avoir pensé à mon établissement, mais je ne veux pas me marier (HONORÉ DE BALZAC, Albert Savarus, 1842, page 122 ). II.— Par extension. [Avec l'idée d'aboutissement à une construction, à une oeuvre, à un résultat] A.— [Sur le plan matériel] 1. [En parlant d'un bâtiment ou d'une construction quelconque] Action d'installer, de mettre en place en construisant, bâtissant Établissement d'un pont, d'un barrage. L'établissement d'une fabrique (Dictionnaire de l'Académie Française). La construction du radeau était achevée. John avait donné tous ses soins à l'établissement de l'appareil (JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 3, 1868, page 67) : Ø 6. Les salins de l'Ouest ont alimenté la plus grande partie de la France jusqu'au moment où, favorisés par l'établissement des voies ferrées, les salines ignigènes et les salins du Midi ont déversé leur production dans le rayon traditionnel de vente de l'Ouest. JEAN STOCKER, Le Sel, 1949, page 38. 2. Par métonymie. a) ÉCONOMIE. Unité de production rassemblant des personnes et des moyens matériels dans un lieu donné. Établissement dangereux, incommode, insalubre; comité d'établissement. — Frais de premier établissement. " Titre du compte dans lequel sont portées les dépenses qu'une entreprise ne supporte qu'à ses débuts; tels sont : le coût de la publicité destinée à faire connaître la maison, les frais d'enregistrement d'actes, les frais de constitution des sociétés, etc. " (Larousse commercial illustré 1930). Les dépenses de premier établissement comprennent, lorsque les travaux sont exécutés par des Compagnies, l'intérêt du capital engagé jusqu'au jour de l'ouverture de la ligne (CHARLES BRICKA, Cours de chemins de fer, tome 2, 1894, page 465 ). — Au pluriel. Entreprise, société, usine, maison de commerce, d'une certaine importance. Les établissements du Creusot. La constitution des établissements Renault en une régie nationale (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 96 ). b) ENSEIGNEMENT. Lieu où l'on dispense un enseignement scolaire. Établissement du 1er, du 2e. degré, d'enseignement supérieur; chef, conseil d'établissement; établissement secondaire. c) Domaines divers. Organisme ayant une destination précise, installé dans un lieu ou un ensemble de locaux. L'État (...) fondera des établissements publics d'éducation, de police, d'arts, de communication par terre et par eau (LOUIS-GABRIEL A. DE BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 2, 1802, page 87 ). La dualité des problèmes administratifs et scientifiques (...) se retrouve dans les établissements de recherche (BERTRAND GOLDSCHMIDT, L'Aventure atomique, ses aspects politiques et techniques, 1962, page 245 ). SYNTAXE : Établissement + adjectif déterminatif indiquant son statut : établissement privé, public; établissement + adjectif déterminatif indiquant sa destination : établissement bancaire, financier, hospitalier, maritime, militaire, pénitentiaire, thermal; établissement + complément déterminatif indiquant sa destination : établissement de bains, de bienfaisance, de crédit, de cure, de jeux, de recherche, de soins. 3. Par extension. Action de créer, de nouer entre deux ou plusieurs personnes, un lien, une communication; résultat de cette action. L'emploi d'un langage intelligible (...) ne s'élaborera que par l'établissement entre les êtres d'une sorte de neutralité de la vie sensible (RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 28 ). L'espoir de la fraternité universelle (...) a (...) orienté les syndicats ou les philantropes vers l'établissement de liens internationaux (JEAN-DANIEL REYNAUD, Les Syndicats en France, 1963, page 261) : Ø 7.... une des conséquences les plus importantes du développement du réseau mondial est l'établissement de contacts tendant à la formation d'une sorte d'économie internationale. PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, page 252. B.— [Sur le plan intellectuel] 1. Action d'accomplir un travail (de mémoire, de classement, de bureau), de déterminer par le calcul, la réflexion. Établissement d'un devis, d'un document, d'un dossier, d'un plan. L'intégrité dans l'établissement des fiches de paie (HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 113 ). Les renseignements nécessaires à l'établissement des prix de revient (GEORGES BRUNERIE, Les Industries alimentaires et leur organisation rationnelle, 1949, page 222 ). Sévérité accrue dans l'établissement des budgets (L'Univers économique et social (sous la direction de François Perroux) 1960, page 5006 ). — Par métonymie. Résultat de cette action : a) HISTOIRE. " Les Établissements de Saint Louis, Le code de lois donné par ce prince " (Dictionnaire de l'Académie Française). b) MARINE. · " L'établissement d'un port, d'une baie. L'heure de la haute mer dans ce port, dans cette baie, dans la région " (Dictionnaire de l'Académie Française). · " Établissement des marées. Tableau qui indique l'établissement des principaux ports de mer " (Dictionnaire de l'Académie Française). 2. Par extension. Action de démontrer, de prouver, la vérité, la réalité, la valeur de quelque chose. L'établissement d'un fait, d'un droit (Dictionnaire de l'Académie Française). L'établissement du bien-fondé de ce qu'on avance (JULIEN BENDA, La France byzantine ou le Triomphe de la littérature pure, 1945, page 89 ). — Par métonymie. Résultat de cette action : · DROIT. Établissement de propriété. " Énonciation analytique, dans un acte de vente d'un immeuble ou de constitution de droits réels, des titres justifiant le droit de propriété du vendeur ou du constituant, ou de leurs auteurs, sur cet immeuble " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)). Synonyme : titre de propriété. Remarque : On rencontre (calqué sur l'anglais Establishment), Establishment, substantif masculin, avec ou sans majuscule. Classe sociale dominante, qui profite largement de l'ordre établi. Faire partie de l'establishment, pénétrer dans l'establishment, respecter l'establishment, contester l'establishment (ENCYCLOPÉDIE DU BON FRANÇAIS DANS L'USAGE CONTEMPORAIN (PAUL DUPRÉ) 1972). Pourtant, jusqu'en 1870, ce ne sont pas les gouvernants (...) qui constituent sa cible majeure, c'est l'Establishment bourgeois, la classe imbécile que la Révolution, bernée, a installée sur les débris de l'Ancien Régime (J.-P. Aron dans Le Nouvel Observateur, 30 décembre 1974, page 51, colonne 1). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 457. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 5 511, b) 2 953; XXe. siècle : a) 1 930, b) 2 999.

« FROMENTIN, Dominique, 1863, page 135) : Ø 3.

Il fallut se retirer dans les villages voisins, et je m'associai à une famille intéressante pour former un petit établissement dans une cabane de paysans où nous passâmes quatre mois ensevelis en quelque sorte sous les neiges. GABRIEL SÉNAC DE MEILHAN, L'Émigré, 1797, page 1610. Ø 4....

le devoir (...) était de redemander ton âme à tous les gardiens de la cité! Les parts du monde et de Dieu bien dosées et le confort dans un établissement bourgeois, voilà ce qui était habitable par d'autres précisément que par toi. PAUL CLAUDEL, La Messe là-bas, 1919, page 502. — Spécialement.

ART MILITAIRE.

" L'établissement des quartiers, la distribution des troupes dans les lieux qu'elles doivent occuper durant quelque temps " (Dictionnaire de l'Académie Française). b) Fait de s'installer à demeure dans un lieu (dans un but de travail, de colonisation).

L'établissement des Phocéens dans les Gaules devint une des causes secondaires de l'esclavage de ces derniers (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai sur la littérature anglaise, tome 1, 1797, page 256 ). · Par métonymie, souvent au pluriel.

Les établissements des Français dans l'Inde.

(Quasi-)synonymes : colonie, comptoir, possession.

Bonaparte joignait peut-être à la folle idée de la guerre de Russie (...) quelques tentatives sur les établissements des Anglais dans l'Inde (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, tome 2, 1817, page 136 ).

Depuis le XVIe.

siècle jusqu'au milieu du XVIIe (...) elle [l'Espagne] mettait le pied sur l'Afrique et y faisait des établissements (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 1, 1865, page 5 ). 2.

Au figuré, vieilli.

Fait d'être installé dans une charge, une profession, une situation, un milieu.

Procurer un établissement à quelqu'un.

Il a un bel, un bon établissement (Dictionnaire de l'Académie française.

1835, 1878).

Votre Altesse joue trop bien; on va dire que vous êtes amoureux d'une femme de trente-huit ans, ce qui fera manquer mon établissement avec le comte (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, page 406 ).

Il [Bocher] croit à l'établissement de Napoléon (...) il est plus populaire que tous les gouvernants, depuis trente ans (EUGÈNE DELACROIX, Journal, 1849, page 261 ).

Occupe-toi sérieusement de ton avenir (...) Tout établissement vient tard et dure peu. N'importe? Ne rebutons jamais le devoir (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 376) : Ø 5.

Un marchand a-t-il pour revenu le montant de toutes les ventes qu'il fait dans une année? Non, certes (...).

La difficulté, les frais et les abus de la perception de l'impôt en nature, sont un nouvel obstacle à son établissement. JEAN-BAPTISTE SAY, Traité d'économie politique, 1832, page 534. — Établissement de ses enfants.

Action de placer ses enfants dans une bonne situation, dans de bonnes conditions, au moment de l'âge adulte; résultat de cette action.

Elle [l'épouse] peut aussi, avec l'autorisation de son mari, donner ses biens dotaux pour l'établissement de leurs enfans communs (Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, article 1556, 2. »

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