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Définition: ÉTAYER, verbe transitif.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ÉTAYER, verbe transitif. [Correspond à étai2 ] A.— Domaine physique. 1. Soutenir provisoirement avec un étai, des étais. Étayer un toit, un édifice. Des angles de rues étayés avec des morceaux de colonnes (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Madame Gervaisais, 1869, page 232 ). Deux pièces, que la chute attendue des dernières charpentes menaçait d'un continuel écrasement. Il avait même dû étayer une partie du plafond (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1240) : Ø 1.... et ce puits semblait être en réparation, car l'échafaudage croisé des poutres qui soutenait les cloches paraissait être dressé, de haut en bas du tube, pour étayer les murs. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 1, 1891, page 51. — Au figuré. Quand (...) je secouais la voûte de plomb des mystères, Lamennais vint à propos étayer les parties sacrées du temple (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 4, 1855, page 487 ). Les coudes aux genoux, la tête dans ses mains, elle étayait en pensée l'édifice croulant de ses rêves (JOSÉPHIN PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, page 163 ). — Emploi pronominal à sens passif. Les façades s'étayaient de poutres allant d'une maison à l'autre (VICTOR HUGO, Les Misérables, 2, 1862, page 311 ). Des murs géants s'étayent de contreforts gothiques, dentelés, ourlés à jour (CLAUDE FARRÈRE, L'Homme qui assassina, 1907, page 139 ). 2. Par extension. Soutenir (quelqu'un ou quelque chose) en faisant jouer ou en jouant le rôle d'un étai. a) [Le sujet désigne une personne] Soutenir, mettre un support, un appui à. Les habitans du pays (...) n'étayaient leurs vignes qu'avec des os de morts (JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 159 ). En cassant son pot pour étayer sa table (VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 103 ). — Étayer quelque chose à quelque chose. Fixer à. La machine de Gutenberg, sans doute pour s'assurer plus de puissance, était étayée aux poutres du plafond de l'atelier (La civilisation écrite (sous la direction de Julien Cain) 1939, pages 8-9 ). — Étayer quelque chose de, avec, contre quelque chose. Ceux qui (...) étayent contre la carafe un journal plié (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, L'Envers du music-hall, 1913, page 99 ). — Étayer quelque chose sur quelque chose. Étayant sa tête sur ses poings fermés il s'endormit (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, La Ville et les champs, 1907, page 40 ). — Emploi pronominal réfléchi. S'étayer à, sur quelque chose. Je n'écoute personne quand je suis gris, répondit majestueusement Jacquemin Lampourde en s'étayant sur le coude (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 307 ). Prête à tomber et forcée par instant de s'étayer de l'épaule aux murs (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Germinie Lacerteux, 1864, page 216 ). b) [Le sujet désigne une chose] Constituer un étai, un support à (quelqu'un ou quelque chose). Synonyme : soutenir. Un rucher s'adossait, vermoulu, à demi effondré. Des pousses de coudrier l'étayaient (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 79 ). Tu tomberais si ce mur ne t'étayait pas (ALEXANDRE ARNOUX, Carnet de route du Juif errant, 1931, page 33 ). — Emploi pronominal. S'étayer à, sur. Et l'aveugle conduit Mara à la caverne qu'elle habite : un couloir formé de deux rocs qui s'étayent l'un sur l'autre (PAUL CLAUDEL, La jeune fille Violaine, 1901, III, page 613 ). Murs de pierres sèches où s'étayaient les terres croulantes (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 283) : Ø 2. Dieu est toujours notre base, la base où tous les êtres viennent prendre leur point d'appui; il est l'arc-boutant où toutes les forces viennent s'étayer pour soulever les obstacles qu'elles ont à vaincre. PIERRE LEROUX, Humanité, de son principe et de son avenir, tome 1, 1840, page XVII. B.— Au figuré, littéraire. [Le sujet désigne une personne ou une chose] Appuyer, soutenir. 1. Étayer quelque chose ou quelqu'un. Ma vie est trop isolée (...) et il me faut de toute nécessité une famille qui m'étaie dans le monde (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, page 254 ). Selon Alphonse Daudet, le roman étayait l'histoire. Il pouvait même l'éclairer par endroits et la justifier (LÉON DAUDET, Alphonse Daudet, 1898, page 181) : Ø 3. Seul, je ne sais ce que je serais devenu dans la défaillance entière de mes forces et de mon courage, mais Dieu, comme par précaution, a rangé autour de mon âme chancelante des amis qui la soutiennent, l'étayent, la maintiennent en elle-même avec la plus touchante sollicitude. MAURICE DE GUÉRIN, Correspondance, 1834, page 162. — Emploi pronominal réfléchi ou réciproque. Le parti de l'étranger, qui s'étayait du prétexte du rétablissement des Bourbons, acquérait chaque jour de nouvelles forces (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 332 ). Les machines s'étayèrent mutuellement de telle sorte qu'ils ne roulèrent pas dans le précipice (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Copains, 1913, page 150 ). 2. En particulier. [L'objet désigne une chose abstraite dans le domaine du raisonnement] Renforcer, soutenir (à l'aide d'arguments). a) Étayer + complément d'objet direct. Étayer une assertion, une conviction, une thèse. Un texte quelconque qui puisse aller à ce sens, et étayer ce mensonge (PIERRE LEROUX, Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 962 ). Dans l'exposition synthétique, (...) les faits ou expériences servent d'appui ou d'argument pour étayer les principes ou propositions générales (CLAUDE BERNARD, Cahier de notes (1850-1860), 1860, page 182 ). b) Étayer + complément d'objet direct + complément prépositionnel. — Étayer quelque chose avec, de, par quelque chose. Il s'agit de franchir vite ce passage difficile, d'« étayer » votre foi avec des raisonnements solides (ROGER MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, page 221 ). Ce jugement si net et toujours étayé de textes (FRANÇOIS MAURIAC, Bloc-notes, 1958, page 18) : Ø 4. Aussi, malgré toute la force des preuves les plus lumineuses dont nous étayerons notre assertion, nous n'espérons convaincre que l'homme sage, le sincère ami de la vérité, disposé à lui sacrifier ses préjugés aussitôt qu'elle se montre à lui. CHARLES-FRANÇOIS DUPUIS, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 291. — Étayer quelque chose sur quelque chose. Les arguments sur lesquels il étayait son avis semblaient plausibles (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 37 ). Un savoir déductif, étayé sur une expérimentation toute-puissante (PAUL MORAND, Aux Confins de la vie, 1955, page 16 ). c) Emploi pronominal. — réfléchi. Ces connoissances leur fournissent dans l'occasion, des argumens dont ils s'étayent (GABRIEL SÉNAC DE MEILHAN, L'Émigré, 1797, page 1753 ). — réciproque. Écrire de belles pages d'histoire et de géographie à l'aide de représentations rapprochées, et combinées, s'étayant et s'éclairant l'une l'autre (LUCIEN FEBVRE, Combats pour l'histoire, 1933, page 104 ). — à valeur passive. S'appuyer, se fonder sur. Avec le culte tombaient les lois, le droit civil, la famille (...), tout ce qui s'étayait sur la religion (NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, page 265 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 268. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 243, b) 221; XXe. siècle : a) 466, b) 531. DÉRIVÉS : Étaiement, étayement, substantif masculin. Action d'étayer; par métonymie ce qui étaye. Je pourrai empêcher l'écartement des constructions (...) par des arcs-boutants, par des contre-forts, par un système d'étayement extérieur (EUGÈNE VIOLLET-LE-DUC, Entretiens sur l'architecture, 1863, page 457 ). Un ingénieux blindage avec un étayement de planches (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1871, page 715 ). Remarque : La plupart des dictionnaires attestent dans le même sens étayage, qui reçoit en outre un sens figuré en psychanalyse pour signifier le fait qu'une pulsion sexuelle s'appuie au départ sur une fonction organique vitale (par exemple succion du lait maternel) (confer VOCABULAIRE DE LA PSYCHANALYSE (JEAN LAPLANCHE, JEAN-BAPTISTE PONTALIS) 1967).

« Lacerteux, 1864, page 216 ). b) [Le sujet désigne une chose] Constituer un étai, un support à (quelqu'un ou quelque chose).

Synonyme : soutenir. Un rucher s'adossait, vermoulu, à demi effondré.

Des pousses de coudrier l'étayaient (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 79 ).

Tu tomberais si ce mur ne t'étayait pas (ALEXANDRE ARNOUX, Carnet de route du Juif errant, 1931, page 33 ). — Emploi pronominal.

S'étayer à, sur.

Et l'aveugle conduit Mara à la caverne qu'elle habite : un couloir formé de deux rocs qui s'étayent l'un sur l'autre (PAUL CLAUDEL, La jeune fille Violaine, 1901, III, page 613 ).

Murs de pierres sèches où s'étayaient les terres croulantes (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 283) : Ø 2.

Dieu est toujours notre base, la base où tous les êtres viennent prendre leur point d'appui; il est l'arc- boutant où toutes les forces viennent s'étayer pour soulever les obstacles qu'elles ont à vaincre. PIERRE LEROUX, Humanité, de son principe et de son avenir, tome 1, 1840, page XVII. B.— Au figuré, littéraire.

[Le sujet désigne une personne ou une chose] Appuyer, soutenir. 1.

Étayer quelque chose ou quelqu'un.

Ma vie est trop isolée (...) et il me faut de toute nécessité une famille qui m'étaie dans le monde (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, page 254 ).

Selon Alphonse Daudet, le roman étayait l'histoire.

Il pouvait même l'éclairer par endroits et la justifier (LÉON DAUDET, Alphonse Daudet, 1898, page 181) : Ø 3.

Seul, je ne sais ce que je serais devenu dans la défaillance entière de mes forces et de mon courage, mais Dieu, comme par précaution, a rangé autour de mon âme chancelante des amis qui la soutiennent, l'étayent, la maintiennent en elle-même avec la plus touchante sollicitude. MAURICE DE GUÉRIN, Correspondance, 1834, page 162. — Emploi pronominal réfléchi ou réciproque.

Le parti de l'étranger, qui s'étayait du prétexte du rétablissement des Bourbons, acquérait chaque jour de nouvelles forces (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 332 ).

Les machines s'étayèrent mutuellement de telle sorte qu'ils ne roulèrent pas dans le précipice (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Copains, 1913, page 150 ). 2.

En particulier.

[L'objet désigne une chose abstraite dans le domaine du raisonnement] Renforcer, soutenir (à l'aide d'arguments). a) Étayer + complément d'objet direct.

Étayer une assertion, une conviction, une thèse.

Un texte quelconque qui puisse aller à ce sens, et étayer ce mensonge (PIERRE LEROUX, Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 962 ).

Dans l'exposition synthétique, (...) les faits ou expériences servent d'appui ou d'argument pour étayer les principes ou propositions générales (CLAUDE BERNARD, Cahier de notes (1850-1860), 1860, page 182 ). b) Étayer + complément d'objet direct + complément prépositionnel. — Étayer quelque chose avec, de, par quelque chose.

Il s'agit de franchir vite ce passage difficile, d'« étayer » votre foi 2. »

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