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Définition: ÉTOURDI2, -IE, participe passé et adjectif.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ÉTOURDI2, -IE, participe passé et adjectif. [Correspond à étourdissement] I.— Participe passé de étourdir* II.— Emploi adjectival. A.— [En parlant d'une partie du corps] Vieux et rare. Qui garde une légère trace de la douleur passée. Synonymes : endormi, engourdi. La goutte est passée, mais il a le pied encore tout étourdi, la main étourdie (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1878). B.— [En parlant d'une personne] 1. Qui est ébranlé par un choc physique ou moral au point, parfois, de perdre conscience momentanément. Demeurer étourdi, à demi étourdi. Synonymes : abasourdi, troublé. Il ne comprenait plus rien; il ne savait plus rien; il se sentait étourdi, abruti, fou, comme s'il venait de choir sur la tête (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Monsieur Parent, 1886, page 593) : Ø Enfin, une secousse l'ébranla, et tout sombra; les objets autour de lui s'envolèrent, tandis qu'il éprouvait un vertige anxieux de chute, qui lui tirait les entrailles (...). Puis, tombé dans le noir de la fosse, il resta étourdi, n'ayant plus la perception nette de ses sensations. ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1159. 2. Par extension. a) Fatigué, importuné. Je me suis excité, enivré toute la journée de ces conversations (...). Rentré à 11 h trois quarts fatigué et étourdi dans un état d'incapacité, faisant des projets de repos et de vie intérieure (MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1818, page 170 ). b) Qui est grisé par un parfum, un alcool, etc. Jos-Mari en restait aussi étourdi que si son jus de fruit avait été coupé de gin (JOSEPH PEYRÉ, Matterhorn, 1939, page 171 ). Forme dérivée du verbe "étourdir" étourdir ÉTOURDIR, verbe transitif. A.— [L'objet désigne généralement une personne] 1. Ébranler (quelqu'un) par un choc physique ou moral, au point, parfois, de lui faire perdre conscience momentanément. Synonymes : abrutir, abasourdir, assommer, sonner (populaire). Les trèfles et les luzernes filaient sous le galop malin de la bête; le vertige étourdissait les oreilles, cerclait la tête, noyait les mains de sueur (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 251 ). — Emploi pronominal (Quasi-)synonyme : s'évanouir. Quand je me sentais m'étourdir, je regardais plutôt en l'air... Ça m'atténuait les malaises de relever la tête (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 680 ). — Au figuré. Jeter dans un trouble moral. Mon amour me trouble et m'étourdit tellement que j'ai oublié tout d'abord ce que j'avais à faire ici (CHARLES NODIER, La Fée aux miettes, 1831, page 144 ). · Emploi absolu : Ø 1.... comme s'il redoutait une parole de Berthe ou un silence, il poursuivait son discours sans interruption, cherchant à dire, non pas sa pensée, mais ce qui pouvait étourdir, émouvoir, flatter, et il avait l'air d'un discuteur agité. JACQUES CHARDONNE, L'Épithalame, 1921, page 437. 2. Par extension. a) Fatiguer, importuner par un bruit, par des paroles lassantes. Étourdir les oreilles. Synonymes : assourdir, bassiner (familier), casser les oreilles (familier), incommoder. Elle s'endormait en écoutant ses professeurs, tellement la fatigue des leçons l'étourdissait (ÉMILE ZOLA, L'Œuvre, 1886, page 103 ). Le bruit des marteaux sans nombre, qui nous étourdissait tout à l'heure, nous parvient assourdi et nous rassure. (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie en fleur, 1922, page 299) : Ø 2. J'aime marcher à travers la ville, le soir, dans la chaleur du genièvre. Je marche des nuits durant, je rêve, ou je me parle interminablement. Comme ce soir, oui, et je crains de vous étourdir un peu, merci, vous êtes courtois. Mais c'est le trop-plein; dès que j'ouvre la bouche, les phrases coulent. ALBERT CAMUS, La Chute, 1956, page 1480. — Au figuré. Que le poltron s'amuse à vivre tant qu'il voudra, c'est son métier; mais qu'il ne vienne point nous étourdir de ses impertinences sur le malheur de ceux qui ne lui ressemblent pas (JOSEPH, COMTE DE MAISTRE, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, tome 2, 1821, page 114 ). b) Provoquer une sorte de griserie, d'ivresse. Lecouvreur buvait le moins possible. Quelques apéritifs suffisaient pour l'étourdir, lui enlever le goût du travail (EUGÈNE DABIT, L'Hôtel du Nord, 1929, page 61) : Ø 3.... j'étais dans une espèce de ravissement en parcourant les rues désertes, les cloîtres abandonnés, surtout en revenant contempler la cathédrale; un vent violent achevait de m'étourdir et de m'enivrer. JEAN-JACQUES AMPÈRE, Correspondance, 1827, page 435. — Au figuré. Tout le régime n'est funeste que parce qu'il met en jeu, contre l'intérêt du public, tout ce qui tente, grise, étourdit les particuliers (CHARLES MAURRAS, Kiel et Tanger, 1914, page 43) : Ø 4. Trop de pouvoir est mauvais à l'homme. Être prêtre, être roi, être Dieu, c'est trop. Le bourdonnement confus de toutes les volontés éveillées qui demandent à être satisfaites à la fois assourdit le pauvre cerveau de celui qui peut tout, étourdit son intelligence, dérange la génération de sa pensée et le rend fou. VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 440. Ø 5.... car écrire! ce n'est pas se faire rougir, ni affronter l'indifférence — mais bien l'ambition d'abord de saisir un lecteur idéal et de le traîner sans s'émouvoir — ou encore de l'éblouir, l'étourdir, le réduire par la vérité supérieure et la force magique, oui merveilleuse! PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1891, page 126. — Emploi pronominal réfléchi. Rechercher une joie factice pour tromper un ennui, une inquiétude. Besoin de s'étourdir; chercher à s'étourdir. (Quasi-)synonymes : s'amuser, se divertir. Deux sentiments uniques (...) pèsent sur l'Europe entière (...) : l'inquiétude et l'ennui (...). On s'étourdit par une excitation factice : au front, des massacres sans but; à l'arrière, la fête (JEAN-RICHARD BLOCH, Destin du siècle, 1931, page 83 ). B.— [L'objet désigne un inanimé] 1. [Inanimé abstrait] Rendre moins vive, moins sensible une sensation physique, une souffrance morale. Étourdir une douleur, un chagrin. Synonyme : endormir. Si nous venons au bal c'est pour étourdir sa douleur (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 4, 1859, page 288 ). — Vieux. Étourdir la grosse faim. La calmer en mangeant un peu (Dictionnaire de l'Académie Française). 2. [Inanimé concret] a) ART CULINAIRE. Étourdir la viande. Lui faire subir une légère cuisson (Dictionnaire de l'Académie Française). b) Argot. Voler, dérober Fallait l'embobiner, pour le ravoir et lui étourdir son magot (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 359 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 535. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 757, b) 881; XXe. siècle : a) 975, b) 570.

« miettes, 1831, page 144 ). · Emploi absolu : Ø 1....

comme s'il redoutait une parole de Berthe ou un silence, il poursuivait son discours sans interruption, cherchant à dire, non pas sa pensée, mais ce qui pouvait étourdir, émouvoir, flatter, et il avait l'air d'un discuteur agité. JACQUES CHARDONNE, L'Épithalame, 1921, page 437. 2.

Par extension. a) Fatiguer, importuner par un bruit, par des paroles lassantes.

Étourdir les oreilles.

Synonymes : assourdir, bassiner (familier), casser les oreilles (familier), incommoder.

Elle s'endormait en écoutant ses professeurs, tellement la fatigue des leçons l'étourdissait (ÉMILE ZOLA, L' Œuvre, 1886, page 103 ).

Le bruit des marteaux sans nombre, qui nous étourdissait tout à l'heure, nous parvient assourdi et nous rassure.

(ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie en fleur, 1922, page 299) : Ø 2.

J'aime marcher à travers la ville, le soir, dans la chaleur du genièvre.

Je marche des nuits durant, je rêve, ou je me parle interminablement.

Comme ce soir, oui, et je crains de vous étourdir un peu, merci, vous êtes courtois.

Mais c'est le trop-plein; dès que j'ouvre la bouche, les phrases coulent. ALBERT CAMUS, La Chute, 1956, page 1480. — Au figuré.

Que le poltron s'amuse à vivre tant qu'il voudra, c'est son métier; mais qu'il ne vienne point nous étourdir de ses impertinences sur le malheur de ceux qui ne lui ressemblent pas (JOSEPH, COMTE DE MAISTRE, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, tome 2, 1821, page 114 ). b) Provoquer une sorte de griserie, d'ivresse.

Lecouvreur buvait le moins possible.

Quelques apéritifs suffisaient pour l'étourdir, lui enlever le goût du travail (EUGÈNE DABIT, L'Hôtel du Nord, 1929, page 61) : Ø 3....

j'étais dans une espèce de ravissement en parcourant les rues désertes, les cloîtres abandonnés, surtout en revenant contempler la cathédrale; un vent violent achevait de m'étourdir et de m'enivrer. JEAN-JACQUES AMPÈRE, Correspondance, 1827, page 435. — Au figuré.

Tout le régime n'est funeste que parce qu'il met en jeu, contre l'intérêt du public, tout ce qui tente, grise, étourdit les particuliers (CHARLES MAURRAS, Kiel et Tanger, 1914, page 43) : Ø 4.

Trop de pouvoir est mauvais à l'homme.

Être prêtre, être roi, être Dieu, c'est trop.

Le bourdonnement confus de toutes les volontés éveillées qui demandent à être satisfaites à la fois assourdit le pauvre cerveau de celui qui peut tout, étourdit son intelligence, dérange la génération de sa pensée et le rend fou. VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 440. Ø 5....

car écrire! ce n'est pas se faire rougir, ni affronter l'indifférence — mais bien l'ambition d'abord de saisir un lecteur idéal et de le traîner sans s'émouvoir — ou encore de l'éblouir, l'étourdir, le réduire par la vérité supérieure et la force magique, oui merveilleuse! PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1891, page 126. — Emploi pronominal réfléchi.

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