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Définition: ÉTRENNE, substantif féminin.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ÉTRENNE, substantif féminin. A.— Vieux. 1. Première vente faite par un marchand dans sa journée, sa semaine. Je n'ai rien vendu aujourd'hui, voilà mon étrenne (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1878). Attesté dans les dictionnaires généraux, Dictionnaire de l'Académie Française 1932, DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) et Grand Larousse encyclopédique en dix volumes exceptés. 2. Première utilisation que l'on fait d'une chose. Le maître des cérémonies venait ensuite, devant le bureau du corps législatif, une douzaine de députés (...) ayant au milieu d'eux la grande taille du Nabab dans l'étrenne du costume officiel (ALPHONSE DAUDET, Le Nabab, 1877, page 106 ). Avoir l'étrenne de quelque chose Être le premier à s'en servir, à en jouir. J'ai pris un bain domestique en sortant de mon lit neuf, dont j'ai voulu avoir l'étrenne (MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1816, page 209 ). Seigneur Caton (...) vous devriez essayer de lancer le disque de Rémusique Depuis six cent quatre vingt dix ans qu'il est là, sur sa borne, personne ne l'a lancé; vous en auriez l'étrenne (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Catilina, 1848, I, 2, page 38) : Ø 1. — Allez donc, fit le jeune homme en lui serrant la main. Vous avez mis votre nouvelle robe, ajouta-t-il, elle vous sied à merveille. — Au fait, c'est vrai, dit Musette; c'est comme un pressentiment que j'ai eu ce matin. Marcel en aura l'étrenne. HENRI MURGER, Scènes de la vie de bohème, 1851, page 234. — Familier. Avoir l'étrenne d'une femme. Lui faire perdre sa virginité. S'il ne l'a pas eue, il va l'avoir... et il n'en aura pas l'étrenne (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 667 ). — Par ironie. Offrir à quelqu'un l'étrenne de sa barbe (c'est-à-dire de ses joues débarrassées de la barbe). L'embrasser immédiatement après avoir été rasé. Revenez demain en sortant de chez le coiffeur. Je vous embrasserai; vous me donnerez l'étrenne de votre barbe (JULES VALLÈS, Jacques Vingtras, L'Enfant, 1879, page 183 ). B.— Usuel, généralement au pluriel. 1. Présent(s) offert(s) à l'occasion du jour de l'an. Donner, recevoir des étrennes; livre d'étrennes. Je me couchais ce soir-là avec toutes mes étrennes dans ma chambre auprès de moi, gardant même sur mon lit les préférées (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Roman d'un enfant, 1890, page 233 ). Je venais de commander des cadeaux d'étrennes pour les enfants, et Jean m'avait dit, au moment où je partais : « Prends-les beaux, pour fêter le nouveau siècle » (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?, 1934, page 316) : Ø 2.... je ne manquerai pas (...) de citer Nonius Marcellus, (...) lequel fait remonter l'origine des étrennes à Tatius, roi des Sabins. Le premier jour de l'an (on ne sait pas très-positivement la date), on avait fait présent à ce prince, un peu crédule, de quelques branches d'arbres consacrées à Strenno, déesse de la force; ce qui lui parut de bon augure. VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée-d'Antin, tome 1, 1811, page 316. — Par métonymie. Époque de l'année où l'on offre ces présents. Je commanderai ta montre pour que tu l'aies aux étrennes (HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1835, page 741 ). 2. En particulier. Gratification remise en fin d'année aux domestiques ou à certains employés. Ces serviteurs sans maîtres avaient neuf cents francs d'appointements; les étrennes et gratifications portaient ces émoluments à douze cents francs (HONORÉ DE BALZAC, Les Employés, 1827, page 82 ). Ces calendriers que le facteur nous apporte pour avoir ses étrennes (MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 989 ). — Par extension. Pourboire, gratification occasionnelle (sans rapport avec le jour de l'an). Mais la servante nous disait en grognant : Je suis attendue. Un domestique était venu lui dire qu'on la demandait, pour tâcher de s'approprier l'étrenne (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Mémoires d'un touriste, tome 3, 1838, page 97 ). Il y eut de bonnes étrennes après les naissances, les ventes, ou les mises au joug finement faites (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, page 91 ). — Par ironie. Le froid, le bombardement, la famine : voilà les étrennes de 1871. Jamais Paris, depuis que Paris est, n'a eu un pareil jour de l'an (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1871, page 709 ). · Argot. Synonymes : coup (confer Charles-Louis Carabelli, [Langage populaire] ). Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif masculin étrenneur. Personne qui passe de maison en maison pour obtenir quelque étrenne. Dès le lendemain de Noël, c'est par bandes que les pauvres vont de village en village, précédés par un vieux cheval orné de rubans et de lauriers, pour chercher leurs étrennes. Ce sont les étrenneurs (Bretagne) (PIERRE-LOUIS MENON, ROGER LECOTTÉ, Au Village de France, tome 2, 1954, page 112). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 243. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 338, b) 523; XXe. siècle : a) 480, b) 174. Forme dérivée du verbe "étrenner" étrenner ÉTRENNER, verbe transitif. A.— Étrenner quelqu'un (ou quelque chose) 1. Étrenner quelqu'un. a) Être le premier client d'un marchand, le premier à faire l'aumône à un pauvre. Le marchand. Les yeux noirs de mon Andalouse?... Deux sous, s'il vous plaît. Merci bien. Dieu bénisse la main qui m'étrenne (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Boubouroche, Ferme la malle, 1894, page 266 ). Allons, jetez pas votre venin! Je vous étrennerai de ce sou que vous pleuriez tant (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1925, page 227 ). b) emploi absolu. — Vieilli. [En parlant d'un commerçant] Effectuer sa première vente de la journée, de la semaine : Ø 1. Les uns sont des marchands qui, sachant la langue du pays, vendent et s'approvisionnent tout de suite; tandis que les autres (...) souvent (...) dédaignent d'apprendre cette langue, et alors ils s'en retournent sans étrenner. NICOLAS-SÉBASTIEN ROCH, DIT DE CHAMFORT, Maximes et pensées, 1794, page 20. — Familier. Subir quelque chose de fâcheux (en premier lieu). Une femme vient d'avoir le pied emporté dans la maison voisine qui a déjà étrenné avant-hier (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1871, page 720) : Ø 2. — Si je recevais une blessure trop cruelle, promettez-moi de m'achever? — Oui, à condition que vous me rendrez le même service si c'est moi qui étrenne? JULES VALLÈS, Jacques Vingtras, L'Insurgé, 1885, page 325. · Recevoir des coups, des réprimandes (confer Delvau 1866, page 141). · Contracter une maladie vénérienne. Ce butor de cocher qui les prend toutes, a étrenné également, au point qu'il en tire encore la jambe (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 264 ). 2. Usuel. Étrenner quelque chose. a) Être le premier à l'utiliser. Rongeurs ou carnassiers qui étrenneraient les nouveaux pièges seraient bien reçus à Granite-House (JULES VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 197) : Ø 3.... je reçus une invitation d'un paysan poète, qui me mandait qu'il venait de construire une petite isba pour y écrire, et qu'il ne voulait pas commencer d'y travailler lui-même avant que je ne l'eusse étrennée en y habitant CHARLES DU BOS, Journal, 1925, page 285. b) En faire usage pour la première fois. C'est en t'écrivant que j'étrenne ce fauteuil sur lequel je suis destiné, si je vis, à passer de longues années (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1846, page 344 ). Rudi étrennait un costume de ski, avec veste croisée d'un ton crème, qu'il comptait faire admirer à son amie (JOSEPH PEYRÉ, Matterhorn, 1939, page 237) : Ø 4. Un étranger ou un parvenu veut-il étrenner ses salons et avoir le monde, du vrai monde parisien? Il s'adresse à quatre ou cinq femmes connues, à qui il fait un cadeau — pour le monde de première qualité — ou à qui il envoie mille francs — pour le monde de seconde qualité. Cette dame fournit toute la société... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1860, page 709. B.— Vieilli. Étrenner quelqu'un (de quelque chose). Donner à quelqu'un quelque chose pour étrennes. Il l'a étrenné d'une montre, d'un tableau (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-78). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 5

« prince, un peu crédule, de quelques branches d'arbres consacrées à Strenno, déesse de la force; ce qui lui parut de bon augure. VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée-d'Antin, tome 1, 1811, page 316. — Par métonymie.

Époque de l'année où l'on offre ces présents.

Je commanderai ta montre pour que tu l'aies aux étrennes (HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1835, page 741 ). 2.

En particulier.

Gratification remise en fin d'année aux domestiques ou à certains employés.

Ces serviteurs sans maîtres avaient neuf cents francs d'appointements; les étrennes et gratifications portaient ces émoluments à douze cents francs (HONORÉ DE BALZAC, Les Employés, 1827, page 82 ).

Ces calendriers que le facteur nous apporte pour avoir ses étrennes (MARCEL PROUST, Le Temps retrouvé, 1922, page 989 ). — Par extension.

Pourboire, gratification occasionnelle (sans rapport avec le jour de l'an).

Mais la servante nous disait en grognant : Je suis attendue.

Un domestique était venu lui dire qu'on la demandait, pour tâcher de s'approprier l'étrenne (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Mémoires d'un touriste, tome 3, 1838, page 97 ).

Il y eut de bonnes étrennes après les naissances, les ventes, ou les mises au joug finement faites (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, page 91 ). — Par ironie.

Le froid, le bombardement, la famine : voilà les étrennes de 1871.

Jamais Paris, depuis que Paris est, n'a eu un pareil jour de l'an (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1871, page 709 ). · Argot.

Synonymes : coup (confer Charles-Louis Carabelli, [Langage populaire] ). Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif masculin étrenneur.

Personne qui passe de maison en maison pour obtenir quelque étrenne.

Dès le lendemain de Noël, c'est par bandes que les pauvres vont de village en village, précédés par un vieux cheval orné de rubans et de lauriers, pour chercher leurs étrennes.

Ce sont les étrenneurs (Bretagne) (PIERRE-LOUIS MENON, ROGER LECOTTÉ, Au Village de France, tome 2, 1954, page 112). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 243.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 338, b) 523; XXe. siècle : a) 480, b) 174. Forme dérivée du verbe "étrenner" étrenner ÉTRENNER, verbe transitif. A.— Étrenner quelqu'un (ou quelque chose) 1.

Étrenner quelqu'un. a) Être le premier client d'un marchand, le premier à faire l'aumône à un pauvre.

Le marchand.

Les yeux noirs de mon Andalouse?...

Deux sous, s'il vous plaît.

Merci bien.

Dieu bénisse la main qui m'étrenne (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Boubouroche, Ferme la malle, 1894, page 266 ). Allons, jetez pas votre venin! Je vous étrennerai de ce sou que vous pleuriez tant (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1925, page 227 ). b) emploi absolu. — Vieilli.

[En parlant d'un commerçant] Effectuer sa 2. »

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