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Définition: EXCÈS, substantif masculin.

Publié le 03/02/2016

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Définition: EXCÈS, substantif masculin. A.— Usuel. 1. [Suivi d'un complément prépositionnel de formé d'un substantif non précédé de l'article; généralement avec une idée de jugement défavorable] Fait, acte d'aller au-delà de ce qui est permis, convenable dans le cadre d'une réglementation ou au regard des normes de la morale, de l'esthétique ou des convenances sociales. Excès de vitesse, de travail, de zèle. Chacun s'affairait au delà même des bornes de ses attributions avec un excès débordant de zèle et de bonne volonté où entrait une part de jeu et l'enivrement de l'activité pure (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 134) : Ø 1. J'admirais, en théorie du moins, les grands dérèglements, les vies dangereuses, les hommes perdus, les excès d'alcool, de drogue, de passion. SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 340. 2. Spécialement. a) Excès de langage (généralement au pluriel). Propos discourtois ou injurieux. Poutillard se laisse aller à des excès de langage, peut-être même à des sévices (GEORGES DUHAMEL, Cécile parmi nous, 1938, page 99 ). b) Excès de pouvoir. Acte ou décision d'une administration, d'un magistrat qui outrepasse ses pouvoirs légaux ou réglementaires. Recours pour excès de pouvoir; annulation d'un acte pour excès de pouvoir. Le ministre ne peut pas, sans commettre un excès de pouvoir, substituer son action à celle du préfet (JEAN BARADAT, L'Organisation d'une préfecture, 1907, page 86 ). c) Faire un/des excès de table. Manger ou boire (un peu) trop. d) [Le complément désigne un sentiment] Manifestation violente d'un sentiment intense. (Quasi-)synonymes : accès, débordement. Il le bourrait de coups, comme emporté par un excès de tendresse (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1199 ). Des excès de fureur voluptueuse qui ne pouvaient épuiser ni détruire leurs substances incorruptibles (PAUL VALÉRY, Variété V, 1944, page 188 ). Je me laissai aller à un excès de bonne humeur qui la déconcerta (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 287 ). 3. [Par ellipse du complément prépositionnel introduit par de] a) Vieilli. Acte de débauche, dérèglement de conduite. Vous serez coupable des excès où vous me porterez (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Lettres inédites à Louis de Narbonne, 1794, page 236 ). J'ai vu cette maladie survenir après des excès immodérés auprès des femmes (ÉTIENNE-LOUIS GEOFFROY. Manuel de médecine pratique, 1800, page 364 ). On a souvent remarqué que les fêtes populaires entraînent aux excès, font perdre de vue la limite qui sépare le licite et l'illicite (ÉMILE DURKHEIM, Les Formes élémentaires de la vie religieuse, 1912, page 547 ). Par analogie. dans le domaine artistique. Les excès des Picasso, des Matisse (...) ne sont pas imputables à Cézanne (CAMILLE MAUCLAIR, Les Maîtres de l'impressionnisme, 1904, page 232 ). b) Acte de violence, de cruauté. Se livrer, se porter à des excès. Les conséquences des excès révolutionnaires sont incalculables (VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 59 ). Les marins génois se livrèrent au pillage et au massacre. Malgré ces excès, (...) ils reçurent de Bertrand des privilèges commerciaux étendus (RENÉ GROUSSET, L'Épopée des Croisades, 1939, page 86 ). Remarque : La documentation atteste la construction excès de + substantif abstrait précédé de l'article défini désignant la cause de l'excès. [Le] même drame romantique (...) a (...) ouvert la voie aux excès de l'individualisme, en créant le héros anti-social (Arts et littérature, 1936, page 3002). Le gouvernement de Sa Majesté craignait les excès du totalitarisme (HERVÉ BAZIN, Vipère, 1948, page 172). 4. [Au singulier et sans complément] a) Type de comportement caractérisé par le dépassement de la mesure. En tout l'excès nuit. (Quasi-)synonyme : démesure; antonyme : mesure. Ils [les Grecs] veulent contempler l'homme proportionné à ses organes et à sa condition (...) le reste leur eût semblé excès, difformité ou maladie (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 166 ). La plus grande épreuve pour l'homme, est d'être toujours ramené à sa mesure. L'excès lui est fatal (JACQUES CHARDONNE, Les Destinées sentimentales, III, 1936, page 251) : Ø 2. L'excès caractérise et nos douleurs et nos joies; il produit et nos vertus et nos forfaits. Nous portons en tout une sorte d'enthousiasme, un certain besoin de nous livrer à toute la fougue du penchant, dans la colère comme dans la joie, dans la bienveillance, l'amour, les vengeances. Nos vertus sont extrêmes comme nos erreurs; car il n'est point de détermination sans passion, de passion sans excès, ni d'homme sans passion. ÉTIENNE PIVERT DE SENANCOUR, Rêveries sur la nature primitive de l'homme, 1799, page 84. — Locutions. · Homme d'excès. Homme excessif. Je n'ai jamais pu emboîter Vénus avec Apollon. C'est l'un ou l'autre, étant un homme d'excès, un monsieur tout entier à ce qu'il pratique (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1870, page 116 ). · Locution adverbiale, par excès. En en faisant trop. Ah! ces convertis! Ils exagèrent, ils pèchent toujours par excès (ALEXANDRE ARNOUX, Les Crimes innocents. 1952, page 31 ). — Proverbe. L'excès en tout est un défaut (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 641 ). b) [Précédé de l'article indéfini ou défini non générique] Comportement dépassant la mesure. Tomber, verser dans l'excès contraire, opposé. Il en est des révolutions dans les moeurs comme de celles des états : le mouvement se fait le plus souvent d'un excès à l'autre (JEAN-FRANÇOIS MARMONTEL, Essai sur les romans, 1799, page 309 ). Aussitôt cette exagération de pureté le lança dans un excès opposé; en vertu de la loi des contrastes, il sauta d'un extrême à l'autre (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 135 ). B.— Littéraire. [Suivi d'un complément prépositionnel de formé d'un substantif généralement précédé de l'article défini] 1. [Généralement avec une idée de jugement défavorable; le complément désigne un phénomène de la nature, une situation sociale, politique, un sentiment] Fait que quelque chose est excessif; caractère excessif de (voir excessif A 1). Le faste des monuments et des fêtes, l'excès des impôts, l'injustice des guerres (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 226 ). Ils l'égalaient en effet par le courage, dans l'excès constant des souffrances, du dénuement et de la misère (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Clio, 1900, page 90) : Ø 3. L'excès du désespoir ajoute encore aux causes du désespoir pour mener la révolte à cet état de haineuse atonie, qui suit la longue épreuve de l'injustice, et où disparaît définitivement la distinction du bien et du mal. ALBERT CAMUS, L'Homme révolté, 1951, page 69. Remarque : Le syntagme l'excès de + substantif est généralement équivalent au syntagme substantival + excessif. 2. Vieilli, par hyperbole. [Sans idée de jugement défavorable] a) Haut degré de. Enfin, monsieur, jugez de l'excès de mon avilissement : pour vivre, je suis espion de police (NICOLAS-SÉBASTIEN ROCH, DIT DE CHAMFORT, Caractères et anecdotes, 1794, page 101 ). Puisse l'excès de mon repentir et de ma douleur émouvoir ta pitié (STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 1, 1795, page 61 ). b) Le dernier excès. Le plus haut degré de. La passion patriotique poussée au dernier excès (JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Nouvelles asiatiques, 1876, page 4 ). La pauvreté est si infâme que c'est le dernier excès du cynisme ou le cri suprême d'une conscience au désespoir d'en faire l'aveu (LÉON BLOY, Exégèse des lieux communs, 1902, page 19 ). 3. Locutions. a) verbale. Porter à l'excès. Rendre excessif. Condillac (...) enchérit sur la doctrine de son maître, porta à l'excès la manière aride et glacée qui caractérise l'école de métaphysique « matérialiste » (LOUIS-GABRIEL A. DE BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 1, 1802, page 63 ). Il était réservé à un architecte français, André Le Nôtre, de montrer dans tout leur éclat les beautés du style classique, mais en les portant à l'excès (CHARLES BLANC, Grammaire des arts du dessin, 1876, page 311 ). b) préposition. Par excès de. À cause d'un excès de, en faisant preuve d'un excès de. Ils attendirent sur des chaises, (...) reculant leurs sièges par excès de politesse, chaque fois qu'un garçon de bureau passait (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 435 ). Elle devenait romantique par excès d'infortune (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Mannequin d'osier, 1897, page 347 ). c) adverbiales. — À cet excès, à quel excès (vieilli). Tellement, combien. Cela me confond de voir craindre à cet excès la fin de la vie (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Lettres de jeunesse, 1790, page 414 ). Je lui cachois à quel excès elle me rendoit malheureux (STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 2, 1795, page 89 ). — À l'excès. · D'une manière exagérée, trop. Je consens que ce souci constant de tenue puisse à la longue devenir irritant. Il tient compte à l'excès de l'opinion d'autrui (ANDRÉ GIDE, Ainsi soit-il, ou Les Jeux sont faits, 1951, page 1239 ). · Très, beaucoup. Je suis grossie à l'excès, mais je cours cependant tout le jour avec mon père (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Lettres de jeunesse, 1787, page 172 ). Ignoble autant que possible et lugubre à l'excès, ce souillon à nul autre pareil (LÉON CLADEL, Ompdrailles, le tombeau des lutteurs, 1879, page 264 ). — Avec excès. D'une manière exagérée, outre-mesure. Tu sais qu'il avait l'habitude déplorable d'aimer le thé froid avec excès (JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Nouvelles asiatiques, 1876, page 233 ). Il me fallait le dérégler un peu, le mettre en colère, faire l'imbécile avec excès (JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les, 1946, page 322 ). — Jusqu'à l'excès. Synonyme : un peu trop. Constants et invincibles dans l'adversité, nés pour tous les arts, civilisés jusqu'à l'excès durant le calme de l'état (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai sur la littérature anglaise, tome 1, 1797, page 111 ). Esprit délicieux et délié jusqu'à l'excès, amant passionné de ce qui fut de plus beau (PAUL VALÉRY, Variété IV, 1938, page 47 ). — Sans excès. Point trop. Elle est rieuse, mais sans excès, point évaporée ni précoce (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, 1867, page 152 ). Grande, bien en chair, sans excès (GEORGES DUHAMEL, Cécile parmi nous, 1938, page 25 ). C.— [L'idée principale est celle d'une mise en rapport de deux données considérées sous l'angle quantitatif] 1. Excès de quelque chose sur quelque chose. Fait qu'une quantité en dépasse une autre; différence en plus. Synonymes : excédent; antonymes : défaut, déficit. Les accidents de chaudières sont toujours dus à l'excès de pression interne sur la résistance des enveloppes (RENÉ CHAMPLY, Nouvelle encyclopédie pratique, tome 1, 1927, page 262 ). La devise prêtée ne devient produit utilisable que par un excès d'importations de l'emprunteur sur ses exportations (FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe. siècle. 1964, page 381 ). — [Par ellipse du complément prépositionnel sur] Les statistiques indiquent un léger excès de garçons à la naissance (LUCIEN CUÉNOT CUÉNOT, JEAN ROSTAND, Introduction à la génétique, 1936, page 37 ). 2. [Construit avec un complément prépositionnel introduit par dans, par rapport, pour, etc., ou sans complément avec une idée de mise en rapport avec une quantité considérée comme optimale] Volume ou quantité de quelque chose se trouvant en surplus. Synonyme : excédent. — Dans le domaine sciences et techniques L'action du gypse [sur le ciment] serait (...) nulle ou peu marquée sur un ciment mal dosé, c'est-à-dire renfermant un excès d'alumine par rapport à la silice (JEAN CAHEN, EDMOND BRUET, Carrières, plâtrières, ardoisières, 1926, page 190 ). L'accumulation d'un excès d'énergie sexuelle insatisfaite par suite d'une répression violente? (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 234 ). L'excès de neutrons disponibles dans une pile peut entraîner la formation de plus de matières fissiles qu'il n'en est consumé pour produire ces neutrons (BERTRAND GOLDSCHMIDT, L'Aventure atomique, ses aspects politiques et techniques, 1962, page 206) : Ø 4.... l'acier est une combinaison de fer et de charbon que l'on tire, soit de la fonte, en enlevant à celle-ci l'excès de charbon, soit du fer, en ajoutant à celui-ci le charbon qui lui manque. JULES VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 141. — Littéraire. [Avec une idée de mise en rapport avec une quantité considérée comme optimale en se référant à une norme morale, social ou esthétique] Quantité anormale ou excessive de quelque chose. Dîner chez M. de Noailles. Excès de paroles inutiles. Quelle perte de temps que ces dîners! (FÉLIX ANTOINE PHILIBERT DUPANLOUP, Journal intime, 1863, page 236 ). Vos sociétés folles meurent presque toujours par un excès d'idoles chargeant l'esprit humain (VICTOR HUGO, La Légende des siècles, tome 4, 1877, page 559 ). L'excès de poudre noiera (...) la courbe de son nez (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, L'Envers du music-hall, 1913, page 79 ). 3. Locutions. a) adjectif. Substantif + en excès. L'excès de + substantif. La chaux en excès peut se fixer, par adsorption, sur le silicate (JEAN CLÉRET DE LANGAVANT, Ciments et bétons, 1953, page 39 ). b) Locutions adverbiales. a ) En excès. En trop grande quantité, en trop grand nombre. Une tumeur (...) sécrétant en excès l'hormone de croissance (DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET. Médecine, 1965, page 488 ). ß ) Par excès (mathématiques). En arrondissant l'expression d'une mesure à un nombre supérieur. Des valeurs approchées (...) par excès et par défaut (HENRI LEBESGUE, Intégration et recherche des fonctions primitives, 1904, page 37 ). — Par métaphore. En faisant une approximation large. Même les plus heureuses de nos intuitions sont en quelque sorte des résultats inexacts par excès, à l'égard de notre clarté ordinaire (PAUL VALÉRY, Variété I, 1924, page 189 ). En deçà et au delà nous n'avons qu'une perception confuse par excès ou par défaut, nous tendons alors vers le maximum de visibilité (MAURICE MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception, 1945, page 348 ). D.— PHILOSOPHIE, PSYCHANALYSE. Excès de quelque chose sur quelque chose. Fait de dépasser, déborder par sa complexité, son intensité ou son dynamisme interne (voir excéder A 2). Excès du signifié sur le signifiant (MAURICE MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception, 1945 page 447 ). La parole est l'excès de notre existence sur l'être naturel (MAURICE MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception, 1945page 229 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 050. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 5 705, b) 3 699; XXe. siècle : a) 2 926, b) 4 360.

« page 232 ). b) Acte de violence, de cruauté.

Se livrer, se porter à des excès.

Les conséquences des excès révolutionnaires sont incalculables (VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 59 ).

Les marins génois se livrèrent au pillage et au massacre.

Malgré ces excès, (...) ils reçurent de Bertrand des privilèges commerciaux étendus (RENÉ GROUSSET, L'Épopée des Croisades, 1939, page 86 ). Remarque : La documentation atteste la construction excès de + substantif abstrait précédé de l'article défini désignant la cause de l'excès.

[Le] même drame romantique (...) a (...) ouvert la voie aux excès de l'individualisme, en créant le héros anti-social (Arts et littérature, 1936, page 3002).

Le gouvernement de Sa Majesté craignait les excès du totalitarisme (HERVÉ BAZIN, Vipère, 1948, page 172). 4.

[Au singulier et sans complément] a) Type de comportement caractérisé par le dépassement de la mesure.

En tout l'excès nuit.

(Quasi-)synonyme : démesure; antonyme : mesure.

Ils [les Grecs] veulent contempler l'homme proportionné à ses organes et à sa condition (...) le reste leur eût semblé excès, difformité ou maladie (HYPPOLYTE- ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 166 ). La plus grande épreuve pour l'homme, est d'être toujours ramené à sa mesure.

L'excès lui est fatal (JACQUES CHARDONNE, Les Destinées sentimentales, III, 1936, page 251) : Ø 2.

L'excès caractérise et nos douleurs et nos joies; il produit et nos vertus et nos forfaits.

Nous portons en tout une sorte d'enthousiasme, un certain besoin de nous livrer à toute la fougue du penchant, dans la colère comme dans la joie, dans la bienveillance, l'amour, les vengeances.

Nos vertus sont extrêmes comme nos erreurs; car il n'est point de détermination sans passion, de passion sans excès, ni d'homme sans passion. ÉTIENNE PIVERT DE SENANCOUR, Rêveries sur la nature primitive de l'homme, 1799, page 84. — Locutions. · Homme d'excès.

Homme excessif.

Je n'ai jamais pu emboîter Vénus avec Apollon.

C'est l'un ou l'autre, étant un homme d'excès, un monsieur tout entier à ce qu'il pratique (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1870, page 116 ). · Locution adverbiale, par excès.

En en faisant trop.

Ah! ces convertis! Ils exagèrent, ils pèchent toujours par excès (ALEXANDRE ARNOUX, Les Crimes innocents.

1952, page 31 ). — Proverbe.

L'excès en tout est un défaut (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 641 ). b) [Précédé de l'article indéfini ou défini non générique] Comportement dépassant la mesure.

Tomber, verser dans l'excès contraire, opposé.

Il en est des révolutions dans les moeurs comme de celles des états : le mouvement se fait le plus souvent d'un excès à l'autre (JEAN-FRANÇOIS MARMONTEL, Essai sur les romans, 1799, page 309 ).

Aussitôt cette exagération de pureté le lança dans un excès opposé; en vertu de la loi des contrastes, il sauta d'un extrême à l'autre (GEORGES- CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À rebours, 1884, page 135 ). B.— Littéraire.

[Suivi d'un complément prépositionnel de formé d'un substantif généralement précédé de l'article 2. »

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