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Définition du mot: ALLONGE, substantif féminin.

Publié le 21/10/2015

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Définition du mot: ALLONGE, substantif féminin. A.— Vieilli. Ce qui est ajouté pour allonger (dans le temps ou dans l'espace). Synonyme courant : rallonge : Ø 1. Il y a dans son [Malebranche] procédé quelque chose d'évolutif, de reproductif avec aisance et variation, sans choc, sans que rien crie; il y a de l'espace. Chaque bouture recompose tout l'arbre. Toutes ces allonges inégales de son système sont vivantes et comme animées. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 5, 1859, page 242. Ø 2. DE RYONS. — Quand M. de Chantrin doit-il demander votre main? MADEMOISELLE HACKENDORF. — Ce soir. DE RYONS. — On demande donc aussi le soir? MADEMOISELLE HACKENDORF. — Oui, on a été forcé... DE RYONS. — De mettre une allonge. MADEMOISELLE HACKENDORF. — Justement. ALEXANDRE DUMAS FILS, L'Ami des femmes, 1864, IV, 5, page 163. B.— Emplois spéciaux. ARTS ET MÉTIERS, TECHNOLOGIE. · BOUCHERIE. " Crochet de fer auquel les bouchers suspendent les quartiers de viande. " (Dictionnaire français-français des mots rares et précieux 1965). · CHIMIE. Instrument de verre, de la forme d'un fuseau, qu'on adapte au col d'une cornue dans certaines opérations chimiques : Ø 3. La fabrication du zinc, par réduction de son oxyde, donne le métal à l'état de vapeurs (...); une partie de ces vapeurs se condense sous forme d'un brouillard de poussière que l'on recueille dans des allonges en tôle disposées à cet effet. M. GASNIER, Dépôts métalliques directs et indirects, 1927, page 109. · CORDONNERIE. Morceau de cuir qui se place entre le couche-point et le sous-debout. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle ainsi que dans Grand Larousse encyclopédique. · MARINE. " Pièces de bois qui, à la suite des varangues ou des genoux, composent les couples d'un navire. " (Vocabulaire des termes de marine (GEORGES SOÉ, J. DUPONT, O. ROUSSIN) 1906) : Ø 4. Les arrières carrés [des navires] étaient consolidés par des tablettes à chaque pont croisant les allonges de poupe... J. GALOPIN, Cours de langage maritime, Matelotage et technologie, 1925, page 8. · MINES. " Dans les houillères du Pas-de-Calais, rondin de bois ou pièce métallique que le mineur pose provisoirement en porte à faux vers le front de taille, sur le soutènement déjà en place, pour soutenir le toit qui vient d'être dégagé par l'abattage. " (Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). · PELLETERIE. " Peau de fourrure découpée en languettes, que l'on assemble en les déplaçant chaque fois de un, deux ou trois centimètres, suivant les besoins de la nature des peaux, afin de les allonger progressivement en les rétrécissant " (Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). · SELLERIE. Chez les fabricants de ceinturons, bandes qui supportent le pendant. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle. — COMMERCE. " Bande de papier ajoutée par collage à un chèque ou à une lettre de change dont le verso n'est plus suffisant pour recevoir de nouveaux endos. " (Dictionnaire de la banque et de la bourse 1963). — MODES. vieux. En coiffure cheveux postiches qui s'attachent à la tête pour faire croire qu'on a de grands cheveux. (Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). — SPORTS. [En parlant d'un boxeur] Longueur des bras supérieure à la moyenne : Ø 5. Jacques faisait 70 kilogs et son adversaire 67 mais celui-ci avait une allonge supérieure et il n'eut pas de mal à placer quelques directs au coffre. Après les trois minutes Jacques commence à s'essoufler. RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, page 59. · ÉQUITATION. " Mode de claudication du cheval dû à l'écart violent des membres postérieurs en arrière ou en abduction forcée, suite de glissements sur le pavé. " (Dictionnaire de médecine, de chirurgie, de pharmacie, de l'art vétérinaire (ÉMILE LITTRÉ)). C.— Régionalisme " Voiture d'hiver pour charroyer de la paille. " (Canada). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1. Forme dérivée du verbe "allonger" allonger ALLONGER, verbe. I.— Emploi transitif. A.— [Concerne l'espace] 1. [En parlant d'objets, de liquides] Rendre plus long par addition ou étirement, augmenter le volume : Ø 1.... c'est par une action proprement musculaire, et avec un effort très perceptible, sans doute, dans l'origine, que l'oeil se fixe, se dirige, s'ouvre plus ou moins, raccourcit ou allonge son diamètre pour faire converger les rayons au point convenable.. MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, De l'Influence de l'habitude sur la faculté de penser, 1803, page 24. Ø 2. Un oculiste espagnol, le Dr. German Béritens, dans un article de la revue Por esos mundos, intitulé Pourquoi Greco peignit comme il peignit, (Madrid, 1912) a soutenu que ce n'est ni mysticisme, ni excentricité, mais astigmatisme, si Greco déforme et allonge ses figures. MAURICE BARRÈS, Gréco ou le secret de Tolède, 1911, page 176. — En particulier. · ART CULINAIRE. Allonger une sauce. Ajouter de l'eau ou du bouillon à une sauce pour la rendre moins forte, moins épaisse : Ø 3. RAGUENEAU. — (...). (Il se lève. — À un cuisinier.) Vous, veuillez m'allonger cette sauce, elle est courte! LE CUISINIER. — De combien? RAGUENEAU. — De trois pieds. EDMOND ROSTAND, Cyrano de Bergerac, 1898, II, 1, page 64. · CHIMIE. Allonger une substance, une liqueur. Mélanger une substance à une autre substance, une liqueur à une autre. (Attesté dans le Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)). · LITTÉRATURE. Allonger un livre, un récit, un chapitre, etc. : Ø 4. Heureux ceux qui ne doutent pas d'eux et qui allongent au courant de la plume tout ce qui leur sort du cerveau. Moi j'hésite, je me trouble, je me dépite, j'ai peur; mon goût s'augmente à mesure que décroît ma verve et je m'afflige beaucoup plus d'un mot louche que je ne me réjouis de toute une bonne page. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1847, page 57. Ø 5. Il [Flaubert] me parle de l'embarras qu'il a, le travail qu'il lui a fallu d'abord pour se convaincre que cela était comme il le dit. Puis l'absence de dictionnaire, qui l'oblige aux périphrases pour toutes les appellations. À mesure qu'il avance, la difficulté augmente. Il est obligé d'allonger sa couleur locale comme une sauce. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, novembre 1859, page 649. · MARINE. Allonger un vaisseau. Le couper transversalement et intercaler un tronçon qui augmentera la longueur du bâtiment. (Attesté dans Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Nouveau Larousse illustré). · PELLETERIE. " Travailler une peau de fourrure pour en augmenter la longueur au détriment de la largeur, la superficie totale restant toujours à peu près la même. " (Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). — Au figuré et familier. Allonger la courroie. Dépenser avec la plus grande parcimonie. — Faire paraître plus long : Ø 6. Deux longues boucles de cheveux, qui tombaient naturellement le long de ses joues, allongeaient encore son visage et lui donnaient quelque chose de rêveur. EDMOND ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854, page 186. Ø 7. Taanache revint près d'elle; et quand elle eut disposé deux candélabres dont les lumières brûlaient dans des boules de cristal pleines d'eau, elle teignit de lausonia l'intérieur de ses mains, passa du vermillon sur ses joues, de l'antimoine au bord de ses paupières, et allongea ses sourcils avec un mélange de gomme, de musc, d'ébène et de pattes de mouches écrasées. GUSTAVE FLAUBERT, Salammbô, tome 2, 1863, page 29. 2. Donner plus d'amplitude à. Allonger le pas, la foulée, le trot, etc. Presser la marche, accélérer la course : Ø 8. M. de Kergaz atteignit la Barrière de l'Étoile en réfléchissant ainsi, puis il rendit un peu la main à son cheval, qui allongea le trot, et dix minutes après il atteignait le pont de Neuilly. PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 1, L'Héritage mystérieux, 1859, page 553. Ø 9. — Bonsoir de bonsoir, murmura Croquebol inquiet, pourvu cor' que ce pierrot-là nous aye pas fichus en retard! Allongeons, crebleu, allongeons! Et le torse en avant, les coudes au corps, ils allongeaient, il fallait voir! Le tapage de leurs semelles frappant simultanément le pavé sonnait la danse précipitée du marteau de forge sur l'enclume; à eux deux ils faisaient patrouille. GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, page 189. Ø 10. Une escouade précéda le cheval qui allongeait l'amble. entre les brancards de la charrette à claire-voie. PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 530. Remarque : Emploi intransitif de allonger dans une langue familière (exemple 9). — En particulier. · BALISTIQUE. Allonger le tir. Augmenter la portée d'une arme : Ø 11. Rien ne bougeait plus. Si... un bras remuait encore, remuait à peine, traînant son fanion dans l'herbe. « Rouge!... Allongez le tir... Allongez le tir... » (...). Le vent froid qui passait dans les branches, avec un bruit d'écluse, apportait des tranchées les coups de feu égarés des sentinelles anxieuses. ROLAND LECALELÉ, DIT ROLAND DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, page 51. · MARINE. Allonger la ligne. Espacer davantage les vaisseaux qui composent une escadre. (Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Nouveau Larousse illustré). Allonger la nage. " Donner une amplitude plus grande aux coups d'avirons. " (Glossaire des termes de marine (JULIEN LE CLÈRE)). 3. Étendre, déployer, développer dans toute sa longueur. a) [En parlant d'une chose] MARINE. Allonger un cordage. Le développer dans le sens de la longueur. (Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892). b) [En parlant d'une personne] SPORTS et. Langage familier. Allonger un boxeur au tapis, allonger quelqu'un d'un coup de poing. L'étendre à terre. c) [En parlant des membres, de certaines parties du corps (de l'homme ou des animaux)] : Ø 12. Le cheval s'arrêta net à la porte, rentra son échine, tendit le cou, allongea le museau en montrant les dents, écarta les jambes de derrière et se leva sur ses jarrets. GUSTAVE FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, Touraine et Bretagne, 1848, page 244. Ø 13. Antoine allongea les jambes, alluma une cigarette et s'efforça de rassembler ses idées. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Sorellina, 1928, page 1192. — En particulier. [À propos de l'expression du visage] Allonger la mine, le nez de quelqu'un. Lui causer de la surprise, une déception, un déplaisir : Ø 14. Tout le monde savait que Pierre était décoré et qu'on allait le nommer quelque chose; ce qui allongeait les nez singulièrement, selon l'expression de la vieille femme. ÉMILE ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, page 303. 4. Tendre vers, d'où donner, porter. — Allonger le bras, la main. Tendre le bras, la main pour montrer, prendre quelque chose : Ø 15. — Est-ce que tu l'as perdue, la pièce-quinze-sous? râla la Thénardier, ou bien est-ce que tu veux me la voler? En même temps elle allongea le bras vers le martinet suspendu à la cheminée. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 483. Ø 16. Puis, lorsque vinrent les jours de grande maraude, il rêva, en la voyant, d'allonger les mains sur sa forte taille, sur ses gros bras, ainsi qu'il les enfonçait dans les barils d'olives et dans les caisses de pommes tapées. ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, page 785. — Allonger un coup, un coup de (poing, pied, épée). Porter un coup en se détendant vivement : Ø 17. Dimanche dernier encore, j'ai passé devant le café Montor; tous ont tourné le dos à la fois, comme des soldats à la parade; j'ai été violemment tenté de leur allonger un coup de pied où vous savez. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 1, 1836, page 51. Ø 18. Le premier de ces hussards, la figure toute rouge, allongea d'abord un coup de sabre sur l'oreille de mon pauvre camarade, en jurant comme un possédé; et comme il relevait le bras pour l'achever, je lui enfonçais ma baïonnette dans le côté de toutes mes forces. ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Le Conscrit de 1813, 1864, page 187. · En particulier, populaire. Allonger une raclée, une gifle : Ø 19. Et elle faisait mine de l'enjamber, pour sauter par terre. Alors, poussé à bout, voulant dormir, Fontan lui allongea une gifle, à toute volée. La gifle fut si forte, que, du coup, Nana se retrouva couchée, la tête sur l'oreiller. Elle resta étourdie. ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1295. — Allonger un billet, une somme d'argent. Donner ce billet, payer, rembourser cette somme : Ø 20.... M. Marescot (...) entra dans la boutique, le chapeau sur la tête, demandant son argent, qu'on lui allongea tout de suite d'ailleurs. ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 521. Ø 21. Pierrot s'approcha. Il allongea ses quarante sous et fit un carton. Ce n'était pas brillant RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 24. · Argot. Les allonger. " Régler, payer. " (Langue verte et noirs desseins (AUGUSTE LE BRETON), 1960). Remarque : Dans une langue ancienne et spécialisée (marine), le composé allonger peut renvoyer au simple longer. Allonger l'ennemi. Se placer parallèlement à lui et le déborder. (Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE ) 1845, DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892). Allonger la terre « longer la terre à petite distance ». (Attesté dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). B.— [Concerne le temps] Faire durer davantage : Ø 22. Eût-elle [la lune] paru, il suffirait d'un léger nuage, du moindre brouillard pour la cacher et pour allonger le rhamadan de vingt-quatre heures. EUGÈNE FROMENTIN, Un Été dans le Sahara, 1857, page 222. Ø 23. Le calendrier n'était réglé ni sur le cours de la lune ni sur le cours apparent du soleil; il n'était réglé que par les lois de la religion, lois mystérieuses que les prêtres connaissaient seuls. Quelquefois la religion prescrivait de raccourcir l'année et quelquefois de l'allonger. NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, page 200. Ø 24. On est en droit de prévoir que les progrès incessants de la science allongeront encore sensiblement la vie moyenne de l'homme; et sans doute même aboutiront-ils à étendre la durée de vie maximum. JEAN ROSTAND, La Vie et ses problèmes, 1939, page 131. — Figuré et familier. Allonger le parchemin. Faire tirer un procès en longueur en multipliant les écritures et les formalités. · Allonger la sauce. Faire traîner en longueur un discours, un récit, etc. sans rien ajouter au fond. Remarque : L'emploi figuré consiste dans ces expressions dans une transposition de l'espace au temps. II.— Emploi intransitif. A.— ÉQUITATION. [En parlant du cavalier] Baisser la main et serrer le cheval avec les jambes. — VÉNERIE. [En parlant du cerf] Pousser sa nouvelle tête. [En parlant d'un oiseau] Se revêtir de ses plus grosses plumes. B.— Accroître en durée : Ø 25. Puis c'était le mois de mars, les jours allongeaient, l'hiver s'en allait, l'hiver emporte toujours avec lui quelque chose de nos tristesses; puis vint avril, ce point du jour de l'été, frais comme toutes les aubes, gai comme toutes les enfances; un peu pleureur parfois comme un nouveau-né qu'il est. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 114. III.— Emploi pronominal. A.— 1. Devenir plus long dans l'espace : Ø 26. Je me dis quelquefois : « Le Seigneur est semblable à l'architecte d'un dôme de fer comme j'en ai vu, qui laisse du jeu entre les matériaux qui forment sa charpente, afin que le fer s'allonge ou se raccourcisse librement, selon les saisons, sans que ça rompe son mécanisme. » ALPHONSE DE LAMARTINE, Le Tailleur de pierre de Saint-Point, 1851, page 505. Ø 27. La tendresse des anciens jours leur revenait au coeur, abondante et silencieuse comme la rivière qui coulait, avec autant de mollesse qu'en apportait le parfum des seringas, et projetait dans leurs souvenirs des ombres plus démesurées et plus mélancoliques que celles des saules immobiles qui s'allongeaient sur l'herbe. GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 38. 2. S'accroître en amplitude. — BALISTIQUE. Le tir s'allonge : Ø 28. Mais, soudain le tir s'allongea : ils balayaient à droite. Toutes les têtes se relevèrent. Oh! L'unique minute de bonheur, quand la mort est allée plus loin. ROLAND LECALELÉ, DIT ROLAND DORGELÈS, Les Croix de bois, 1919, page 207. 3. [En parlant d'une chose ou d'une personne] S'étendre, se développer sur toute sa longueur : Ø 29.... le vitrage de l'atelier a des échappées sur la large plaine, et, au bout de l'horizon, on voit s'allonger la ligne immobile de la forêt. HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de Monsieur Frédéric-Thomas Graindorge, 1867, page 248. Ø 30. Céline arrivait le dimanche matin, disait : je m'aboule pour une balade. — Lui, continuait à prétexter des travaux pressés, s'ingéniait, ainsi qu'il se l'était promis, à ne pas la suivre. Alors elle s'allongeait sur le divan, grommelait, remuait, jusqu'à ce qu'impatienté de ces manigances, il consentît enfin à la sortir. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 254. Remarque : En parlant d'une personne, emploi fréquent à l'impératif : Ø 31. — « Faisons les choses selon les règles », dit Philip, gaiement. « Allongez-vous là-dessus. » Il désignait la chaise longue recouverte d'une toile blanche, où il faisait étendre ses clients. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, page 891. — En particulier. · [À propos de l'expression du visage] Revêtir une expression de surprise, déception, contrariété : Ø 32. — Je m'en vais commencer par Landouzy, dit l'institutrice; de là je pense aller à Vorges. En entendant ce nom, Mademoiselle Creton sauta sur sa chaise, et sa figure se tira comme par mille ressorts invisibles; son nez se pinça, son menton s'allongea; Madame Chappe fut effrayée du changement subit qui s'était opéré sur la physionomie de la vieille fille. JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Bourgeois de Molinchart, 1855, page 146. Ø 33. Quelques mois après, si mon grand-père demandait au nouvel ami de Swann : « Et Swann, le voyez-vous toujours beaucoup? » la figure de l'interlocuteur s'allongeait : « Ne prononcez jamais son nom devant moi! » MARCEL PROUST, À la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, 1913, page 194. · [En parlant de la morphologie d'une personne] S'amincir, s'affiner : Ø 34. Qu'il devait faire bon là-bas! Quelle fraîcheur sous la hêtrée! Et il ouvrait les narines pour aspirer les bonnes odeurs de la campagne, qui ne venaient pas jusqu'à lui. Il maigrit, sa taille s'allongea, et sa figure prit une sorte d'expression dolente qui la rendit presque intéressante. GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 1, 1857, page 9. Ø 35. Les formes humaines renoncent à leur véhémence musculaire; elles aussi s'amincissent, s'allongent, aspirent à l'élégance plus qu'à la puissance. RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 296. · Familier. Tomber par terre, s'étaler de tout son long. 4. [En parlant de coups, de gifles, etc.] Se donner, s'envoyer : Ø 36. N'y a-t-il pas, d'ailleurs, partout de bons vieux portraits à vous faire passer devant un temps infini, en vous figurant le temps où leurs maîtres vivaient, et les ballets où tournoyaient les vertugadins de toutes ces belles dames roses, et les bons coups d'épée que ces gentilshommes s'allongeaient avec leurs rapières. GUSTAVE FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, Touraine et Bretagne, 1848, page 181. Ø 37. Et elles remontaient chez elles, en arrangeant une histoire, dont elles ne se servaient souvent pas, lorsqu'elles trouvaient leurs parents occupés à s'allonger des gifles, pour une soupe mal salée ou pas assez cuite. ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 714. B.— S'accroître en durée : Ø 38. — On cesse de bâtir, les naissances diminuent, les morts se multiplient, les nuits s'allongent et les jours s'accourcissent. MAURICE MAETERLINCK, La Vie des abeilles, 1901, page 254. Ø 39. La chute de l'Arno a comme des écaillures nacrées, d'un vert extrêmement pâle, et, plus bas, de cette même couleur orangée. Les pêcheurs au loin portent les nasses et regagnent leurs barques... merveille de ces jours qui s'allongent... ANDRÉ GIDE, Journal, Feuilles de route, 1895, page 64. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 179. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 544, b) 5 358; XXe. siècle : a) 4 148, b) 2 586.

« vapeurs se condense sous forme d'un brouillard de poussi?re que l'on recueille dans des allonges en t?le dispos?es ? cet effet. M.

GASNIER, D?p?ts m?talliques directs et indirects, 1927, page 109.

? CORDONNERIE.

Morceau de cuir qui se place entre le couche-point et le sous-debout.

Remarque?: Attest? dans la plupart des dictionnaires g?n?raux du XIXe.

si?cle ainsi que dans Grand Larousse encyclop?dique.

? MARINE.

" Pi?ces de bois qui, ? la suite des varangues ou des genoux, composent les couples d'un navire. " (Vocabulaire des termes de marine (GEORGES SO?, J.

DUPONT, O.

ROUSSIN) 1906)?: ? 4.

Les arri?res carr?s [des navires] ?taient consolid?s par des tablettes ? chaque pont croisant les allonges de poupe... J.

GALOPIN, Cours de langage maritime, Matelotage et technologie, 1925, page 8.

? MINES.

" Dans les houill?res du Pas-de-Calais, rondin de bois ou pi?ce m?tallique que le mineur pose provisoirement en porte ? faux vers le front de taille, sur le sout?nement d?j? en place, pour soutenir le toit qui vient d'?tre d?gag? par l'abattage.

" (Grand Larousse encyclop?dique en dix volumes).

? PELLETERIE.

" Peau de fourrure d?coup?e en languettes, que l'on assemble en les d?pla?ant chaque fois de un, deux ou trois centim?tres, suivant les besoins de la nature des peaux, afin de les allonger progressivement en les r?tr?cissant " (Grand Larousse encyclop?dique en dix volumes).

? SELLERIE.

Chez les fabricants de ceinturons, bandes qui supportent le pendant.

Remarque?: Attest? dans la plupart des dictionnaires g?n?raux du XIXe.

si?cle.

? COMMERCE.

" Bande de papier ajout?e par collage ? un ch?que ou ? une lettre de change dont le verso n'est plus suffisant pour recevoir de nouveaux endos.

" (Dictionnaire de la banque et de la bourse 1963).

? MODES.

vieux.

En coiffure cheveux postiches qui s'attachent ? la t?te pour faire croire qu'on a de grands cheveux.

(Attest? dans DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRAN?AISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845).

? SPORTS.

[En parlant d'un boxeur] Longueur des bras sup?rieure ? la moyenne?: ? 5.

Jacques faisait 70 kilogs et son adversaire 67 mais celui-ci avait une allonge sup?rieure et il n'eut pas de. »

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