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Définition du mot: ASILE1, substantif masculin.

Publié le 27/10/2015

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Définition du mot: ASILE1, substantif masculin. I.— Lieu de refuge où l'on trouve sûreté et protection. A.— HISTOIRE ANCIENNE et MÉDIÉVALE. Lieu considéré comme inviolable, servant de refuge aux esclaves, débiteurs, criminels qui sont poursuivis. Le droit d'asile, les lieux d'asile : Ø 1. La cité commence par un asile, vetus urbes condentium consilium. Mot profond que la situation de toutes les vieilles villes de l'antiquité et du moyen âge commente éloquemment. La citadelle et l'aristocratie au sommet d'un mont; au-dessous l'asile et le peuple. Tel est l'asile de Romulus entre les deux sommets du Capitole (intermontium). JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 1, 1831, page 61. Ø 2. Toute ville au moyen-âge, et, jusqu'à Louis XII, toute ville en France avait ses lieux d'asile. (...) Les palais du roi, les hôtels des princes, les églises surtout avaient droit d'asile. Quelquefois d'une ville tout entière qu'on avait besoin de repeupler on faisait temporairement un lieu de refuge. Louis XI fit Paris asile en 1467. VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 416. SYNTAXE : Asile inviolable, asile sacré, asile saint; un champ d'asile; ouvrir un asile à tous les hommes, sans distinction de loi ou de culte (MICHELET, Histoire romaine, tome 1, 1831, page 64), se jeter, se retirer, se sauver dans un asile, violer un asile; crier : asile! (HUGO, Notre-Dame de Paris, tome 2, 1832, page 402). — DROIT INTERNATIONAL. moderne " Accès, offert à une personne poursuivie, d'un lieu ou d'un territoire où elle ne peut pas être poursuivie :... Asile des prisonniers de guerre ou des armées en déroute sur le territoire d'un État neutre " (Vocabulaire juridique (HENRI CAPITANT)). SYNTAXE : Asile diplomatique. « Accès offert aux prévenus ou condamnés, d'un hôtel d'ambassade ou de légation jouissant de l'inviolabilité » (Ibidem). Asile maritime. « Tolérance accordée à un navire belligérant de séjourner dans un port neutre au-delà de vingt-quatre heures » (Convention de La Haye, 18 octobre 1907, ibid). Asile politique. « Accès de leur territoire offert par certains États qui ouvrent leurs frontières aux prévenus ou condamnés politiques des pays étrangers et refusent leur extradition » (Ibidem). Remarque : Confer aussi des expressions plus anciennes passer en Angleterre pour demander asile et protection au roi Henri (PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, 1821-24, page 391). B.— Par extension. Lieu où l'on se met ou se sent à l'abri d'un danger, d'un milieu extérieur hostile, pour se soustraire à la fatigue, à la misère, etc. : Ø 3. C'est la dernière fois jusqu'à présent que j'ai vu cette Angleterre, asile de tout ce qui est noble, séjour de bonheur, de sagesse et de liberté,... BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Le "Cahier rouge", 1830, page 85. Ø 4.... mais au milieu de ces dangers j'occupe un asile sûr, une retraite impénétrable à tous maux, une espèce de serre chaude où le tempérament le plus délicat doit prospérer et fleurir. MAURICE DE GUÉRIN, Correspondance, 1838, page 341. Ø 5. Quand ils rentraient, chacun de son côté, le soir, après avoir été séparés tout le jour, leur petit appartement était pour eux le port, l'asile inviolable, pauvre, glacé, mais pur. Comme ils s'y sentaient loin des pensées corrompues de Paris!... ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Antoinette, 1908, page 878. SYNTAXE : Asiles sûrs, asile tranquille; Rome... asile des arts, des lettres et de la civilisation (CHATEAUBRIAND, Les Martyrs, 1810, tome 1, page 233), la France... asile des peuples exilés (GUÉHENNO, Journal d'une « révolution », 1937, page 238), l'Inde... asile du serpent (J. LEMAÎTRE, Les Contemporains, 1885, page 12). Complément d'objet, asile peut ne pas prendre l'article : accorder [à quelqu'un] asile et sûreté (LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 2, 1823, page 83), demander [à quelqu'un] un asile pour la nuit, donner asile [à quelqu'un] , donner [à quelqu'un] un asile et du pain (KARR, Sous les tilleuls, 1832, page 306), être sans ressource et sans asile (VILLIERS DE L'ISLE ADAM, Contes cruels. Le Désir d'être un homme, 1883, page 224). Asile s'assimile souvent à la notion de toit, d'habitation. 1. Par analogie. Lieu de calme et de repos recherché et senti comme un lieu privilégié, souvent dans la nature : Ø 6. Leonhard se mit à parler. Il disait, les yeux brillants de contentement, combien il était doux d'échapper à la vie, d'avoir trouvé l'asile, où l'on sera pour toujours à l'abri. Christophe, encore meurtri par ses blessures récentes, sentait passionnément ce désir de repos et d'oubli;... ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, L'Adolescent, 1905, page 245. Ø 7. Il arrive, sans s'être aperçu du chemin, sous le pont de Wettstein. En haut, passent des véhicules, des tramways, — des vivants. Un square, en contrebas, s'ouvre comme un asile de silence, de verdure, de fraîcheur. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 718. SYNTAXE : Asiles frais (LECONTE DE LISLE, Poèmes antiques, Glaucé, 1852, page 26), asiles verts (CHÉNIER, Odes, 1794, page 223), asile des bois (VIGNY, Mémoires inédits, 1863, page 166); charmant asile de soleil, de silence et de repos (LAMARTINE, Le Tailleur de pierre de Saint-Point, 1851, page 415). 2. Spécialement, littéraire et poétique. Le dernier asile, l'asile des morts, signifiant le cimetière ou la tombe : Ø 8. La foule, précédée de la croix, et mêlant ses chants sacrés au murmure lointain des tempêtes, marche vers l'asile des morts. Là, la veuve pleure un époux, la jeune fille un amant, la mère un fils à la mamelle. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai historique, politique et moral sur les révolutions, 1797, page 129. 3. Au figuré (plus usité au XIXe. siècle) : Ø 9. Presque toujours le travail fut un asile, un repos et une consolation et, de cette oasis, le poète a cherché un monde différent du sien, presque toujours absolument contraire. ALFRED DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1853, page 1311. Ø 10. Il semble qu'au début elle [ma mère] n'ait été pour moi que le refuge naturel, l'asile contre toutes les frayeurs de l'inconnu, contre tous les chagrins noirs qui n'avaient pas de cause définie. JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Roman d'un enfant, 1890, page 20. SYNTAXE : a) [Rare, en parlant d'une personne] l'asile sacré de la famille (LAMENNAIS, L'Avenir, 1831, page 246), l'asile inviolable du coeur (VOLNEY, Les Ruines, 1791, page 327); se ménager un asile contre le désespoir (RESTIF DE LA BRETONNE, M. Nicolas, 1796, page 91). b) Synonymes de calme, repos : un sentiment d'asile, de paix, de solitude (SÉNANCOUR, Rêveries, 1799, page 59). II.— Établissement public ou privé où sont recueillis pour un temps plus ou moins long des personnes malades ou sans abri, des enfants, des vieillards. Asiles publics, privés : Ø 11. À l'oeuvre du travail, à la crèche sainte-Marie, à l'orphelinat saint-Joseph, à l'asile de Châtillon et à l'hôpital saint-Marceau, s'ajoutaient aujourd'hui une ferme modèle, près d'Évreux, deux maisons de convalescence pour les enfants, sur les bords de la Manche, une autre maison de retraite pour les vieillards, à Nice, des hospices, des cités ouvrières, des bibliothèques et des écoles, aux quatre coins de la France;... ÉMILE ZOLA, L'Argent, 1891, page 390. SYNTAXE : attestant les différentes spécialisations. Asile d'aliénés ou absolument asile, asile des aliénés; hospitaliser à l'asile d'aliénés; des échappés d'asile; asiles de convalescents (DICTIONNAIRE DE MÉDECINE, DE CHIRURGIE, DE PHARMACIE, DE L'ART VÉTÉRINAIRE ET DES SCIENCES QUI S'Y RAPPORTENT (ÉMILE LITTRÉ, CHARLES ROBIN) 1865), asiles d'indigents, asiles de nuit « destinés à recueillir temporairement pendant la nuit, sans distinction d'âge, de nationalité ou de confession, les personnes qui n'ont pas de logements » (Revue de l'Assistance publique no. 24, 1953, page 427), asile de vieillards. — Au XIXe. siècle Salle d'asile et absolument asile. " Établissement d'éducation destiné à recevoir, pendant le jour, les enfants des deux sexes, que leurs parents, éloignés du logis par le travail quotidien, ne peuvent garder avec eux " (Dictionnaire des termes employés dans la construction (PIERRE CHABAT) 1881) : Ø 12. Jusqu'à l'âge de six ans, je fréquentai l'asile tenu par les religieuses de la Providence. (...) À l'asile succéda l'école communale. ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 21. DÉRIVÉS : Asilé, substantif masculin. néologisme d'auteur. Personne recueillie dans un établissement charitable, un asile : « Des asilés de tous les hospices, envoyés par une communauté! » (EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 17 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : Asilé. 1.

« s?journer dans un port neutre au-del? de vingt-quatre heures?? (Convention de La Haye, 18 octobre 1907, ibid). Asile politique.

??Acc?s de leur territoire offert par certains ?tats qui ouvrent leurs fronti?res aux pr?venus ou condamn?s politiques des pays ?trangers et refusent leur extradition?? (Ibidem).

Remarque : Confer aussi des expressions plus anciennes passer en Angleterre pour demander asile et protection au roi Henri (PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, 1821-24, page 391).

B.? Par extension.

Lieu o? l'on se met ou se sent ? l'abri d'un danger, d'un milieu ext?rieur hostile, pour se soustraire ? la fatigue, ? la mis?re, etc.?: ? 3.

C'est la derni?re fois jusqu'? pr?sent que j'ai vu cette Angleterre, asile de tout ce qui est noble, s?jour de bonheur, de sagesse et de libert?,... BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Le "Cahier rouge", 1830, page 85.

? 4....

mais au milieu de ces dangers j'occupe un asile s?r, une retraite imp?n?trable ? tous maux, une esp?ce de serre chaude o? le temp?rament le plus d?licat doit prosp?rer et fleurir. MAURICE DE GU?RIN, Correspondance, 1838, page 341.

? 5.

Quand ils rentraient, chacun de son c?t?, le soir, apr?s avoir ?t? s?par?s tout le jour, leur petit appartement ?tait pour eux le port, l'asile inviolable, pauvre, glac?, mais pur.

Comme ils s'y sentaient loin des pens?es corrompues de Paris!... ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Antoinette, 1908, page 878.

SYNTAXE?: Asiles s?rs, asile tranquille; Rome...

asile des arts, des lettres et de la civilisation (CHATEAUBRIAND, Les Martyrs, 1810, tome 1, page 233), la France...

asile des peuples exil?s (GU?HENNO, Journal d'une ? r?volution ?, 1937, page 238), l'Inde...

asile du serpent (J.

LEMA?TRE, Les Contemporains, 1885, page 12).

Compl?ment d'objet, asile peut ne pas prendre l'article?: accorder [? quelqu'un] asile et s?ret? (LAS CASES, Le M?morial de Sainte-H?l?ne, tome 2, 1823, page 83), demander [? quelqu'un] un asile pour la nuit, donner asile [? quelqu'un] , donner [? quelqu'un] un asile et du pain (KARR, Sous les tilleuls, 1832, page 306), ?tre sans ressource et sans asile (VILLIERS DE L'ISLE ADAM, Contes cruels.

Le D?sir d'?tre un homme, 1883, page 224).

Asile s'assimile souvent ? la notion de toit, d'habitation.. »

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