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Définition du terme: COUCHE, substantif féminin.

Publié le 27/11/2015

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Définition du terme: COUCHE, substantif féminin. I.— Lit, endroit préparé pour y dormir. A.— Littéraire. Couche conjugale, nuptiale. Partager sa couche avec quelqu'un (Dictionnaire de l'Académie Française). Lit large, antique et solennel comme une couche mortuaire (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Duchoux, 1887, page 698 ). Une époque où l'on a pour couche des lits divans démontables (ALEXANDRE ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, page 169) : Ø 1. Grand ou petit, couche ou couchette, le lit est garni, quand il est bon, d'une paillasse, dont l'enveloppe peut être bourrée de foin aussi bien que de paille, puis, au-dessus, d'un matelas de laine et de coton, enfin d'une couette de plumes. EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 159. B.— En particulier et par métonymie, le plus souvent au pluriel. 1. Temps d'alitement de la femme pendant et après l'accouchement. Être en couches. Après les couches de Mme. la comtesse de Montholon, un jeune ecclésiastique anglais (...) vint baptiser son enfant (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 2, 1823, page 471 ). 2. L'accouchement lui-même. Couches laborieuses; faire ses couches, relever de couches; suites de couches. En lui donnant le jour avant terme, sa mère était morte en couches (LÉON CLADEL, Ompdrailles, le tombeau des lutteurs, 1879, page 105 ). Ma cousine Élisa (...) souffrait depuis quelque temps des suites d'une couche difficile (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 5, Confessions, 1895, page 103 ). Des gémissements de femme en couches (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Consultation, 1928, page 1086 ). — Par métaphore. La « Revue » vous dira de quel gros travail j'étais en couche. Je relève (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Correspondance, tome 5, 1818-69, page 625) : Ø 2. Il faut savoir ce que lui coûtait [à Flaubert] une bonne page, lui qui s'était stérilisé volontairement, dans son désir toujours inassouvi de la perfection. C'était un arrachement continu, des couches douloureuses à hurler, des doutes sans cesse renaissants... ÉMILE ZOLA, Les Romanciers naturalistes, Gustave Flaubert, 1881, page 166. — Au singulier. Fausse couche. Avortement involontaire. Elle fit un jour une fausse couche en tombant dans l'appartement ivre morte (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1862, page 1120 ). — [Employé comme injure] Synonyme : trivial de avorton. Et d'où veux-tu donc qu'il chante, fausse couche? Du cul? (ALEXANDRE ARNOUX, Zulma, l'infidèle. 1960, page 29 ). C.— Expressions et locutions figurées. 1. [La couche symbolisant le mariage] Dieu a béni leur couche. Ils ont eu beaucoup d'enfants. Les fruits de la couche de quelqu'un. Ses enfants. Souiller, déshonorer la couche de quelqu'un, la couche nuptiale. Commettre l'adultère. 2. [La couche symbolisant l'union charnelle] Ironique. Honorer la couche d'une personne. Coucher avec cette personne, avoir des rapports sexuels avec elle. Il [Aristide Briand] devait (...) honorer la couche de princesses étrangères (LÉON DAUDET, Le Bréviaire du journalisme, 1936, page 147 ). D.— Par métonymie. Linge ou bande absorbante à l'usage des jeunes enfants qui n'ont pas encore le contrôle de leurs fonctions naturelles, servant notamment à préserver la literie. Changer la couche d'un enfant; on a donné à la nourrice une douzaine de couches (Dictionnaire de l'Académie Française). Comme monsieur Gervais finissait de téter, Marianne s'aperçut qu'il s'était oublié dans sa couche (ÉMILE ZOLA, Fécondité, 1899, page 234 ). II.— [Par référence à la forme et à la disposition horizontale d'un lit ou d'un drap de lit] A.— Étendue plus ou moins uniforme d'une substance dont l'épaisseur est faible relativement à l'étendue superficielle. La couche cornée de l'épiderme; la couche sensible d'un film photographique. Il faut mettre une couche de fraises puis une couche de groseilles, puis une couche de sucre (Dictionnaire de l'Académie française. ). Il y avait sur le poêle de fonte, une couche de rouille (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 101) : Ø 3.... ces bois sentaient si bon qu'on avait envie de s'étendre sur la couche épaisse des feuilles mortes et de rester là jusqu'au soir, à respirer ce parfum âcre et doux qui montait du sol. JULIEN GREEN, Moïra, 1950, page 150. SYNTAXE : Couche de ciment, de plâtre; couche de glace, de neige; couche de poussière, de saleté; une couche de beurre, de miel sur une tartine; une couche de crème, de fard sur le visage. 1. Spécialement. Enduit. Couche de badigeon, de peinture, de vernis; couche d'apprêt, de finition, d'impression. Deux petites ombrelles de zinc enduites d'une épaisse couche de vermillon vif (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 501 ). 2. Locution figurée, familière et ironique. En avoir, en tenir une couche (de bêtise). Être sot, borné. Vous en avez une couche! Vous comprenez bien que si je n'étais pas sûre de mon fait, je ne m'avancerais pas à vous raconter un pareil boniment (JULES LÉVY, Gosses de Paris, 1898, page 52 ). Faut-i' qu't'en tiennes une couche! Ton père, il était peintre! (HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 232 ). 3. Emplois scientifiques et techniques. a) BOTANIQUE. Couches corticales. Lamelles fibreuses superposées les unes aux autres et formant l'écorce. Couches ligneuses. Épaisseurs de matière ligneuses disposées concentriquement du centre à la périphérie, superposées les unes aux autres et formant l'aubier. b) BOULANGERIE. vieux. Tissu ou treillis sur lequel on étend la pâte à pain façonnée, pour la faire lever avant de l'enfourner. Ceux-ci [ces paniers] étaient des « couches à pain », dans lesquelles on mettait la pâte en forme pour qu'elle levât (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Contes fervents, Heureux les humbles, 1942, page 58 ). c) GÉOLOGIE. Étendue de dépôts sédimentaires de faible épaisseur, de composition homogène, limitée en haut et en bas par deux surfaces approximativement parallèles. Couches géologiques; couche sédimentaire; couche secondaire, tertiaire; l'inclination des couches. La direction et l'étendue des couches sont très variables (Dictionnaire de l'Académie Française). Les couches géologiques se relèvent sensiblement au nord-est de Paris (PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Tableau de la géographie de la France, 1908, page 102 ). — Spécialement. MINES. Gisement (de charbon, de minerai, de sel, etc.) de nature compacte et régulière, compris entre deux plans parallèles (d'après Julien-Napoléon Haton de la Goupillière, Exploitation des mines, 1905, page 4) : Ø 4.... la grande profondeur de Jean-Bart augmentait chez lui le prix de l'extraction, condition défavorable à peine compensée par la forte épaisseur des couches de houille. ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1392. — Par analogie. Couches d'air, de l'atmosphère; couches de l'océan. Le rayonnement cosmique des hautes couches de l'atmosphère (BERTRAND GOLDSCHMIDT, L'Aventure atomique, ses aspects politiques et techniques, 1962, page 237 ). — Par métaphore. Les couches profondes du moi (confer Henri Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience, 1889, page 109 ). Les couches profondes de la subconscience (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 2, 1948, page 119) : Ø 5.... le renouveau agronomique qui se dessine en France septentrionale au cours du XVIIIe. siècle plonge justement ses racines à travers les théories des physiocrates jusqu'aux couches puritaines de la bourgeoisie terrienne anglaise. LOUIS LEVADOUX, La Vigne et sa culture, 1961, page 8. — Au figuré, usuel. SOCIOLOGIE. [Dans une société plus ou moins nettement hiérarchisée] Ensemble de personnes ayant en commun des caractères tels que l'âge, le sexe, la religion, les activités professionnelles ou économiques (d'après Dictionnaire de sociologie (EMILIO WILLEMS) 1970). Couche d'âge, couche sociale, couches laborieuses. Le public de Zola est un public petit-bourgeois, classes moyennes, « nouvelles couches » comme on disait (ALBERT THIBAUDET, Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours, 1936, page 425) : Ø 6.... la classe prolétarienne ne s'est pas accrue indéfiniment. Les conditions mêmes de la production industrielle (...) ont augmenté de façon considérable la classe moyenne et créé même une nouvelle couche sociale, celle des techniciens. ALBERT CAMUS, L'Homme révolté, 1951, page 265. d) HORTICULTURE. Étendue de matière susceptible de dégager une chaleur artificielle par fermentation pendant un temps assez long afin de hâter le développement des plantes. Couche de fumier, de terreau; couche chaude, sourde, tempérée. Garantir les couches avec des paillassons et des brise-vent (Dictionnaire de l'Académie Française). Je suis allé mettre les châssis sur les couches (GEORGES DUHAMEL, SUZANNE, 1941, page 213 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le composé couche-mère, substantif féminin Couche sur laquelle on fait lever les plants jusqu'à ce qu'ils aient acquis une force suffisante pour être repiqués ailleurs (confer CARRIÈRE, Encyclopédie horticole, 1862, page 129). · Champignon de couche. Agaric comestible cultivé sur une étendue de terreau. L'homme cultive le champignon de couche dans les carrières des environs de Paris (JEAN ROSTAND, La Vie et ses problèmes, 1939, page 96 ). B.— Disposition couchée, horizontale de quelque chose. Quatre-vingt-seize solives de couche et cinquante-deux solives debout (VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 494 ). — ARMÉE. Disposition plus ou moins plane de la crosse qui permet de tenir fermement le fusil et de l'immobiliser lorsque l'on vise. Je voulais m'offrir une arme à ma couche, chez Gastrine-Rennette. Mais ma femme trouve la dépense excessive (HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 66 ). · Plaque de couche. Semelle de la crosse du fusil : Ø 7.... un camion chargé de fusils arrivait. — On dirait des semelles! dit Ramos. En effet, on ne voyait des fusils que la plaque de couche. ANDRÉ MALRAUX, L'Espoir, 1937, page 442. — Par métonymie. Pièce disposée horizontalement. · ARCHITECTURE. Pièce de bois posée horizontalement à terre, sur laquelle s'appuient des étais (Confer E. Robinot, Vérification, métré et pratique des travaux du bâtiment, 2, 1928, page 91). · MÉCANIQUE. Arbre de couche : Longue pièce cylindrique rectiligne, qui transmet un mouvement de rotation à diverses pièces d'une machine à vapeur, d'une turbine, etc. Par métaphore. La Comédie Humaine peut concerner le siècle, précisément parce que la génération de Balzac a été l'arbre de couche de ce siècle (ALBERT THIBAUDET, Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours, 1936, page 234 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 316. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 3 882, b) 3 572; XXe. siècle : a) 3 597, b) 2 454. Forme dérivée du verbe "coucher" coucher COUCHER1, verbe. I.— Emploi transitif. Coucher quelque chose ou coucher quelqu'un. A.— Disposer, étendre quelque chose ou quelqu'un dans toute sa longueur sur une surface et/ou en position horizontale. Saint Louis en mourant voulut qu'on le couchât sur la cendre; coucher une armoire, une chaise, une poutre, une échelle (Dictionnaire de l'Académie Française). Et puis quand on couche le pare-brise (...) on sent la peau des joues qui vous recule jusqu'aux oreilles (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Chatte, 1933, page 36 ). Il [Henri] coucha un morceau de pâté sur une tranche de pain et mordit dedans (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 11) : Ø 1. On creusait à travers la plaine une tranchée, (...) au fur et à mesure que le sillon s'avançait, deux hommes déroulaient une grande bobine, couchaient le câble et l'enfouissaient. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 361. 1. Spécialement. Coucher quelqu'un.. Mettre quelqu'un au lit. Coucher un enfant, un malade (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 2. Ce cher enfant me disait tout, le soir, quand il rentrait; je le couchais, comme une bonne couche son marmot,... HONORÉ DE BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1847, page 613. 2. Par extension. a) Faire tomber quelque chose ou quelqu'un à terre de tout son long. — Familier ou par euphémisme. Coucher quelqu'un.. L'abattre, le jeter à terre. Par extension. Le tuer. Coucher quelqu'un sur le carreau*. À peine les hommes étaient-ils sortis de la tranchée que le feu des mitrailleuses en coucha cinquante sur le sol (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). Ah! le gueusard. J'ai tenu le père au bout de mon fusil en 1815, j'aurais bien mieux fait de le coucher (ALPHONSE DAUDET, Les Rois en exil, 1879, page 55 ). — Coucher quelque chose. L'abattre, le renverser : Ø 3. La ville injurieuse est conquise, dieux justes! Vous avez renversé ses murailles robustes, Couché la citadelle au niveau du sillon, Et chassé vers Argos un morne tourbillon ... CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes tragiques, Les Érinnyes, 1886, page 181. b) Courber, incliner vers l'horizontale. Une pluie qui détachait les feuilles du faux automne parisien et couchait les pétunias (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Fin de Chéri, 1926, page 89 ). L'herbe, couchée par l'ondée, se relevait peu à peu en séchant au soleil (JULIEN GREEN, L'Autre sommeil, 1931, page 183) : Ø 4. Mulrady et Wilson redressèrent plus d'une fois la barre au moment où quelque embardée allait coucher le brick sur le flanc. JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 3, 1868, page 25. — Familier, vieilli. Coucher une bouteille sur le côté. " La vider en buvant " (Dictionnaire de l'Académie Française). — Coucher le poil d'un chapeau, d'une étoffe (Dictionnaire de l'Académie Française). En rabattre le poil. Au figuré. Coucher le poil à une personne (pour la flatter, l'amadouer). — HORTICULTURE. Coucher une plante. En incliner les rameaux vers le sol et les couvrir de terre pour qu'ils prennent racine. [Ma vigne!] Avec soin, je l'avais provignée, couchée, greffée (GEORGES D'ESPARBÈS, La Légende de l'outil, 1903, page 22 ). — CHASSE. Coucher un fusil en joue. L'ajuster à l'épaule et contre la joue en position plus ou moins horizontale pour viser. Par métonymie et par extension. Coucher en joue une bête, une personne. La viser. J'avais déjà couché l'animal en joue (Dictionnaire de l'Académie Française.) Avez-vous vu un fusil qui vous couchait en joue? (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 376 ). · Emploi pronominal réciproque : Ø 5.... tous les deux, se couchant en joue, se regardèrent quelques secondes avec cette émotion poignante que le plus brave éprouve au moment de donner ou de recevoir la mort. PROSPER MÉRIMÉE, Colomba, 1840, page 135. · Par métaphore, vieilli. Avoir des visées sur quelque chose ou quelqu'un. Il recherche cette fille en mariage, depuis longtemps il la couche en joue (Dictionnaire de l'Académie française. ). Les deux dots qu'il avait couchées en joue (HONORÉ DE BALZAC, La Maison Nucingen, 1838, page 650 ). c) Coucher quelque chose par écrit, sur le papier. Mettre, consigner quelque chose par écrit. Coucher quelque chose noir sur blanc; coucher une clause, un article dans un contrat, dans un acte. Un de ces discours indirects, développés, comme le Cardinal aime à les coucher sur le papier (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 2, 1851-62, page 327 ). Les héros des aventures couchées dans les livres (ROBERT BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, page 107 ). La plume de son stylo [d'Hélène] courait sur le papier, y couchait une grande écriture bleue (ALEXANDRE ARNOUX, La Nuit de Saint-Avertin, 1942, page 28 ). — Par brachylogie. Coucher quelqu'un dans un registre, sur un testament. Y inscrire son nom. Coucher quelqu'un sur l'état des pensions, sur une liste (Dictionnaire de l'Académie Française). Une vieille rusée qui (...) avait réussi à se faire coucher sur le testament d'un ancien huissier (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 31) : Ø 6. Petrisberg, un camp de triage où les prisonniers, une fois enregistrés et couchés sur les répertoires hitlériens, étaient distribués dans la région selon les besoins de l'office du travail. FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 48. B.— Appliquer, étendre en couche (confer ce mot II). Coucher de l'argent, de l'or. Plaques sèches au gélatino-bromure. — Ce sont des plaques préparées industriellement et couchées au gélatino-bromure (La civilisation écrite (sous la direction de Julien Cain) 1939, page 1002 ). — Spécialement. PEINTURE. Coucher des couleurs. " Étendre des couleurs avec le pinceau l'une à côté de l'autre avant de les fondre " (Dictionnaire de l'Académie Française). II.— Emploi pronominal (à valeur ingressive) A.— [Le sujet désigne une personne] Se mettre, s'allonger de toute sa longueur en position horizontale. Se coucher par terre, sur le sol; se coucher à plat ventre, sur le ventre, sur le dos. Popelin, qui serait assez malade, qui aurait des étouffements le forçant à se coucher dans un fauteuil (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1892, page 241 ). — Par métaphore ou au figuré. SPORTS. Abandonner en cours d'épreuve. Il fallait craindre d'avoir à « se coucher » avant que soit atteint le but (DICTIONNAIRE HISTORIQUE DES ARGOTS FRANÇAIS (GASTON ESNAULT) 1966). 1. Spécialement. [Souvent sans indication de lieu] Se mettre au lit, dans une position de repos. Aller se coucher. J'ai hâte d'avancer ma besogne, mais je me couche à des heures raisonnables et travaille le matin (JEAN-JACQUES AMPÈRE, Correspondance, 1861, page 403 ). SYNTAXE : Se coucher de bonne heure; se coucher tout habillé; se coucher sur un divan, dans son lit; se coucher en chien de fusil. — Locution familière. · Se coucher avec/comme les poules. Se mettre au lit de très bonne heure. Le seul moyen de ne pas m'endormir à quatre heures du matin, c'était de courir le jour et de me coucher avec les poules (PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à Madame de Rochejacquelein, 1870, page 54 ). · Va te coucher! Allez vous coucher! Va-t-en! Allez vous-en! Laissez-moi en repos! — [Avec ellipse du pronom réfléchi devant l'infinitif] · Vieilli. Aller coucher. Aller au lit. Pécopin suivit le palatin et alla coucher, avec les chevaliers de la suite du prince (VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 190 ). Elle voulut aller coucher, de l'autre côté du palier, dans une sorte de galetas (ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, page 735 ). Remarque : ENCYCLOPÉDIE DU BON FRANÇAIS DANS L'USAGE CONTEMPORAIN (PAUL DUPRÉ) 1972 indique " Aller coucher ne se dit plus qu'en parlant d'un animal qui prend une attitude immobile. En parlant d'une personne qui va dans son lit, on dit nécessairement : aller se coucher ". · Au figuré. Envoyer quelqu'un coucher. Éconduire ou repousser quelqu'un. Maintenant, Gervaise se moquait de tout. Elle avait un geste vague de la main pour envoyer coucher le monde (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 642 ). — Proverbe. Comme on fait son lit on se couche. On obtient ce qu'on a mérité par sa conduite. 2. Par extension. Faire prendre au haut de son corps une position horizontale, se courber, se pencher sur quelque chose. Se coucher sur le guidon de sa bicyclette, sur les avirons. B.— Par analogie. 1. [Le sujet désigne un animal] Se mettre en position pour dormir. L'éclusier connaît les habitudes des perdrix. (...) Venu le soir, elles regagnent le plateau où elles picorent et se couchent (JULES RENARD, Journal, 1898, page 498 ). Des chiens jaunes dorment au soleil, couchés sur le flanc, comme se couchent les loups (CLAUDE FARRÈRE, L'Homme qui assassina, 1907, page 137 ). — Spécialement. [Le sujet désigne un cheval] Se coucher en vache. S'allonger de telle manière que la partie postérieure des sabots appuie sur le coude, au risque d'y provoquer une tumeur (Confer Ernest Garcin, Guide vétérinaire, 1944, page 156). 2. [Le sujet désigne un astre, notamment le soleil considéré comme un être vivant] Descendre et disparaître sous l'horizon. La lune s'était couchée et il faisait sombre (SIMONE DE BEAUVOIR, L'Invitée, 1943, page 395) : Ø 7. Nous prenons le café là, en fumant, tandis que le soleil se couche derrière un moulin, qui tourne plus lentement. C'est l'heure de bavarderie confidente, où le passé revient dans la bouche de chacun. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1858, page 517. · Après le soleil couché. Après le coucher du soleil. Je meurs de peur toutes les fois que j'y passe après le soleil couché (PROSPER MÉRIMÉE, L'Abbé Aubain, 1847, page 153 ). 3. [Le sujet désigne une chose] a) Se renverser. Un bateau qui se couche sur le flanc : Ø 8.... un voisin qui rentrait chez lui et avait assisté, d'assez près, au bondissement hors des rails de la locomotive qui se cabre et se couche... ALEXANDRE ARNOUX, Double chance, 1958, page 213. b) S'incliner, se courber. La flamme de la lampe de carbure se couchait, puis s'élançait vers le plafond (JEAN GIONO, Le Grand troupeau, 1931, page 139 ). Le sommet des herbes (...) se couchait sous le vent, et se relevait, puis se couchait sous la faux, et ne se relevait plus (JEAN GIONO, Que ma joie demeure, 1935, page 300 ). III.— Emploi intransitif (exprimant un état) A.— [Le sujet désigne une personne] 1. Être étendu, allongé pour se reposer. Coucher par terre, dans son lit; coucher seul. Coucher sur un matelas, sur la plume, mollement, durement (Dictionnaire de l'Académie Française). SYNTAXE : Coucher sur le côté, sur le dos, sur le ventre; chambre* à coucher. Coucher sur la dure. Dormir étendu par terre. 2. Loger, passer la nuit. Le mauvais temps ne leur ayant pas permis d'aborder, ils couchèrent dans le bateau (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932). On dînait sur l'herbe, on couchait dans les auberges sur la rive (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1950, page 102 ). SYNTAXE : Coucher dehors; coucher à l'auberge, à l'hôtel, chez soi, dans sa chambre; coucher en ville. Coucher à la belle étoile. Dormir dehors, en plein air. Remarque : Coucher dehors a repris une certaine vitalité dans la langue des automobilistes dont la voiture est garée dans la rue. — Expressions. · Un nom à coucher dehors, à la porte. Un nom inhabituel, un nom difficile à écrire ou à prononcer. Ensuite, ç'a été autour d'un autre village qu'on s'est cogné : Elsasshaussen, un nom à coucher à la porte (ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 63 ). Y a une élève qui a trouvé que c'était un nom à coucher dehors [Sibylle] , alors on l'a changé (SIBYLLE-GABRIELLE-MARIE-ANTOINETTE DE RIQUETTI DE MIRABEAU, COMTESSE DE MARTEL DE JANVILLE, DITE GYP, Souvenirs d'une petite fille, 1928, page 141 ). · Des idées à coucher dehors. Des idées saugrenues, extravagantes : Ø 9.... comprenant que c'étaient encore des idées à coucher dehors, selon son expression, il [Jean] se fit paternel. — Voyons, qu'est-ce que tu as? ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 716. 3. Coucher avec quelqu'un, coucher ensemble. Partager le lit ou la chambre de quelqu'un. Poil de Carotte n'aime pas les amis de la maison. Ils le dérangent, lui prennent son lit et l'obligent à coucher avec sa mère (JULES RENARD, Poil de carotte, 1894, page 13) : Ø 10. Il n'existe aucune raison qui puisse faire sortir Birotteau de mon lit! (...) Depuis dix-neuf ans que nous couchons ensemble dans ce lit, dans cette même maison, jamais il ne lui est arrivé de quitter sa place. HONORÉ DE BALZAC, Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, 1837, page 6. — En particulier. Avoir des relations sexuelles (avec quelqu'un). Qu'est-ce que vous pouvez trouver de scandaleux à ce qu'un homme couche avec un autre homme (PAUL LÉAUTAUD, Journal littéraire, 4, 1922-24, page 155 ). Des heures il lui caressait les cheveux, et ils couchaient ensemble toute la journée (ANDRÉ MALRAUX, La Condition humaine, 1933, page 334 ). · emploi absolu. S'adonner au plaisir sexuel. Tu vas travailler à telle ferme. C'est une bonne place. La patronne couche (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 203) : Ø 11. — Oui. J'ai tout de suite vu que c'était une femme qui couchait. — Et alors? — Et alors en effet : elle couchait. RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, page 182. Remarque : DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT ) Supplément 1970 enregistre le verbe intransitif couchailler, familier " Avoir des aventures galantes peu intéressantes, coucher à droite et à gauche ".« Avoir des aventures galantes peu intéressantes, coucher à droite et à gauche ». B.— Rare. [Le sujet désigne une chose] Être dans une position plus ou moins horizontale, incliné ou rabattu. Un tapis d'escalier doit toujours être posé la laine couchant vers le bas (RAYMOND THIÉBAUT, La Fabrication des tissus, 1961, page 116 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) L'adjectif couchable [En parlant d'une personne] Avec qui l'on a envie de coucher, d'avoir des rapports sexuels. Cette femme si bien était très couchable et devait être d'autant plus ardente dans sa vie intime qu'elle ne s'accordait qu'à un seul homme (Pierre-Jean Jouve, La Scène capitale, 1935, page 30). b) Les composés a ) couche-en-ville, substantif masculin, argotique et populaire Petit bagage contenant un nécessaire de nuit (confer La Varende, Sorcière, 1954, page 207). Synonyme plus usuel baise-en-ville. ß ) (Marie-)couche-toi-là, substantif féminin, populaire Femme légère, de moeurs faciles. Les fleuristes, murmura Lorilleux, toutes des Marie-couche-toi-là (Émile Zola, L'Assommoir, 1877, page 681 ? ).) Couche-tout(e)-nu(e), substantif populaire Personne nue. J'étais (...) si enragé pour l'ouvrage que j'ôtais ma chemise pour travailler; c'est même à propos de ça qu'on m'a baptisé couche-tout-nu (Eugène Sue, Juif errant, 1844-45, page 83). Une couche-toute-nue se montra dans l'encadrement de la porte, venue telle quelle, sans plus de cérémonies (Georges Courteline, Train 8 h 47, 1888, II, 7, page 176). c) La locution hypocoristique faire couche-couche. Faire l'amour (confer Huysmans, En ménage, 1881, page 231).

« 2.

[La couche symbolisant l'union charnelle] Ironique. Honorer la couche d'une personne.

Coucher avec cette personne, avoir des rapports sexuels avec elle.

Il [Aristide Briand] devait (...) honorer la couche de princesses étrangères (LÉON DAUDET, Le Bréviaire du journalisme, 1936, page 147 ). D.— Par métonymie.

Linge ou bande absorbante à l'usage des jeunes enfants qui n'ont pas encore le contrôle de leurs fonctions naturelles, servant notamment à préserver la literie.

Changer la couche d'un enfant; on a donné à la nourrice une douzaine de couches (Dictionnaire de l'Académie Française).

Comme monsieur Gervais finissait de téter, Marianne s'aperçut qu'il s'était oublié dans sa couche (ÉMILE ZOLA, Fécondité, 1899, page 234 ). II.— [Par référence à la forme et à la disposition horizontale d'un lit ou d'un drap de lit] A.— Étendue plus ou moins uniforme d'une substance dont l'épaisseur est faible relativement à l'étendue superficielle. La couche cornée de l'épiderme; la couche sensible d'un film photographique.

Il faut mettre une couche de fraises puis une couche de groseilles, puis une couche de sucre (Dictionnaire de l'Académie française.

).

Il y avait sur le poêle de fonte, une couche de rouille (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 101) : Ø 3....

ces bois sentaient si bon qu'on avait envie de s'étendre sur la couche épaisse des feuilles mortes et de rester là jusqu'au soir, à respirer ce parfum âcre et doux qui montait du sol. JULIEN GREEN, Moïra, 1950, page 150. SYNTAXE : Couche de ciment, de plâtre; couche de glace, de neige; couche de poussière, de saleté; une couche de beurre, de miel sur une tartine; une couche de crème, de fard sur le visage. 1.

Spécialement.

Enduit.

Couche de badigeon, de peinture, de vernis; couche d'apprêt, de finition, d'impression.

Deux petites ombrelles de zinc enduites d'une épaisse couche de vermillon vif (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 501 ). 2.

Locution figurée, familière et ironique.

En avoir, en tenir une couche (de bêtise).

Être sot, borné.

Vous en avez une couche! Vous comprenez bien que si je n'étais pas sûre de mon fait, je ne m'avancerais pas à vous raconter un pareil boniment (JULES LÉVY, Gosses de Paris, 1898, page 52 ).

Faut- i' qu't'en tiennes une couche! Ton père, il était peintre! (HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 232 ). 3.

Emplois scientifiques et techniques. a) BOTANIQUE.

Couches corticales.

Lamelles fibreuses superposées les unes aux autres et formant l'écorce.

Couches ligneuses.

Épaisseurs de matière ligneuses disposées concentriquement du centre à la périphérie, superposées les unes aux autres et formant l'aubier. b) BOULANGERIE.

vieux.

Tissu ou treillis sur lequel on étend la pâte à pain façonnée, pour la faire lever avant de l'enfourner.

Ceux-ci [ces paniers] étaient des « couches à pain », dans lesquelles on mettait la pâte en forme pour qu'elle levât (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Contes fervents, Heureux les humbles, 1942, page 58 ). c) GÉOLOGIE.

Étendue de dépôts sédimentaires de faible épaisseur, de composition homogène, limitée en haut et en bas 2. »

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