Définition du terme: CRÉPUSCULE, substantif masculin. I.— Usuel. A.— Courant. 1. Lumière faible et incertaine qui subsiste après le coucher du soleil avant que la nuit ne soit complètement tombée; moment correspondant de la journée. Crépuscule blême, gris; crépuscule d'hiver; la douceur, les derniers rayons du crépuscule; de l'aube au crépuscule; le crépuscule descend. [Félicité] épargnait l'éclairage en se couchant dès le crépuscule (GUSTAVE FLAUBERT, Trois contes, Un Coeur simple, 1877, page 66 ). Le manteau de couleur de crépuscule (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Fanal bleu, 1949, page 182) : Ø 1. La campagne s'endormait dans le crépuscule au chant des crapauds, la lumière de la fin du jour s'évaporait de la terre et montait vers le ciel où flottait un croissant de lune transparent. MARCEL AYMÉ, La Vouivre, 1943, page 134. — Par métaphore. La vérité, comme la lumière, aveugle. Le mensonge, au contraire, est un beau crépuscule, qui met chaque objet en valeur (ALBERT CAMUS, La Chute, 1956, page 140 ). 2. Au figuré. a) Ce qui décline, décroît, doit progressivement disparaître. Crépuscule de la vie; crépuscule de la civilisation occidentale; crépuscule de la science du XIXe. — Oh! les enfants, voilà la joie de notre crépuscule (HENRY BATAILLE, Maman Colibri, 1904, page 9 ). Je voulais appeler mon livre Crépuscule. Mais Crépuscule de quoi? De la bourgeoisie, sans aucun doute (JULIEN GREEN, Journal, 1950-54, page 76 ). — Plus spécialement. Le Crépuscule des Dieux. Titre d'un opéra de Richard Wagner (1876). Des musiciens (...) jouèrent une fanfare de trompettes, sur un thème du Crépuscule des Dieux (ÉLÉMIR BOURGES. Le Crépuscule des dieux. 1884, page 327 ). b) Ce qui est incertain, peu défini, trouble. Épouvantable crépuscule métaphysique (VALÉRY LARBAUD, Domaine français, 1941, page 213 ). On ne peut que rêver dans les crépuscules de la mauvaise foi sur la réalité positive du mystère [féminin] (SIMONE DE BEAUVOIR, Le Deuxième sexe, 1949, page 391) : Ø 2. Pierrot, tout en vidant sa bouteille de rouge, sentait son crépuscule intérieur traversé de temps à autre par des fulgurations philosophiques, telles que : « la vie vaut d'être vécue », ou bien : « l'existence a du bon »... RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 165. B.— Par analogie. Lueur qui précède le lever du soleil. Crépuscule du matin (HONORÉ DE BALZAC, Annette et le criminel, tome 4, 1824, page 181 ). Crépuscule de l'aube (MICHEL BUTOR, La Modification, 1957, page 37 ). Qu'elles s'envolaient vite, les nuits que nous passions ensemble! Les deux crépuscules se touchaient, comme les perles d'un collier (MAURICE BARRÈS, Un Jardin sur l'Oronte, 1922, page 107 ). — Au figuré. Commencement d'une chose, amorce, première esquisse. Crépuscule de la raison, des sciences, des arts. [M. de Rémusat] (...) avait tout juste dix-sept ans. Son horizon politique en était au crépuscule (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Portraits littéraires, tome 3, 1844-64, page 320 ). L'enfance c'est le crépuscule initial de la conscience (PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté, 1949, page 327 ). II.— ASTRONOMIE, MÉTÉOROLOGIE. Lumière faible qui se répand lorsque le soleil est en dessous de l'horizon, le matin ou le soir; moment correspondant de la journée (d'après Lexique météorologique (ÉMILE DELCAMBRE) tome 2 1926 et Dictionnaire des termes utilisés dans la mesure du temps (Edmond Guyot) 1953). — Spécialement. Crépuscule astronomique. " Période précédant le lever du soleil ou succédant au coucher, pendant laquelle la hauteur du soleil au-dessous de l'horizon ne dépasse pas 18o " (Dictionnaire des termes utilisés dans la mesure du temps (EDMOND GUYOT), 1953). Crépuscule civil. " Cessant au moment où la hauteur du soleil au-dessous de l'horizon dépasse 6o " (Dictionnaire des termes utilisés dans la mesure du temps (EDMOND GUYOT), 1953). Crépuscule nautique. Cessant au moment où le soleil atteint 12o. au-dessous de l'horizon. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 637. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 151, b) 2 778; XXe. siècle : a) 3 555, b) 2 352.
