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Définition du terme: CRIME, substantif masculin.

Publié le 04/12/2015

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Définition du terme: CRIME, substantif masculin. A.— DROIT. Infraction grave punissable par la loi d'une peine afflictive ou infamante. Commettre un crime, crime de faux. Crime d'État (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Paul Jones, 1838, I, 4, page 132 ). Crime de haute trahison ( ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Catherine Howard, 1834, II, 2, page 261 ). Pourquoi a-t-on condamné Dreyfus pour un crime qu'il n'a pas commis? Et pourquoi a-t-on acquitté Esterhazy d'un crime qui est le sien (GEORGES CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, page 478) : Ø 1.... le colonel della Rebbia se mettant à la tête d'un complot buonapartiste pour changer l'ordre de successibilité au trône, et exciter les citoyens à s'armer les uns contre les autres, crimes prévus par les articles 86 et 91 du Code pénal. PROSPER MÉRIMÉE, Colomba, 1840, page 46. SYNTAXE : Crime de guerre, de lèse-majesté. Crime politique (confer LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 912). — En particulier, usuel. Synonymes : homicide, meurtre : Ø 2. L'on peut mieux comprendre maintenant les attaches de la Criminologie avec la Médecine et pourquoi elle a été créée par un médecin. Lombroso ne s'intéresse qu'aux criminels constitutionnels et, en fait de crimes, il n'aperçoit que les « crimes du sang » : assassinats, violences, crimes sexuels. De toute évidence une infidélité dans la comptabilité ou une fraude fiscale ne sont pas dignes du crime et de la fossette occipitale. Encore moins songerait-il à explorer le Droit civil, le Droit des contrats. AUREL DAVID, La Cybernétique et l'humain, 1965, page 122. SYNTAXE : Crime affreux, atroce. Crime crapuleux (confer BERNANOS, Un Mauvais rêve, 1948, page 998). Crime gratuit, parfait. Crime passionnel (confer CUREL, Nouvelle Idole, 1899, II, 5, page 212). Auteur, complice du crime; mobile du crime; lieux du crime; accuser quelqu'un d'un crime; avouer un crime. — Par métonymie, littéraire. Les criminels; l'habitude ou le fait de commettre des crimes. Ce n'était que goutte à goutte qu'on parvenait à arracher la justice aux conventionnels; ils ne voulaient pas lâcher le crime de peur de perdre la puissance (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 322) : Ø 3. La réputation de Londres comme capitale du crime est fermement établie dans le monde. Et pourtant, il s'y commet moins d'assassinats qu'à Paris, New-York ou Chicago. Marseille même est bien plus dangereuse. Mais de son passé de forfaits et d'horreurs, Londres a gardé une ambiance qui donne le frisson... PAUL MORAND, Londres, 1933, page 94. B.— Par extension. Infraction grave à la morale ou à la loi religieuse et réprouvée par la conscience. Le plus grand des crimes; expier un crime. Discuter une vérité de la foi, après que l'Église l'a reconnue, est un crime (JULES SIMON, La Religion naturelle, 1856, page 361) : Ø 4.... Dieu fait des miracles en faveur des hommes, mais il leur en abandonne la conduite, sans quoi ce serait lui qui gouvernerait en personne : or les hommes font avorter les fruits de ces miracles. Le crime n'est pas toujours puni dans ce monde; les fautes le sont toujours. Le crime est de la nature infinie et générale de l'homme; le ciel seul en connaît le fond et s'en réserve quelquefois le châtiment. Les fautes d'une nature bornée et accidentelle sont de la compétence de la justice étroite de la terre : c'est pourquoi il serait possible que les dernières fautes de la monarchie fussent rigoureusement punies par les hommes. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 254. — Par plaisanterie. Jeanne était au pain sec dans le cabinet noir Pour un crime quelconque (VICTOR HUGO, L'Art d'être grand-père, 1877, page 125 ). PARADIGMES. (correspondant à A et B). Crime/châtiment, — / remords; crime/délit; crime/innocence, — /vertu; vices/crimes. C.— Par hyperbole ou par exagération. 1. Action blâmable dont les conséquences peuvent être fâcheuses. Le despotisme est lui-même un crime contre la religion, contre la nature, contre le droit des gens (Le Moniteur. 1789, page 515) : Ø 5. Quand un prince se soumet à des conditions humiliantes, quand il conclut un traité contraire aux intérêts ou aux droits naturels de ses sujets, alors il fait une paix honteuse; mais quand on n'exige rien de lui qui puisse être préjudiciable à sa nation, il commet un crime en refusant la paix; il est seul responsable de tout le sang qui sera versé. STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 2, 1795, page 302. · Familier. Ce n'est pas un grand crime. J'ai eu tort de provoquer sa curiosité, — d'accord. Voilà-t-il pas un bien grand crime! (LÉON FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, page 87 ). — Action que l'on désapprouve. — Cette femme a dans son fagot un chêne de dix ans coupé en rondins, un vrai crime! (HONORÉ DE BALZAC, Les Paysans, 1844, page 73 ). Crime architectural (confer Victor Hugo, Le Rhin, 1842, page 232) : Ø 6. Je n'ai pas besoin de vous regarder à deux fois pour voir combien vous êtes belle, de partout!... et c'est un vrai crime de laisser en friche et de gaspiller avec des gens de maison une telle beauté!... OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 292. 2. Par antiphrase. Blâme disproportionné d'une faute légère et excusable ou d'une action, d'une qualité qui mérite des éloges. Mon crime est donc d'avoir été trop clairvoyant (JEAN-PAUL MARA, DIT MARAT, Pamphlets, Nouvelle dénonciation contre Necker, 1790, page 183 ). Son seul crime avait été de vous reprocher votre conduite par son attitude et ses actes (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, page 71 ). Le colonel Picquart va passer devant un conseil de guerre pour crime de droiture (GEORGES CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, page 248) : Ø 7. Et tous fondoient sur lui; la malheureuse bête, Tournant et retournant sa bonne et grosse tête, Leur disoit, mais en vain, d'excellentes raisons. Touché de son malheur, car la philosophie Nous rend plus doux et plus humains, Notre sage fait fuir la cohorte ennemie, Puis dit au chat-huant : pourquoi ces assassins En vouloient-ils à votre vie? Que leur avez-vous fait? L'oiseau lui répondit : Rien du tout; mon seul crime est d'y voir clair la nuit, JEAN-PIERRE CLARIS DE FLORIAN, Fables, Le Philosophe et le chat-huant, 1792. page 155. — Faire crime à quelqu'un de quelque chose/imputer quelque chose à crime à quelqu'un. Reprocher quelque chose à quelqu'un comme s'il s'agissait d'un crime. On lui [à Proust] impute à crime cette curiosité monstrueuse qui ne juge ni ne choisit (FRANÇOIS MAURIAC, Journal 3, 1940, page 227) : Ø 8. Bien plus, un déficit redoutable se creusa, s'accusa. J'avais fait des dépenses imprudentes, j'avais gaspillé la joie; je m'étais endetté, ruiné pour longtemps. Je commençai de me reprocher ma stupide joie de l'après-midi; j'en fis un examen méthodique, impitoyable, m'imputant à crime cette vaine et malfaisante prodigalité. GEORGES DUHAMEL, Confession de minuit, 1920, page 73. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 7 411. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 15 468, b) 7 922; XXe. siècle : a) 12 298, b) 6 675.

« gouvernerait en personne : or les hommes font avorter les fruits de ces miracles.

Le crime n'est pas toujours puni dans ce monde; les fautes le sont toujours.

Le crime est de la nature infinie et générale de l'homme; le ciel seul en connaît le fond et s'en réserve quelquefois le châtiment.

Les fautes d'une nature bornée et accidentelle sont de la compétence de la justice étroite de la terre : c'est pourquoi il serait possible que les dernières fautes de la monarchie fussent rigoureusement punies par les hommes. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 254. — Par plaisanterie.

Jeanne était au pain sec dans le cabinet noir Pour un crime quelconque (VICTOR HUGO, L'Art d'être grand-père, 1877, page 125 ). PARADIGMES.

(correspondant à A et B).

Crime/châtiment, — / remords; crime/délit; crime/innocence, — /vertu; vices/crimes. C.— Par hyperbole ou par exagération. 1.

Action blâmable dont les conséquences peuvent être fâcheuses.

Le despotisme est lui-même un crime contre la religion, contre la nature, contre le droit des gens (Le Moniteur.

1789, page 515) : Ø 5.

Quand un prince se soumet à des conditions humiliantes, quand il conclut un traité contraire aux intérêts ou aux droits naturels de ses sujets, alors il fait une paix honteuse; mais quand on n'exige rien de lui qui puisse être préjudiciable à sa nation, il commet un crime en refusant la paix; il est seul responsable de tout le sang qui sera versé. STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 2, 1795, page 302. · Familier.

Ce n'est pas un grand crime.

J'ai eu tort de provoquer sa curiosité, — d'accord.

Voilà-t-il pas un bien grand crime! (LÉON FRAPIÉ, La Maternelle, 1904, page 87 ). — Action que l'on désapprouve.

— Cette femme a dans son fagot un chêne de dix ans coupé en rondins, un vrai crime! (HONORÉ DE BALZAC, Les Paysans, 1844, page 73 ).

Crime architectural (confer Victor Hugo, Le Rhin, 1842, page 232) : Ø 6.

Je n'ai pas besoin de vous regarder à deux fois pour voir combien vous êtes belle, de partout!...

et c'est un vrai crime de laisser en friche et de gaspiller avec des gens de maison une telle beauté!... OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 292. 2.

Par antiphrase.

Blâme disproportionné d'une faute légère et excusable ou d'une action, d'une qualité qui mérite des éloges.

Mon crime est donc d'avoir été trop clairvoyant (JEAN- PAUL MARA, DIT MARAT, Pamphlets, Nouvelle dénonciation contre Necker, 1790, page 183 ).

Son seul crime avait été de vous reprocher votre conduite par son attitude et ses actes (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, page 71 ).

Le colonel Picquart va passer devant un conseil de guerre pour crime de droiture (GEORGES CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, page 248) : Ø 7.

Et tous fondoient sur lui; la malheureuse bête, Tournant et retournant sa bonne et grosse tête, Leur disoit, mais en vain, d'excellentes raisons. Touché de son malheur, car la philosophie Nous rend plus doux et plus humains, 2. »

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