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Définition du terme: CULTIVÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 04/12/2015

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Définition du terme: CULTIVÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de cultiver* II.— Adjectif. A.— Domaine de la production agriculture. 1. [En parlant d'une terre] Qui est traitée, mise en valeur en vue de la production agricole. Champ cultivé; plaine, surface cultivée. La haute colline cultivée et boisée (VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 106 ). De petits jardins cultivés ou sauvages (HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 341) : Ø 1. En réalité il n'est pas de pays plus cultivé ni de paysage plus utilitaire. L'aspect d'une Beauce montagneuse et d'une énorme exploitation fruitière. ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 23. 2. [En parlant d'un végétal] Dont la production est assurée et éventuellement améliorée par un ensemble de soins appropriés. Espèce, plante, variété cultivée : Ø 2. Culture. Terme employé d'une manière générale pour désigner tout ce qui n'est pas inculte; de là l'expression plante cultivée dont on se sert souvent par opposition à plante sauvage c'est-à-dire qui croît spontanément. ÉLIE-ABEL CARRIÈRE, Encyclopédie horticole. 1862, page 141. — Par métaphore. Il y a en ce moment comme une pression (...) de l'opinion publique cultivée pour me doter d'un instrument de travail (CHARLES DU BOS, Journal, 1925, page 365 ). 3. Par extension. [En parlant d'un être, d'un organisme vivant] Dont les qualités sont entretenues et exploitées à des fins utilitaires ou esthétiques. a) [En parlant de certaines espèces animales] Qui est élevé dans un milieu favorisant la croissance; par extension dont les productions naturelles sont développées. Les aras énormes qui ont l'air d'oiseaux cultivés en serre (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Boitelle, 1889, page 272 ). — Par métaphore. Elles [les personnes] étaient assez comparables aux perles (...); il en était de véritables, de cultivées, de fausses et de baroques (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 1, 1948, page 24 ). b) En particulier. BIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. [En parlant de fragments de tissu vivant] Dont on assure la survie et le maintien des fonctions en milieu artificiel : Ø 3. La glycolyse, d'après ce qui précède, existe aussi bien dans les cultures dont la respiration est normale que dans les cultures en milieu anaérobie et quel que soit le tissu cultivé. JULES VERNE, La Vie cellulaire hors de l'organisme, 1937, page 131. c) [En parlant du corps, de l'organisme humain] Dont la forme physique et le développement harmonieux sont entretenus et développés par la gymnastique et l'athlétisme. Le « Gaulois mourant » (...) montre, si on le compare aux statues d'athlètes, la distance qui sépare un corps inculte et un corps cultivé (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 195 ). B.— Au figuré. [En parlant de la fructification des dons naturels permettant à l'homme de s'élever au-dessus de sa condition initiale et d'accéder individuellement ou collectivement à un état supérieur] 1. [En parlant d'une ou de plusieurs personnes, d'une classe sociale] Qui s'est élevé par un travail assidu et méthodique au-dessus de l'état de nature, a développé ses qualités, favorisé l'éclosion harmonieuse de sa personnalité. Gens, homme, public cultivé(s); classe cultivée. Pour écrire littérairement, il faut se figurer pour public une ou deux femmes cultivées, l'une plus prompte d'esprit et l'autre plus douillette de goût (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 93 ). Officier (...) brillant et cultivé (HENRY BORDEAUX, Les Derniers jours du fort de Vaux, 1916, page 95 ). — En particulier. Qui possède une bonne culture générale. Sans être vraiment cultivée, elle était remarquablement instruite (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Ariel ou la vie de Shelley, 1923, page 75 ). — Par métonymie. Esprit cultivé. Des bourgeois, des nobles, des esprits cultivés, subtils, bizarres, des sophistes et des scolastiques (JULES MICHELET, Le Peuple, 1846, page 154 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) L'emploi substantival. Le grand nombre des gens, et je parle des cultivés... (ANDRÉ GIDE, Journal, 1923, page 763). b) Cultivé, en relation sémantique avec culture étendu au sens de « civilisation ». Un scrupule d'homme cultivé et hautement civilisé (MAURICE BARRÈS, Mes Cahiers, tome 7, 1908-09, page 27). · [En parlant de facultés intellectuelles et artistiques] La raison cultivée réglait l'usage des choses sensibles, corrigeait les erreurs de nos sens, soumettait le corps à l'empire de l'esprit (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1950, page 11 ). · [En parlant de sentiments] Les moeurs (...) empêchent que l'amitié ne soit, parmi eux, un sentiment aussi vif et aussi cultivé qu'il l'est chez nous (MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 3, 1801, page 113 ). · [En parlant d'un comportement] Qui est étudié, surveillé. Et le sourire, surtout, l'admirable sourire cultivé (JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée, 1938, page 67 ). · [En parlant d'un sens] Il [Stendhal] a pris pour l'amour de la musique la sensation agréable (...) que produit une belle voix sur l'oreille la moins cultivée (CAMILLE SAINT-SAËNS, Harmonie et mélodie, 1885, pages 8-9 ). 2. [En parlant d'un domaine d'activité intellectuelle, artistique, de certains modes de connaissance ou d'expression] Qui est pratiqué, perfectionné. Langue, littérature cultivée. La méthode que je propose (...) rendroit facile la connoissance de la langue cultivée (CHARLES-VICTOR BONSTETTEN, L'Homme du Midi et l'homme du Nord, 1824, page 101) : Ø 4. La littérature cultivée devient si promptement factice, qu'il est bon de retourner quelquefois à l'origine de toute poésie, c'est-à-dire à l'impression de la nature sur l'homme avant qu'il eût analysé l'univers et lui-même. GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, De l'Allemagne, tome 3, 1810, page 314. — En particulier. [En parlant d'une technique littéraire, artistique] Le reflet, révélé par les Véronèse et les Rubens, cultivé par Delacroix (RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 158 ). 3. Par extension. [En parlant d'une période, d'un lieu] Qui porte la marque d'une culture. On cesseroit de mêler l'accent des siècles grossiers à l'accent d'un siècle cultivé (CHARLES-VICTOR BONSTETTEN, L'Homme du Midi et l'homme du Nord, 1824 page 102 ). En réalité, pays cultivé et peuplé (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 11, 1914-18, page 27 ). Fréquence absolue littéraire : 999. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 933, b) 928; XXe. siècle : a) 1 130, b) 1 420. Forme dérivée du verbe "cultiver" cultiver CULTIVER, verbe transitif. I.— Traiter le sol en vue de la production agricole. A.— Absolument. Exécuter l'ensemble des travaux et techniques mis en oeuvre pour traiter la terre et en tirer des produits de consommation. La condition des hommes qui cultivent (CONSTANTIN-FRANÇOIS CHASSBOEUF, COMTE DE VOLNEY, Les Ruines ou Méditations sur les révolutions des empires, 1791, page 6 ). Ces villageois cultivent, font la récolte (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 11, 1914-18, page 36 ). Faire des routes, défricher, cultiver, transporter, échanger (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1921, page 292) : Ø 1. Le propriétaire moissonne et ne laboure pas, récolte et ne cultive pas, consomme et ne produit pas, jouit et n'exerce rien. PIERRE-JOSEPH PROUDHON, Qu'est-ce que la propriété? 1840, page 245. B.— [Le sujet désigne un individu ou un groupe d'individus] Mettre en valeur une terre d'étendue variable, destinée à la production agricole. Cultiver un, son, ses champ(s), son jardin, le sol. Ils défrichèrent, ils cultivèrent, et mirent les bois de Georges-Jean en valeur (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, HISTOIRE D'UN PAYSAN, TOME 1, 1870, page 8) : Ø 2.... lorsque lui travaillait encore, il louait des terres qu'il faisait valoir; tandis que, maintenant, elle avait bien de la peine à cultiver toute seule l'arpent qui leur appartenait; et elle (...) soignait ses salades, ses haricots, ses pois, pied à pied, arrosait jusqu'à ses trois pruniers et ses deux abricotiers, finissait par tirer un profit considérable de cet arpent. ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 127. Remarque : Les dictionnaires généraux attestent cultivation, substantif féminin Mise en culture* d'une étendue de terre. La cultivation de toute l'Amérique septentrionale ne ferait pas sensiblement baisser la valeur du blé en Europe (JEAN-BAPTISTE SAY, Économie politique, 1832, page 286). C.— Assurer et éventuellement améliorer la production d'un végétal par un ensemble de soins appropriés. Cultiver des fleurs, les plantes, sa vigne. J'ai acheté du terrain qui est très bon marché et je cultive du cacao (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Les Silences du colonel Bramble, 1918, page 63 ). Il ne cultive ici que manioc, sésame, patates et un peu de ricin (ANDRÉ GIDE, Voyage au Congo, 1927, page 769) : Ø 3. Par mon avis, un jardinier pépiniériste vint s'établir dans le bourg, où je prêchais aux plus pauvres de cultiver les arbres fruitiers afin de pouvoir un jour conquérir à Grenoble le monopole de la vente des fruits. HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833, page 44. — Emploi pronominal passif. [Le sujet désigne un végétal] Être soumis à un ensemble de soins appropriés destinés à assurer et à améliorer la production. Le riz se cultiverait avec succès dans les terrains humides (EDMOND ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854, page 111 ). — Par métaphore. · [Le complément désigne une personne] Quelle jolie plante à cultiver [le fils de la narratrice] ! Combien de joie ont les mères! (HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833 page 213 ). · [Le complément désigne une abstraction] : Ø 4. Il faut non-seulement cultiver ses amis, mais cultiver en soi ses amitiés, les conserver avec soin, les soigner, les arroser, pour ainsi dire. JOSEPH JOUBERT, Pensées, tome 1, 1824, page 184. D.— Par extension. Entretenir et exploiter les qualités d'un être vivant à des fins utilitaires ou esthétiques. 1. Élever certaines espèces animales dans un milieu qui favorise leur croissance ou par extension, développer leurs productions naturelles. On cultive depuis long-temps les vers-à-soie (MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 2, 1801, page 346 ). L'élevage des abeilles (...) était confié dans les forêts à une catégorie d'agents forestiers, les bigres, qui recherchaient les essaims, les cultivaient, et recueillaient, pour le compte d'un seigneur, le miel et la cire (EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 172 ). 2. Exploiter une substance naturelle. Quelques paludiers, nom donné à ceux qui cultivent le sel (HONORÉ DE BALZAC, Un Drame au bord de la mer, 1835, page 195 ). 3. En particulier. BIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. a) Faire vivre et proliférer des microbes dans un milieu nutritif approprié. Il isola et cultiva le microbe de cette maladie (HENRI COUPIN, Animaux de nos pays, Dictionnaire pratique, 1909, page 20 ). — Par métaphore. La tristesse (...) C'est un poison, un microbe qu'on a tort de cultiver (LOUISE DE VILMORIN, Histoire d'aimer, 1954, page 64 ). b) Assurer en milieu artificiel la survie et le maintien des fonctions de fragments de tissu vivant Procédés qui permettent de cultiver les tissus dans des flacons (ALEXIS CARREL, L'Homme cet inconnu, 1935, page 83 ). Remarque : On trouve parfois un emploi intransitif de cultiver avec le sens de " s'entretenir, se développer ". Il [l'entérocoque] cultive facilement à la température du laboratoire (M. Macaigne dans Nouveau Traité de médecine, fascicule 1, 1926, page 330). L'avulsion des dents cariées supprima le foyer où cultivaient les streptocoques (Georges-Henri Roger, ibidem, page 177). 4. Entretenir et assurer sa forme physique, le développement harmonieux d'un organe. Cultiver sa voix. Cet exercice [la chasse] cultivait la santé (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée-d'Antin, tome 4, 1813, page 165; confer également accroître exemple 5 ). II.— Au figuré. [Le sujet désigne un homme] Faire fructifier les dons naturels permettant de s'élever au-dessus de sa condition initiale et d'accéder individuellement ou collectivement à un état supérieur. A.— [Le complément désigne une personne autre que le sujet] Éduquer quelqu'un, l'instruire, l'entourer de soins et de conseils en vue d'assurer le développement harmonieux de sa personnalité : Ø 5. Il [Ernest] me dégrossissait, me cultivait, m'enseignait les bonnes manières et les choses secrètes du physique et du (...) moral... ALEXANDRE ARNOUX, Paris-sur-Seine, 1939, page 278. — Emploi pronominal réfléchi. Tendre par un travail assidu et méthodique à s'élever au-dessus de l'état de nature, à développer ses qualités, à corriger ses défauts, à favoriser l'éclosion harmonieuse de sa personnalité. Sylvaine prit goût à la lecture et se cultiva un peu (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 2, 1948, page 141) : Ø 6. « Faire des confitures, quand pendant ce temps-là je pourrais me cultiver, découvrir un grand écrivain que je ne connaissais pas, apprendre quoi que ce soit, fût-ce en lisant le Larousse! » HENRI DE MONTHERLANT, Les Jeunes filles, 1936, page 954. B.— [Le complément désigne les éléments de la nature morale et intellectuelle d'un individu] Soumettre les composantes de sa personnalité à un exercice en vue de les développer, de les faire s'épanouir et acquérir leur plein pouvoir. 1. [Le complément désigne des vertus, des qualités morales] Cela ne l'empêche pas (...) d'être bon, d'aimer la justice et de cultiver la vérité (GEORGES CLEMENCEAU, Vers la réparation, 1899, page 303 ). 2. [Le complément désigne des facultés intellectuelles et artistiques] Il [un peuple] cultive à la fois son « imagination » et sa « raison » (LOUIS-GABRIEL A. DE BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 2, 1802, page 138 ). Cultivez votre intelligence, (...) c'est plus qu'un droit : un devoir (ROGER MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, page 223) : Ø 7. Dans l'éducation, je considère comme certain que l'on cultive trop la mémoire. Cela ne vient-il pas de la paresse et de la routine des professeurs? Peut-être aussi de l'incapacité où ils seraient de cultiver jugement et imagination. ALFRED DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1848, page 1267. 3. [Le complément désigne des sentiments] Le soin (...) de cultiver (...) les affections douces et tendres (ANTOINE MARQUIS DE CONDORCET, Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, 1794, page 73 ). Cultiver des sentiments de famille (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 773 ). Nous cultivions de beaux espoirs (GEORGES DUHAMEL, Le Notaire du Havre, 1933, page 213) : Ø 8. Quels sentiments leurs oeuvres tendent-elles à éveiller et à cultiver? La fierté, le désir de se dominer, le désir de se dépasser? MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 9, 1911-12, page 298. — Emploi pronominal passif. [Le sujet désigne des sentiments] L'espérance est une vertu, par conséquent peut et doit se cultiver et au besoin se conquérir (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 412 ). — Péjoratif. a) Développer de façon artificielle et excessive des sentiments qui compromettent l'équilibre de la personnalité, manifester une complaisance coupable à leur égard. Les exploiteurs du désastre qui cultivaient notre désespoir afin d'étrangler à la fois notre honneur et nos libertés (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1956, page 512 ). b) Entourer une ou plusieurs personnes de marques de sympathie ou d'amitié intéressées. L'électeur (...) que l'on cultive pour devenir conseiller municipal, ou conseiller d'arrondissement (CHARLES PÉGUY, De la Grippe I, 1900, page 14 ). C.— Par extension. [Le complément désigne un domaine d'activité intellectuelle, artistique] Pratiquer, perfectionner certains modes de connaissance ou d'expression. Cultiver les arts, les lettres, les sciences. Il faudrait exclusivement cultiver la littérature grecque (ERNEST RENAN, L'Avenir de la science, 1890, page 239 ). Elle cultivait le chant (GEORGES DUHAMEL, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, page 143) : Ø 9. Ils cultivèrent l'astronomie, l'optique, toutes les parties de la médecine, et enrichirent ces sciences de quelques vérités nouvelles. ANTOINE MARQUIS DE CONDORCET, Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, 1794 page 101. — Par ironie. En province, où l'on cultive encore la périphrase, la polémique met le catéchisme poissard en beau langage (ÉMILE ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, page 83 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 307. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 989, b) 1 627; XXe. siècle : a) 1 568, b) 1 190.

« B.— Au figuré.

[En parlant de la fructification des dons naturels permettant à l'homme de s'élever au-dessus de sa condition initiale et d'accéder individuellement ou collectivement à un état supérieur] 1.

[En parlant d'une ou de plusieurs personnes, d'une classe sociale] Qui s'est élevé par un travail assidu et méthodique au-dessus de l'état de nature, a développé ses qualités, favorisé l'éclosion harmonieuse de sa personnalité.

Gens, homme, public cultivé(s); classe cultivée.

Pour écrire littérairement, il faut se figurer pour public une ou deux femmes cultivées, l'une plus prompte d'esprit et l'autre plus douillette de goût (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 93 ).

Officier (...) brillant et cultivé (HENRY BORDEAUX, Les Derniers jours du fort de Vaux, 1916, page 95 ). — En particulier.

Qui possède une bonne culture générale. Sans être vraiment cultivée, elle était remarquablement instruite (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Ariel ou la vie de Shelley, 1923, page 75 ). — Par métonymie.

Esprit cultivé.

Des bourgeois, des nobles, des esprits cultivés, subtils, bizarres, des sophistes et des scolastiques (JULES MICHELET, Le Peuple, 1846, page 154 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) L'emploi substantival.

Le grand nombre des gens, et je parle des cultivés...

(ANDRÉ GIDE, Journal, 1923, page 763).

b) Cultivé, en relation sémantique avec culture étendu au sens de « civilisation ».

Un scrupule d'homme cultivé et hautement civilisé (MAURICE BARRÈS, Mes Cahiers, tome 7, 1908-09, page 27). · [En parlant de facultés intellectuelles et artistiques] La raison cultivée réglait l'usage des choses sensibles, corrigeait les erreurs de nos sens, soumettait le corps à l'empire de l'esprit (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1950, page 11 ). · [En parlant de sentiments] Les moeurs (...) empêchent que l'amitié ne soit, parmi eux, un sentiment aussi vif et aussi cultivé qu'il l'est chez nous (MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 3, 1801, page 113 ). · [En parlant d'un comportement] Qui est étudié, surveillé.

Et le sourire, surtout, l'admirable sourire cultivé (JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée, 1938, page 67 ). · [En parlant d'un sens] Il [Stendhal] a pris pour l'amour de la musique la sensation agréable (...) que produit une belle voix sur l'oreille la moins cultivée (CAMILLE SAINT- SAËNS, Harmonie et mélodie, 1885, pages 8-9 ). 2.

[En parlant d'un domaine d'activité intellectuelle, artistique, de certains modes de connaissance ou d'expression] Qui est pratiqué, perfectionné.

Langue, littérature cultivée. La méthode que je propose (...) rendroit facile la connoissance de la langue cultivée (CHARLES-VICTOR BONSTETTEN, L'Homme du Midi et l'homme du Nord, 1824, page 101) : Ø 4.

La littérature cultivée devient si promptement factice, qu'il est bon de retourner quelquefois à l'origine de toute poésie, c'est-à-dire à l'impression de la nature sur l'homme avant qu'il eût analysé l'univers et lui-même. GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, De l'Allemagne, tome 3, 1810, page 314. 2. »

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