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Définition du terme: CURE1, substantif féminin.

Publié le 04/12/2015

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Définition du terme: CURE1, substantif féminin. A.— Vieilli. Soin, souci. Il [le Père du Breuil] ne considérait pas son exil comme le dispensant de la cure des âmes (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 5, 1859, page 185 ). Que le ciel ait cure de ceux qui me sont chers (JEAN PAPADIAMANTOPOULOS, DIT JEAN MORÉAS, Iphigénie, 1900, III, 4, page 97) : Ø 1. Il n'en est pas moins vrai que Poquelin et Beyle, l'un au théâtre, l'autre dans le roman, ont eu cure de créer des personnages vivants, des êtres de chair et de sang et il n'y a ni vie sans illogisme, ni chair sans mouvement, ni sang qui ne charrie de la passion. L'un et l'autre ont combiné avec l'hypocrisie les jeux de l'amour et de la vengeance. ALBERT THIBAUDET, Réflexions sur la littérature, 1936, page 261. — Par extension. [Dans un syntagme verbal] · Avoir cure de quelque chose/quelqu'un. Tenir compte de, faire attention à quelque chose/quelqu'un. Il suit de là que le goût du Beau, dans la seule partie du public dont le poète puisse avoir cure, s'est anobli (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 4, Mémoires d'un veuf, 1886, page 270 ). Elle [la transformation générale du monde] se fait dans une durée trop vaste pour qu'il [le sage] en ait cure (JEAN CASSOU. Panorama des arts plastiques contemporains, 1960, page 641 ). · Courant. N'avoir cure de. Ne pas tenir compte de. On m'entretient de querelles, de doctrines dont je n'ai cure (PAUL VALÉRY, Variété III, 1936, page 44 ). Je lui dis que Lucie avait été mise au courant de notre entreprise par Rodriguez. Elle n'avait cure des détails (JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les, 1946, page 340 ). B.— MÉDECINE et. usuel. 1. Vieux. Guérison : Des cicatrices de coups de pique, qui annonçaient la cure de blessures que nous aurions jugées mortelles (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 1, 1797, page 195 ). On racontait au sujet de ses cures [de Jésus] mille histoires singulières (ERNEST RENAN, Vie de Jésus, 1863, page 274) : Ø 2. — Il se guérira peut-être, s'écria Lucien. — D'après ce que nous dit Meyraux, la cure est impossible, répondit Bianchon. Sa tête est le théâtre de phénomènes sur lesquels la médecine n'a nul pouvoir. HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 373. 2. Courant. a) Ensemble des soins médicaux, souvent d'une certaine durée, destinés à traiter des maladies (physiologiques ou psychologiques) ou des lésions, en vue de leur guérison. Cure ratée; méthodes de cure, réussite d'une cure; achever, commencer, prescrire une cure. Quoique (...) l'on ne puisse terminer et compléter la cure que par des toniques (PIERRE CABANIS. Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 2, 1808, page 95 ). Que je fasse une cure à Vichy pour ma vésicule biliaire (MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, page 220) : Ø 3. L'eau, d'une opaque couleur de rouille, n'était point si chaude qu'en y plongeant on ne s'y sentît d'abord frissonner; puis bientôt, si l'on ne bougeait point, venaient vous taquiner des myriades de petites bulles, qui se fixaient sur vous, vous piquaient, interposaient à la fraîcheur de l'eau une cuisson mystérieuse par quoi les centres nerveux fussent décongestionnés; le fer agissait de son côté, ou de connivence, avec le concours d'on ne sait quels éléments subtils, et tout cela mêlé faisait l'extraordinaire efficacité de la cure. ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 428. SYNTAXE : Cure longue et difficile, extraordinaire, merveilleuse; cure qui réussit; longueurs, phases d'une cure; issue, progrès, résultat d'une cure; bienfaits, effets, fruits d'une cure; efficacité d'une cure; entreprendre, faire, poursuivre, suivre une cure; guérir par une cure; célèbre, renommé par ses cures. · Cure libre. " Tout traitement laissant l'enfant dans son milieu familial ou dans un milieu substitutif " (Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M. NICOLE, H. LAMBERT) tome 1 1970). · Établissement, maison de cure. Établissement où sont donnés les soins pour des affections nécessitant un traitement de longue durée. Tout ce qui composait cette gaîté des maisons de cure, à substance superficielle et si mince (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933, page 475 ). · Spécialement. Cure radicale. " Opération destinée à remédier de manière complète et permanente à une hernie, à une lésion ou à un défaut physique " (Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M. NICOLE, H. LAMBERT) tome 1 1970). La cure radicale de l'anévrisme est souvent impossible sinon dangereuse (DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET. Médecine, 1965, page 358 ). Par métaphore. Montrer l'inanité de tout surnaturel, voilà la cure radicale du fanatisme (ERNEST RENAN, Marc-Aurèle et la fin du monde antique, 1881, page 346 ). — [Avec un déterminant désignant la nature du mal à traiter ou le but recherché] Cure antialcoolique, d'amaigrissement. Toute cure de l'obésité doit commencer par ces trois préceptes de théorie absolue : discrétion dans le manger, modération dans le sommeil, exercice à pied ou à cheval (JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante, 1825, page 229 ). Le prospectus d'une nouvelle cure hépatique (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 318 ). Il est nécessaire que le malade ait la volonté de ne plus boire après une cure de désintoxication en milieu spécialisé (DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET. Médecine, 1965 page 364 ). · Par métaphore. Sa situation [d'Éline Ebsen] est connue de tous et le mariage impie qu'elle va faire. On sait que la cure d'âme est commencée, mais que le mal résiste à tous les efforts (ALPHONSE DAUDET, L'Évangéliste, 1883, page 163 ). — [Avec un déterminant désignant ou évoquant la nature du traitement appliqué] Cure psychanalytique; cure d'eaux sulfureuses. Le bourg s'intéressait à la cure d'iode; tous les tuberculeux du canton en usèrent (FRANÇOIS MAURIAC, Le Baiser du lépreux, 1922, page 190 ). L'expérience des analystes montre que la cure de défoulement (...) est loin d'être généralement infaillible (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 439 ). Des cures de sommeil pour venir à bout de crises particulièrement douloureuses [d'ulcère gastrique] (DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET. Médecine, 1965 page 139 ). fSYNTAXE : Cure héliothérapique, hydrominérale, magnétique, solaire; cure de bains, d'hydrothérapie; cure d'antibiotiques, de cortisone, de pénicilline, de rayons ultra-violets. · Cure thermale. Traitement par l'action des eaux minérales. Les arrêts de travail prescrits à l'occasion d'une cure thermale ne donnent pas lieu à indemnité journalière (La Réforme de la Sécurité Sociale (LA DOCUMENTATION FRANÇAISE, 1968) 1968, page 46 ). — Rare. [Le déterminant désigne l'inventeur d'une cure spécifique] J'ai entrepris la cure du docteur Andral. Elle est bien pénible, puisqu'elle consiste, surtout, à promener des vésicatoires sur les parois de la poitrine (ALEXIS DE TOCQUEVILLE, Correspondance avec Henry Reeve, 1858, page 275 ). b) Par extension. — Usage intense de quelque chose, sans prescription médicale, généralement pour en tirer avantage ou mieux-être. Cure de fruits, de repos, de soleil. Les rôdeurs, accoutumés à suivre leur cure de raisins, ne manquaient pas (PIERRE HAMP, Vin de Champagne, 1909, page 133 ). Si donc mon Pascal n'est pas très avancé pour le 13 je ne ferai ma cure de lit qu'après l'avoir remis le 25 (CHARLES DU BOS, Journal, 1923, page 300 ). — Par analogie ou par métaphore. Fait de s'adonner à quelque chose, de manière prolongée. Cure de bonne humeur, de désespoir, d'égoïsme, de mutisme, de pénitence, de silence, de solitude, de vérité. Puis, qui voudrait, qui saurait mener jusqu'à la guérison une cure d'honnêteté par le travail? (ÉMILE ZOLA, Fécondité, 1899, page 625 ). Une cure d'insipidité, que cela est donc difficile! (PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1905, page 405 ). Ces hôtels de villégiature où nos charitables compatriotes viennent faire leur cure d'ennui (ALBERT CAMUS, La Chute, 1956, page 1512) : Ø 4.... la rédaction de Madame Bovary ayant fait fonction pour Flaubert de cure d'impersonnalisme en même temps que de cure de désintoxication romantique, et de cure contre la facilité d'écrire et l'euphorie de produire. ALBERT THIBAUDET, Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours, 1936, page 341. Forme dérivée du verbe "curer" curer CURER, verbe transitif. A.— Usuel. [Le complément d'objet désigne ce qui est à nettoyer, le plus souvent une cavité] Nettoyer quelque chose en grattant, en raclant et en enlevant les corps étrangers. Curer un égout, une pipe, des sabots. En curant ses chicots avec des bouts d'épingles (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 171 ). Renée entassait sa vaisselle dans un tian [« écuelle dans laquelle on lave la vaisselle »] et versait de l'eau bouillante, lavait, curait, essuyait (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 283) : Ø Borneau s'est fâché avec Mougneau à propos d'un puits commun. Ils s'étaient entendu pour le faire curer : Borneau a fait le travail. Venu le moment de payer, Mougneau dit qu'il n'a rien promis. JULES RENARD, Journal, 1905, page 979. SYNTAXE : Curer un canal, un fossé, une mare, un ruisseau; curer une écurie, une étable; curer une charrue; curer un trou; curer un bois. · Emploi pronominal réfléchi indirect. Se curer les ongles, les dents, la gorge, le nez. Un crayon dont il mâchonne le bout et au moyen duquel, à d'autres instants, il se gratte et se cure l'oreille (GEORGES DUHAMEL, La Nuit de la Saint-Jean, 1935, page 172 ). — Par métaphore. Quand une mère Mandru fait une fille on dirait que celle-là en sortant lui a curé le ventre de toute sa provision de beauté (JEAN GIONO, Le Chant du monde, 1934, page 120 ). À mon âge, on devrait pouvoir curer sa mémoire; juste comme tu cures ton puits, tout pareil (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1440 ). B.— Rare. [Le complément d'objet désigne ce qui est à enlever] En curant cette boue comme engrais pour les champs (ANDRÉ MEYNIER, Les Paysages agraires, 1958, page 122 ). · Par métaphore. Ces longs séjours déposent de tels sédiments, que rien ne parvient jamais à les curer (HERVÉ BAZIN, La Tête contre les murs, 1949, page 396 ). Remarque : La documentation atteste un emploi, vraisemblablement par figure étymologique, de (se) curer, verbe pronominal réfléchi « se soigner, faire une cure ». Et puis quoi? Je ne vous propose pas de vous interner à jamais dans un cloître... (...) Mais bien d'y rester une huitaine, juste le temps nécessaire pour vous y curer (JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 223). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 15

« si chaude qu'en y plongeant on ne s'y sentît d'abord frissonner; puis bientôt, si l'on ne bougeait point, venaient vous taquiner des myriades de petites bulles, qui se fixaient sur vous, vous piquaient, interposaient à la fraîcheur de l'eau une cuisson mystérieuse par quoi les centres nerveux fussent décongestionnés; le fer agissait de son côté, ou de connivence, avec le concours d'on ne sait quels éléments subtils, et tout cela mêlé faisait l'extraordinaire efficacité de la cure. ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 428. SYNTAXE : Cure longue et difficile, extraordinaire, merveilleuse; cure qui réussit; longueurs, phases d'une cure; issue, progrès, résultat d'une cure; bienfaits, effets, fruits d'une cure; efficacité d'une cure; entreprendre, faire, poursuivre, suivre une cure; guérir par une cure; célèbre, renommé par ses cures. · Cure libre.

" Tout traitement laissant l'enfant dans son milieu familial ou dans un milieu substitutif " (Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M.

NICOLE, H.

LAMBERT) tome 1 1970). · Établissement, maison de cure.

Établissement où sont donnés les soins pour des affections nécessitant un traitement de longue durée.

Tout ce qui composait cette gaîté des maisons de cure, à substance superficielle et si mince (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933, page 475 ). · Spécialement.

Cure radicale.

" Opération destinée à remédier de manière complète et permanente à une hernie, à une lésion ou à un défaut physique " (Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M.

NICOLE, H.

LAMBERT) tome 1 1970).

La cure radicale de l'anévrisme est souvent impossible sinon dangereuse (DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET.

Médecine, 1965, page 358 ).

Par métaphore.

Montrer l'inanité de tout surnaturel, voilà la cure radicale du fanatisme (ERNEST RENAN, Marc-Aurèle et la fin du monde antique, 1881, page 346 ). — [Avec un déterminant désignant la nature du mal à traiter ou le but recherché] Cure antialcoolique, d'amaigrissement. Toute cure de l'obésité doit commencer par ces trois préceptes de théorie absolue : discrétion dans le manger, modération dans le sommeil, exercice à pied ou à cheval (JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante, 1825, page 229 ).

Le prospectus d'une nouvelle cure hépatique (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 318 ).

Il est nécessaire que le malade ait la volonté de ne plus boire après une cure de désintoxication en milieu spécialisé (DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET. Médecine, 1965 page 364 ). · Par métaphore.

Sa situation [d'Éline Ebsen] est connue de tous et le mariage impie qu'elle va faire.

On sait que la cure d'âme est commencée, mais que le mal résiste à tous les efforts (ALPHONSE DAUDET, L'Évangéliste, 1883, page 163 ). — [Avec un déterminant désignant ou évoquant la nature du traitement appliqué] Cure psychanalytique; cure d'eaux sulfureuses.

Le bourg s'intéressait à la cure d'iode; tous les tuberculeux du canton en usèrent (FRANÇOIS MAURIAC, Le Baiser du lépreux, 1922, page 190 ).

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