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Définition du terme: CURÉE, substantif féminin.

Publié le 04/12/2015

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Définition du terme: CURÉE, substantif féminin. A.— VÉNERIE. Bas morceaux du gibier abattu, que l'on donne en pâture aux chiens, à la fin de la chasse. Curée de cerf; donner la curée. Jeter la curée à mes chiens (EDGAR QUINET, Ahasvérus, 1833, 4e. journée, page 319 ). Les chiens hurlent à la mort, réclamant leur curée (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, page 40 ). · Curée chaude. Celle qui est donnée sur le terrain quand la bête est encore chaude. Curée froide. Celle qui est donnée lorsque les chiens sont rentrés à la maison. Fourrant les mains dans le sang tiède et la curée chaude d'un chevreuil (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1866, page 301 ). — Par analogie. Pitance, pâture que trouve un oiseau, un animal. De la terre par lui fraîchement labourée Sont sortis plusieurs vers, excellente curée Qui seule attire ces oiseaux (JEAN-PIERRE CLARIS DE FLORIAN, Fables, 1792, page 116 ). Par métaphore. L'Afrique livrée en curée aux loups européens (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Le Buisson ardent, 1911, page 1260 ). — Au figuré ou par métaphore. Ce à quoi on considère avoir droit pour en jouir. Ils regardaient Tyr comme une curée qui leur appartenait (ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 1, 1835, page 297 ). Dès que la mer leur jette un pauvre vaisseau, ils courent à la côte, hommes, femmes et enfants; ils tombent sur cette curée (JULES MICHELET, Tableau de la France, 1833-61, page 11 ). Que tout ce qui vit de l'État (...) fasse cause commune avec eux, chacun défendant sa part de curée (GEORGES CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, page 391 ). B.— Par métonymie. 1. VÉNERIE. Fait de donner aux chiens les bas morceaux et, pour les chiens, de les dévorer (généralement avec avidité) ou moment où l'on donne aux chiens ces morceaux. Chiens ardents à la curée; l'heure de la curée; sonner la curée. Le moment où, à la curée, les chiens se regardent (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 634 ). Les hurlements des chiens, lâchés pour la curée (MAURICE GENEVOIX, La Dernière harde, 1938, page 128) : Ø 1.... l'animal, aveuglé de fatigue et de fureur, vient s'enferrer sur son épieu, qui le traverse du garrot aux entrailles (...). Alors commence la curée. Le veneur ouvre la bête et en donne les poumons et les viscères aux chiens, fatigués et affamés, qui se repaissent avidement. EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 37. · Curée chaude, curée froide (confer supra A). Après la chasse à courre, il y aura une curée froide aux flambeaux (ÉMILE ZOLA, Son Excellence Eugène Rougon, 1876, page 167 ). Là au milieu des fanfares, on fit la curée chaude (BERNARD CHAMPIGNEULLE, DIT LA HÊTRAIE, La Chasse, vénerie, fauconnerie, 1945, page 185 ). · Mettre les chiens en curée. " Leur donner plus d'ardeur à la chasse, par la curée qu'on leur fait " (Dictionnaire de l'Académie Française). Par métaphore. Donner plus d'ardeur à un groupe humain par l'espoir d'une récompense : Ø 2. Alors, ramassant toutes ces passions, toutes ces ivresses, toutes ces frénésies silencieuses [de ses hommes qu'il haranguait] , Legall les mit en curée, il les énerva, les piqua, les aiguillonna. GEORGES D'ESPARBÈS, La Guerre en sabots, 1914, page 121. · Faire curée. [En parlant d'un chien] Manger la bête qu'il a prise avant qu'on ne lui en donne l'autorisation. L'autre [chien] (...) se lança vers le lièvre (...) et en fit curée devant tous (PAUL VIALAR, Le Rendez-vous, 1952, page 255 ). Par métaphore. Ses courtisans, qui font curée de tous les biens (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843 page 712 ). 2. Au figuré. Fait de se disputer avidement quelque chose que l'on convoite, notamment une situation vacante ou un bien disponible, souvent après la mort ou la chute politique de quelqu'un. Âpre à la curée. Une bourgeoisie dévorante, menant la curée parmi les ruines (ÉMILE ZOLA, Rome, 1896, page 262 ). Une fois l'ennemi vaincu, se ruer à la curée, s'emparer du pouvoir, rafler les honneurs et les places (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Dans la maison, 1909, page 965 ). Un vieillard près de mourir, au milieu d'une famille aux aguets qui attend le moment de la curée (FRANÇOIS MAURIAC, Le Noeud de vipères, 1932, page 49) : Ø 3. L'Allemagne payerait. On pouvait réclamer, ramasser, courir à la curée. Et de splendides usines, des burgs féodaux tout neufs, — qu'on raserait quinze ans plus tard, remplaçaient les antiques fabriques. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 465. — [Avec un complément prépositionnel de] · [Le complément désigne la chose convoitée] La curée des places. L'avide curée qui se faisait alors des positions et des honneurs (GÉRARD DE NERVAL, Les Filles du feu, Sylvie, 1854, page 591 ). L'assaut donné au boulevard, aux grands cercles, au faubourg Saint-Germain, (...) la curée des titres et des blasons (GEORGES BERNANOS, La Grande peur des Bien-Pensants, 1931, page 427 ). · Rare. [Le complément désigne l'agent] Une mêlée de tous les égoïsmes, une curée de toutes les convoitises (GUILLAUME-VICTOR-ÉMILE, DIT ÉMILE AUGIER, Les Effrontés, 1861, IV, page 356 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 669. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 782, b) 1 159; XXe. siècle : a) 1 456, b) 680. Forme dérivée du verbe "curer" curer CURER, verbe transitif. A.— Usuel. [Le complément d'objet désigne ce qui est à nettoyer, le plus souvent une cavité] Nettoyer quelque chose en grattant, en raclant et en enlevant les corps étrangers. Curer un égout, une pipe, des sabots. En curant ses chicots avec des bouts d'épingles (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 171 ). Renée entassait sa vaisselle dans un tian [« écuelle dans laquelle on lave la vaisselle »] et versait de l'eau bouillante, lavait, curait, essuyait (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 283) : Ø Borneau s'est fâché avec Mougneau à propos d'un puits commun. Ils s'étaient entendu pour le faire curer : Borneau a fait le travail. Venu le moment de payer, Mougneau dit qu'il n'a rien promis. JULES RENARD, Journal, 1905, page 979. SYNTAXE : Curer un canal, un fossé, une mare, un ruisseau; curer une écurie, une étable; curer une charrue; curer un trou; curer un bois. · Emploi pronominal réfléchi indirect. Se curer les ongles, les dents, la gorge, le nez. Un crayon dont il mâchonne le bout et au moyen duquel, à d'autres instants, il se gratte et se cure l'oreille (GEORGES DUHAMEL, La Nuit de la Saint-Jean, 1935, page 172 ). — Par métaphore. Quand une mère Mandru fait une fille on dirait que celle-là en sortant lui a curé le ventre de toute sa provision de beauté (JEAN GIONO, Le Chant du monde, 1934, page 120 ). À mon âge, on devrait pouvoir curer sa mémoire; juste comme tu cures ton puits, tout pareil (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1440 ). B.— Rare. [Le complément d'objet désigne ce qui est à enlever] En curant cette boue comme engrais pour les champs (ANDRÉ MEYNIER, Les Paysages agraires, 1958, page 122 ). · Par métaphore. Ces longs séjours déposent de tels sédiments, que rien ne parvient jamais à les curer (HERVÉ BAZIN, La Tête contre les murs, 1949, page 396 ). Remarque : La documentation atteste un emploi, vraisemblablement par figure étymologique, de (se) curer, verbe pronominal réfléchi « se soigner, faire une cure ». Et puis quoi? Je ne vous propose pas de vous interner à jamais dans un cloître... (...) Mais bien d'y rester une huitaine, juste le temps nécessaire pour vous y curer (JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 223). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 15

« la chasse, par la curée qu'on leur fait " (Dictionnaire de l'Académie Française).

Par métaphore.

Donner plus d'ardeur à un groupe humain par l'espoir d'une récompense : Ø 2.

Alors, ramassant toutes ces passions, toutes ces ivresses, toutes ces frénésies silencieuses [de ses hommes qu'il haranguait] , Legall les mit en curée, il les énerva, les piqua, les aiguillonna. GEORGES D'ESPARBÈS, La Guerre en sabots, 1914, page 121. · Faire curée.

[En parlant d'un chien] Manger la bête qu'il a prise avant qu'on ne lui en donne l'autorisation. L'autre [chien] (...) se lança vers le lièvre (...) et en fit curée devant tous (PAUL VIALAR, Le Rendez-vous, 1952, page 255 ).

Par métaphore.

Ses courtisans, qui font curée de tous les biens (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843 page 712 ). 2.

Au figuré.

Fait de se disputer avidement quelque chose que l'on convoite, notamment une situation vacante ou un bien disponible, souvent après la mort ou la chute politique de quelqu'un.

Âpre à la curée.

Une bourgeoisie dévorante, menant la curée parmi les ruines (ÉMILE ZOLA, Rome, 1896, page 262 ).

Une fois l'ennemi vaincu, se ruer à la curée, s'emparer du pouvoir, rafler les honneurs et les places (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Dans la maison, 1909, page 965 ).

Un vieillard près de mourir, au milieu d'une famille aux aguets qui attend le moment de la curée (FRANÇOIS MAURIAC, Le Noeud de vipères, 1932, page 49) : Ø 3.

L'Allemagne payerait.

On pouvait réclamer, ramasser, courir à la curée.

Et de splendides usines, des burgs féodaux tout neufs, — qu'on raserait quinze ans plus tard, remplaçaient les antiques fabriques. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 465. — [Avec un complément prépositionnel de] · [Le complément désigne la chose convoitée] La curée des places.

L'avide curée qui se faisait alors des positions et des honneurs (GÉRARD DE NERVAL, Les Filles du feu, Sylvie, 1854, page 591 ).

L'assaut donné au boulevard, aux grands cercles, au faubourg Saint-Germain, (...) la curée des titres et des blasons (GEORGES BERNANOS, La Grande peur des Bien- Pensants, 1931, page 427 ). · Rare.

[Le complément désigne l'agent] Une mêlée de tous les égoïsmes, une curée de toutes les convoitises (GUILLAUME- VICTOR-ÉMILE, DIT ÉMILE AUGIER, Les Effrontés, 1861, IV, page 356 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 669.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 782, b) 1 159; XXe. siècle : a) 1 456, b) 680. Forme dérivée du verbe "curer" curer CURER, verbe transitif. A.— Usuel.

[Le complément d'objet désigne ce qui est à nettoyer, le plus souvent une cavité] Nettoyer quelque chose en grattant, en raclant et en enlevant les corps étrangers. Curer un égout, une pipe, des sabots.

En curant ses chicots avec des bouts d'épingles (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 171 ).

Renée entassait sa vaisselle dans un tian [« écuelle dans laquelle 2. »

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