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Définition du terme: CYGNE, substantif masculin.

Publié le 11/12/2015

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Définition du terme: CYGNE, substantif masculin. A.— 1. Oiseau palmipède aquatique de grande taille, caractérisé par un plumage brillant, généralement blanc et par un cou long et flexible. Le cygne (...) immangeable, ménagé de l'homme pour sa beauté, sa grâce, le cygne, si commun jadis en Italie (JULES MICHELET, L'Oiseau, 1856, page 61) : Ø 1. Le cygne chasse l'onde avec ses larges palmes, Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil À des neiges d'avril qui croulent au soleil; Mais, ferme et d'un blanc mat, vibrant sous le zéphire, Sa grande aile l'entraîne ainsi qu'un lent navire. ARMAND PRUDHOMME, DIT SULLY PRUDHOMME, Les Solitudes, Le Cygne, 1869, page 17. SYNTAXE : a) Cygne + adjectif : cygne blanc, chanteur, muet, nain, noir, sauvage, tuberculé. b) Adjectif + cygne : beau, grand cygne. c) Cygne + substantif : cygne trompette, cygne à bec noir, rouge, à cou noir, . Expression : Duvet de cygne ou par ellipse cygne. Petites plumes du ventre du cygne, utilisées pour bourrer des coussins, des édredons, etc. Duvet de cygne, peau de cygne ou par ellipse cygne. Peau tannée du cygne, garnie de son duvet, utilisée comme fourrure pour garnir les vêtements de luxe. Deux casaques, l'une de peau de cygne, l'autre de peau de veau marin (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Natchez, 1826, page 418). Pantoufles de velours fourrées de cygne (BALZAC, Peau de chagrin, 1831, page 161). Plume(s) de cygne ou par ellipse cygne. Plumes des ailes et de la queue du cygne, employées pour la confection de pinceaux. Boîtes à poudre avec leurs gros pinceaux de cygne (ERCKMANN-CHATRIAN, L'Ami Fritz, 1864, page 163). 2. MYTHOLOGIE. a) [Par allusion aux cygnes, compagnons inséparables d'Apollon] Je ne vis nager aucun cygne sur l'Eurotas (MAURICE BARRÈS, Le Voyage de Sparte, 1906, page 187 ). b) [Par allusion à Jupiter qui se transforma en cygne pour séduire Léda] Je suis jaloux de tout... j'ai peur que ce taureau ne soit Jupiter...; ce cygne...; ce bélier (ANDRÉ CHÉNIER, Bucoliques, 1794, page 148 ). c) [Par allusion à Lohengrin, le chevalier au cygne, voyageant dans une nacelle conduite par un cygne] Lohengrin descendant d'une nacelle conduite par un cygne (MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, page 234 ). 3. [Le cygne comme symbole d'éclat et de pureté, par référence à sa robe immaculée et brillante] Toutes les blancheurs sont des strophes d'amour; Le cygne dit : Lumière! Et le lys dit : Clémence! (VICTOR HUGO, Les Contemplations, tome 1, 1856, page 29 ). Remarque : [Par opposition, le cygne noir devient symbole de tristesse, de mort] Alternant pour le poète gai, le poète mélancolique, des plumes de cygne blanc, des plumes de cygne noir (JEAN GIRAUDOUX, Simon, 1926, page 45). — [Le cygne dans ses représentations figuratives] · HÉRALDIQUE. Comme le fit Racine Formant son écu d'un cygne (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 3, Épigrammes, 1894, page 224 ). · Domaine des arts décoratifs (principalement sous l'Empire). Pour éclairer et orner la table de Napoléon, Biennais fournit entre 1806 et 1812 douze « girandoles » de vermeil, à décor de cornes d'abondance et de cygnes (SERGE GRANDJEAN. L'Orfèvrerie du XIXe. siècle en Europe, 1962, page 55 ). — Expression. Bec de cygne; cou/col de cygne; tête de cygne. Ces pliants à cols de cygnes bleus dont le bec jaune mord les bâtons du siège (THÉOPHILE GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, page 200 ). Je ne connais rien de plus pompier, de plus bourgeois que cet horrible style, avec ces commodes qui ont des têtes de cygnes comme des baignoires (MARCEL PROUST, Du côté de chez Swann, 1913, page 338 ). B.— [Par analogie] 1. [de forme] a) [Par référence aux formes aérodynamiques du cygne] Léonard de Vinci (...) inventa l'homme volant (...) monté sur son grand cygne (PAUL VALÉRY, Variété III, 1936, page 217 ). b) [Par référence au cou long et flexible de l'oiseau] — [En parlant d'une personne, notamment d'une femme] Edith au cou de cygne (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 152 ). · Par extension. [À propos d'un mouvement sinueux semblable à celui du cygne plongeant la tête dans l'eau] La poignée de main plongeuse, en cou de cygne, de Barrès (JULES RENARD, Journal, 1891, page 103 ). — [En parlant d'animaux] Des chevaux de très-haute taille (...) des encolures de cygne (ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 222 ). — [En parlant de choses concrètes] · CHIRURGIE. Bec de cygne. Pince en forme de bec. Noms vulgaires des instruments de chirurgie : « bec de cygne, bec de cane, bec de grue » (RÉMY DE GOURMONT, Esthétique de la langue française, 1899, page 37 ). · TECHNOLOGIE. Col de cygne (vieux). Partie de l'avant-train d'une voiture à quatre roues, qui est courbée afin de laisser passer les roues de devant quand le véhicule tourne. Remarque : Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1835-78, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. Bec/col de cygne. Tube, robinet évoquant le bec, le col d'un cygne. [Les] vapeurs [d'alcool] gagnent... par un col de cygne le serpentin du chauffe-vin (LOUIS SER, Traité de physique industrielle, tome 2, 1890, page 335 ). 2. [de couleur] a) [Par référence à la blancheur du cygne, en parlant de l'aspect extérieur d'une personne, notamment épiderme, barbe ou cheveux] Blanc comme un cygne. D'un blanc pur. Beau vieillard blanc comme un cygne (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 65 ). b) Littéraire et poétique. — [Par référence à la blancheur du cygne, symbole de pureté, d'innocence, de virginité] : Ø 2. Ce couple, sieur et dame Clubin, avait réalisé dans Torteval l'idéal de l'épithète anglaise, « respectable ». Dame Clubin était le cygne; sieur Clubin était l'hermine. Il fût mort d'une tache. VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 137. · Candeur de cygne : Ø 3. Avec cela le charme insigne D'un frais sourire triomphant Éclos dans des candeurs de cygne Et des rougeurs de femme-enfant;... PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 1, La Bonne chanson, 1870, page 130. — [Par référence à la blancheur du cygne, symbole de l'amour, de l'âme, de l'ange] N'est-ce pas une forme angélique Qui flotte mollement sous ce rideau léger? S'il est vrai que l'amour, ce cygne passager, N'ait besoin, pour dorer son chant mélancolique, Que des contours divins de la réalité (ALFRED DE MUSSET, Rolla, 1833, page 29 ). — [Par référence à la couleur noire de certains cygnes, symbole de tristesse, de mort et par opposition au cygne blanc] Les cygnes noirs du désespoir, durs et sauvages (GEORGES RODENBACH, Le Règne du silence, 1891, page 208 ). 3. [de comportement ou par métaphore] a) [Par référence à la lenteur, la délicatesse des mouvements du cygne] Elle tourna la tête sur son épaule avec la lenteur délicate du cygne (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 111 ). b) [Par référence à la puissance de ses ailes et à la force de l'oiseau dans le combat] L'embrassement de la bien-aimée, pareil à un combat contre un cygne! (PAUL CLAUDEL, La Ville, 1901, page 475 ). c) [Par référence à la hauteur de son vol] : Ø 4. Il s'échappa, laissant David en proie à l'une de ces émotions que l'on ne sent aussi complètement qu'à cet âge, surtout dans la situation où se trouvaient ces deux jeunes cygnes auxquels la vie de province n'avait pas encore coupé les ailes. HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 35. — Expression. Faire un cygne d'un oison. Louer une personne qui ne le mérite pas. Bête comme un cygne. Une vierge aux yeux bleus, blanche comme les lys, taillée comme une statue antique, et bête comme un cygne (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Jeanne, 1844, page 87 ). — En particulier. Élévation spirituelle : Ø 5. Le cygne du christianisme planait au ciel et descendait et remontait de la terre au ciel. Il a coupé ses ailes et le beau cygne ne fait plus que marcher et nager sur la terre et l'eau d'une planète à demi « submergée ». ALFRED DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1853, page 1309. d) [Par référence au chant du cygne (notamment à la tristesse et à la beauté légendaires du chant du cygne mourant)] Quel chant d'hirondelle joyeuse, quand elle pouvait rire! Mais quelle voix de cygne appelant ses compagnes, quand elle parlait de ses chagrins! (HONORÉ DE BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, page 40 ). — En particulier, littéraire et poétique. Chant/voix du cygne. Voix du poète, de l'orateur, etc. : Ø 6. Ah! Si la muse sainte soutenoit mon génie, si elle m'accordoit un moment le chant du cygne ou la langue dorée du poëte, qu'il me seroit aisé de redire dans un touchant langage les malheurs de la persécution! FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 3, 1810, page 75. · Par ellipse. Cygne. Écrivain, compositeur remarquable par la pureté du style, par la grâce de l'expression. Le cygne + nom de lieu. Le cygne de Mantoue (Virgile), de Méonie (Homère), de Thèbes ou de Dircé (Pindare), etc. Bossuet : est l'aigle de Meaux. Fénelon : est le cygne de Cambrai (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1852, page 67 ). Un cygne au plumage éblouissant [Lamartine] , pareil à un sentiment pur, nageait dans un beau lac (MAURICE BARRÈS, Les Maîtres, 1923, page 203 ). · Par métonymie. Chant du cygne. Dernière oeuvre d'un écrivain, d'un artiste, au sommet de sa perfection, avant le déclin ou la mort. [M. de Saint-Cyran] écrivit à la mère Angélique une belle lettre qui nous est comme son rude chant du cygne et son dernier oracle (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 2, 1842, page 201 ). Remarque : On rencontre dans la documentation les adjectifs a) Cycnéen, enne. Qui se rapporte au cygne, qui rappelle le cygne. Le fleuve herbeux, cycnéen (Paul Claudel, Ville, 1893, page 316). b) Cycniforme ou cycnoïde. Qui a les formes d'un cygne, qui évoque un cygne par la grâce de ses lignes. [La comtesse de Greffulhe] (...) cycniforme et ingénieuse (Robert, comte de Montesquiou-Fezensac, P. Hellen, 1913, page 34). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 995. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 853, b) 2 040; XXe. siècle : a) 1 222, b) 821.

« · Domaine des arts décoratifs (principalement sous l'Empire).

Pour éclairer et orner la table de Napoléon, Biennais fournit entre 1806 et 1812 douze « girandoles » de vermeil, à décor de cornes d'abondance et de cygnes (SERGE GRANDJEAN.

L'Orfèvrerie du XIXe.

siècle en Europe, 1962, page 55 ). — Expression.

Bec de cygne; cou/col de cygne; tête de cygne. Ces pliants à cols de cygnes bleus dont le bec jaune mord les bâtons du siège (THÉOPHILE GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, page 200 ).

Je ne connais rien de plus pompier, de plus bourgeois que cet horrible style, avec ces commodes qui ont des têtes de cygnes comme des baignoires (MARCEL PROUST, Du côté de chez Swann, 1913, page 338 ). B.— [Par analogie] 1.

[de forme] a) [Par référence aux formes aérodynamiques du cygne] Léonard de Vinci (...) inventa l'homme volant (...) monté sur son grand cygne (PAUL VALÉRY, Variété III, 1936, page 217 ). b) [Par référence au cou long et flexible de l'oiseau] — [En parlant d'une personne, notamment d'une femme] Edith au cou de cygne (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 152 ). · Par extension.

[À propos d'un mouvement sinueux semblable à celui du cygne plongeant la tête dans l'eau] La poignée de main plongeuse, en cou de cygne, de Barrès (JULES RENARD, Journal, 1891, page 103 ). — [En parlant d'animaux] Des chevaux de très-haute taille (...) des encolures de cygne (ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 222 ). — [En parlant de choses concrètes] · CHIRURGIE.

Bec de cygne.

Pince en forme de bec.

Noms vulgaires des instruments de chirurgie : « bec de cygne, bec de cane, bec de grue » (RÉMY DE GOURMONT, Esthétique de la langue française, 1899, page 37 ). · TECHNOLOGIE. Col de cygne (vieux).

Partie de l'avant-train d'une voiture à quatre roues, qui est courbée afin de laisser passer les roues de devant quand le véhicule tourne. Remarque : Attesté dans Dictionnaire de l'Académie Française 1835-78, Grand dictionnaire universel du XIXe.

siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. Bec/col de cygne.

Tube, robinet évoquant le bec, le col d'un cygne.

[Les] vapeurs [d'alcool] gagnent...

par un col de cygne le serpentin du chauffe-vin (LOUIS SER, Traité de physique industrielle, tome 2, 1890, page 335 ). 2.

[de couleur] a) [Par référence à la blancheur du cygne, en parlant de l'aspect extérieur d'une personne, notamment épiderme, barbe ou cheveux] Blanc comme un cygne.

D'un blanc pur.

Beau vieillard blanc comme un cygne (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 65 ). b) Littéraire et poétique. 2. »

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