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Définition / Usage: APLOMB, substantif masculin.

Publié le 26/10/2015

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Définition / Usage: APLOMB, substantif masculin. A.— [En parlant de la position d'une ligne ou d'un volume] Direction perpendiculaire au plan de l'horizon, telle que l'indique le fil à plomb; position perpendiculaire : Ø 1. D'en bas, quand on les toise [les arbres] , leur volume et leur aplomb font tort à leur taille, et leur cime qui s'étale, dont les branches parfois partent à mi-fût, raccourcit aux yeux leur jet. Ils n'ont toute leur stature qu'étendus. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, tome 2, 1928, page 44. Ø 2. Autour du brasier de lumières à l'aplomb de la coupole, le reste de la nef était très sombre,... JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 190. SYNTAXE : Prendre l'aplomb; conserver, garder, perdre, tenir son aplomb; à l'aplomb de; l'aplomb d'un mur, d'un édifice, d'un rocher. · D'un seul aplomb. Perpendiculaire et d'un seul tenant : Ø 3.... ce sont des pics d'un seul aplomb qui ont l'air de venir à la rencontre de la terre plate comme des promontoires au-devant de la mer étalée,... JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, tome 1, 1925, page 174. — Spécialement. IMPRIMERIE. Donner l'aplomb. Mettre à la verticale : Ø 4.... on donne l'aplomb et l'équerre nécessaires... ÉMILE LECLERC, Nouveau manuel complet de typographie, 1932, page 51. B.— Par extension. Répartition régulière du poids, équilibre, stabilité. 1. [En parlant d'une chose] Ce mur tient bien son aplomb, a perdu son aplomb (Dictionnaire de l'Académie Française). — Spécialement. BEAUX-ARTS. Stabilité d'une figure considérée dans la réalité : Ø 5. Le Français ne peut pardonner à ce génie [Cézanne] de l'avoir frustré d'une partie de la réalité palpable, d'avoir négligé l'aplomb et la pesanteur de la bouteille, la rondeur familière du compotier bourgeois, la stabilité de l'arbre et la dentelle connue de ses feuilles, l'intégrité de la maison et sa verticalité confortable,... ANDRÉ LHOTE, Peinture d'abord, 1942, page 121. · Manquer d'aplomb. Se dit d'une figure dont la position serait intenable dans la réalité. — Par métaphore : Ø 6.... la douleur ne donne pas seulement d'utiles leçons : elle contribue aussi plus d'une fois à fortifier tout le corps; elle imprime plus de stabilité, d'équilibre et d'aplomb aux systèmes nerveux et musculaire. PIERRE CABANIS. Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 1, 1808, page 196. Ø 7. Chacun doit être le magistrat, le roi, le juge de soi-même (...). Nos qualités ne sont qu'un ordre sans lumière, une régularité sans règle, une droiture sans cordeau, un équilibre sans aplomb,... JOSEPH JOUBERT, Pensées, tome 1, 1824, page 274. Ø 8. Le français et l'anglais n'ont pas les mêmes aplombs, l'un repose sur les substantifs, l'autre sur les verbes,... PAUL CLAUDEL, Correspondance [avec André Gide] , 1899-1926, page 184. 2. [En parlant d'une personne ou d'un animal] : Ø 9. « Il est impossible, s'il faut l'en croire, de réunir à un plus haut degré toutes les qualités qui font une danseuse parfaite : une extrême légèreté; un aplomb imperturbable, qui la rend toujours maîtresse de terminer, quand il lui plaît et comme il lui plaît, le mouvement le plus rapide;...» VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 4, 1813, page 45. Ø 10. LE CAVALIER. — Finesse, proportions étroites, rapidité, liant, jusqu'à ses défauts d'aplomb; voilà ce qui en fait [du cheval limousin ou français pur] un animal merveilleux. GEORGES D'ESPARBÈS, La Folie de l'épée, 1927, page 179. — Au figuré. [En parlant d'une personne] Assurance, confiance en soi, aisance dans les gestes et la parole. Avoir de l'aplomb; perdre, retrouver son aplomb : Ø 11. Le bureau étant définitivement constitué, j'ai lu mon discours d'ouverture avec un aplomb et une fermeté assez extraordinaires pour moi. MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1816, page 219. Ø 12. Ce fut pour moi une grande satisfaction que de voir le sang-froid et l'aplomb avec lequel mes deux amis s'assirent, s'approchèrent de la table, étalèrent leurs serviettes, et se préparèrent à agir. JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante, 1825, page 180. Ø 13. L'exercice des fonctions représentatives demande un aplomb que je n'avais point encore, une aisance qui ne s'improvise pas. LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, page 338. · Péjoratif. Assurance excessive touchant à l'insolence. Ne pas manquer d'aplomb; mentir avec aplomb : Ø 14.... vous ignorez tout ce que je veux dire. — Je l'ignore en effet, dit Mme. Malassis, qui retrouva une sorte d'aplomb et d'impudence au plus fort de cette situation désespérée. PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 2, Le Club des valets de coeur, 1859, page 219. Ø 15. Il avait un sacré aplomb, un toupet du tonnerre, familier, bravant le danger. ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 479. Ø 16. Non mais alors quel aplomb! quelle effronterie fantastique!... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 502. C.— Locution adverbiale. D'aplomb (Confer supra A). 1. Perpendiculairement au plan de l'horizon. Tomber d'aplomb : Ø 17. Nous suivons les jeunes gens dans un sentier rocailleux, sous le soleil de midi qui tombe d'aplomb sur nos crânes. ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 82. 2. Par extension. a) [En parlant de l'équilibre du corps] Bien d'aplomb; d'aplomb sur ses jambes : Ø 18. Il n'a pas l'air d'aplomb. En effet, l'homme traînait la jambe et ne marchait pas très droit. MARCEL ARLAND, L'Ordre, 1929, page 469. b) [En parlant de l'équilibre moral] : Ø 19. Je sentais Putouarey si bien d'aplomb dans la vie, droit sur sa panse d'homme riche, prenant, sans même se donner la peine de se baisser, la fleur des plaisirs du monde; je le sentais si ferme et si plein de certitudes que j'avais honte, devant lui, de mes faiblesses sentimentales, de mes inquiétudes, de mes dégoûts et de mes timidités. VALÉRY LARBAUD, A. O. Barnabooth, 1913, page 269. c) Familier. [En parlant de l'état de santé d'une pers] . Être, se sentir d'aplomb; (se) remettre ou être remis d'aplomb : Ø 20. Il [Beauchêne] regardait Mathieu. — Vous avez l'air d'aplomb, vous. Comment faites-vous pour ne paraître jamais fatigué? ÉMILE ZOLA, Fécondité, 1899, page 8. Ø 21. Je n'ai jamais été d'aplomb. Voilà mon bilan si je me prospecte. Et, dans cet état lamentable, au lieu de garder la chambre, j'ai bourlingué partout. JEAN COCTEAU, La Difficulté d'être, 1947, page 175. Remarque : Attesté dans Nouveau Larousse illustré, avec la mention " en langage populaire ", dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) et Grand Larousse encyclopédique en dix volumes (" familier ") et dans DICTIONNAIRE DU FRANÇAIS CONTEMPORAIN (JEAN DUBOIS), sans indication stylistique, comme synonyme de bien portant. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 769. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 911, b) 1 770; XXe. siècle : a) 1 279, b) 774.

« ? Sp?cialement.

BEAUX-ARTS.

Stabilit? d'une figure consid?r?e dans la r?alit?: ? 5.

Le Fran?ais ne peut pardonner ? ce g?nie [C?zanne] de l'avoir frustr? d'une partie de la r?alit? palpable, d'avoir n?glig? l'aplomb et la pesanteur de la bouteille, la rondeur famili?re du compotier bourgeois, la stabilit? de l'arbre et la dentelle connue de ses feuilles, l'int?grit? de la maison et sa verticalit? confortable,... ANDR? LHOTE, Peinture d'abord, 1942, page 121.

? Manquer d'aplomb.

Se dit d'une figure dont la position serait intenable dans la r?alit?.

? Par m?taphore?: ? 6....

la douleur ne donne pas seulement d'utiles le?ons?: elle contribue aussi plus d'une fois ? fortifier tout le corps; elle imprime plus de stabilit?, d'?quilibre et d'aplomb aux syst?mes nerveux et musculaire. PIERRE CABANIS.

Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 1, 1808, page 196.

? 7.

Chacun doit ?tre le magistrat, le roi, le juge de soi-m?me (...).

Nos qualit?s ne sont qu'un ordre sans lumi?re, une r?gularit? sans r?gle, une droiture sans cordeau, un ?quilibre sans aplomb,... JOSEPH JOUBERT, Pens?es, tome 1, 1824, page 274.

? 8.

Le fran?ais et l'anglais n'ont pas les m?mes aplombs, l'un repose sur les substantifs, l'autre sur les verbes,... PAUL CLAUDEL, Correspondance [avec Andr? Gide] , 1899-1926, page 184.

2.

[En parlant d'une personne ou d'un animal] : ? 9.

? Il est impossible, s'il faut l'en croire, de r?unir ? un plus haut degr? toutes les qualit?s qui font une danseuse parfaite?: une extr?me l?g?ret?; un aplomb imperturbable, qui la rend toujours ma?tresse de terminer, quand il lui pla?t et comme il lui pla?t, le mouvement le plus rapide;...? VICTOR-JOSEPH ?TIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chauss?e d'Antin, tome 4, 1813, page 45.

? 10.

LE CAVALIER.

? Finesse, proportions ?troites, rapidit?, liant, jusqu'? ses d?fauts d'aplomb; voil? ce qui en fait [du cheval limousin ou fran?ais pur] un animal merveilleux. GEORGES D'ESPARB?S, La Folie de l'?p?e, 1927, page 179.

? Au figur?.

[En parlant d'une personne] Assurance, confiance en soi, aisance dans les gestes et la parole. Avoir de l'aplomb; perdre, retrouver son aplomb?:. »

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