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Définition & usage: ARME, substantif féminin.

Publié le 27/10/2015

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Définition & usage: ARME, substantif féminin. I.— Généralement au pluriel, HISTOIRE et HÉRALDIQUE. Élément d'équipement ou équipement complet servant à mettre un adversaire hors de combat et/ou à s'en protéger. A.— HISTOIRE. vieux. 1. Armure. Homme d'armes. Au Moyen Âge, cavalier armé de toutes pièces (Confer Prosper de Barante, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 3, 1824, page 411). Cheval d'arme. Cheval de bonne race capable de conduire au combat celui qui le monte (Confer Maurice Barrès, Mes cahiers, tome 5, 1906-07, page 6). · Locution usuelle. Être sous les armes. Être revêtu d'une armure en vue d'un combat (infra II A). 2. Armoiries. Héraut d'armes. Personne au service du roi ou d'un grand vassal, tenant registre de toutes les familles nobles et de leurs armoiries, assistant à toutes les solennités et chargée de négocier les traités d'alliance, de porter les propositions de paix ou les défis de guerre, sous le commandement d'un chef appelé roi d'armes (d'après Dictionnaire politique, encyclopédie du langage et de la science politiques (E. DUCLERC), 1868). (Confer Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1841, page 147; Jules Michelet, Sur les chemins de l'Europe, 1874, page 85). Cotte d'armes. Tunique marquée aux armes du seigneur et portée sur la cuirasse (Confer Prosper de Barante, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 4, 1824, page 332). 3. Armes. Armes de coup ou de choc hache, marteau, masse d'armes. Armes d'hast. Armes munies de fers fixés à l'extrémité d'une longue perche en bois et ne pouvant être maniées qu'à deux mains. Armes courtoises. "... épée à lames peu tranchantes, (...) lances sans pointes dont on se servait dans les joutes et tournois. " (Dictionnaire du costume et de ses accessoires, des rames et des étoffes des origines à nos jours (MAURICE LELOIR) 1961). 4. Par métonymie. Pas d'armes. Combat annoncé longtemps à l'avance par un Roi d'armes et ses hérauts. " Ce Pas étoit un passage, d'ordinaire en rase campagne; quelquefois un Chevalier seul, souvent deux ou trois ensemble, entreprenoient, par vanité de le défendre contre tous venans. " (Vocabulaire pour l'intelligence de l'histoire moderne (NOËL-LAURENT PISSOT) 1803). Confer Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1841, page 216. B.— HÉRALDIQUE (supra A 2). Les armes, substantif féminin pluriel. Signes symboliques ou héraldiques figurant sur l'écusson et servant à distinguer une famille, un pays, plus rarement une personne par opposition à armoiries qui désigne l'" ensemble caractérisé par les armes, l'écu, sa forme, sa couleur, ses ornements extérieurs, ses devises, etc. " (Bénac 1956) : Ø 1. La dernière pièce était une forte enveloppe jaune scellée aux armes de la Seigneurie; la suscription, manuscrite et soigneuse, arrêta soudain mon regard : « À ouvrir seulement après réception de l'instruction spéciale d'urgence.» JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 12. · Armes pleines. Armes des aînés des maisons qui n'offrent ni brisures ni altérations, par opposition aux armes brisées des cadets ou des bâtards (Confer Jules Adeline, Lexique des termes d'art, 1884). · Armes diffamées. Armes " dont on a retranché quelque pièce en punition " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)) par opposition aux armes chargées auxquelles on a ajouté de nouvelles pièces. · Armes fausses ou armes à enquerre. Armes n'obéissant pas aux règles de l'art héraldique. · Armes parlantes. Armes qui représentent un objet évoquant le nom de leur propriétaire : Ø 2. Dans l'intérieur, il y avait deux parties que Jacquette affectionna dès sa plus tendre enfance : premièrement les anciens appartements de M. Lemeunier de Fontevrault, où des moulins, armes parlantes, étaient brodés au satin des courtines et sur toutes les tentures;... RENÉ TARDIVAUX, DIT BOYLESVE, La Leçon d'amour dans un parc, 1902, page 43. · Armes assomptives. " Nom donné pendant le moyen âge, surtout en Angleterre, aux armes qu'un roturier avait conquises à la guerre sur un noble, et qu'il avait droit désormais de porter et de transmettre à ses descendants. " (Dictionnaire général des lettres, des beaux-arts et des sciences morales et politiques (THÉODORE BACHELET, CHARLES DEZOBRY) 1882). · Juge d'armes. Personne qui avait mission de connaître tout ce qui se rapportait aux armoiries (d'après Dictionnaire politique, encyclopédie du langage et de la science politiques (E. DUCLERC), 1868). — Par extension. TECHNOLOGIE. · Fer à dorer à la main ou plaque à dorer portant des armoiries, écussons ou chiffres pour orner les plats ou le dos d'un livre relié. · Points d'arme. " Points de broderie, de fil ou de métal, destinés à couvrir la surface des motifs ou des fonds à broder. " (Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). — Par plaisanterie, locution. Représenter les armes de Bourges. "... se dit satiriquement d'un homme mal élevé, qui, sans égard pour les personnes qui l'entourent, et au mépris de toute bienséance, s'étale tout de son long dans un fauteuil, par allusion aux armes de Bourges, qui représentoient un âne assis dans un fauteuil. " (Jean-François Rolland, Dictionnaire du mauvais langage, 1813, page 11). — Argot. " Les armes de la ville de Paris à cheval sur un képi! Voilà un agent. " (Dictionnaire historique des argots français (GASTON ESNAULT)). II.— Souvent au pluriel. Instrument d'attaque ou de défense : Ø 3. En face, sur le mur opposé, s'entrecroisaient quelques armes : un vieux fleuret de prévôt d'escrime, le poignard péruvien trouvé dans la tombe d'un Inca et qui servait à découper les beefsteaks au beurre d'anchois lorsqu'ils étaient trop durs; un eustache de treize sous, et un sabre d'officier bavarois, souvenir de la guerre de 1870. FRANCIS DE MIOMANDRE, Écrit sur de l'eau. 1908, page 183. SYNTAXE : Arme automatique, blanche, contondante, dangereuse, effilée, émoulue, légère, lourde, luisante, pesante, polie, portative, tranchante; arme à barillet, à bloc; apprêter, braquer, charger, décharger, diriger, manier, nettoyer, saisir une arme. — Par métaphore. Tout ce qui est susceptible de servir à l'attaque ou à la défense. · [En parlant d'un homme] Poings, pieds, dents, ongles, etc. · [En parlant d'un animal] Griffes, dents, dards, cornes, etc. : Ø 4.... ils [les édentés] ont tous le museau plus ou moins alongé, et sont la plupart couverts d'armes défensives comme des écailles, des cuirasses, etc. GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 1, 1805, page 76. Ø 5. Cette innocence de l'abeille est un de ses hauts attributs, autant que son art admirable. Son aiguillon n'est qu'une arme défensive et très-nécessaire, non contre l'homme auquel d'elle-même elle n'aurait pas affaire, mais contre les guêpes cruelles, ses terribles ennemies. JULES MICHELET, L'insecte, 1857, page 319. · Armes de la barre. Défenses du sanglier. · [En parlant d'une plante] Épines, aiguillons, piquants, etc. : Ø 6. Girardin pense « qu'on devrait aussi mettre au nombre des armes des végétaux ces enveloppes dures, solides et ligneuses qui recèlent entre leurs parois, comme dans un fort qui paraît inexpugnable, l'amande de certaines espèces de fruits. On pourrait également compter parmi les armes des plantes l'odeur de quelques-unes d'entre elles, qui souvent est si fétide, qu'elle repousse les animaux qui veulent en approcher. » Dictionnaire général des sciences théoriques et appliquées (AUGUSTIN PRIVAT-DESCHANEL, ADOLPHE FOCILLON) 1870. A.— ARTS MILITAIRE. 1. JUSTICE MILITAIRE. Passer par les armes. Fusiller (Confer Maurice Barrès, Mes cahiers, tome 11, 1914-18, page 326). 2. Locution de commandement. Aux armes. Cri poussé par une sentinelle pour avertir les soldats d'un poste de prendre les armes (Confer La Marseillaise, " Aux armes, citoyens... "). Bas les armes. Arrêtez le combat. Arme sur l'épaule droite. Portez, présentez, reposez armes. 3. Locutions. a) Être sous les armes (supra I A). Être en état de se défendre ou d'attaquer (Confer Jacques Bainville, Histoire de France, tome 2, 1924, page 192). b) Populaire. (Avec) armes et bagages. Ensemble de ce qui est transporté par l'arme du train en cas de déplacement d'une unité militaire. — Par métaphore, argotique. Armes et bagages. " Tenez-vous prêt! [à un transfert ou à l'élargissement] " (Dictionnaire historique des argots français (GASTON ESNAULT)); populaire. (Avec) armes et bagages. (Avec) tout ce que l'on possède (Confer Henri-Frédéric Amiel, Journal intime, 1866, page 311). SYNTAXE : a) Armes offensives : armes de main (O. FEUILLET, Onesta, 1848, pages 366-367), de jet (VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, page 201); armes à feu, à répétition, à percussion; armes atomiques*, nucléaires* ou thermonucléaires*, stratégiques, armes de guerre, de siège. b) Armes défensives : armes collectives, antiaériennes*, antichars*, blindées*. 4. Par extension. Les armes, a) Opération de guerre. — Locution. Abandonner, déposer, mettre bas les armes, poser, rendre les armes. S'avouer vaincu Courir aux armes. S'apprêter à combattre. Faire ses premières armes. Faire sa première campagne Confer Jules Michelet, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 145). Fait d'armes. Exploit militaire (Confer Julien Gracq, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 26). Mourir les armes à la main. Mourir en combattant (Confer George Sand, Lélia, 1833, page 283). Tourner ses armes contre quelqu'un. Lui faire la guerre après avoir vécu en paix avec lui. Suspension d'armes. Cessation des hostilités (Confer De Gaulle, Mémoires de guerre, 1954, page 57). Les armes sont journalières. La victoire échoit, selon les jours, soit à l'un, soit à l'autre des combattants. b) Tout ce qui se rapporte au métier militaire, aux combats, à l'armée, aux troupes. Armes d'honneur. Récompense militaire accordée autrefois (en particulier sous Bonaparte) aux soldats pour des actions d'éclat. Place d'armes. Lieu de rassemblement des troupes dans une ville de garnison (Confer Prosper Mérimée, Théâtre de Clara Gazul, 1825, page 115). Prise d'armes. Cérémonie militaire assurée par des troupes en armes (Confer De Gaulle, Mémoires de guerre, 1956, page 125). SYNTAXE : Carrière, métier, profession des armes; compagnon, frère d'armes; veillée (vieux veille) d'armes. c) Locution. Appeler sous les armes (ou plus usuel sous les drapeaux). Appeler quelqu'un à accomplir son service militaire. Avoir x hommes sous les armes. Avoir x hommes prêts à combattre (Confer Stendhal, Lucien Leuwen, tome 2, 1836, page 87). Porter les armes, être sous les armes. Être soldat, faire la guerre. B.— ADMINISTRATION MILITAIRE. Chacune des différentes spécialisations de l'armée. L'arme de la cavalerie, de l'infanterie, de l'artillerie, du génie, de l'aéronautique, du train : Ø 7. Napoléon, devenu général d'artillerie, commandant cette arme à l'armée d'Italie, y porta la supériorité et l'influence qu'il avait acquises si rapidement devant Toulon;... EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 100. Ø 8. Que de paroles perdues, mon Dieu! Et quel besoin d'importance! Je vous demande un peu, gendarme, en quoi la blague de la rue peut atteindre... — Que dis-je! — effleurer le prestige de l'arme d'élite que vous représentez si dignement! GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Gendarme est sans pitié, 1899, 1, page 147. — MARINE. Capitaine d'armes. Sous-officier chargé d'assurer la police du bord et de surveiller le petit armement. — MARINE et MILITAIRE. Dans une garnison ou sur un navire de commerce transportant des troupes, officier le plus ancien dans le grade le plus élevé : Ø 9. Dans toutes les garnisons et dans tous les camps, organiser avec solennité le salut quotidien aux couleurs, auquel doit assister le commandant d'armes avec participation d'une troupe en armes. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 434. C.— Domaines non militaire. 1. ESCRIME. Maître d'armes. Moniteur enseignant le maniement des armes. " Faire des armes. S'exercer à l'escrime " (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1885, page 443). " Mettre les armes à la main à un jeune homme. " Être le premier à lui apprendre l'escrime. " (Dictionnaire de l'Académie Française). " Avoir les armes belles. Faire des armes de bonne grâce. " (Dictionnaire de l'Académie Française). Assaut, salle d'armes. 2. CHASSE. Instrument, le plus souvent fusil, servant à tuer le gibier. Arme de chasse. 3. DROIT, JUSTICE. Objet perçant, tranchant ou contondant ayant servi ou pouvant servir à exercer des violences. Arme du crime. · Arme prohibée. Arme dont le port, la vente ou la fabrication sont interdites par la loi. Port d'armes. Autorisation de détenir des armes sur soi, accordée dans certains cas. D.— Au figuré. Ce qui sert à se défendre, à combattre ou à attaquer un adversaire, à détruire une erreur, à vaincre une passion : Ø 10. L'ironie est son arme favorite : aussi philosophe que Théophraste, [La Bruyère] son coup-d'oeil embrasse un plus grand nombre d'objets, et ses remarques sont plus originales et plus profondes. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 61. Ø 11. Ainsi il s'en faut que la vengeance ait eu dans l'histoire de l'humanité le rôle négatif et stérile qu'on lui attribue. C'est une arme défensive qui a son prix; seulement, c'est une arme grossière. ÉMILE DURKHEIM, De la division du travail social, 1893, page 54. Ø 12. Ingelby avait pour arme la prudence. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 310. — Locution. Combattre à armes égales. Combattre avec des moyens identiques (Confer George Sand, Histoire de ma vie, tome 4, 1855, page 203). Faire arme de tout. Se servir de tous les moyens pour atteindre le but désiré. Faire ses premières armes. Faire son apprentissage (Confer François-René de Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 156). Fournir, donner des armes contre soi. Fournir des motifs de mécontentement contre soi. Rendre, déposer les armes. S'avouer vaincu (Confer Charles, comte de Montalembert, Histoire de Sainte Elisabeth de Hongrie, duchesse de Thuringe (1207-1231), 1836, page 205). Fait d'armes. Action d'éclat. Une passe d'armes. Échange d'arguments, de répliques vives (Confer Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1886, page 547). Une arme à deux tranchants ou à double tranchant Argument, moyen dangereux qui peut s'employer en deux sens opposés et produire un effet contraire à celui qui était escompté (Confer Henri de Montherlant, Le Démon du bien, 1937, page 1351). — Familier. Être, se mettre sous les armes [En parlant d'une personne, plus particulièrement d'une femme, ou d'une chose] Déployer tous les moyens pour plaire et pour séduire (Confer Émile Zola, Nouveaux contes à Ninon, 1874, page 92; André Theuriet, Le Mariage de Gérard, 1875, page 73; Émile Zola, Au Bonheur des dames, 1883, page 470). · Passer l'arme à gauche. Mourir (Confer Jules Romains, Les Copains, 1913, page 82). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 7 814. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 15 468, b) 10 772; XXe. siècle : a) 7 414, b) 9 801. Forme dérivée du verbe "armer" armer ARMER, verbe. I.— Emploi transitif. A.— Munir d'armes, donner des armes. 1. [Le complément d'objet désigne une personne ou une collectivité] a) Vieux. Revêtir quelqu'un d'une armure. · Armer quelqu'un de pied en cap, armer quelqu'un de toutes pièces. Revêtir quelqu'un d'une armure complète protégeant le corps de la tête aux pieds (infra B et armé* II A). · Armer quelqu'un chevalier ou l'adouber*. Faire quelqu'un chevalier au cours d'une cérémonie où lui sont remises les armes (Confer Prosper de Barante, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 2, 1821-24, page 185). b) Armer quelqu'un, armer un pays. Le munir d'armes défensives et offensives : Ø 1. Mais il fallait aussi recruter, encadrer, armer, les éléments qui iraient, à mesure, renforcer ces avant-gardes, tant au Sahara que sur le Nil. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 120. · [Le complément d'objet peut ne pas être exprimé] Faire des préparatifs de guerre : Ø 2. Vers le 13 février, les bonnets rouges se montrèrent dans les rues de Paris, et la municipalité fit fabriquer des piques. Le Manifeste des Émigrés parut le 1er. mars. L'Autriche armait. Paris était divisé en sections, plus ou moins hostiles les unes aux autres. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 373. — Au figuré et par métonymie. Inciter quelqu'un à prendre les armes : Ø 3. L'hallucination collective, qui suscite et arme les fanatismes, ne naît pas d'un hasard, ne se dépense jamais en vain. GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Jumelle noire, 1938, page 32. 2. [Le complément d'objet désigne une chose] a) Vieux. HÉRALDIQUE. Armer un écusson. Représenter les armoiries sur un écusson. b) Armer une place, un fort. Lui fournir les armes nécessaires à sa défense : Ø 4. Cependant, nous apprenions que tous les permissionnaires avaient été rappelés, qu'on continuait à armer les forts de l'Escaut et que la mise en état de défense d'Anvers était poussée activement. MARÉCHAL JOSEPH JOFFRE, Mémoires, tome 1, 1931, page 215. — Par analogie. · Armer un mur. Munir de pièces de fer, de pointes, de crocs pour en empêcher l'escalade : Ø 5. Ils gagnèrent la terrasse du jardin, au-dessus du carrefour où la rue de Bourgogne débouche sur le boulevard Saint-Germain. Ils se penchèrent sur les artichauts de fer dont Madier de Montjau arma le petit mur, pour défendre le palais contre la colère du peuple. EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGUË, Les Morts qui parlent, 1899, page 438. · Armer un arbre. Entourer son tronc d'épines ou d'un dispositif spécial pour le protéger (Confer André Chénier, Élégies, Les Amours, 1794, page 40). — Par métonymie. Armer une arme à feu (pistolet, fusil, revolver, carabine...). La mettre à l'armé, abattre le chien de la batterie, en tendant le ressort, pour permettre de faire feu dès que le besoin s'en fait sentir : Ø 6. Il arma les chiens du fusil et resta debout, à trois pas. HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, page 142. Remarque : En ce sens, peut s'employer absolument. c) Par extension. Munir quelque chose de ce qui lui est nécessaire pour permettre son bon fonctionnement, sa protection. — BÂTIMENT. Armer du ciment, du béton. Les rendre plus résistants en y incorporant une armature de fers entrecroisés (Confer Alexandre Brongniart, Traité des arts céramiques ou des poteries considérées dans leur histoire, leur pratique et leur théorie, 1844, page 93). — MARINE. Armer un navire. Le " pourvoir du personnel, du matériel et des approvisionnements nécessaires à la navigation que doit effectuer ce navire. " (Glossaire des termes de marine (JULIEN LE CLÈRE)). SYNTAXE : Armer en guerre. Pourvoir un bateau de tout ce qui lui est nécessaire pour faire la guerre. Armer en guerre et en marchandise, ou armer en flûte. « Munir un navire de guerre de quelques-unes seulement des bouches à feu qui complèteraient son armement en guerre, et lui faire faire l'office d'une flûte ou d'un navire de transport de commerce. » (JAL 1848). Armer en course. « Locution sans emploi depuis l'abolition de la course. (...) Transformer un navire de commerce en corsaire en le pourvoyant d'armes d'attaque et en munissant son capitaine d'une lettre de marque. » (LE CLÈRE 1960). Armer le cabestan. « Mettre les barres dans les trous pratiqués à la tête d'un cabestan pour faire virer cet engin. » (JAL 1848). Armez! (les avirons). « Commandement ayant pour but de faire disposer les avirons pour ramer ou nager, de manière que les hommes n'aient qu'à agir dessus quand ils en recevront l'ordre. » (GRUSS 1952; confer VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 234). · Par extension, vieux. [En parlant d'un marin] S'embarquer, faire partie de l'équipage. — MINÉRALOGIE. Armer un puits. " L'équiper pour l'extraction. " (Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). — MUSIQUE. Armer la clé. " Garnir la portée des signes nécessaires pour indiquer la tonalité. " (Michel Brenet, Dictionnaire pratique et historique de la musique, 1926, page 22). — TECHNOLOGIE. Armer un aimant Le renforcer avec une plaque de fer doux. · Plus généralement. Armer (un appareil quelconque, une machine...). Mettre en état de fonctionnement : Ø 7. L'homme réduit de l'eau en vapeur pour armer des machines puissantes, et pour cela il ne change pas la proportion de vapeur d'eau dans l'atmosphère... CLAUDE BERNARD, Principes de médecine expérimentale, 1878, page 70. · Par plaisanterie. [Il] arma ses yeux de son lorgnon puissant (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Sur la pierre blanche, 1905, page 223 ) [il] arma son stylographe (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Ascension de Monsieur Baslèvre, 1919, page 244 ). 3. [Le complément d'objet désigne un animal; le sujet est l'arme naturelle de cet animal] Protéger, servir de moyens de défense ou d'attaque (Confer Georges Cuvier, Leçons d'anatomie comparée, tome 2, 1805, page 615). — [Le sujet est une personne] Renforcer les armes naturelles d'un animal (en l'occurrence les ergots du coq) (Confer Maxence Van der Meersch, L'Empreinte du dieu, 1936, page 116). · FAUCONNERIE. Armer un oiseau. " Lui attacher au pied des jets, des sonnettes, des vervelles, etc. " (Traité général des Eaux et Forêts - Chasses et pêches (JACQUES-JOSEPH BAUDRILLART) 1834). Armer les cures de l'oiseau. " Mettre un peu de chair auprès des remèdes qu'on donne au faucon, pour les lui faire avaler. " (Traité général des Eaux et Forêts - Chasses et pêches (JACQUES-JOSEPH BAUDRILLART) 1834). B.— Par métaphore et au figuré. Fortifier, fournir à quelqu'un les armes (intellectuelles, morales...) nécessaires pour supporter une situation quelconque, en particulier pour se défendre de quelque chose ou de quelqu'un : Ø 8. Mais une autre phrase, plus rapide, plus sévère et plus forte, brillante comme une épée nue, vous armait de confiance et de courage. JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, Grandeur et misère d'un esprit, 1952, page 340. · Armer de pied en cap. Pourvoir de moyens de défense (comparables à une armure) (Confer Honoré de Balzac, La Maison Nucingen, 1838, page 642). II.— Emploi pronominal. A.— Se munir d'une arme offensive ou défensive ou de toute chose pouvant en tenir lieu : Ø 9. La résistance armée s'organisait, s'armait d'armes secrètes, prises un peu partout, volées dans les arsenaux, cachées en 1940, lors de l'armistice, parachutées par les Anglais... ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 75. — Par ironie. S'armer de pied en cap, s'armer jusqu'aux dents. S'armer plus que ne l'exige la situation (Confer Prosper Mérimée, Carmen, 1847, page 5). — Emploi absolu. Prendre les armes : Ø 10. Elle [la reine] bombardait son premier ministre de notes belliqueuses. Les organisateurs de meetings pro-russes auraient dû être poursuivis. Qu'attendait-on pour s'armer? ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, La Vie de Disraëli, 1927, page 290. · TAUROMACHIE. (Confer Henri de Montherlant, Les Bestiaires, 1926, page 441). — Par extension. ÉQUITATION. [En parlant d'un cheval] Résister " à l'action des mors de la bride, en se défendant contre son cavalier ou contre ses aides. " (Dictionnaire général des sciences théoriques et appliquées (AUGUSTIN PRIVAT-DESCHANEL, ADOLPHE FOCILLON), 1870). — Par analogie et par extension. Se munir de tout ce qui est nécessaire pour mener à bien une tâche. [Il] s'arma d'une énorme paire de lunettes (EDMOND ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854, page 272 ); [ils] s'armèrent de marteaux et de clous (LOUIS HÉMON, Maria Chapdelaine, 1916, page 111 ). B.— Au figuré. Se fortifier, se donner à soi-même les armes (intellectuelles, morales, etc.) qui permettent d'affronter une situation : Ø 11. À ces mots, il ne put s'empêcher de tressaillir; cependant, voulant me dérober son émotion, il s'arma d'un front sévère; et, en élevant la voix : En effet, dit-il, je ne suis plus que ton juge. STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 3, 1795, page 148. Ø 12. Ces grands comédiens [les enfants] savent d'un seul coup se hérisser de pointes comme une bête ou s'armer d'humble douceur comme une plante et ne divulguent jamais les rites obscurs de leur religion. JEAN COCTEAU, Les Enfants terribles, 1929, page 9. — Absolument. S'armer ou s'armer contre.. Se fortifier, se défendre contre quelqu'un ou contre quelque chose : Ø 13. Celui qui chantait dans les supplices, qui avait injurié Dieu et la beauté, qui s'armait contre la justice et l'espérance, qui se séchait glorieusement à l'air du crime, veut seulement se marier avec quelqu'un qui « ait un avenir ». ALBERT CAMUS, L'Homme révolté, 1951, page 116. III.— Emploi intransitif. [Le sujet désigne le navire] Être équipé (Confer Pierre Hamp, Marée fraîche, 1908, page 30). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 007. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 242, b) 1 420; XXe. siècle : a) 925, b) 1 050.

« LELOIR) 1961).

4.

Par m?tonymie.

Pas d'armes.

Combat annonc? longtemps ? l'avance par un Roi d'armes et ses h?rauts.

" Ce Pas ?toit un passage, d'ordinaire en rase campagne; quelquefois un Chevalier seul, souvent deux ou trois ensemble, entreprenoient, par vanit? de le d?fendre contre tous venans.

" (Vocabulaire pour l'intelligence de l'histoire moderne (NO?L-LAURENT PISSOT) 1803).

Confer Aloysius Bertrand, Gaspard de la nuit, 1841, page 216.

B.? H?RALDIQUE (supra A 2).

Les armes, substantif f?minin pluriel.

Signes symboliques ou h?raldiques figurant sur l'?cusson et servant ? distinguer une famille, un pays, plus rarement une personne par opposition ? armoiries qui d?signe l'" ensemble caract?ris? par les armes, l'?cu, sa forme, sa couleur, ses ornements ext?rieurs, ses devises, etc.

" (B?nac 1956)?: ? 1.

La derni?re pi?ce ?tait une forte enveloppe jaune scell?e aux armes de la Seigneurie; la suscription, manuscrite et soigneuse, arr?ta soudain mon regard?: ? ? ouvrir seulement apr?s r?ception de l'instruction sp?ciale d'urgence.? JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 12.

? Armes pleines.

Armes des a?n?s des maisons qui n'offrent ni brisures ni alt?rations, par opposition aux armes bris?es des cadets ou des b?tards (Confer Jules Adeline, Lexique des termes d'art, 1884).

? Armes diffam?es.

Armes " dont on a retranch? quelque pi?ce en punition " (Grand dictionnaire universel du XIXe.

si?cle (Pierre Larousse)) par opposition aux armes charg?es auxquelles on a ajout? de nouvelles pi?ces. ? Armes fausses ou armes ? enquerre.

Armes n'ob?issant pas aux r?gles de l'art h?raldique.

? Armes parlantes.

Armes qui repr?sentent un objet ?voquant le nom de leur propri?taire?: ? 2.

Dans l'int?rieur, il y avait deux parties que Jacquette affectionna d?s sa plus tendre enfance?: premi?rement les anciens appartements de M.

Lemeunier de Fontevrault, o? des moulins, armes parlantes, ?taient brod?s au satin des courtines et sur toutes les tentures;... REN? TARDIVAUX, DIT BOYLESVE, La Le?on d'amour dans un parc, 1902, page 43.

? Armes assomptives.

" Nom donn? pendant le moyen ?ge, surtout en Angleterre, aux armes qu'un roturier. »

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