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Définition / Vocabulaire: AN, substantif masculin.

Publié le 21/10/2015

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Définition / Vocabulaire: AN, substantif masculin. Temps de la révolution de la terre autour du soleil, servant d'unité de temps. A.— [Sert de repère chronologique] 1. [Avec l'article défini] Espace de temps d'une année considéré comme un tout et indépendamment de son déroulement interne; spécialement, pour l'expression d'une date, celui de l'année civile, du 1er. janvier au 31 décembre : Ø 1. Je me suis occupé dans les montagnes de l'origine ou du don du langage d'après les idées de M. de B. que j'ai été conduit encore à combattre; occupation d'esprit qui est revenue périodiquement cette année à la même époque que l'an dernier. MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1819, page 236. Ø 2. — Ou d'aller encore une fois, ô forêt pleine de mystère, — jusqu'à ce lieu que je connais, où, dans une eau morte et brunie, trempent et s'amollissent encore les feuilles des ans passés, les feuilles des printemps adorables. ANDRÉ GIDE, Paludes, 1895, page 148. · Le jour de l'an, le nouvel an, le premier de l'an. Le premier jour de l'année civile, le 1er. janvier : Ø 3. On ne sait plus ce que c'est que ces solennités de religion et de famille où la patrie entière et le Dieu de cette patrie avaient l'air de se réjouir; Noël, le premier de l'an, les Rois, Pâques, la Pentecôte, la Saint-Jean étaient pour moi-même des jours de prospérité. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 48. Ø 4. Minuit, 1er. janvier. Nous nous embrassons dans le jardin de notre maison, au clair de lune d'une année nouvelle. Dans la journée, porter notre manuscrit chez Lacroix, nous inscrire chez la princesse, ç'a été tout notre premier jour de l'an. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1869, page 479. Remarque : Autres syntagmes cadeau de nouvel an (ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 412), cartes et souhaits de nouvel an (VALÉRY LARBAUD, Journal, février 1934, page 280), fêter le nouvel an (P. LOTI, Mon frère Yves, 1883, page 259), visites du premier de l'an (JACQUES RIVIÈRE, ALAIN-FOURNIER, Correspondance, lettre de Jacques Rivière à Alain-Fournier, janvier 1906, page 230). · Service du bout de l'an ou bout de l'an. Service religieux célébré pour un défunt au jour anniversaire de sa mort : Ø 5.... c'était reposer en terre plus sainte, et comme en une terre plus voisine de la suprême vallée de Josaphat; c'était attendre en lieu plus sûr l'heure redoutable de la résurrection. Aussi les jours ne suffisaient plus aux messes des morts, aux bouts de l'an, aux trentains et aux libera; l'enceinte du monastère ne suffisait plus aux enterrements. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 5, 1859, page 98. 2. [Avec ou sans adjectif numéral cardinal, avec ou sans article] Un an s'était écoulé depuis le jour où... (Marcel Arland, L'Ordre, 1929, page 334); à six ans de distance (Francis Ambrière, Les Grandes vacances, 1946, page 37); au bout d'un an (Jules Sandeau, Mademoiselle de La Seiglière, 1848, page 91); dans le délai d'un an (Georges Vedel, Manuel élémentaire de droit constitutionnel, 1949, page 385); sur un espace de dix ans (L'Industrie française des engrais chimiques, Engrais potassiques et engrais composés, 1956, page 14); période de trente ans (Adolphe-François Chauve-Bertrand, La Question de Pâques et du calendrier, 1920, page 59); programme de 350 000 logements par an (Les Grands ensembles d'habitation, 1963, page 5); consommation de 400 millions de tonnes par an [de pétrole] (Vsevolod Romanovsky, La Mer, source d'énergie, 1950, page 5); plusieurs fois par an (Jean-Baptiste Say, Traité d'économie politique, 1832, page 107); il y a deux ans et demi (Benjamin Constant, Journaux intimes, décembre 1804, page 178); un an jour pour jour (Victor-Joseph Étienne, dit de Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, 1814, page 222) : Ø 6. «... enfin, après avoir passé sept jours dans les bois, pour la première fois de ma vie, muni d'observations que j'avois soin de rédiger tous les soirs, je revins à New-York, où, par l'entremise du même ami, j'achetai 1850 acres, à raison de quatre shellings sterling l'acre, dont la moitié étoit payable au terme d'un an, et l'autre à la fin de la troisième année ». MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 1, 1801, page 182. Ø 7. On appelle débit d'étiage le débit au-dessous duquel la rivière ne descend pas pendant plus de dix jours par an dans une année moyenne, c'est donc le débit de trois cent cinquante-cinq jours. GEORGES THALLER, La Houille blanche, 1952, page 30. — Locution. DROIT. An et jour. Une année révolue et un jour de plus. « Prescription de l'an et jour. » (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932). · Bon an, mal an. En établissant la moyenne entre les bonnes et les mauvaises années : Ø 8. Soit une famille de paysans composée de six personnes, le père, la mère et quatre enfants, vivant à la campagne d'un petit patrimoine qu'ils exploitent. Je suppose qu'en travaillant bien, ils parviennent à nouer, comme on dit, les deux bouts; qu'eux logés, chauffés, vêtus et nourris, ils ne fassent point de dettes, mais aussi point d'économies. Bon an, mal an, ils vivent : si l'année est heureuse, le père boit un peu plus de vin, les filles s'achètent une robe, les garçons un chapeau... PIERRE-JOSEPH PROUDHON, Qu'est-ce que la propriété?, 1840, page 263. — Populaire, proverbialement. Bonjour et bon an. Souhait de nouvel an. " Bonjour, bon an, va-t-en à Rouen. " (Gustave Flaubert, Correspondance, 1831, page 2). — Familier. " Il y a cent ans qu'on ne vous a vu. " (Nouveau Larousse illustré) " Il y a très longtemps. " (Nouveau Larousse illustré). 3. [L'adjectif numéral cardinal est placé après, avec ou sans article défini] Espace de temps d'une année numéroté suivant le comput d'un calendrier donné. — Expressions figées. a) Dans le calendrier grégorien : l'an du Christ 1732 (Alfred de Vigny, Lettre à Lord *** sur la soirée du 24 octobre 1829, 1829, page 275); l'an de grâce 1823 (Henri Beyle, dit Stendhal, Racine et Shakespeare, tome 1, 1823, page 3); l'an de Notre Seigneur, l'an du Salut, l'an de l'Incarnation (Dictionnaire de l'Académie Française). b) Dans le calendrier républicain, en parlant des années de l'ère commencée le 22 septembre 1792 : an premier, an deux, an trois, etc. 29 floréal an X (Jean Baradat, L'Organisation d'une préfecture, 1907, page 98); l'armée de l'an II (Georges Lefebvre, La Révolution française, 1963, page 393). Ø 9. La date de la mort de Madame de Chateaubriand est du 12 prairial an 6 de la république, c'est-à-dire du 31 mai 1798. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai historique, politique et moral sur les révolutions, tome 1, 1826, page XXVII. — Spécialement, proverbial et familier. S'en soucier, s'en moquer comme de l'an quarante. Se dit d'une chose à laquelle on n'attache pas la moindre importance, d'une personne à laquelle on ne tient nullement. Remarque : " On suppose que cette expression vient des craintes superstitieuses généralement répandues dans le commencement du xie. siècle. On prétendait que Jésus-Christ n'avait assigné à son Église et au monde qu'une durée de mille ans et plus. Une opinion accréditée voulait que ce terme expirât en l'an 40 du xie. siècle. Mais lorsque l'époque redoutable fut passée, on ne fit plus que rire de ces craintes puériles. " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)). Le Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter) propose une seconde explication " an quarante semble une altération de Alcoran " (confer Französisches etymologisches Wörterbuch (WALTHER VON WARTBURG) tome 1 1948, au mot alcoran) : Ø 10.... je voudrais écrire pour plaire à un homme, user de l'écriture comme d'un moyen de séduction. Il faut que je me dépêche d'écrire, tant que cela me dit encore quelque chose, je veux dire tant que cet homme me dit encore quelque chose, car tout à fait entre nous, je m'en soucie comme de l'an quarante, comme d'une guigne. Pas en tant qu'ami, bien sûr, c'est un ami très cher... ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, pages 245-246. · Le grand an. " Révolution de trente-six mille ans, après laquelle les platoniciens ont prétendu que les astres recommencent leur cours. " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)); par extension, figuré et proverbialement. " Vivre le grand an, vivre très longtemps. " (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)). B.— [Exprime la mesure du temps] L'âge d'une personne, l'évaluation du temps que dure une chose, une activité. Un enfant de moins d'un an, un abonnement d'un an, un fonctionnaire nommé pour quatre ans. 1. [Sans article et avec l'adjectif numéral cardinal, rarement avec le possessif] Avoir cinquante ans à peine (Pierre-Alexis, vicomte Ponson du Terrail, Rocambole, tome 1, L'Héritage mystérieux, 1859, page 38); l'âge de vingt-cinq ans accomplis (Code civil, 1804, page 30); avoir cinquante ans sonnés (Guy de Maupassant, Contes et nouvelles, tome 2, La Rouille, 1882, page 790); avoir quinze ans révolus (Maurice Barrès, Mes cahiers, cahier pascal, 1896-1923, page 178); la gaieté, la fraîcheur de ses vingt ans (Émile Zola, La Bête humaine, 1890, page 138); ses jambes de vingt ans (Émile Zola, Le Docteur Pascal, 1893, page 41) : Ø 11. Alors, mon Adèle, tu seras à moi, et je veux que ce soit avant peu; je ne travaille, je ne vis que pour cela. Tu ne conçois pas avec quelle ivresse j'écris ces mots tu seras à moi, moi qui donnerais toute ma vie pour un an, pour un mois de bonheur passé avec ma femme. VICTOR HUGO, Lettres à la fiancée, 1822, page 31. Ø 12. Une dernière lettre restait. Elle était de moi et dictée de cinquante ans auparavant par mon professeur d'écriture. La voici : « Ma petite maman chérie, j'ai aujourd'hui sept ans. C'est l'âge de raison, j'en profite pour te remercier de m'avoir donné le jour. » GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Suicides, 1883, page 828. Ø 13. Et Magnus reconnaît cette pâle figure; Il entend cette voix qui, jadis, supplia, Par la Vierge et les saints, son âme altière et dure. C'est elle! c'est l'abbesse Alix! ciel! il y a Bien des jours, bien des ans, un siècle, qu'elle est morte. CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes tragiques, Le Lévrier de Magnus, 1886, page 139. Ø 14.... « Oui, peut-être le mouvement littéraire baptisé naturalisme est à sa fin. Il a à peu près ses cinquante ans d'existence et c'est la durée d'un mouvement littéraire en ces temps, et il fera sans doute place à un mouvement plus idéaliste... » EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, mars 1889, page 949. 2. Au pluriel exclusivement, littéraire et poétique. L'âge d'une personne, la vieillesse d'une personne ou d'une chose. Leurs jeunes ans (Jean-Pierre Claris de Florian, Fables, 1792, page 149); mes premiers ans (Abbé Jacques Delille, L'Homme des champs, 1800, page 140) : Ø 15. On rit quand, opprimé sous le fardeau des ans, Vieux amant, vieux chanteur, un poète ose peindre Des douceurs qu'il n'a plus et qu'il ne peut que feindre, Et d'une voix fardée et d'un vers doucereux Nous conte en cheveux blancs ses exploits amoureux. ANDRÉ CHÉNIER, Élégies, Les Amours, 1794, pages 78-79. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 39 353. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 55 569, b) 59 999; XXe. siècle : a) 58 099, b) 52 855.

« notre premier jour de l'an. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1869, page 479.

Remarque?: Autres syntagmes cadeau de nouvel an (ANDR? GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 412), cartes et souhaits de nouvel an (VAL?RY LARBAUD, Journal, f?vrier 1934, page 280), f?ter le nouvel an (P.

LOTI, Mon fr?re Yves, 1883, page 259), visites du premier de l'an (JACQUES RIVI?RE, ALAIN-FOURNIER, Correspondance, lettre de Jacques Rivi?re ? Alain-Fournier, janvier 1906, page 230).

? Service du bout de l'an ou bout de l'an.

Service religieux c?l?br? pour un d?funt au jour anniversaire de sa mort?: ? 5....

c'?tait reposer en terre plus sainte, et comme en une terre plus voisine de la supr?me vall?e de Josaphat; c'?tait attendre en lieu plus s?r l'heure redoutable de la r?surrection.

Aussi les jours ne suffisaient plus aux messes des morts, aux bouts de l'an, aux trentains et aux libera; l'enceinte du monast?re ne suffisait plus aux enterrements. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 5, 1859, page 98.

2.

[Avec ou sans adjectif num?ral cardinal, avec ou sans article] Un an s'?tait ?coul? depuis le jour o?... (Marcel Arland, L'Ordre, 1929, page 334); ? six ans de distance (Francis Ambri?re, Les Grandes vacances, 1946, page 37); au bout d'un an (Jules Sandeau, Mademoiselle de La Seigli?re, 1848, page 91); dans le d?lai d'un an (Georges Vedel, Manuel ?l?mentaire de droit constitutionnel, 1949, page 385); sur un espace de dix ans (L'Industrie fran?aise des engrais chimiques, Engrais potassiques et engrais compos?s, 1956, page 14); p?riode de trente ans (Adolphe-Fran?ois Chauve-Bertrand, La Question de P?ques et du calendrier, 1920, page 59); programme de 350 000 logements par an (Les Grands ensembles d'habitation, 1963, page 5); consommation de 400 millions de tonnes par an [de p?trole] (Vsevolod Romanovsky, La Mer, source d'?nergie, 1950, page 5); plusieurs fois par an (Jean-Baptiste Say, Trait? d'?conomie politique, 1832, page 107); il y a deux ans et demi (Benjamin Constant, Journaux intimes, d?cembre 1804, page 178); un an jour pour jour (Victor-Joseph ?tienne, dit de Jouy, L'Hermite de la Chauss?e d'Antin, 1814, page 222)?: ? 6.

?...

enfin, apr?s avoir pass? sept jours dans les bois, pour la premi?re fois de ma vie, muni d'observations que j'avois soin de r?diger tous les soirs, je revins ? New-York, o?, par l'entremise du m?me ami, j'achetai 1850. »

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