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DÉPRIMANT, -ANTE, participe présent et adjectif.

Publié le 08/01/2016

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DÉPRIMANT, -ANTE, participe présent et adjectif.  

I.—  Participe présent de déprimer* 

II.—  Adjectif.  [Le sujet est un agent extérieur à la personne]  Qui déprime, qui affaiblit. Climat déprimant; chaleur, ville déprimante. Synonyme : débilitant. Mais dehors, c'est la pluie, la déprimante, la noire et désolante pluie méridionale (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, L'Envers du music-hall,  1913, page 99 ). La déprimante cohue des transports en commun (ÉDOUARD JEANNERET-GRIS, DIT LE CORBUSIER, La Charte d'Athènes, 1957, page 54 ). 

—  Par extension.  [Le sujet est inhérent à la personne]  Qui abat, qui rend triste, morose. Doute, rêve déprimant; anxiété, émotion, fatigue, insomnie, pensée, solitude déprimante : 

Ø Cette idée que tout est dit n'est point déprimante; bien au contraire, tonique. Le paradoxe humain c'est que tout est dit et que rien n'est compris.

ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos,  1922, page 438. 

—  Emploi comme substantif. Le catholicisme jouerait tout à la fois le rôle d'un révulsif et d'un déprimant (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 68 ). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 79. 

 

Forme dérivée du verbe \"déprimer\"

 déprimer

DÉPRIMER, verbe transitif.  

A.—  Enfoncer, affaisser. Déprimer les côtes de quelqu'un. Un front chauve, qu'avait déprimé l'habitude du casque (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 1, 1857, page 86) : 

Ø 1. Sur la table, au centre, sur le dos, l'enfant parmi les langes, se laissait palper. Je lui déprimai pour commencer la paroi du ventre, avec beaucoup de précaution,...

LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit,  1932, page 338. 

—  Spécialement.  ÉCONOMIE.  Antonyme : de élever. L'influx d'or (...) tend à déprimer le taux de l'intérêt dans l'économie réceptrice (FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe.  siècle.  1964, page 72 ). 

—  À la forme passive.  [En parlant du sol]  Le sol est notablement déprimé (JULES VERNE, L'Île mystérieuse,  1874, page 538 ).  [En parlant du pouls]  Son pouls est flasque et déprimé (ÉTIENNE-LOUIS GEOFFROY.  Manuel de médecine pratique,  1800, page 54 ). 

—  À la forme pronominal à sens passif.  Se creuser. Le visage de maman se déprime. Ses joues s'abaissent, comme tirées par une main d'ombre (GEORGES DUHAMEL, Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, page 109 ). 

B.—  Au figuré. 

1. Vieilli.  Rabaisser quelqu'un, le déprécier. Déprimer l'exaltation de quelqu'un, déprimer l'orgueil de la raison. Le stoïcien s'érigeait en Dieu; l'épicurien déprimait l'homme (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 2, 1842, page 387 ). Les vilains caractères aiment à déprimer le prochain (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 94 ). 

2. Abattre, décourager; rendre morose, triste, désespéré. Être déprimé à en mourir. Antonymes : exciter, stimuler, égayer, réjouir. Les alertes des bombardements, loin de me déprimer, me galvanisent (ANDRÉ GIDE, Journal,  1943, page 176) : 

Ø 2. Je ne crains plus que ces petites souffrances qui font languir et abattent l'âme, la dégoûtent, dépriment sa puissance d'agir...

MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal,  1818, page 155. 

Remarque : On rencontre dans la documentation l'adjectif déprimable.  Qui est sujet à la dépression. Il est aussi vite déprimable que vite emballé (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 183). Cet exemple est unique dans la documentation. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6 

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