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DÉPRIMÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 08/01/2016

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DÉPRIMÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.  

I.—  Participe passé de déprimer* 

II.—  Adjectif. 

A.—  Qui est enfoncé. Sol déprimé; crâne, front, nez déprimé. Le comte Dupuis montra sa petite tête déprimée de belette dans l'embrasure d'une porte (SIBYLLE-GABRIELLE-MARIE-ANTOINETTE DE RIQUETTI DE MIRABEAU, COMTESSE DE MARTEL DE JANVILLE, DITE GYP, Leurs âmes,  1895, page 129 ). 

—  Par extension.  MÉDECINE.  Pouls déprimé. Faible. 

B.—  Au figuré.  Qui est en état de dépression. La malade devint triste et déprimée. Auparavant vive et active, elle ne voulait plus quitter son lit (JEAN DELAY. Études de psychologie médicale,  1953, page 214 ). 

—  Emploi comme substantif. Un déprimé grave, psychique. Oh! le mauvais vin de l'émotion forte, celui dont la griserie atrophie la volonté et prépare les déprimés et les maniaques (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Âmes d'automne, 1898, page 77 ). 

 Fréquence absolue littéraire : 163. 

 

Forme dérivée du verbe \"déprimer\"

 déprimer

DÉPRIMER, verbe transitif.  

A.—  Enfoncer, affaisser. Déprimer les côtes de quelqu'un. Un front chauve, qu'avait déprimé l'habitude du casque (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 1, 1857, page 86) : 

Ø 1. Sur la table, au centre, sur le dos, l'enfant parmi les langes, se laissait palper. Je lui déprimai pour commencer la paroi du ventre, avec beaucoup de précaution,...

LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit,  1932, page 338. 

—  Spécialement.  ÉCONOMIE.  Antonyme : de élever. L'influx d'or (...) tend à déprimer le taux de l'intérêt dans l'économie réceptrice (FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe.  siècle.  1964, page 72 ). 

—  À la forme passive.  [En parlant du sol]  Le sol est notablement déprimé (JULES VERNE, L'Île mystérieuse,  1874, page 538 ).  [En parlant du pouls]  Son pouls est flasque et déprimé (ÉTIENNE-LOUIS GEOFFROY.  Manuel de médecine pratique,  1800, page 54 ). 

—  À la forme pronominal à sens passif.  Se creuser. Le visage de maman se déprime. Ses joues s'abaissent, comme tirées par une main d'ombre (GEORGES DUHAMEL, Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, page 109 ). 

B.—  Au figuré. 

1. Vieilli.  Rabaisser quelqu'un, le déprécier. Déprimer l'exaltation de quelqu'un, déprimer l'orgueil de la raison. Le stoïcien s'érigeait en Dieu; l'épicurien déprimait l'homme (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 2, 1842, page 387 ). Les vilains caractères aiment à déprimer le prochain (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 94 ). 

2. Abattre, décourager; rendre morose, triste, désespéré. Être déprimé à en mourir. Antonymes : exciter, stimuler, égayer, réjouir. Les alertes des bombardements, loin de me déprimer, me galvanisent (ANDRÉ GIDE, Journal,  1943, page 176) : 

Ø 2. Je ne crains plus que ces petites souffrances qui font languir et abattent l'âme, la dégoûtent, dépriment sa puissance d'agir...

MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal,  1818, page 155. 

Remarque : On rencontre dans la documentation l'adjectif déprimable.  Qui est sujet à la dépression. Il est aussi vite déprimable que vite emballé (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 183). Cet exemple est unique dans la documentation. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6 

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