Devoir de Philosophie

devenir un éphémère ministre au moment du retour des Bourbons.

Publié le 06/01/2014

Extrait du document

bourbons
devenir un éphémère ministre au moment du retour des Bourbons. D'autres furent punis. Carrier, le boucher nantais, croit s'en tirer en étant du complot de Thermidor contre Robespierre. Les horreurs qu'il a commises lui reviennent dans la figure. La Convention thermidorienne exige qu'il soit jugé. Quelques semaines plus tard, il est condamné à mort pour ses crimes. Fouquier-Tinville, l'accusateur public, connaîtra à son tour les sévérités du tribunal révolutionnaire où il s'était illustré. Il finira sur la guillotine où il avait envoyé sans scrupules tant de malheureux. Pour qu'enfin s'effondre le régime soviétique après soixante-dix ans de règne, il fallut la rébellion de l'Europe de l'Est et des satellites que l'Empire russe avait créés. Il fallut des années de guerres menées par des puissances étrangères à l'Allemagne pour venir à bout de Hitler. Les principes seuls de la Révolution suffirent à mettre fin aux excès causés par la Révolution, sans doute parce que ces principes, dans leur essence, n'étaient pas totalitaires mais démocratiques. La patrie des droits de l'homme On aura compris le sens de notre raisonnement. Il ne s'agit pas de faire de 1789 ou de 1793 les sommets indépassables de l'histoire. On vient de le voir, la période ne manque pas de contradictions. On aurait pu s'étendre sur bien d'autres. Sur un plan social, l'évolution a été timide. On peut même parler, pour les plus pauvres, d'une régression. Dans sa volonté de faire sauter les verrous économiques de l'Ancien Régime, la Révolution a cassé nombre de mécanismes qui protégeaient les humbles. Les lois nouvelles (comme la fameuse loi Le Chapelier de 1791), au nom de la liberté du commerce, suppriment les corporations et interdisent toute forme de regroupements, ce qui revient à rendre illégale toute possibilité pour les ouvriers de s'unir, de faire grève, ou de former ce que nous appelons des syndicats. Il leur faudra près d'un siècle pour reconquérir ce droit. D'autres oppositions méritent d'être relevées : la Révolution n'a à l'esprit que de nobles principes universels, elle entend éclairer le genre humain de ses lumières. Dans la pratique, elle l'éclairera souvent à la lueur de ses canons : les offensives de « libération » lancées au-delà du Rhin ou des Alpes au cri de « guerre aux châteaux, paix aux chaumières ! » deviennent vite des guerres de conquête. Certains bataillons étrangers enrôlés au service de la République portent sur des écussons cette magnifique devise « Tous les hommes libres sont frères », mais souvent, en cette époque qui voit naître le patriotisme, et son jumeau grimaçant, le nationalisme, Paris estime que les Français méritent d'être un peu plus libres que les autres. Quand, sous le Directoire, le général Bonaparte pille consciencieusement l'Italie qu'il a conquise, il ne choque pas grand monde : les vaincus n'ont qu'à payer. Il ne faut pas non plus surestimer le rayonnement de la Révolution française sur le reste du monde, comme on le fait trop spontanément dans notre pays. Les événements français sont commentés à l'étranger, ils enthousiasment des peuples entiers et aussi de grands esprits, Goethe, Kant, le poète anglais Wordsworth. Ils servent vite également - on l'oublie - d'opportuns contre-exemples : pendant des années, les princes, les rois, tous les pouvoirs en place en Europe écraseront sans états d'âme la moindre velléité de réforme avec l'assentiment de la bourgeoisie, traumatisée par avance : tout plutôt que la Terreur comme en France. Plus tard, à cause de la parenté qu'elles lui trouvent avec leur révolution à eux, la Russie puis la Chine développeront l'intérêt pour notre histoire. Aujourd'hui encore, certains des plus grands historiens de la Révolution française sont anglo-saxons. Pour autant, il faut arrêter de croire que la France peut seule se targuer d'avoir donné à la planète des leçons de liberté. Songeons à cette expression toujours répétée : notre pays est la « patrie des droits de l'homme ». Elle part d'un noble sentiment - comment reprocher à quiconque de revendiquer d'aussi admirables principes ? -, mais elle est fausse, ou plutôt elle n'est que partiellement vraie. La Constituante accoucha le 26 août 1789 de la fameuse « Déclaration des droits de l'homme et du citoyen ». Elle ne les a pas inventés pour autant, ou plus exactement elle n'est pas la seule à s'en croire l'auteur. Demandez à des Anglais : pour eux, l'invention de la liberté politique est anglaise, elle prend sa source dans la « Grande Charte » du Moyen Âge et surtout dans la Glorieuse Révolution de 1688 et son Bill of Rights (1689) qui donne aux sujets du roi des droits fondamentaux. Demandez à un habitant des États-Unis : il pense à la fameuse déclaration d'indépendance de 1776 (« tous les hommes sont créés égaux »), que les constituants français avaient d'ailleurs en tête en août 1789. Un Hollandais pensera à la tolérance qui fit la réputation de la république des Provinces-Unies au xviie siècle. Un Polonais à la révolution héroïque que menèrent ses compatriotes avant d'être écrasés par les Russes à la fin du xviiie siècle et ainsi de suite. Tous les peuples, en somme, estiment avoir donné leur obole à la lutte pour la liberté, et c'est très bien ainsi. Cela nous permet au passage de rappeler cette évidence : les droits de l'homme concernent tous les habitants de cette planète. Par définition, ils n'ont donc pas de patrie. Reste ce qui nous semble à la fois d'une grande simplicité et d'une grande importance. Quoi qu'on pense des accidents qu'elle a connus et des hommes qui l'ont faite, la Révolution française est un moment fondamental de notre histoire parce qu'elle a accouché de tous les principes qui sont encore les nôtres plus de deux cents ans après : la démocratie ; le droit de vote ; l'abolition de l'esclavage (rétabli par Napoléon) ; la liberté religieuse ; l'émancipation des Juifs, devenus enfin des citoyens à part entière ; le divorce ; la liberté sexuelle (c'est sous la Constituante que disparaissent, pour la première fois dans l'histoire européenne, les lois interdisant l'homosexualité) ; l'égalité entre tous ; cette belle idée qu'un individu doit être jugé pour son mérite et non pour sa naissance ; la fin des temps de prosternation devant des idoles ou des monarques. Une fameuse maxime de l'époque le proclamait : « Les rois ne sont grands qu'à ceux qui sont à genoux. » Oubliez tout le reste et souvenezvous de cette seule phrase, elle est, à sa manière, un résumé de ce que cette période bouillonnante nous a légué de plus précieux. 32 Napoléon Nous l'avions laissé juste après son coup d'État du 18 brumaire, c'est-à-dire en novembre 1799 : il s'appelait Bonaparte, jeune et mince général aux joues hâves, inaugurant le nouveau régime du « Consulat » qui lui permit bien vite d'être seul maître du pays et d'accomplir son destin exceptionnel. En juillet 1815, on le nomme Napoléon. Empereur déchu, il n'est déjà plus grand-chose : regardons-le s'éloigner sur l'océan à bord d'un bateau anglais, petit homme en redingote, ventripotent et dépressif. Les ailes de l'aigle sont brisées. Il a voulu soumettre l'Europe, l'Angleterre l'a soumis, qui l'emporte sur une île perdue au milieu de l'Atlantique. Il en rendra le nom célèbre, Sainte-Hélène. Entre les deux, il ne s'est pas passé seize ans, bien moins que le temps du règne de tant de rois dont on a oublié l'existence, à peine plus que le double mandat de quelques-uns des présidents de la Ve République. Seize ans pour devenir un des personnages les plus connus de l'histoire du monde, avec Jules César, Alexandre le Grand ou Gengis Khan ; un des plus aimés, un des plus haïs aussi, et dont la vie ne cesse de fasciner. Repères - 1799 (9 novembre-18 brumaire an VIII) : coup d'État de Napoléon Bonaparte créant le Consulat - 1801 : retour de la paix religieuse marquée par le Concordat entre Pie VII et la France - 1804 (2 décembre) : sacre de l'Empereur à Notre-Dame - 1805 (2 décembre) : victoire d'Austerlitz - 1807 (juillet) : traités de Tilsit entre Napoléon et le tsar Alexandre ier - 1808 (2 mai) : soulèvement de Madrid contre les occupants français - 1810 (avril) : mariage de Napoléon avec Marie-Louise, fille de l'empereur d'Autriche - 1812 (octobre) : début de la retraite de Russie - 1813 (octobre) : bataille de Leipzig, la plus grande défaite de Napoléon - 1814 (avril) : première abdication, départ pour l'île d'Elbe - 1815 (mars-juin) : retour de l'Empereur, les Cent-Jours Tentons tout d'abord un exercice qui n'est pas simple, celui de résumer brièvement ce parcours. Napoléon Bonaparte est d'abord l'inventeur d'un régime politique nouveau pour la France. Rapidement, l'ambitieux général capte le pouvoir pour lui seul. Dès 1802, celui qui était déjà Premier Consul se fait nommer Consul à vie. Le pas suivant est presque une formalité : en 1804, comme Charlemagne un millénaire avant lui, il se fait sacrer plus que roi, empereur. Contrairement au Franc, il n'est pas allé jusqu'à Rome chercher l'onction de Dieu et de son représentant sur terre. Il a fait venir le pape à Paris et pris soin, lors de la cérémonie du sacre à Notre-Dame, de se couronner lui-même. Prudent, il avait consolidé cette nouvelle fonction par plébiscite : l'onction de Dieu associée à celle du peuple citoyen, voilà tout l'Empire, ce mélange étonnant d'archaïsme monarchique et de modernité révolutionnaire. L'Empereur est le « représentant couronné de la Révolution triomphante », écrit Jean Tulard1, le grand spécialiste de la période, pour décrire ce jeu d'équilibre complexe. Après le sacre de Notre-Dame, il se fait couronner roi d'Italie. Bientôt, au gré de ses conquêtes, il distribue les couronnes à l'ensemble de ses frères et soeurs et quand il a enfin un fils, en 1811, il parle de fonder une « quatrième dynastie », c'est-à-dire une famille qui succéderait sur le trône aux Mérovingiens, aux Carolingiens et aux Capétiens. Par bien d'autres côtés, toutefois, il parachève 1789. C'est le second aspect de l'oeuvre impériale, souvent mis au crédit de l'homme et de la période. Napoléon est le consolidateur de l'État, l'homme qui a arrêté la tourmente de la Révolution, mais a su en préserver les acquis pour en faire les fondations d'un pays fort et stable. Avant tout, il rétablit la paix intérieure. La tranquillité avec les catholiques est assurée par la signature du « Concordat », ce traité signé avec le pape Pie VII qui organise l'Église de France et régit les relations avec Rome. Toutefois, contrairement à ce qui se passait sous l'Ancien Régime, les droits des religions minoritaires, juive et protestante, sont reconnus, et l'exercice de leur culte organisé dans la foulée. En même temps, le prudent Bonaparte rassure ceux à qui les ennuis de l'Église après 1789 avaient bien profité, c'est-à-dire les riches paysans ou les bourgeois qui avaient acheté ses biens ou ceux des émigrés alors mis aux enchères, les fameux « biens nationaux ». Au coeur même du serment qu'il prête lors de son sacre, l'Empereur confirme que leur vente est « irrévocable ». En créant la Banque de France, le Code civil, les lycées pour dispenser l'éducation secondaire, la Légion d'honneur ou les préfets, il dote le pays d'institutions si solides qu'elles existent toujours. La conquête de l'Europe Enfin, ou surtout, pourrait-on dire, Napoléon Bonaparte est un conquérant. Qui l'ignore ? La République avait dû affronter l'Europe entière liguée contre elle et conspirant à sa perte. Le Consul commence par calmer les choses. En 1801 et 1802, il signe la paix avec l'Autriche et l'Angleterre (paix de Lunéville en 1801 et traité d'Amiens en
bourbons

« Constituante quedisparaissent, pourlapremière foisdans l’histoire européenne, leslois interdisant l’homosexualité) ; l’égalitéentretous ; cettebelleidéequ’un individu doitêtre jugé pour sonmérite etnon pour sa naissance ; lafin des temps deprosternation devantdesidoles oudes monarques.

Unefameuse maximede l’époque leproclamait : « Lesroisnesont grands qu’àceux quisont àgenoux. » Oublieztoutlereste etsouvenez- vous decette seule phrase, elleest, àsa manière, unrésumé deceque cette période bouillonnante nousalégué de plus précieux.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles