Dictionnaire en ligne: DÉSOLANT, -ANTE, participe présent et adjectif.
Publié le 08/01/2016
Extrait du document
«
sais que l'argent est cause de tous les maux qui désolent nos
sociétés (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le
Petit Pierre, 1918, page 59) :
Ø 1....
le pauvre vieux ménétrier de Nayrac apparut comme
une bande de brigands affamés infestant le Midi et désolant le
grand chemin par leurs meurtres, leurs incendies et
déprédations.
PHILIPPE AUGUSTE MATHIAS DE VILLIERS DE L'ISLE-ADAM,
Contes cruels, Les Brigands, 1883, page 247.
— Par extension.
[Le complément d'objet désigne un domaine
particulier] Ils [les Cosaques] menaient la vie des corsaires
et désolaient le commerce de la mer Noire (PROSPER MÉRIMÉE,
Les Faux Démétrius, 1853, page 73 ).
— Au figuré.
L'ennui désole ma vie, Pulchérie, l'ennui me tue
(AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia,
1833, page 204 ).
2.
Par extension.
[Avec affaiblissement de sens]
a) Faire du mal à, tourmenter; importuner, contrarier.
Ce menu
était fait exprès pour me désoler, et tous mes maux
retombèrent sur moi (JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie
du goût ou Méditations de gastronomie transcendante, 1825,
page 376 ).
Opiniâtre de politesse, (...) [il] désole et
afflige les gens de ses envois et cadeaux à domicile (CHARLES-
AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 14, 1851-62,
page 134) :
Ø 2....
ces mouches féroces et sanguinaires (...) viennent
effrayer, désoler, poursuivre nos bestiaux pendant les ardeurs
de la canicule.
MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR,
Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York,
tome 3, 1801, page 315.
b) Affliger profondément.
Ces larmes attendrissaient et
désolaient mon coeur plus que n'eussent pu faire des reproches
(ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 569) :
Ø 3.
Mon amie, ce qui me fait peine, ce qui me désole, ce
qui me tourmente, ce qui me gâte ce plaisir de venir vous
voir, c'est qu'il me paraît loin, bien loin pour moi qui
voudrais que ce fût demain.
EUGÉNIE DE GUÉRIN, Lettres, 1838, page 194.
Remarque : Noter l'emploi suivant où désoler a le sens de
« donner un air de profonde tristesse (à un lieu) » (confer
désolé II A 2 et désolation A 2).
La tristesse du repas mangé,
des bouteilles bues, des croûtons naufragés sur les nappes
vineuses, désolait la vaste pièce (ALEXANDRE ARNOUX, Chiffre,
1926, page 138).
B.— Emploi pronominal.
1.
Se lamenter, se plaindre.
Je me désole tous les matins et
je m'enthousiasme tous les soirs.
Puis je me console, et cela
recommence (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1860, page
405) :
Ø 4.
Il faut les entendre [les actrices] se désoler :
— « Ah! mon Dieu! je dois être à tel endroit à cinq
heures, et à cinq heures et demie chez la masseuse (...) Ah!
mon Dieu! je n'y arriverai jamais!...
»
GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, L'Envers du music-hall,
1913, page 152.
2.
Éprouver un profond chagrin, se laisser aller à
2.
»
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