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Dictionnaire en ligne: DISPENSER, verbe transitif.

Publié le 16/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DISPENSER, verbe transitif. A.— Dispenser quelqu'un de (faire) quelque chose. 1. DROIT CIVIL et RELIGION. [Le sujet désigne une autorité] a) Autoriser (quelqu'un) à ne pas faire quelque chose de prescrit par une loi, une règle; accorder une dispense (confer ce mot C). Le maire peut dispenser des publications pour le mariage. Synonyme : exempter (de). En raison de l'extrême éloignement d'une de mes annexes, je suis dispensé du jeûne sacramentel le jour où je dois y célébrer la Sainte Messe (GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1184 ). Couchez-vous, signez-vous, et dormez. Je vous dispense formellement de toute autre prière (GEORGES BERNANOS, Dialogues des carmélites, 1948, 2e. tableau, 2, page 1609 ). SYNTAXE : Dispenser de la communion publique, du ministère ordinaire, de la loi commune; on l'a dispensé du service militaire, de servir comme soldat. b) Par analogie, spécialement. DROIT CANON. emploi absolu, rare. Faire remise à quelqu'un de ce qu'il a fait contre les règles de l'Église. Le Pape seul peut dispenser en cas de simonie (Larousse de la langue française. ). Synonymes : absoudre, relever (d'une faute). 2. Par extension. [Le sujet désigne une personne] a) Domaine du droit ou de la coutume. Libérer, dégager (quelqu'un) d'une obligation. On l'a dispensé de s'astreindre à ce règlement; élève dispensé des épreuves orales d'un examen : Ø 1. Pour me rendre la situation encore beaucoup plus agréable, on m'a dispensé des études... Je distrayais tout le monde en classe... LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 287. SYNTAXE : Le médecin major a dispensé cette recrue de corvée, de garde, de marche; être dispensé du deuil; être dispensé de quelque formalité, d'avoir à décliner son identité; dispenser un écolier de faire, de rendre des devoirs. — Spécialement. Dispenser quelqu'un d'un droit, d'une taxe. Synonyme : exonérer. Louis XI put rentrer dans Paris qu'il dispensa d'impôts pour être plus sûr de sa fidélité (JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 1, 1924, page 128 ). b) Domaine général. Tenir quitte de, ne pas exiger, ne pas imposer. Dispenser le lecteur des indications préliminaires : Ø 2.... je lui demandai [à Gobseck] (...) quel sentiment l'avait poussé à me faire payer de si énormes intérêts (...) — Mon fils, je t'ai dispensé de la reconnaissance en te donnant le droit de croire que tu ne me devais rien... HONORÉ DE BALZAC, Gobseck, 1830, page 420. — Au participe passé. Être (se croire) dispensé de... Se considérer comme déchargé de, ne pas se sentir obligé. Se croire dispensé d'agir, de réfléchir, de répondre à une lettre; se juger définitivement dispensé de toutes lectures, études sérieuses, de résoudre un problème; on n'est jamais dispensé d'être aimable. Un homme en proie à une grande maladie, ou à une angoisse profonde, est dispensé du même coup de toutes les autres maladies ou angoisses (ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1376 ). — Par euphémisme. Dispensez-moi (je vous dispense) de tout commentaire, de vos critiques et réflexions. Ne faites (je ne veux pas que vous fassiez) aucun commentaire. Synonymes : faire grâce (de), épargner. Schiller, (...) était sûr de rencontrer dans ses auditeurs assez de connaissances pour le dispenser de tout commentaire (BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Wallstein, 1809, page XVI. ). c) Par extension, littéraire. [Le sujet désigne une chose] Épargner, soustraire à quelqu'un l'obligation de. Le grand âge dispense d'aller à la guerre; aucun raisonnement ne dispense de l'expérience; sa fortune le dispense de travailler. Le dogme les dispense de penser, la providence d'oser, la raison de trembler (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 747) : Ø 3. L'abbé fit de nouveau un geste vague de la main, ce geste qui répondait à tout en le dispensant de s'expliquer plus nettement. ÉMILE ZOLA, La Conquête de Plassans, 1874, page 931. SYNTAXE : Un prétexte, une excuse qui dispense de faire quelque chose; un état qui dispense de travailler. d) Emploi pronominal réfléchi (confer supra A 2 b, au participe passé). Se permettre de ne pas faire quelque chose. Se dispenser de tout effort, de travailler; il s'est dispensé d'aller à son bureau, à l'école. Synonymes : s'abstenir (de); antonymes : s'obliger (à), se forcer (à). — Vous pourriez vous dispenser d'ameuter le village, continua-t-il furieux (GEORGES BERNANOS, Un Crime, 1935, page 801) : Ø 4. Le plus souvent, dans le tête à tête, nous [lui et Amélie de Liviers] ne nous donnions pas de noms en causant.. Devant le monde, l'accent était toujours là pour corriger ce que l'usage imposait de trop cérémonieux... Mais, seuls, nous nous gardions d'ordinaire, nous nous dispensions de tout nom... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 1, 1834, page 30. SYNTAXE : Ne pouvoir se dispenser de juger; se dispenser de toute cérémonie; se dispenser de banalités; se dispenser des visites, des formalités d'usage; particuliers qui se dispensent de payer leurs dettes; se dispenser d'un acte pénible; ne pouvoir se dispenser de citer quelqu'un; ne pouvoir se dispenser de se rendre à une soirée. B.— Dispenser quelque chose à quelqu'un. 1. Distribuer (avec une idée de largesse, de générosité). Dispenser libéralement tout son temps à quelqu'un; dispenser des trésors d'affection à un enfant; le sommeil qui dispense les bienfaits de l'oubli. Synonymes : répandre, prodiguer. L'heure de la récréation du soir, passée tout entière à l'avare lumière du préau dispensée par un unique bec de gaz (GEORGES BERNANOS, Nouvelle histoire de Mouchette, 1937, page 1268) : Ø 5.... je passe ma vie au milieu des architectes tunisiens et des artisans indigènes; je les vois distribuer partout l'air et la lumière dans les maisons, avec cette même habileté qu'ils déploient à dispenser l'eau dans les rigoles des jardins,... JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, La Fête arabe, 1912, page 82. Ø 6. Elle [Mme. d'Amoncourt] avait maintenant une situation à n'avoir pas à dispenser d'autres grâces que celles que sa présence répandait. MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 667. SYNTAXE : Platanes qui dispensent une ombre remarquable; ruisseau dispensant le soir une fraîcheur dangereuse; yeux qui dispensent le bonheur et la tristesse; la sérénité que dispense la mort; fleurs qui dispensent leurs parfums; dispenser avec impartialité le blâme et la louange; dispenser la vie aux générations nouvelles; dispenser un enseignement à des étudiants. — Au participe passé. Rayonnement, chaleur dispensés par une présence. 2. Emploi pronominal passif. Être donné. Cet enseignement se dispense aux seuls spécialistes; les honneurs se dispensent quelquefois au hasard. Mais donnons d'abord notre attention à l'éducation organisée, celle qui se dispense dogmatiquement dans les écoles (PAUL VALÉRY, Variété III, 1936, page 270 ). Remarque : 1. On rencontre dans les principaux dictionnaires du XIXe. siècle le sens spécial en pharmacie de " doser ". Dispenser les médicaments (confer dispensaire, dispensation) déjà indiqué comme " vieux " par Dictionnaire de la langue française (Émile Littré). 2. On rencontre dans la documentation a) Le participe présent et adjectif dispensant, ante. Qui a le pouvoir, la faculté de donner dispense (voir ce mot A). De là [l'impossibilité de créer une loi sans exception] résulte dans toute législation la nécessité d'une puissance dispensante (Joseph de Maistre, Pape, 1819, page 139). b) L'adjectif dispensatoire. Qui dispense (supra B 1). Mon docteur médecin examinait les cas nouveaux avec un esprit nouveau. Il n'avait pas des formules toutes faites et dispensatoires [répond le malade au docteur] (Charles Péguy, Grippe I, 1900, page 11). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 168. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 182, b) 1 381; XXe. siècle : a) 1 286, b) 1 582. DÉRIVÉS : Dispensable, adjectif, rare. a) Pour lequel on peut accorder dispense (voir ce mot C). Cas (non) dispensable. b) Qui peut être évité; dont on peut se dispenser (supra A 2 d), se passer. L'occasion, toujours ajournable et même « dispensable », ne décide que du lieu, de l'heure et de la sorte (VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 121 ).

« Peste, 1947, page 1376 ). — Par euphémisme.

Dispensez-moi (je vous dispense) de tout commentaire, de vos critiques et réflexions.

Ne faites (je ne veux pas que vous fassiez) aucun commentaire.

Synonymes : faire grâce (de), épargner.

Schiller, (...) était sûr de rencontrer dans ses auditeurs assez de connaissances pour le dispenser de tout commentaire (BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Wallstein, 1809, page XVI.

). c) Par extension, littéraire.

[Le sujet désigne une chose] Épargner, soustraire à quelqu'un l'obligation de.

Le grand âge dispense d'aller à la guerre; aucun raisonnement ne dispense de l'expérience; sa fortune le dispense de travailler.

Le dogme les dispense de penser, la providence d'oser, la raison de trembler (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 747) : Ø 3.

L'abbé fit de nouveau un geste vague de la main, ce geste qui répondait à tout en le dispensant de s'expliquer plus nettement. ÉMILE ZOLA, La Conquête de Plassans, 1874, page 931. SYNTAXE : Un prétexte, une excuse qui dispense de faire quelque chose; un état qui dispense de travailler. d) Emploi pronominal réfléchi (confer supra A 2 b, au participe passé).

Se permettre de ne pas faire quelque chose. Se dispenser de tout effort, de travailler; il s'est dispensé d'aller à son bureau, à l'école.

Synonymes : s'abstenir (de); antonymes : s'obliger (à), se forcer (à).

— Vous pourriez vous dispenser d'ameuter le village, continua-t-il furieux (GEORGES BERNANOS, Un Crime, 1935, page 801) : Ø 4.

Le plus souvent, dans le tête à tête, nous [lui et Amélie de Liviers] ne nous donnions pas de noms en causant.. Devant le monde, l'accent était toujours là pour corriger ce que l'usage imposait de trop cérémonieux...

Mais, seuls, nous nous gardions d'ordinaire, nous nous dispensions de tout nom... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 1, 1834, page 30. SYNTAXE : Ne pouvoir se dispenser de juger; se dispenser de toute cérémonie; se dispenser de banalités; se dispenser des visites, des formalités d'usage; particuliers qui se dispensent de payer leurs dettes; se dispenser d'un acte pénible; ne pouvoir se dispenser de citer quelqu'un; ne pouvoir se dispenser de se rendre à une soirée. B.— Dispenser quelque chose à quelqu'un. 1.

Distribuer (avec une idée de largesse, de générosité). Dispenser libéralement tout son temps à quelqu'un; dispenser des trésors d'affection à un enfant; le sommeil qui dispense les bienfaits de l'oubli.

Synonymes : répandre, prodiguer. L'heure de la récréation du soir, passée tout entière à l'avare lumière du préau dispensée par un unique bec de gaz (GEORGES BERNANOS, Nouvelle histoire de Mouchette, 1937, page 1268) : Ø 5....

je passe ma vie au milieu des architectes tunisiens et des artisans indigènes; je les vois distribuer partout l'air et la lumière dans les maisons, avec cette même habileté qu'ils déploient à dispenser l'eau dans les rigoles des jardins,... JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, La Fête arabe, 1912, page 2. »

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