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Dictionnaire en ligne: DISSIPATION, substantif féminin.

Publié le 16/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DISSIPATION, substantif féminin. A.— Action de disparaître en se dispersant, en s'anéantissant. 1. [En parlant de phénomènes naturels] Dissipation de la brume, du brouillard. Pour le [l'onguent de linaire] préparer on fait chauffer de la linaire fraîche en fleurs dans de la graisse de porc, sur un feu doux, jusqu'à dissipation complète de toute humidité (JEAN-BAPTISTE KAPELER, JOSEPH-BIENAIMÉ CAVENTOU, Manuel des pharmaciens et des droguistes, tome 2, 1821, page 561 ). — Par extension. ÉLECTRONIQUE. Puissance totale (utile et perdue) que consomme un dispositif (d'après Terminologie de l'exploitation électronique des informations 1963-64). Dissipation d'énergie. L'accélération des corps célestes a comme conséquence un rayonnement électromagnétique, donc une dissipation de l'énergie se faisant ressentir en retour par un amortissement de leur vitesse (HENRI POINCARÉ, La Mécanique nouvelle, 1909, page 15 ). — Par métaphore. · [Concernant un état de conscience ou un objet immatériel] Un homme imaginait des féeries, et quantité de merveilles qui s'offraient à leur propre dissipation successive, car la création de l'esprit est, en vérité, une destruction indéfinie du beau par le plus beau, du laid par le hideux (PAUL VALÉRY, Mauvaises pensées et autres, 1942, page 168 ). · [En parlant d'idées erronées] Aurait-il par hasard plus à redouter qu'à espérer de la dissipation des malentendus? (VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 164 ). 2. Par analogie. Action de dépenser follement ou avec prodigalité. Synonymes : dilapidation, gaspillage. La scandaleuse dissipation de sa fortune en des sottises (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Nouvelle journée, 1912, page 1535) : Ø 1. Petit à petit, les desseins prenaient de l'ampleur et de la fantaisie. Nous glissions à la dissipation, au gaspillage. De dépense imaginaire en dépense imaginaire, aux places de théâtre, aux folies. GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Notaire du Havre, 1933, page 106. — Au pluriel. Il tenait (...) la plupart d'entre eux [les vices] pour de folles, de stupides dissipations : il avait un mépris d'avare pour ces prodigalités (GEORGES BERNANOS, L'Imposture, 1928, page 370 ). — Par métaphore. D'immenses obstacles environnent les grands plaisirs de l'homme (...) en nécessitant une exorbitante, une prompte dissipation de ses forces (HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, page 178 ). B.— Au figuré. 1. Vieilli. a) [Sans idée péjorative] Action de se distraire, de se changer les idées. Vous avez encore plus besoin d'exercice et de dissipation que de consolation (GABRIEL SÉNAC DE MEILHAN, L'Émigré, 1797, page 1563 ). b) État, comportement d'une personne qui mène une vie insouciante, livrée aux plaisirs et aux amusements. Mener une vie de dissipation. La dissipation du monde contemporain, de la vie mondaine. Synonyme : divertissement. Mademoiselle de Châteaubriant, dès ses premiers pas dans le monde de Chantilly, y sentit se développer des instincts de dissipation, de bel-esprit et de coquetterie (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 9, 1851-62, page 187 ). Épicurisme et dissipation (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 479) : Ø 2. Bernard s'en voulait un peu d'accepter ces sorties qui étaient à ses yeux les actes d'une dissipation mondaine du genre que ses amis et lui appelaient la complaisance : elles lui semblaient vraiment indignes de lui, il eût rougi de devoir les décrire à ses camarades dont il imaginait les railleries sans délicatesse. PAUL NIZAN, La Conspiration, 1938, page 126. — Au pluriel. Paris, surexcitant la vie, Centre des dissipations, Enivre l'homme et le convie À déchaîner ses passions (AMÉDÉE POMMIER, Paris, poème humoristique, 1866, page 345 ). Les dissipations du coeur et des sens (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 244 ). Remarque : On rencontre dans la documentation l'adjectif dissipationnel, elle. Qui est relatif à la vie de dissipation qu'apporte le jeu. — (...) Tu veux te lancer dans ce que je nomme le système dissipationnel, et tu as peur d'un tapis vert! — Écoute, lui répondis-je, j'ai promis à mon père de ne jamais mettre le pied dans une maison de jeu (HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, page 173). 2. Dispersion inopportune (des facultés intellectuelles ou d'attention). Dissipation de l'esprit, dissipation d'esprit : Ø 3.... le seul bien ou la seule force à désirer dans la vie est la concentration, et presque le seul mal, la dissipation (...) je ressens douloureusement cette sorte de dispersion, d'émiettement que m'infligent les conditions de l'existence à Paris... PAUL VALÉRY, Entretien avec Frédéric Lefèvre, 1926, page 143. — Au pluriel. Je dois consigner ici mes « concentrations », non mes dissipations (ANDRÉ GIDE, Journal, 1907, page 237 ). — Spécialement, usuel, dans le langage scolaire. Comportement, état d'un élève agité, turbulent, inattentif. Puis il [Grand-père] reprend : Conduite : « Pourrait être mieux. Fréquentes dissipations ». Application : « Aucune ». Maintien : « Bon » (SIBYLLE-GABRIELLE-MARIE-ANTOINETTE DE RIQUETTI DE MIRABEAU, COMTESSE DE MARTEL DE JANVILLE, DITE GYP, Souvenirs d'une petite fille, 1928, page 150) : Ø 4.... à la classe de M. Brard, j'informai, par gestes, Fontanet. (...) M. Brard observa mes gestes, les qualifia de dissipation et me donna une mauvaise note de conduite. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie en fleur, 1922, page 290. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 207. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 553, b) 166; XXe. siècle : a) 134, b) 238.

« b) État, comportement d'une personne qui mène une vie insouciante, livrée aux plaisirs et aux amusements.

Mener une vie de dissipation.

La dissipation du monde contemporain, de la vie mondaine.

Synonyme : divertissement.

Mademoiselle de Châteaubriant, dès ses premiers pas dans le monde de Chantilly, y sentit se développer des instincts de dissipation, de bel-esprit et de coquetterie (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 9, 1851-62, page 187 ). Épicurisme et dissipation (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 479) : Ø 2.

Bernard s'en voulait un peu d'accepter ces sorties qui étaient à ses yeux les actes d'une dissipation mondaine du genre que ses amis et lui appelaient la complaisance : elles lui semblaient vraiment indignes de lui, il eût rougi de devoir les décrire à ses camarades dont il imaginait les railleries sans délicatesse. PAUL NIZAN, La Conspiration, 1938, page 126. — Au pluriel.

Paris, surexcitant la vie, Centre des dissipations, Enivre l'homme et le convie À déchaîner ses passions (AMÉDÉE POMMIER, Paris, poème humoristique, 1866, page 345 ).

Les dissipations du coeur et des sens (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 244 ). Remarque : On rencontre dans la documentation l'adjectif dissipationnel, elle.

Qui est relatif à la vie de dissipation qu'apporte le jeu.

— (...) Tu veux te lancer dans ce que je nomme le système dissipationnel, et tu as peur d'un tapis vert! — Écoute, lui répondis-je, j'ai promis à mon père de ne jamais mettre le pied dans une maison de jeu (HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, page 173). 2.

Dispersion inopportune (des facultés intellectuelles ou d'attention).

Dissipation de l'esprit, dissipation d'esprit : Ø 3....

le seul bien ou la seule force à désirer dans la vie est la concentration, et presque le seul mal, la dissipation (...) je ressens douloureusement cette sorte de dispersion, d'émiettement que m'infligent les conditions de l'existence à Paris... PAUL VALÉRY, Entretien avec Frédéric Lefèvre, 1926, page 143. — Au pluriel.

Je dois consigner ici mes « concentrations », non mes dissipations (ANDRÉ GIDE, Journal, 1907, page 237 ). — Spécialement, usuel, dans le langage scolaire. Comportement, état d'un élève agité, turbulent, inattentif. Puis il [Grand-père] reprend : Conduite : « Pourrait être mieux.

Fréquentes dissipations ».

Application : « Aucune ». Maintien : « Bon » (SIBYLLE-GABRIELLE-MARIE-ANTOINETTE DE RIQUETTI DE MIRABEAU, COMTESSE DE MARTEL DE JANVILLE, DITE GYP, Souvenirs d'une petite fille, 1928, page 150) : Ø 4....

à la classe de M.

Brard, j'informai, par gestes, Fontanet.

(...) M.

Brard observa mes gestes, les qualifia de dissipation et me donna une mauvaise note de conduite. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie en fleur, 1922, page 290. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 207.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 553, b) 166; XXe. siècle : a) 134, b) 238. 2. »

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