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Dictionnaire en ligne: DORMIR, verbe.

Publié le 22/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DORMIR, verbe. I.— Courant, emploi intransitif. A.— [Le sujet désigne une personne ou un animal, ou par métonymie un lieu qui rassemble plusieurs personnes] 1. Être dans l'état de sommeil. Les faisans dormaient sur les branches (MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 176 ). Dix heures et demie du soir. L'école dormait (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 331) : Ø 1. Il dort, mon Bénoni! Viens le voir, il repose; Marche bien doucement, car le bruit l'indispose. Viens le voir au salon d'où chacun s'est banni; Parlons bas, parlons bas, s'il allait nous entendre, S'éveiller pour souffrir, son sommeil est si tendre! Il dort, mon Bénoni! PETRUS BOREL, Rhapsodies, 1831, page 25. Ø 2. Un homme avait lutté toute la nuit pour trouver le sommeil. Il allait s'endormir. Il entendait que son ennemi entrait chez lui au moment même où ses yeux se fermaient. Il ne cherchait pas à ouvrir les yeux. Il avait tellement besoin de dormir. Il s'endormait. Son ennemi le tuait. Cet homme s'en moquait. Il s'était endormi au moins avant de mourir. MARCEL JOUHANDEAU, Monsieur Godeau intime, 1926, page 116. — Dormir + complément d'objet interne. Dormir d'un profond sommeil. Dormir d'un bon somme, de bon somme (Dictionnaire de l'Académie Française) Elle [une fillette] dormait de ce sommeil d'absolue confiance propre à son âge (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 187 ). Il dormait d'un épais sommeil ivre (ANDRÉ GIDE, L'Immoraliste, 1902, page 442 ). — Dormir + complément circonstanciel direct de temps. Dormir une demi-heure, une heure. Elles dormirent la grasse matinée (HONORÉ DE BALZAC, Le Père Goriot, 1835, page 213 ). Comme j'aurais voulu dormir mes douze heures (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Le Conscrit de 1813 1813, 1864, page 67 ). — Rare, emploi substantif masculin de l'infinitif présent (au singulier seulement). Disposition à dormir, fait de dormir. Synonyme : sommeil. Le dormir paisible dans les herbes épaisses (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Puits de Sainte Claire, 1895, page 29 ). Essayez d'ajourner le dormir ou le manger, ils vous assiègeront (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1931, page 986 ). — Proverbes. Qui dort dîne. " Le sommeil tient lieu de nourriture " (Dictionnaire de l'Académie Française). Le bien, la fortune lui vient en dormant " En parlant d'une personne qui devient riche sans rien faire " (Dictionnaire de l'Académie Française). Il ne faut pas (r)éveiller le chat qui dort. Voir chat. — Locutions. a) [Désignant un sommeil profond ou paisible] Dormir comme un loir, comme une marmotte, comme un sabot, comme une souche; dormir à poings fermés, d'un sommeil de plomb; dormir comme un bienheureux, du sommeil du juste. Dormir profondément. Dormir (tout) debout; (au figuré) un conte, une histoire, etc. à dormir debout. Confer debout. Au figuré dormir sur les/ses deux oreilles. N'être nullement inquiété. Je veillerai à votre sécurité, dormez sur les deux oreilles (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1932). b) [Désignant un sommeil léger] Souvent en emploi figuré. Ne dormir que d'un oeil, que d'une oreille; dormir les yeux ouverts, en gendarme. Dormir à demi, tout en restant aux aguets. Être sur le qui-vive. Il n'en dort pas. Il est préoccupé ou inquiété par quelque chose qui le tient en éveil. c) [Désignant une attitude du corps pendant le sommeil] Dormir en chien (de fusil). Dormir recroquevillé sur soi-même. Voir chien exemple 10. d) Argot. Se faire dormir. Dormir. Envoyer dormir. Assommer (Charles-Louis Carabelli, [Langage populaire] ). SYNTAXE : Dormir dans son berceau, dans/entre les bras de quelqu'un, côte à côte, dans une chambre, sur un divan, dans un fauteuil, sur l'herbe, dans un lit, sur le sein de quelqu'un, au soleil, sous la tente; j'ai bien, mal, peu, trop dormi; je n'ai pas dormi de la nuit; dormir jusqu'à midi, en paix; dormir et rêver, et se réveiller; dormir seul, tranquille, paisiblement, profondément; se coucher et, manger et, reposer et, veiller et dormir. Aller, avoir l'air de, avoir besoin de, avoir envie de, empêcher de, essayer de, pouvoir, faire semblant de, feindre de, rentrer, tâcher de dormir; l'enfant, tout (le monde), le village, la ville dort. 2. Par analogie. a) Demeurer immobile comme une personne livrée au sommeil. La cétoine qui dort dans le coeur de la rose (GUILLAUME APOLLINAIRE, Alcools, 1913, page 42 ). b) Par euphémisme. Reposer dans la mort. Dormir au cimetière. Le patriarche [Jacob] porté après sa mort à la cave de Membré pour y dormir avec ses pères (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 1, 1810, page 175 ). Le vieux capétien qui dort sous les dalles du choeur (PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Tableau de la géographie de la France, 1908, page 161 ). 3. Par extension. Dormir avec quelqu'un. Avoir des relations sexuelles avec lui. Synonyme familier : coucher avec. Devine qui dîne et dort avec moi ce soir? La petite Mars (FRANÇOISE SAGAN, Bonjour tristesse, 1954, page 152 ). 4. Au figuré, péjoratif. Demeurer inactif, inconscient, rêveur ou irrésolu, au lieu d'agir. Dormir sur son travail. Il lui arrive souvent [au Français] de créer et de dormir sur son oeuvre (PAUL VALÉRY, Regards sur le monde actuel, 1931, page 134) : Ø 3. J'ai l'impression pénible que l'Amérique dort, qu'elle ne sait pas encore qu'elle est en guerre. Quel douloureux réveil y aura-t-il un jour... JULIEN GREEN, Journal, 1942, page 207. Ø 4. Observez vos voisins, si, par chance, il survient un décès dans l'immeuble. Ils dormaient dans leur petite vie et voilà, par exemple, que le concierge meurt. Aussitôt, ils s'éveillent, frétillent, s'informent, s'apitoient. Un mort sous presse, et le spectacle commence enfin. ALBERT CAMUS, La Chute, 1956, page 1490. B.— Au figuré. [Le sujet désigne un inanimé] 1. [Le sujet désigne un inanimé concret] a) Être plongé dans le silence et l'immobilité, au moment où les hommes sont dans le sommeil. Le coucou chante au bois qui dort. L'aurore est rouge encore (PAUL-JEAN TOULET, Les Contrerimes, 1920, page 22 ). Dans l'obscurité chaude, le jardin dormait, sans un bruissement (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 189 ). La terre couleur de moissons dormait du sommeil de l'après-midi (ANDRÉ MALRAUX, L'Espoir, 1937, page 515 ). b) Demeurer ou sembler immobile. Le vent tombe, le navire dort comme sur un lac (ALPHONSE DE LAMARTINE, Souvenirs, impressions, pensées et paysages pendant un voyage en Orient (1832-1833) ou Note d'un voyageur, tome 2, 1835, page 322 ). Familier. Cette toupie, ce sabot dort. " Se dit d'une toupie, d'un sabot qui tourne si vite que le mouvement en est imperceptible " (Dictionnaire de l'Académie Française). — [Le sujet désigne une eau, un fleuve, etc.] Stagner. Antonymes : couler, courir. Un canal profond dont les eaux vertes dorment (THÉOPHILE GAUTIER, Albertus ou l'Âme et le péché, 1833, page 123 ). · Par métaphore. Eau qui dort. Personne dont les apparences calmes ne reflètent pas la vraie nature. La supérieure disait à ma grand'mère que j'étais une « eau qui dort » (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 114 ). Proverbe. Il n'y a pas pire eau que l'eau qui dort. Il faut se méfier d'une personne aux apparences sournoises et taciturnes. — Par extension. [Le sujet désigne une odeur, une couleur, etc.] Une énorme odeur de taureau (...) dormait au ras de la pâture (JEAN GIONO, Le Chant du monde, 1934, page 272 ). Dans les longs couloirs (...) dormait une lumière froide (JEAN GIONO, Le Bonheur fou, 1957, page 29 ). — BOTANIQUE. [Le sujet désigne un végétal] · Être en état de dormance. La végétation dort en hiver (DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET. 1965). · Fermer ses feuilles ou ses pétales pendant la nuit. La belle-de-jour dort la nuit (Grand Larousse de la langue française en six volumes). Remarque : Ces emplois sont attestés dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et XXe. siècle sauf Dictionnaire de l'Académie. c) Reposer dans un oubli ou une indifférence qui se prolongent. Dormir dans des dossiers. Dans un carton, dorment là le testament de Louis XVI et la dernière lettre de Marie-Antoinette (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1858, page 553 ). Vieilles photos qui dormaient dans son portefeuille (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 330) : Ø 5. Le portrait de Jacques dormait au fond de l'hôtel de la rue de Boulogne, où elle l'avait enfermé avec tous les pénibles souvenirs des années mortes. ÉMILE ZOLA, Madeleine Férat, 1868, page 95. d) Demeurer inactif, être sans utilisation pour le moment. Près du rouet qui dort (VICTOR HUGO, Les Contemplations, tome 2, 1856, page 14 ). Les voiliers fuselés dorment (...), attendant les prochaines régates (PAUL MORAND, New-York, 1930, page 241 ). Les machines à écrire dormaient sous les housses (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Vol de nuit, 1931, page 101 ). — Laisser dormir. Passer sous silence pour l'instant, ne pas donner suite. Laisser dormir une affaire. Synonymes populaires : mettre en veilleuse, sous le coude. Le laisser dormir [un ouvrage] deux mois et le revoir ensuite (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Correspondance, tome 2, 1800-42, page 17 ). — En particulier. [Le sujet désigne un capital] Être improductif. Le billet de 500 francs qui dort entre mes mains (VICTOR HUGO, Correspondance, 1823, page 368 ). Laisser dormir des capitaux. 2. [Le sujet désigne un inanimé abstrait : attitude, sentiment] a) Être enfoui dans la conscience. Que la lumière nouvelle éveille de mon coeur les forces cachées qui y dorment (JULES MICHELET, Journal, 1849, page 10 ). Je pense aux âmes affligées Où dorment d'anciennes amours (ARMAND PRUDHOMME, DIT SULLY PRUDHOMME, Les Solitudes, 1869, page 10 ). La puissance cosmique qui dormait dans l'individu (JEAN-RICHARD BLOCH, Destin du siècle, 1931, page 260) : Ø 6. Mais je commencerais par le portrait de l'homme, si j'avais l'intention de faire le portrait du créateur. Cet élément incorruptible est au fond de chacun de nous. Mais presque aucun de nous n'est capable de l'y trouver. Il dort sous trop d'alluvions millénaires, la religion, les lois, l'éducation surtout qui s'acharne à l'ensevelir... ÉLIE FAURE, L'Esprit des formes, 1927, page 126. b) Connaître le repos, l'oubli : Ø 7. Dors, ma sagesse, dors. Forme-toi cette absence; Retourne dans le germe et la sombre innocence Abandonne-toi vive aux serpents, aux trésors... Dors toujours! descends, dors toujours! descends, Dors, dors! PAUL VALÉRY, La Jeune Parque, 1917, page 109. II.— Emploi transitif. [le complément est un objet interne] A.— [L'objet interne désigne le sommeil ou le temps du sommeil] Être dans l'état de sommeil. Dormir un bon somme (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). René s'étendit sur la couche du chasseur, et dormit son premier sommeil chez les Natchez (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 118) : Ø 8. Il songeait aux cinq années d'amour qu'il avait passées dans la possession de Madeleine, aux nuits tièdes qu'il avait dormies sur sa poitrine blanche... ÉMILE ZOLA, Madeleine Férat, 1868, page 161. B.— Au figuré et par métaphore. [L'objet interne désigne une entité comparable au sommeil] 1. [Le sujet désigne une personne; l'objet désigne une réalité temporelle] En dormant mon passé que ne l'ai-je perdu (LOUIS ARAGON, Le Roman inachevé, 1956, page 235 ). Il m'a semblé n'avoir jamais fait jusqu'alors que dormir ma vie (MARCEL AYMÉ, La Mouche bleue, 1957, page 168 ). 2. [Le sujet désigne un inanimé] Les étangs chauds et roses dormant leur paresse enflammée (HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 905 ). Remarque : On rencontre dans la documentation dormi, ie en emploi adjectival. La fatigue d'une nuit mal dormie (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 37). Le réveil amer Du sommeil dormi parmi la chevelure (HENRI DE RÉGNIER, Poèmes anciens et romanesques, 1890, page 243). Remarque générale : 1. On rencontre dans la documentation plusieurs verbes intransitifs synonymes rares et familiers, dérivé de dormir. Dormir à demi, somnoler, s'assoupir. a) Dormailler. Clercs [d'avoué] qui dormaillaient sur des copies (Gyp, Souvenirs d'une petite fille, 1928, page 47). Attesté par Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter), Larousse du XXe. siècle en six volumes et Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965. b) Dormasser. Réveillé en moi une sorte de bête douloureuse qui dormassait et qu'il aurait fallu laisser dormir (Henri de Montherlant, Lépreuses, 1939, page 1524). On rencontre aussia le participe présent dormassant en emploi adjectival. Maussade et dormassante (Alexandre Arnoux, Royaume des ombres, 1954, page 122). Attesté par Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892, Larousse du XXe. siècle en six volumes-Grand Larousse de la langue française en six volumes et Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965. c) Dormichonner. Journée passée à (...) dormichonner dans mon lit (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1890, page 1167). Attesté dans le Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892. On rencontre aussi) Le participe présent dormichonnant en emploi adjectival. Sous les couvertures, moitié dormichonnant, moitié éveillé (Idem, ibidem, 1883, page 279). Confer Dictionnaire des mots sauvages (Maurice Rheims) 1969. ß ) Le dérivé dormichonnement, substantif masculin Sommeil artificiel. On cherche à endormir dans un dormichonnement le cruel présent (Idem, ibidem, 1869, page 531). Confer Dictionnaire des mots sauvages (Maurice Rheims) 1969. d) Dormitailler. Bientôt il [Grégoire] dormitaillera (...) réveillé de loin en loin (...) et replongé bientôt dans une invincible hébétude (Alexandre Arnoux, Solde, 1958, page 27). Absent des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle 2. On rencontre également dans la documentation plusieurs substantifs rares dérivés de dormir. a) Dormette, substantif féminin Petit somme, sieste. Une p'tite dormette, après dîner (Gyp, Mariage civil, 1892, page 179). Absent des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle b) Dormille, substantif féminin a ) Loche de rivière. Attesté dans le Dictionnaire de l'Académie Française complément 1842, Dictionnaire de la langue française (Émile Littré), Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Grand Larousse encyclopédique en dix volumes et Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965. ß ) Régionalisme (Centre). Petit somme, sieste. Un petit bout de dormille sur le midi (George Sand, Le Péché de Monsieur Antoine, 1847, page 54). c) Dormitation, substantif féminin Sommeil (confer Bloy, Le Désespéré, 1886, page 64). Attesté dans le Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892 qui le signale comme ancien d) Dormitoire, substantif masculin Chambre à coucher. Il ne faisait qu'un saut du dormitoire à la salle à manger (Nodier, Fée Miettes, 1831, page 124). Sans entrer dans votre dormitoire, si vous roupillez (Jean de la Varende, Roi d'Écosse, 1941, page 107). Attesté dans le Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892 (archaïsme), Grand dictionnaire universel du XIXe. et du XXe. siècle (Pierre Larousse) (familier) et Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965 (très rare). e) Dormoir, substantif masculin, vieux et rare. Lieu ombragé et pourvu d'eau où les bestiaux peuvent se reposer. Vaches au dormoir (Nouveau, Valentines, 1886, page 230). Attesté par la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle sauf Dictionnaire de l'Académie française. Fréquence absolue littéraire Dormir : 11 566. Dormi : 1 119. Fréquence relative littéraire Dormir : XIXe. siècle : a) 11 566, b) 20 052; XXe. siècle : a) 20 334, b) 16 345. Dormi : XIXe. siècle : a) 1 181, b) 1 960; XXe. siècle : a) 1 781, b) 1 629.

« dormir debout.

Confer debout.

Au figuré dormir sur les/ses deux oreilles.

N'être nullement inquiété.

Je veillerai à votre sécurité, dormez sur les deux oreilles (Dictionnaire de l'Académie française.

1835-1932). b) [Désignant un sommeil léger] Souvent en emploi figuré.

Ne dormir que d'un oeil, que d'une oreille; dormir les yeux ouverts, en gendarme.

Dormir à demi, tout en restant aux aguets.

Être sur le qui-vive.

Il n'en dort pas.

Il est préoccupé ou inquiété par quelque chose qui le tient en éveil. c) [Désignant une attitude du corps pendant le sommeil] Dormir en chien (de fusil).

Dormir recroquevillé sur soi-même. Voir chien exemple 10. d) Argot.

Se faire dormir.

Dormir.

Envoyer dormir.

Assommer (Charles-Louis Carabelli, [Langage populaire] ). SYNTAXE : Dormir dans son berceau, dans/entre les bras de quelqu'un, côte à côte, dans une chambre, sur un divan, dans un fauteuil, sur l'herbe, dans un lit, sur le sein de quelqu'un, au soleil, sous la tente; j'ai bien, mal, peu, trop dormi; je n'ai pas dormi de la nuit; dormir jusqu'à midi, en paix; dormir et rêver, et se réveiller; dormir seul, tranquille, paisiblement, profondément; se coucher et, manger et, reposer et, veiller et dormir.

Aller, avoir l'air de, avoir besoin de, avoir envie de, empêcher de, essayer de, pouvoir, faire semblant de, feindre de, rentrer, tâcher de dormir; l'enfant, tout (le monde), le village, la ville dort. 2.

Par analogie. a) Demeurer immobile comme une personne livrée au sommeil.

La cétoine qui dort dans le coeur de la rose (GUILLAUME APOLLINAIRE, Alcools, 1913, page 42 ). b) Par euphémisme.

Reposer dans la mort.

Dormir au cimetière. Le patriarche [Jacob] porté après sa mort à la cave de Membré pour y dormir avec ses pères (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 1, 1810, page 175 ).

Le vieux capétien qui dort sous les dalles du choeur (PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Tableau de la géographie de la France, 1908, page 161 ). 3.

Par extension.

Dormir avec quelqu'un.

Avoir des relations sexuelles avec lui.

Synonyme familier : coucher avec.

Devine qui dîne et dort avec moi ce soir? La petite Mars (FRANÇOISE SAGAN, Bonjour tristesse, 1954, page 152 ). 4.

Au figuré, péjoratif.

Demeurer inactif, inconscient, rêveur ou irrésolu, au lieu d'agir.

Dormir sur son travail.

Il lui arrive souvent [au Français] de créer et de dormir sur son oeuvre (PAUL VALÉRY, Regards sur le monde actuel, 1931, page 134) : Ø 3.

J'ai l'impression pénible que l'Amérique dort, qu'elle ne sait pas encore qu'elle est en guerre.

Quel douloureux réveil y aura-t-il un jour... JULIEN GREEN, Journal, 1942, page 207. Ø 4.

Observez vos voisins, si, par chance, il survient un décès dans l'immeuble.

Ils dormaient dans leur petite vie et voilà, par exemple, que le concierge meurt.

Aussitôt, ils s'éveillent, frétillent, s'informent, s'apitoient.

Un mort sous presse, et le spectacle commence enfin. ALBERT CAMUS, La Chute, 1956, page 1490. B.— Au figuré.

[Le sujet désigne un inanimé] 1.

[Le sujet désigne un inanimé concret] 2. »

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