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Dictionnaire en ligne: DRAPER, verbe transitif.

Publié le 22/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DRAPER, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— Vieux. TECHNOLOGIE. Effectuer les opérations (foulage, lainage) propres à convertir une étoffe de laine en drap. Draper une étoffe (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE. 1845). — Emploi absolu : Ø 1. J'étais l'élève du père Fritz, (...) qui m'enseignait l'art de « draper », c'est-à-dire de lisser le poil d'un tissu brut et de le faire briller. ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Mémoires, I, VI, page 85 dans ROB. B.— Habiller, garnir, recouvrir de drap, de draperies. 1. Habiller de drap. a) [Le sujet désigne une personne, le complément un vêtement ou un ornement vestimentaire] Habiller, recouvrir de vêtements amples qui forment des plis harmonieux. Madame Bergeret y déposait le mannequin sur lequel elle drapait les jupes taillées par elle (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Mannequin d'osier, 1897, page 3 ). Elle s'amusait, parfois, à draper sur moi le burnous noir léger, rayé de lames d'or (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, page 157 ). — Disposer en plis harmonieux. Elle prit le châle, le drapa sur elle (HONORÉ DE BALZAC, Gaudissart II, 1844, page 594 ). À la lueur d'une bougie, je drapais ma cravate en rêvassant (ALEXANDRE ARNOUX, Le Chiffre. 1826, page 25 ). b) [Le sujet désigne un vêtement, le complément une personne] Vêtir, recouvrir en formant des plis amples, harmonieux, majestueux. Chemise, corsage qui drape le torse de quelqu'un; épaule que drape une redingote. Un vieux nègre assez flasque enveloppé dans un pagne jaune qui le drapait fort dignement (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 193 ). Deux pièces de laine grise la drapaient jusqu'à mi-jambes (HENRI DE MONTHERLANT, Les Lépreuses, 1939, page 1435 ). — Spécialement. PEINTURE et SCULPTURE. Représenter une personne vêtue de vêtements légers et amples. Draper une statue, une personne à l'antique. Les maîtres du XVIIe. eurent recours à un artifice ingénieux [dans le Baptême du Christ] ; ils drapèrent le Christ dans une large écharpe aux plis harmonieux (ÉMILE MÂLE, L'Art religieux après le Concile de Trente, 1932, page 261 ). · Au figuré, familier. « Draper quelqu'un. En faire un portrait satirique. J'ai vu ce que vous avez dit de votre adversaire : le voilà bien drapé » (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). 2. Recouvrir de drap, d'une draperie. Draper un salon de soie; draper une coiffeuse de mousseline. Un petit tapis jaune qui drapait l'accoudoir d'une fenêtre en mirador (MARCEL JOUHANDEAU, Monsieur Godeau intime, 1926, page 27) : Ø 2. J'ai trois pages dans ma famille, répondit M. de Charlus, et le droit de draper en rouge à cause d'un titre cardinalice,... MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 612. — Spécialement. Recouvrir d'un drap noir en signe de deuil. Draper une voiture de noir; draper un portail d'église. Des tapissiers étaient occupés à draper à la porte les tentures mortuaires (GEORGES SIMENON, Les Vacances de Maigret, 1948, page 88 ). · Absolument. Porter le deuil. Sous Louis XIV, nous drapâmes à la mort de Monsieur, comme ayant la même grand'mère que le roi (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 1089 ). 3. Par analogie. Décorer d'une étoffe en la disposant en plis harmonieux. Draper une fenêtre, une baie de rideaux. Aux portes, aux croisées, un de ces tapissiers qui sont de vrais artistes avait drapé de moelleux rideaux en cachemire (HONORÉ DE BALZAC, Une Fille d'Ève, 1839, page 67 ). — Par métaphore. Le bouquet d'ormes (...) drapait la tenture verte de ses branches (ÉMILE ZOLA, Une Page d'amour, 1878, page 879 ). Le chèvrefeuille, qui drapait un grand arbre mort, apportait aussi le miel de ses premières fleurs (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Chatte, 1933, page 3 ). 4. Au figuré. Cacher ses sentiments, un aspect de sa personnalité en adoptant une attitude trompeuse. Irène sourit d'un sourire glacé, impertinent. « Ne drapez pas votre jalousie, mon petit Jacques, dans l'étendard de l'amitié incorruptible » (JULIEN GRACQ, Un Beau ténébreux. 1945, page 167 ). — Vieux. Critiquer sévèrement et systématiquement. Il a joliment drapé votre dernier ouvrage (LOUIS-BENOÎT PICARD, Théâtre, tome 8, Les Charlatans et les compères, 1821, page 339 ). Nous ennemis, Paris? pour quelques mots! (...) fi donc! On m'a souvent drapé de bien autre façon! (GUILLAUME-VICTOR-ÉMILE, DIT ÉMILE AUGIER, La Ciguë, 1844, I, page 40 ). II.— Emploi pronominal. A.— S'envelopper dans un vêtement ample qui forme des plis harmonieux. Se draper dans sa cape, son manteau, dans un peignoir : Ø 3. J'enfilai ma robe de chambre et lui son vieux peignoir blanc. — Vous devriez jeter cette horreur, dis-je. Il se drapa étroitement dans le tissu éponge : — Jamais! J'attendrai qu'il me quitte. SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 434. — Par métaphore. La masse confuse de la forteresse, en face, se drapait, s'élargissait, ramassait autour d'elle le brouillard du soir (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 127 ). B.— Au figuré. [Le complément est introduit par dans] S'enorgueillir, prendre une attitude imposante qui met en avant ce qui est considéré comme une vertu. Se draper dans sa vertu. Luce s'amuse de tout son coeur, Anaïs se drape dans sa dignité et s'en va (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 281 ). — [Le complément est introduit par dans ou de] Faire parade. Il [l'attaché au journal] se drape souvent de puritanisme (HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 3, 1836-48, page 569 ). Moi (...) la seule à ne pas me draper dans les vestiges de la bourgeoisie (JEAN COCTEAU, Les Parents terribles, 1938, page 193 ). Se draper superbement dans l'ironie du dandysme (ANDRÉ GIDE, Correspondance avec Paul Valéry, 1891, page 64 ). — Absolument. Je trouve que les étrangers font mieux que nous. Ils ne posent pas, et nous, ou nous nous drapons, ou nous nous vautrons (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance, tome 5, 1812-76, page 291 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif masculin drapement. Action, manière de (se) draper, son résultat. On parle du costume des peuples antiques, du drapement de leurs corps dans des morceaux d'étoffe carrés, sans coupe appropriée à la forme des membres (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1890, page 1113). Par métaphore Je pensais mes Destinées. Je les voulais, hautes et graves, emphatiques En un clair drapement de gloire (Henri de Régnier, Poèmes anciens et romanesques, 1890, page 163). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 169.

« — Spécialement.

Recouvrir d'un drap noir en signe de deuil. Draper une voiture de noir; draper un portail d'église.

Des tapissiers étaient occupés à draper à la porte les tentures mortuaires (GEORGES SIMENON, Les Vacances de Maigret, 1948, page 88 ). · Absolument.

Porter le deuil.

Sous Louis XIV, nous drapâmes à la mort de Monsieur, comme ayant la même grand'mère que le roi (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 1089 ). 3.

Par analogie.

Décorer d'une étoffe en la disposant en plis harmonieux.

Draper une fenêtre, une baie de rideaux.

Aux portes, aux croisées, un de ces tapissiers qui sont de vrais artistes avait drapé de moelleux rideaux en cachemire (HONORÉ DE BALZAC, Une Fille d'Ève, 1839, page 67 ). — Par métaphore.

Le bouquet d'ormes (...) drapait la tenture verte de ses branches (ÉMILE ZOLA, Une Page d'amour, 1878, page 879 ).

Le chèvrefeuille, qui drapait un grand arbre mort, apportait aussi le miel de ses premières fleurs (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Chatte, 1933, page 3 ). 4.

Au figuré.

Cacher ses sentiments, un aspect de sa personnalité en adoptant une attitude trompeuse.

Irène sourit d'un sourire glacé, impertinent.

« Ne drapez pas votre jalousie, mon petit Jacques, dans l'étendard de l'amitié incorruptible » (JULIEN GRACQ, Un Beau ténébreux.

1945, page 167 ). — Vieux.

Critiquer sévèrement et systématiquement.

Il a joliment drapé votre dernier ouvrage (LOUIS-BENOÎT PICARD, Théâtre, tome 8, Les Charlatans et les compères, 1821, page 339 ).

Nous ennemis, Paris? pour quelques mots! (...) fi donc! On m'a souvent drapé de bien autre façon! (GUILLAUME-VICTOR- ÉMILE, DIT ÉMILE AUGIER, La Ciguë, 1844, I, page 40 ). II.— Emploi pronominal. A.— S'envelopper dans un vêtement ample qui forme des plis harmonieux.

Se draper dans sa cape, son manteau, dans un peignoir : Ø 3.

J'enfilai ma robe de chambre et lui son vieux peignoir blanc.

— Vous devriez jeter cette horreur, dis-je.

Il se drapa étroitement dans le tissu éponge : — Jamais! J'attendrai qu'il me quitte. SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 434. — Par métaphore.

La masse confuse de la forteresse, en face, se drapait, s'élargissait, ramassait autour d'elle le brouillard du soir (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 127 ). B.— Au figuré.

[Le complément est introduit par dans] S'enorgueillir, prendre une attitude imposante qui met en avant ce qui est considéré comme une vertu.

Se draper dans sa vertu.

Luce s'amuse de tout son coeur, Anaïs se drape dans sa dignité et s'en va (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 281 ). — [Le complément est introduit par dans ou de] Faire parade.

Il [l'attaché au journal] se drape souvent de puritanisme (HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 3, 1836-48, page 569 ).

Moi (...) la seule à ne pas me draper dans les vestiges de la bourgeoisie (JEAN COCTEAU, Les Parents terribles, 1938, page 193 ).

Se draper superbement dans l'ironie du dandysme (ANDRÉ GIDE, Correspondance avec Paul 2. »

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