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Dictionnaire en ligne: ÉCLIPSE, substantif féminin.

Publié le 23/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉCLIPSE, substantif féminin. A.— Langage technique et courant. 1. ASTRONOMIE. Disparition apparente et temporaire d'un astre, provoquée par l'interposition d'un corps céleste soit entre cet astre et la source lumineuse qui l'éclaire habituellement (éclipse vraie), soit entre cet astre et l'oeil de l'observateur (éclipse apparente). Le cycle astronomique des éclipses; annoncer, prédire la date d'une éclipse; une éclipse (in)visible de tel endroit. Il n'y a pas encore bien longtemps, une éclipse ou une comète jetaient l'effroi partout (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1921, page 275 ). — Spécialement. Éclipse de soleil. Éclipse se produisant quand la lune s'interpose entre la terre et le soleil. Éclipse de lune. Éclipse se produisant quand la lune passe dans le cône d'ombre projeté par la terre. Éclipse partielle (par opposition à totale). Éclipse se produisant selon qu'une partie de l'astre reste visible ou non. Éclipse annulaire. Éclipse partielle du soleil, qui ne laisse voir de cet astre qu'un anneau lumineux. SYNTAXE : Le calcul des éclipses; observer, regarder une éclipse; des verres pour éclipses; les phases d'une éclipse; l'obscurité momentanée d'une éclipse. 2. Par analogie. Disparition pour un observateur, d'un foyer lumineux. La Petite, dans l'herbe, tient ses yeux fixés sur la lampe, qu'une brève éclipse vient de voiler : une main a passé devant la flamme, une main qu'un dé brillant coiffait (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, page 39 ). — À éclipses. [À propos de dispositifs lumineux] Qui éclaire par intermittence. Phare à éclipses; feux à éclipses des fanaux tournants; feux fixes ou clignotants, à éclats ou à éclipses. · Par extension. Qui apparaît ou disparaît par intermittence. Les exercices de tir sur des buts mobiles à éclipse prompte constituent un excellent moyen pour habituer les soldats à charger et à ajuster très rapidement (ALFRED LEDIEU, ERNEST CADIAT, Le Nouveau matériel naval, tome 1, 1890, page 358 ). · Au figuré. Folie à éclipses. Troubles mentaux qui disparaissent complètement, puis reviennent pendant des périodes plus ou moins longues (d'après Vocabulaire de la psychologie (HENRI PIÉRON), 1963). Publicité à éclipses, à répétition (GEORGES DUHAMEL. Petit ROBERT. ). 3. Par extension. a) Familier. Disparition furtive de quelqu'un. Apparitions et éclipses (de quelqu'un) : Ø 1. Il [Vespasiano] disparaissait parfois de la scène du monde durant une quinzaine de jours, puis (...) payait de méchantes défaites ceux qui l'interrogeaient sur les causes de cette éclipse périodique. OCTAVE FEUILLET, Onesta, 1848, page 206. b) MÉDECINE. Éclipse cérébrale. Ensemble de manifestations (troubles moteurs, sensitifs) traduisant les complications vasculaires de l'hypertension artérielle associée à l'athérosclérose des artères cérébrales (d'après Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M. NICOLE, H. LAMBERT) tome 2 1971). Éclipse visuelle. " Accès de cécité bilatérale de caractère paroxystique et de durée variable " (Dictionnaire de médecine (PRÉFACE DE JEAN HAMBURGER), Flammarion 1975). c) PSYCHOLOGIE. Éclipse mentale. Perte momentanée du contrôle de la pensée (d'après Vocabulaire de la psychologie (HENRI PIÉRON), 1973). d) LINGUISTIQUE. " Dans la grammaire celtique, (...) nasalisation du phonème initial d'un mot après certains mots ou types flexionnels déterminés " (Lexique de la terminologie religieuse (JULES MAROUZEAU) 1933). B.— Au figuré. 1. Éclipse de + nom de chose abstraite. Élimination, disparition temporaire (de quelque chose). En Europe, l'éclipse des lumières de l'antiquité avait été complète (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Histoire de la peinture en Italie, tome 1, 1817, page 10 ). Je ne peux jamais me reposer, quand je sais, quand je sens, derrière un mur, des existences interrompues par ces régulières éclipses de la raison (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Qui sait? 1890, page 1187) : Ø 2. Voltaire ne se trompe point ici comme tout homme est sujet à se tromper. Il se trompe honteusement. C'est une éclipse centrale du sens commun. Tout ce qui naît d'un abus est un abus! JOSEPH, COMTE DE MAISTRE, Considérations sur la France, 1796, page 282. — Obscurcissement passager (de ce qui a quelque éclat). Décadence et éclipse. Ils coïncident avec une éclipse du goût que je suis fait pour endurer, moi qui me fais du goût l'idée d'une grande tâche (ANDRÉ BRETON, Les Manifestes du Surréalisme, 1er. Manifeste, 1924, page 32) : Ø 3. Quand cette grande et trouble image ne sera plus qu'un décor, le XVIe. siècle en deviendra esclave et affaiblira son art : peut-être la longue éclipse de la poésie française tient-elle à ce que Ronsard préféra le décor de Théocrite au fond féerique sur lequel s'appuyèrent Spencer et Shakespeare. ANDRÉ MALRAUX, Les Voix du silence, 1951, page 630. 2. [Avoir, connaître, souffrir une éclipse : sujet nom de personne] Baisse passagère de prestige, de popularité. Elle [Mme. de Boufflers] eut une petite éclipse de faveur en 1743 (...) et elle fut assez longtemps sans souper dans les Cabinets (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 4, 1863-69, page 9 ). Je subissais une éclipse, due à de bien sots lecteurs, dans mes fonctions de critique dramatique (PAUL LÉAUTAUD, Le Théâtre de Maurice Boissard, tome 2, 1943, page 223 ). — emploi absolu. Après 1814 la Comédie-Française eut à peine un instant d'éclipse (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 1, 1851-62, page 41 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 322. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 323, b) 627; XXe. siècle : a) 417, b) 510. Forme dérivée du verbe "éclipser" éclipser ÉCLIPSER, verbe transitif. A.— Emploi transitif. 1. ASTRONOMIE. Provoquer l'éclipse de (un astre). La lune éclipse parfois le soleil et la terre éclipse parfois la lune (DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) 1955). — Au participe passé. Qui subit une éclipse. Astre complètement, entièrement, momentanément éclipsé : Ø 1. Je t'aime ainsi! Pourtant, si tu veux aujourd'hui, Comme un astre éclipsé qui sort de la pénombre, Te pavaner aux lieux que la folie encombre, C'est bien!... CHARLES BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal, 1857-61, page 61. 2. Par analogie. Obscurcir momentanément la lumière de (un astre). Une nuée passait, elle éclipsait le soleil (MARCEL PROUST, La Prisonnière, 1922, page 11 ). Sous le vitrail, en bas, le soleil arrive si moche qu'on l'éclipse avec une bougie (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 80 ). 3. Au figuré. Faire disparaître, reléguer au second plan, obscurcir l'éclat, le renom ( [de] quelqu'un, [de] quelque chose). Se laisser éclipser par. Synonyme : surpasser. L'instinct n'est pas supprimé, mais il est éclipsé (HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, page 125 ). Toutefois cet incident est éclipsé aujourd'hui par la petite phrase contenue dans le discours prononcé hier par M. Churchill devant le Congrès (Le Monde. 19 janvier 1952, page 1, colonne 2) : Ø 2. Elle [Caroline] ne pouvait point ne pas se sentir extraordinairement belle, tous les yeux le lui disaient; elle éclipsait la mariée elle-même avec ses dix-sept ans... AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Le Marquis de Villemer, 1861, page 160. B.— Emploi pronominal. 1. [En parlant d'un astre] Subir une éclipse. Le soleil s'éclipsa, commença à s'éclipser à telle heure (Dictionnaire de l'Académie Française). La lune s'éclipse par l'interposition de la terre (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878). 2. Au figuré. a) [Sujet nom de chose] Disparaître brusquement. Synonyme : s'évanouir. Sa réputation [de Marivaux] , qui ne s'est jamais entièrement éclipsée au théâtre, a eu de vifs retours et des réveils qui ont dû consoler son ombre (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 9, 1851-62, page 379 ). — S'éclipser devant quelque chose (Lui) laisser la première place. Son merveilleux et sa grandeur vont encore s'éclipser devant le merveilleux du christianisme (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 1, 1803, page 513 ). b) Familier. [Sujet nom d'être animé] Disparaître furtivement. S'éclipser un instant, un quart d'heure; s'éclipser discrètement, sans bruit, (familier) en douce, à l'anglaise; s'éclipser précipitamment, subitement, au plus vite. Mésange la regarda s'éclipser derrière la porte (RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 163 ). Il se coiffe, jette hâtivement sur une épaule son manteau flottant, et s'éclipse hors de la boutique (ROGER MARTIN DU GARD, Notes sur André Gide, 1951, page 1362) : Ø 3. Quant à Glatigny, il s'est, depuis le commencement d'août, tellement éclipsé de Paris que ses plus intimes ignorent sa résidence actuelle. PAUL VERLAINE, Correspondance, tome 3, 1867, page 141. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 463. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 875, b) 887; XXe. siècle : a) 402, b) 497.

« l'athérosclérose des artères cérébrales (d'après Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M.

NICOLE, H.

LAMBERT) tome 2 1971).

Éclipse visuelle.

" Accès de cécité bilatérale de caractère paroxystique et de durée variable " (Dictionnaire de médecine (PRÉFACE DE JEAN HAMBURGER), Flammarion 1975). c) PSYCHOLOGIE.

Éclipse mentale.

Perte momentanée du contrôle de la pensée (d'après Vocabulaire de la psychologie (HENRI PIÉRON), 1973). d) LINGUISTIQUE.

" Dans la grammaire celtique, (...) nasalisation du phonème initial d'un mot après certains mots ou types flexionnels déterminés " (Lexique de la terminologie religieuse (JULES MAROUZEAU) 1933). B.— Au figuré. 1.

Éclipse de + nom de chose abstraite.

Élimination, disparition temporaire (de quelque chose).

En Europe, l'éclipse des lumières de l'antiquité avait été complète (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Histoire de la peinture en Italie, tome 1, 1817, page 10 ).

Je ne peux jamais me reposer, quand je sais, quand je sens, derrière un mur, des existences interrompues par ces régulières éclipses de la raison (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Qui sait? 1890, page 1187) : Ø 2.

Voltaire ne se trompe point ici comme tout homme est sujet à se tromper.

Il se trompe honteusement.

C'est une éclipse centrale du sens commun.

Tout ce qui naît d'un abus est un abus! JOSEPH, COMTE DE MAISTRE, Considérations sur la France, 1796, page 282. — Obscurcissement passager (de ce qui a quelque éclat). Décadence et éclipse.

Ils coïncident avec une éclipse du goût que je suis fait pour endurer, moi qui me fais du goût l'idée d'une grande tâche (ANDRÉ BRETON, Les Manifestes du Surréalisme, 1er.

Manifeste, 1924, page 32) : Ø 3.

Quand cette grande et trouble image ne sera plus qu'un décor, le XVIe.

siècle en deviendra esclave et affaiblira son art : peut-être la longue éclipse de la poésie française tient-elle à ce que Ronsard préféra le décor de Théocrite au fond féerique sur lequel s'appuyèrent Spencer et Shakespeare. ANDRÉ MALRAUX, Les Voix du silence, 1951, page 630. 2.

[Avoir, connaître, souffrir une éclipse : sujet nom de personne] Baisse passagère de prestige, de popularité.

Elle [Mme.

de Boufflers] eut une petite éclipse de faveur en 1743 (...) et elle fut assez longtemps sans souper dans les Cabinets (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 4, 1863-69, page 9 ).

Je subissais une éclipse, due à de bien sots lecteurs, dans mes fonctions de critique dramatique (PAUL LÉAUTAUD, Le Théâtre de Maurice Boissard, tome 2, 1943, page 223 ). — emploi absolu.

Après 1814 la Comédie-Française eut à peine un instant d'éclipse (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 1, 1851-62, page 41 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 322.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 323, b) 627; XXe. siècle : a) 417, b) 510. Forme dérivée du verbe "éclipser" 2. »

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