Dictionnaire en ligne: EFFAROUCHÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.
Publié le 23/01/2016
Extrait du document
«
et troublait les eaux consacrées du Gange, effarouchant les
mouettes qui volaient à sa surface (JULES VERNE, Le Tour du
monde en quatre-vingts jours, 1873, page 75 ).
Ces pêcheurs
de truite qui, par crainte d'effaroucher leur proie, jettent
l'appât très loin (ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925,
page 1055 ).
— Par métonymie.
Il disparut en effarouchant le paysage d'un
énorme coup de claxon (GEORGES DUHAMEL, Suzanne et les jeunes
hommes, 1941, page 206 ).
— Par comparaison ou par métaphore.
Un gendre est un oiseau
qu'un rien effarouche (HONORÉ DE BALZAC, Le Faiseur, 1850,
II, 4, page 228 ).
Le vent faisait sa grosse voix dans le
tuyau de la cheminée et venait effaroucher le feu jusque sur
la bûche (GÉRARD DE NERVAL, Nouvelles et fantaisies, 1855,
page 139 ).
2.
Au figuré.
[Le complément désigne un être humain]
a) Inspirer un sentiment de gêne, de défiance ou de crainte au
point de provoquer la fuite ou, au moins, d'en susciter
l'envie.
Il ne fallait rien risquer qui pût effaroucher une
jeune fille si pure, imprudente par vertu plus que par désir
(HONORÉ DE BALZAC, Les Marana, 1833, page 85 ).
Je crois
pouvoir vous promettre que mon prochain roman n'effarouchera
pas les dames (ÉMILE ZOLA, Correspondance, 1902, page 614) :
Ø 1....
madame Alexandre, était revenue prendre sa place à
la papeterie...
Mais elle continuait à y rester discrètement
dans l'ombre, afin de ne pas effaroucher la clientèle
cléricale, qui tenait toujours le haut du pavé.
ÉMILE ZOLA, Les Romanciers naturalistes, Vérité, 1902,
page 69.
b) Porter atteinte à (un sentiment délicat) de manière brusque
ou grossière, causer une impression désagréable.
Un esprit
facile à effaroucher; effaroucher l'imagination, la timidité,
la pudeur (de quelqu'un); effaroucher l'opinion publique.
Synonymes : choquer, offusquer.
Les portes mal réchampies par
un peintre du pays effarouchaient l'oeil par des tons criards
(HONORÉ DE BALZAC, La Vieille fille, 1836, page 280 ).
Mme.
Ebsen, ignorant ses intentions [d'Éline] , n'osait lui parler
du passé, de peur d'effaroucher, de briser ce fragile et
surprenant bonheur (ALPHONSE DAUDET, L'Évangéliste, 1883, page
280) :
Ø 2....
l'intelligence des femmes qui l'écoutaient
s'ouvrait à un monde nouveau.
Lélia savait les amener à ses
idées sans effaroucher leurs préjugés et sans mettre leur
dévotion en méfiance.
AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia,
1839, page 507.
3.
Argot et vieux.
Voler Vous avez effarouché mon
portefeuille (THÉOPHILE GAUTIER, Fortunio dans Michel.
1856).
Remarque : On rencontre dans ce sens argotique le dérivé
effaroucheur, euse, adjectif et substantif.
Voleur, voleuse
(Nouveau Larousse illustré — Larousse du XXe.
siècle en six
volumes et Gaston Esnault).
B.— Emploi pronominal.
1.
[Le complément désigne un animal]
a) [En parlant d'un cheval] Devenir farouche.
Voilà mes deux
chevaux qui s'effarouchent, qui se cabrent, qui piaffent
(ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Intrigue et amour, 1847, I, 2, page
2.
»
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