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Dictionnaire en ligne: ÉMU, -UE, participe passé et adjectif.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉMU, -UE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de émouvoir* II.— Emploi adjectival. A.— Vieilli. domaine physique. Qui remue, qui bouge. Feuillage ému; l'océan éternellement ému. Les boeufs rentraient du labour (...) les cornes basses, les flancs émus (EUGÈNE FROMENTIN, Dominique, 1863, page 320 ). — [Suivi de la préposition de] Les arbres émus de frissons incertains (ALBERT SAMAIN, Le Chariot d'or, 1900, page 97 ). B.— Au figuré. 1. Secoué par une émotion (Confer émotion B 2 a). Isambard étoit trop inquiet et trop ému pour pouvoir se livrer au sommeil (STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 1, 1795, page 41) : Ø 1.... deux ecclésiastiques vinrent auprès du Saint-Père, et l'emmenèrent en le soutenant sous chaque bras, atterré, ému et tremblant ALFRED DE VIGNY, Servitude et grandeur militaires, 1835, page 168. 2. Qui ressent une émotion de type affectif, sentimental ou esthétique. Le coeur ému, l'âme émue. En me sentant si ému, si vivant, si exalté (HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, page 120 ). Ils partirent se donnant le bras, émus et rayonnants (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 188) : Ø 2. La ligne du beau est dans ton style, ce qui n'empêche pas ton style d'être vivant, ému, poignant et au besoin pathétique. VICTOR HUGO, Correspondance, 1867, page 85. 3. Qui manifeste une émotion. D'un air, d'une voix émue; éloquence, gratitude, reconnaissance émue; applaudissements, regrets, remerciements émusique En termes émus, je lui dis ma satisfaction de le revoir (MARÉCHAL FERDINAND FOCH, Mémoires pour servir à l'histoire de la guerre de 1914-1918, tome 1, 1929, page 178 ). Alors Rose-Anna lui souhaita un bonsoir ému (GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 343 ). — Expression. Cuisse de nymphe émue. Une certaine couleur rose. Ces roses [des toiles de Renoir] , il ne nous manque que de les préciser « cuisse de nymphe émue » pour les reconnaître chez Fragonard (CAMILLE MAUCLAIR, Les Maîtres de l'impressionnisme, 1904, pages 136-137 ). Elle lui donna une rose cuisse-de-nymphe-émue (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Sido, 1929, page 46 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 844. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 5 461, b) 7 470; XXe. siècle : a) 5 993, b) 4 079. Forme dérivée du verbe "émouvoir" émouvoir ÉMOUVOIR, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— Vieilli. domaine physique. Mouvoir, mettre en mouvement, bouger. Émouvoir une porte. Un léger souffle émouvait les peupliers; je les entendais frémir (FRANÇOIS MAURIAC, Journal du temps de l'occupation, 1944, page 333) : Ø 1.... une pierre, jetée dans un gouffre obscur rencontre une nappe souterraine. Elle y émeut un clapotis... PAUL BOURGET, Némésis, 1918, page 269. B.— Au figuré. Remuer, toucher, éveiller. Une chose manquait à l'art égyptien : la vie (...) Il était réservé à la Grèce de réveiller cette majestueuse momie, de l'assouplir, de l'émouvoir (CHARLES BLANC, Grammaire des arts du dessin, 1876, page 443) : Ø 2. Arrivera-t-il jusqu'à la surface de ma claire conscience, ce souvenir, l'instant ancien que l'attraction d'un instant identique est venue de si loin solliciter, émouvoir, soulever tout au fond de moi? MARCEL PROUST, Du Côté de chez Swann, 1913, page 46. 1. [En parlant d'une émotion qui s'extériorise le plus souvent avec violence] Agiter, bouleverser, ébranler (Confer émotion B 1). Être ému de colère, d'indignation. Ce geste, qui me bouleversa, ne parut point émouvoir extrêmement Rouletabille (GASTON LEROUX, Le Mystère de la Chambre jaune, 1907, page 105 ). Il ne livrait rien qui parût spontané. Pas moyen de l'émouvoir, de le faire rire, de l'irriter (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 197) : Ø 3. Les émotions fondamentales (...) ont un pouvoir d'ébranler l'action, d'émouvoir l'être, qui ne consiste pas d'abord à le jeter hors de soi, mais à le tirer de l'inertie par une spontanéité toujours périlleuse pour la maîtrise de soi;... PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté, 1949, page 237. — emploi absolu. Un affreux accident comme celui-là émeut, bouleverse, effare (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, L'Horrible, 1884, page 240 ). 2. [En parlant d'une émotion plus diffuse, vécue au niveau des sensations] Attendrir, troubler. Émouvoir les sens; émouvoir les entrailles. Au printemps la campagne émeut la chair (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, En voyage, 1883, page 325 ). L'être que je pressens ne pouvoir émouvoir charnellement cesse aussitôt de m'émouvoir moi-même (ANDRÉ GIDE, Ainsi soit-il, ou Les Jeux sont faits, 1951, page 1241) : Ø 4.... cet ami dont un éclat d'obus a détruit le visage, qui a ainsi renoncé pour la vie à jamais émouvoir une femme, frustré d'un droit fondamental aussi bien qu'on en est frustré derrière les murs d'une prison... ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Pilote de guerre, 1942, page 334. 3. [En parlant d'une émotion vécue sur le mode affectif, sentimental] Plaire, toucher. Émouvoir le coeur de quelqu'un, les juges; être ému de compassion, par le spectacle de la misère. Tout cela, qui vous émeut et vous charme et vous prend le coeur (OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre. 1900, page 345 ). Cette merveilleuse découverte que je faisais : être capable d'intéresser, de plaire, d'émouvoir (FRANÇOIS MAURIAC. Le Noeud de vipères, 1932 page 46 ). — emploi absolu. Rien n'émeut comme une lettre de vous et je vous demande à genoux de me les prodiguer (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL. Lettres inédites à Louis de Narbonne, 1792 page 19 ). 4. [En parlant d'une émotion vécue au niveau esthétique, spirituel] Émouvoir l'âme, l'esprit. Nous avons été charmés, émus, éblouis, touchés, transportés, heureux, en un mot (JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Pléiades, 1874, page 6 ). La musique [de Michel Hayden] module, émeut (HENRI GHÉON, Promenades avec Mozart, 1932, page 93 ). — emploi absolu. Le désert est plus beau que tout. Lui seul émeut comme la mer (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, En Pays connu, 1949, page 145 ). · Expression. Émouvoir les frelons : Il ne faut pas émouvoir les frelons, pour dire il ne faut pas se faire d'ennemis, quelque petits qu'ils soient (JEAN-FRANÇOIS ROLLAND, Dictionnaire du mauvais langage, 1813, page 57 ). Émouvoir les pierres. [Par allusion à Orphée, en parlant de quelqu'un qui a le pouvoir de toucher ce qui est réputé insensible] L'illustre lyre antique émeut les pierres (CHARLES GUÉRIN. Le Coeur solitaire. 1904, page 168 ). Familier. Être ému. Avoir bu, être gris. Percy Larousselle, déjà ému de divers spiritueux (FRANÇOIS MAURIAC, Préséances, 1921, page 244 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) L'adjectif émouvable. Qui s'émeut facilement, émotionnable. Je me sens devenir de jour en jour plus sensible et plus émouvable (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1850, page 237). b) Le substantif masculin émouveur. Agitateur. Que personne n'eût à recueillir ces conspirateurs et émouveurs du peuple (PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 3, 1821-14, page 112). II.— Emploi pronominal réfléchi. A.— Vieilli. 1. Domaine physique. Se mettre en mouvement, bouger, s'agiter, se soulever. La mer s'émeut, le plancher qui s'émeut. Tout à coup voilà que la terre s'émeut; les tombes s'ouvrent, les morts se lèvent (FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, Les Paroles d'un croyant, 1834, page 234 ). Il n'y a point d'écorce si rude qui ne s'émeuve, point de brin d'herbe si fragile qui ne frémisse (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, page 31) : Ø 5.... le feuillage noir à son tour s'émeut; il ondule; il monte; il se tord comme la flamme qui danse;... RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 91. 2. [En parlant de querelles, de conflits de personne] Être soulevé, s'élever, naître. Il va s'émouvoir entre M. de Florac et Cavalier une haine qui engendre la guerre des Cévennes (HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 3, 1836-48, page 288 ). Une grande discussion s'est émue à ce sujet entre les érudits (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 3, 1863-69, page 379 ). 3. [En parlant d'un groupe de personnes] Se mettre en branle, réagir, passer à l'action, au travail. Le parlement s'émeut. Le scandale fut tel, que le parquet s'émut et saisit son livre (ÉMILE ZOLA, Documents littéraires, Les Poètes contemporains, 1881, page 147 ). L'opinion s'émeut et demande des comptes à nos simili-potentats, qui s'effarent (GEORGES CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, page 70 ). B.— 1. Se troubler. S'émouvoir de frayeur. Tout s'agite, tout s'ébranle, tout s'émeut en elle; elle vit trois fois plus qu'auparavant (HONORÉ DE BALZAC, Physiologie du mariage, 1826, page 101 ). Celle-ci [Mme. de Staël] sait peu plaisanter, elle s'émeut trop vite (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Chateaubriand et son groupe littéraire sous l'Empire, tome 1, 1860, page 186 ). — Expression. S'émouvoir à propos de tout et de rien. À la forme négative. Sans s'émouvoir de rien. 2. S'attendrir, s'émerveiller. S'émouvoir à la vue, à la beauté de quelqu'un, de quelque chose Un merveilleux ami vivant, qui souffre de nos peines, s'émeut de nos joies (GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1051 ). Quand il naît par mutation dans les jardins une rose nouvelle, voilà tous les jardiniers qui s'émeuvent (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Terre des hommes, 1939, page 260 ). SYNTAXE : S'émouvoir de quelque chose, à quelque chose; s'émouvoir à la pensée de quelque chose, de quelqu'un; s'émouvoir d'admiration, de compassion, de pitié. — S'émouvoir sur quelque chose Se pencher avec émotion sur quelque chose. Je m'émus sur mon enfance, sur ma vie, sur ma mort (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 264 ). S'émouvoir en faveur de quelqu'un. Parler pour lui, faire quelque chose pour lui. Une chance insigne dut s'émouvoir en ma faveur, afin que je puisse dire en rentrant, à votre Assemblée, non pas « j'arrive » mais bien « je reviens » (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Belles saisons, Discours de réception, 1936, page 214 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 847. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 157, b) 2 071; XXe. siècle : a) 3 512, b) 2 790.

« MAURIAC, Journal du temps de l'occupation, 1944, page 333) : Ø 1....

une pierre, jetée dans un gouffre obscur rencontre une nappe souterraine.

Elle y émeut un clapotis... PAUL BOURGET, Némésis, 1918, page 269. B.— Au figuré.

Remuer, toucher, éveiller.

Une chose manquait à l'art égyptien : la vie (...) Il était réservé à la Grèce de réveiller cette majestueuse momie, de l'assouplir, de l'émouvoir (CHARLES BLANC, Grammaire des arts du dessin, 1876, page 443) : Ø 2.

Arrivera-t-il jusqu'à la surface de ma claire conscience, ce souvenir, l'instant ancien que l'attraction d'un instant identique est venue de si loin solliciter, émouvoir, soulever tout au fond de moi? MARCEL PROUST, Du Côté de chez Swann, 1913, page 46. 1.

[En parlant d'une émotion qui s'extériorise le plus souvent avec violence] Agiter, bouleverser, ébranler (Confer émotion B 1).

Être ému de colère, d'indignation.

Ce geste, qui me bouleversa, ne parut point émouvoir extrêmement Rouletabille (GASTON LEROUX, Le Mystère de la Chambre jaune, 1907, page 105 ).

Il ne livrait rien qui parût spontané.

Pas moyen de l'émouvoir, de le faire rire, de l'irriter (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 197) : Ø 3.

Les émotions fondamentales (...) ont un pouvoir d'ébranler l'action, d'émouvoir l'être, qui ne consiste pas d'abord à le jeter hors de soi, mais à le tirer de l'inertie par une spontanéité toujours périlleuse pour la maîtrise de soi;... PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté, 1949, page 237. — emploi absolu.

Un affreux accident comme celui-là émeut, bouleverse, effare (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, L'Horrible, 1884, page 240 ). 2.

[En parlant d'une émotion plus diffuse, vécue au niveau des sensations] Attendrir, troubler.

Émouvoir les sens; émouvoir les entrailles.

Au printemps la campagne émeut la chair (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, En voyage, 1883, page 325 ).

L'être que je pressens ne pouvoir émouvoir charnellement cesse aussitôt de m'émouvoir moi-même (ANDRÉ GIDE, Ainsi soit-il, ou Les Jeux sont faits, 1951, page 1241) : Ø 4....

cet ami dont un éclat d'obus a détruit le visage, qui a ainsi renoncé pour la vie à jamais émouvoir une femme, frustré d'un droit fondamental aussi bien qu'on en est frustré derrière les murs d'une prison... ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Pilote de guerre, 1942, page 334. 3.

[En parlant d'une émotion vécue sur le mode affectif, sentimental] Plaire, toucher.

Émouvoir le coeur de quelqu'un, les juges; être ému de compassion, par le spectacle de la misère.

Tout cela, qui vous émeut et vous charme et vous prend le coeur (OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre. 1900, page 345 ).

Cette merveilleuse découverte que je faisais : être capable d'intéresser, de plaire, d'émouvoir (FRANÇOIS MAURIAC.

Le Noeud de vipères, 1932 page 46 ). — emploi absolu.

Rien n'émeut comme une lettre de vous et je vous demande à genoux de me les prodiguer (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL.

Lettres inédites à Louis de Narbonne, 1792 2. »

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