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Dictionnaire en ligne: ENFANT, substantif.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ENFANT, substantif. A.— [Être humain du point de vue de son âge physique ou moral] 1. [Âge physique] Être humain, sans différenciation de sexe, dans les premières années de sa vie et avant l'adolescence. Bel, jeune, petit enfant; enfant blond, rose, au maillot, à la mamelle. Un joli enfant de dix ans, qui a, dans une figure pâle deux grands yeux tout noirs, qui vous regardent comme des diamants (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1865, page 217) : Ø 1.... Car n'avons-nous point toute la vie devant nous. La seule qui compte. Toute la vie éternelle. Et le vieillard n'a-t-il pas autant de vie devant soi que l'enfant au berceau. Sinon plus. Car pour l'enfant au berceau la vie éternelle, La seule qui compte est masquée par cette misérable vie Qu'il a devant lui. CHARLES PÉGUY, Le Porche du Mystère de la 2e. vertu, 1911, page 286. — Expression. Innocent comme l'enfant qui vient de naître. Quoiqu'il écrive depuis quelque temps déjà, il est innocent comme l'enfant qui vient de naître (LOUIS VEUILLOT, Les Odeurs de Paris, 1866, page 265 ). Il n'y a plus d'enfants. Les actrices embrassaient le néophyte, (...) le directeur l'invitait à dîner. — Il n'y a plus d'enfants, dit Blondet (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 350 ). a) [Par référence à l'Évangile] — [Par référence à la parabole de l'enfant prodigue (St Luc, 15, 11-32)] Un enfant prodigue du parlement (JEAN-PAUL MARA, DIT MARAT, Pamphlets, Marat, l'ami du peuple, aux amis de la Patrie, 1792, page 310 ). Eh bien, va comme l'enfant prodigue, va-t'en trouver ton père, et il sera touché de compassion (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Le Cahier gris, 1922, page 672 ). — [Par référence à la naissance de Jésus] Sage comme l'enfant Jésus. Comme l'étoile des Mages Si sages Parmi ceux de l'Orient, Qui les mena par des plaines Lointaines Aux pieds du divin enfant, Je vais marchant avec elle Fidèle Comme les trois couronnés (MAURICE DE GUÉRIN, Poésies, 1839, page 111 ). Venez, fidèles, et adorons cet enfant nouveau-né (PAUL CLAUDEL, Cinq grandes odes, 1910, page 249 ). b) Par métonymie. BEAUX-ARTS. [L'enfant dans ses représentations plastiques] Cour encombrée de produits sculpturaux en plâtre (...), terre-neuve défendant un enfant nu contre un serpent (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1856, page 283 ). On peut voir une charmante fontaine, un enfant nu chevauchant un dauphin, presque à ras du sol (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, page 176 ). — En particulier. [À propos d'un sujet religieux] Dans le salon une belle madone avec son enfant Jésus (EUGÉNIE DE GUÉRIN, Journal intime, 1840, page 400 ). Un Jésus en plâtre colorié, un bel enfant blond que portait saint Joseph (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 11 ). c) En apposition ou attribut avec valeur d'adjectif. — Adjectif à valeur qualificative. Gervaise (...) entrait à peine dans sa quatorzième année, lorsqu'elle était accouchée du premier, Claude; et aucun de ses deux frères, ni Claude, ni Étienne, né plus tard, ne semblait souffrir d'une mère si enfant et d'un père gamin comme elle (ÉMILE ZOLA, La Bête humaine, 1890, page 43 ). · Par analogie. [En parlant d'un inanimé concr] Qui n'a pas atteint son plein épanouissement. Un cyprès enfant, un de ces petits plumages effilés en pinceau (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Paysages et portraits, 1954, page 264 ). Au fond un petit feu d'âtre, un feu jouet, un feu enfant tout gringalet, pas sérieux pour un sou (JEAN GIONO, L'Eau vive, 1943, page 42 ). — Adjectif à valeur déterminative. Le peuple enfant et fétichiste est doux, pieux, dévoué, inhumain, bestial selon l'humeur et l'occasion (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1921, page 229 ). d) Spécialement, au féminin. Petite fille et, par extension, jeune fille. J'ai subi le charme de grâce et de délicatesse qui émanait de cette enfant de vingt ans (PAUL BOURGET, Le Disciple, 1889, page 120 ). Cette enfant est l'innocence même (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Le Cahier gris, 1922 page 595 ). 2. En particulier. a) [En parlant d'un être dans les premières années de sa vie] Enfant considéré dans son comportement caractéristique. Caprice, gaieté, joie, pleurs d'enfant Des cantiques qui remuaient étrangement mon imagination d'enfant (PAUL BOURGET, Le Disciple, 1889, page 69 ). Vous savez, ce n'est rien, dit le docteur. Une simple maladie d'enfant (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 30 ). b) Par analogie. [En parlant d'un adulte qui a conservé les particularités physiques ou morales d'un enfant] · Adulte qui offre, notamment dans son comportement physique, l'innocence, la fraîcheur d'un enfant Être bon enfant Elle avait gardé une candeur d'enfant, une virginité, toute la honte charmante de la passion qui s'ignore (ÉMILE ZOLA, La Bête humaine, 1890 page 130 ). C'était un petit vieillard merveilleusement agile. Sur sa face de brique usée, tout émiettée, s'enchâssaient, comme deux joyaux, des yeux bleus d'enfant (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Orme du mail. 1897, page 53 ). · Personne adulte peu évoluée, immature. Il avait une puérilité d'enfant de cinq ans dans un corps de colosse (ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, page 852 ). Qu'il la déteste cette femme « avec son cerveau d'enfant, qui vous condamne à voir les plus grandes choses sous l'aspect du sensuel, du tendre, du gentil... » (HENRI MASSIS, Jugements, 1924, page 225 ). — Expression syntagmatique et locution. Grand enfant [En parlant d'un adulte] Quel grand enfant vous êtes! Et moi je suis là, qui vous écoute sérieusement (HENRY BECQUE, La Parisienne, 1885, I, 3, page 277 ). Enfant prodige; enfant sublime. Madame de Bargeton (...) aimait Monsieur de Chateaubriand de ce qu'il avait nommé Victor Hugo un enfant sublime (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 53 ). Enfant terrible. [En parlant d'un enfant qui met, par ses propos, son entourage dans des situations embarrassantes] Par extension. [En parlant d'un adulte] L'enfant terrible du parti (ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 4, 1920, page 415 ). Vieil enfant gâté, pourri. Faire l'enfant S'amuser à des choses puériles, avoir un comportement d'enfant Vous faites l'enfant, Gustave (JEAN GIONO, Le Grand troupeau, 1931, page 150 ). C'est un jeu d'enfant À propos d'une chose simple, élémentaire. Il va à la ligne et recommence à écrire en disant : — Ceci, maintenant, n'est plus qu'un jeu d'enfant! (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes, 1913, page 27 ). Les enfants s'amusent. B.— [Être humain du point de vue de sa filiation] 1. [Filiation naturelle] Fils ou fille. Enfant adultérin, incestueux, légitime, naturel, royal; avoir un enfant; enfant de l'amour. Un père altier et sensible qui a enseveli son unique enfant mâle (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 1, 1834, page 133 ). Je suis l'enfant unique du roi Polybe et de la reine Mérope (JEAN COCTEAU, La Machine infernale, 1934, III, page 106 ). Enfants de France. " Princes, enfants légitimes des rois, et ceux qui descendent des aînés " (Dictionnaire de l'Académie Française). · Expression familière. Faire un enfant [Le sujet désigne un homme] Engendrer. Il avait voulu devenir peintre, il ne réussit qu'à faire un enfant à une grisette (RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 64 ). [Le sujet désigne une femme] Synonyme : enfanter. Qu'elle fasse un enfant sans avoir de mari (MARCEL PAGNOL, Fanny, 1932, I, 2e. tableau, 6, page 100 ). La mère et l'enfant se portent bien. Les annonces de naissances, dans les journaux, emploient la formule : « La mère et l'enfant se portent bien » (HENRI DE MONTHERLANT, Demain il fera jour, 1949, I, 1, page 705 ). C'est l'enfant de sa mère/de son père. On dit d'un enfant, c'est l'enfant de sa mère, pour dire qu'il lui ressemble, qu'il a toutes ses manières, qu'il en a toutes les vertus ou tous les défauts. Il se dit plus souvent en mal qu'en bien (JEAN-FRANÇOIS ROLLAND, Dictionnaire du mauvais langage, 1813, page 58 ). · Expressions injurieuses. Enfant de cochon. Il gueule comme un enfant de cochon quand ça dépasse deux cents balles par mois (ROGER CRÉTIN, DIT ROGER VERCEL, Capitaine Conan, 1934. page 99 ). Enfant de putain. Téléphone à la prison, enfant de putain! On va aller te chercher par les oreilles (ANDRÉ MALRAUX, L'Espoir, 1937, page 436 ). — Par analogie, rare. [En parlant d'un animal] Quand l'enfant de la marmotte sort de son trou (CHARLES-FERDINAND RAMUZ, Derborence, 1934, page 125 ). — Par extension (le plus souvent au pluriel). Les descendants. Petits-enfants, enfants des hommes. Et les fautes des pères retomberont sur les enfants jusqu'à la troisième et la quatrième génération (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Paul Jones, 1938, V, 2, page 196 ). 2. Par analogie. [Filiation spirituelle] a) [Par rapport à une personnalité religieuse] Personne placée sous le patronage d'un saint. Mais bientôt l'école puritaine de Jansénius vint démasquer la tactique des enfants de Loyola (PIERRE-JOSEPH PROUDHON, Les Confessions d'un révolutionnaire pour servir à l'histoire de la Révolution de février, 1849, page 310 ). Quelque congrégation d'Enfants de Marie (JULES LAFORGUE, Moralités légendaires, 1887, page 94 ). b) [Par rapport à Dieu, à une entité mythique ou symbolique] Enfant de Dieu, de l'Église. Les enfans gâtés de la fortune et des hasards (MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 2, 1801, page 335 ). L'ouvrage le plus touchant peut-être de cet enfant des muses, (...) ce sont ces vers qu'il fit d'abord en allemand et qu'il traduisit en vers français (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 59 ). — Expression. Enfant du diable. On dit encore en provençal et au figuré que les menteurs sont enfans du diable (JEAN-FRANÇOIS ROLLAND, Dictionnaire du mauvais langage, 1813, page 58 ). SYNTAXE : Enfant de la Providence; enfant gâté de la fortune, du hasard, de la littérature. 3. Par métaphore ou au figuré. a) Produit de la nature. Le saule et les fleurs, aimables enfants de la terre (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Martyrs ou le Triomphe de la religion chrétienne, tome 1, 1810, page 229 ). b) Produit, conséquence d'une situation, d'une activité. Il [Lucrèce] s'est contenté de combattre l'existence des Scylles, des Centaures, de la Chimère, et de tous ces êtres fantastiques, enfants de la superstition et de la poésie (ABBÉ JACQUES DELILLE, Les Trois règnes de la nature, 1808, page X. ). — En particulier. Produit d'une activité littéraire : Ø 2. Œuvre pâle et parfaite, pièce noble et sans force, enfant très délicate d'entre les dernières enfants de La Fontaine, cette fable elle-même n'est-elle point une ombre littéraire... PAUL VALÉRY, Variété II, 1929, page 49. C.— [Être humain, jeune ou adulte, considéré comme membre d'un groupe social : famille, État] 1. Être humain, adulte ou non, placé sous la tutelle, la protection de personnes, d'une communauté lui tenant lieu de parents. Je l'avais ramenée d'Espagne cinq ans auparavant C'était une enfant abandonnée (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Confessions d'une femme, 1882, page 800 ). Elle songea brusquement à son livret d'enfant assistée (ÉMILE ZOLA, Le Rêve, 1888, page 163 ). Quelle confiance on avait en lui! Il était l'enfant de la maison! (HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 875 ). — Expression syntagmatique. Enfant de la balle. (Confer balle1 I B 1). Enfants perdus. Soldats envoyés en avant pour une action dangereuse, risquée. Le bois où ses deux enfants perdus étaient comme ensevelis (HONORÉ DE BALZAC, Les Chouans, 1829, page 34 ). Par extension. Personne désignée comme bouc émissaire, abandonnée par ses proches. Enfant perdu de la politique astucieuse de Ferdinand VII (HONORÉ DE BALZAC, Spendeurs et misères des courtisanes, 1844, page 62 ). Enfants trouvés. " Enfants qu'on trouve exposés et dont le père et la mère ne se font pas connaître " (Dictionnaire de l'Académie Française). Enfant trouvé. Passager clandestin à bord d'un navire. Il [le capitaine Random] joua la surprise (...) et finit par dresser procès-verbal de la rencontre à bord d'un enfant trouvé; c'est le terme technique en pareille circonstance (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Indiana, 1832, page 280 ). Enfant de troupe. Fils de militaire placé sous la tutelle de l'État qui assume les frais de ses études. J'ai commencé par être enfant de troupe, gagnant ma demi-ration et mon demi-prêt dès l'âge de neuf ans, mon père étant soldat aux gardes (ALFRED DE VIGNY, Servitude et grandeur militaires, 1835, page 36 ). Enfant de famille. Enfant favorisé par sa naissance, avantagé aux dépens des autres. Au figuré. Un beau matin, elle [la fortune] m'avait tiré d'un abîme pour m'asseoir sur l'édredon et pour me faire enfant de famille (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Mauprat, 1837, page 179 ). Traiter quelqu'un en enfant de bonne maison. On dit encore à quelqu'un qui a fait une faute, qu'on le traitera en enfant de bonne maison, pour dire qu'on le punira sans l'épargner (JEAN-FRANÇOIS ROLLAND, Dictionnaire du mauvais langage, 1813, page 58 ). 2. Être humain considéré dans des liens affectifs ou spirituels qui l'unissent à une personne, à une communauté ou à un pays : Ø 3. On fait la guerre en Amérique, pensai-je, je me ferai soldat, je combattrai les ennemis de mon pays. Mon pays! hélas! Ce sentiment était pour moi amer comme tous les autres. Enfant déshérité de ma patrie, elle me repousse, elle ne me trouve pas digne de la défendre! Qu'importe? Mon sang coulera pour elle... CLAIRE DE KERSAINT, DUCHESSE DE DURAS, Édouard, 1825, page 212. — En particulier. · Familier et affectueux. [Dans la bouche d'une personne plus âgée ou d'un rang supérieur s'adressant à des êtres proches] Mon enfant, mes enfants. Mes enfants, recevez la bénédiction du vieux bonhomme (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 646 ). Ma chère enfant, j'ai à vous apprendre une pénible nouvelle (MARCEL AYMÉ, Clérambard, 1950, IV, 9, page 235 ). Au figuré. C'étaient les enfants chéris du prieur, ces bouquins poudreux, reliés en parchemin (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 2, 1903, page 207 ). · Natif d'une région, d'une ville. Enfant de Paris. La petite bastide (...) demeurait noyée dans l'ombre, perdue dans les ténèbres, introuvable pour quiconque n'était pas enfant du pays (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Le Champ d'oliviers, 1890, page 99 ). Cette enfant de Jérusalem transplantée en Amérique perdrait sans doute tout son charme. À Ne-wYork ou à Cleveland, elle serait simplement une petite juive de plus (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, L'An prochain à Jérusalem, 1924, page 292 ). · Être humain considéré dans ses liens avec un élément naturel. Ces fiers enfants de la nature [les Senneccas] se déterminèrent enfin à solliciter un congrès (MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 3, 1801, page 84 ). Remarque : La documentation atteste a) Enfanticide, substantif masculin Meurtre d'un enfant Synonyme usuel : infanticide. Un enfanticide. (...) Tant de filles vertueuses comptent leurs printemps par des meurtres (Borel, Champavert, 1833, page 241). b) Les mots composés a ) Enfant-Dieu, substantif masculin Jésus. Cet Enfant-Dieu (...) a bien besoin d'être consolé (Jean Guéhenno, Journal " Révolution ", 1937, page 92). Confer aussi Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913, page 89. ß ) Enfant-loup, substantif masculin Enfant élevé par des loups et vivant comme eux. L'un des ancêtres est incontestablement l'enfant-loup de la Hesse (...), sautant et galopant, découvert en 1344. Les loups avaient, raconte-t-on, creusé pour lui une fosse tapissée de feuilles et l'entouraient la nuit pour le protéger du froid (L. Malson, Les Enfants sauvages, Paris, Union générale d'Éditions, 1964, page 45). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 50 0520. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 66 443, b) 85 894; XXe. siècle : a) 81 211, b) 61 292.

« c) En apposition ou attribut avec valeur d'adjectif. — Adjectif à valeur qualificative.

Gervaise (...) entrait à peine dans sa quatorzième année, lorsqu'elle était accouchée du premier, Claude; et aucun de ses deux frères, ni Claude, ni Étienne, né plus tard, ne semblait souffrir d'une mère si enfant et d'un père gamin comme elle (ÉMILE ZOLA, La Bête humaine, 1890, page 43 ). · Par analogie.

[En parlant d'un inanimé concr] Qui n'a pas atteint son plein épanouissement.

Un cyprès enfant, un de ces petits plumages effilés en pinceau (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Paysages et portraits, 1954, page 264 ).

Au fond un petit feu d'âtre, un feu jouet, un feu enfant tout gringalet, pas sérieux pour un sou (JEAN GIONO, L'Eau vive, 1943, page 42 ). — Adjectif à valeur déterminative.

Le peuple enfant et fétichiste est doux, pieux, dévoué, inhumain, bestial selon l'humeur et l'occasion (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1921, page 229 ). d) Spécialement, au féminin.

Petite fille et, par extension, jeune fille.

J'ai subi le charme de grâce et de délicatesse qui émanait de cette enfant de vingt ans (PAUL BOURGET, Le Disciple, 1889, page 120 ).

Cette enfant est l'innocence même (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Le Cahier gris, 1922 page 595 ). 2.

En particulier. a) [En parlant d'un être dans les premières années de sa vie] Enfant considéré dans son comportement caractéristique. Caprice, gaieté, joie, pleurs d'enfant Des cantiques qui remuaient étrangement mon imagination d'enfant (PAUL BOURGET, Le Disciple, 1889, page 69 ).

Vous savez, ce n'est rien, dit le docteur.

Une simple maladie d'enfant (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 30 ). b) Par analogie.

[En parlant d'un adulte qui a conservé les particularités physiques ou morales d'un enfant] · Adulte qui offre, notamment dans son comportement physique, l'innocence, la fraîcheur d'un enfant Être bon enfant Elle avait gardé une candeur d'enfant, une virginité, toute la honte charmante de la passion qui s'ignore (ÉMILE ZOLA, La Bête humaine, 1890 page 130 ).

C'était un petit vieillard merveilleusement agile.

Sur sa face de brique usée, tout émiettée, s'enchâssaient, comme deux joyaux, des yeux bleus d'enfant (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Orme du mail.

1897, page 53 ). · Personne adulte peu évoluée, immature.

Il avait une puérilité d'enfant de cinq ans dans un corps de colosse (ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, page 852 ).

Qu'il la déteste cette femme « avec son cerveau d'enfant, qui vous condamne à voir les plus grandes choses sous l'aspect du sensuel, du tendre, du gentil...

» (HENRI MASSIS, Jugements, 1924, page 225 ). — Expression syntagmatique et locution.

Grand enfant [En parlant d'un adulte] Quel grand enfant vous êtes! Et moi je suis là, qui vous écoute sérieusement (HENRY BECQUE, La Parisienne, 1885, I, 3, page 277 ).

Enfant prodige; enfant sublime.

Madame de Bargeton (...) aimait Monsieur de Chateaubriand de ce qu'il avait nommé Victor Hugo un enfant sublime (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 2. »

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