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Dictionnaire en ligne: ENLEVÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ENLEVÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de enlever* II.— Adjectif. A.— LITTÉRATURE, MUSIQUE. Exécuté avec rapidité ou énergie et cependant justesse de ton. Morceau bien enlevé; quadrille enlevé par l'orchestre : Ø Je comprends très bien l'emportement de Barnier pour la religieuse ensuite, cela est discret et enlevé. Bref, votre bouquin [Soeur Philomène des Goncourt] m'a plu extrêmement et ça me semble une chose « réussie ». GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1861, page 435. B.— BEAUX-ARTS. Comme un mouvement exécuté avec rapidité et d'un seul jet. Tableau enlevé. Pose enlevée [d'un personnage] (confer Jules Barbey d'Aurevilly, 3e. Memorandum, 1856, page 71 ). Fréquence absolue littéraire : 1 868. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 3 338, b) 3 302; XXe. siècle : a) 2 346, b) 1 1914. Forme dérivée du verbe "enlever" enlever ENLEVER, verbe transitif. I.— Soulever de terre. A.— Porter en soulevant rapidement. 1. [L'objet désigne un inanimé concret] Enlever un cerf volant (Dictionnaire de l'Académie Française). Le ballon enlève la nacelle; les palans enlèvent les fardeaux. La chaloupe elle-même est enlevée et suspendue à la poupe du bâtiment (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Les Natchez, 1826, page 369 ). 2. [L'objet désigne un animé] Enlever une femme, un enfant dans ses bras, comme une plume. Il se pencha, la prit, l'enleva, la porta sur son lit (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, La Martine, 1883, page 115 ). Marie (...) fut enlevée au ciel par les anges (PAUL CLAUDEL, Processionnal pour saluer le siècle nouveau, 1910, page 297) : Ø 1. Je lui sautai au cou [de l'abbé] Il m'enleva et me tint un instant suspendue en l'air, tandis que Madame de Curel (...) nous regardait horrifiée. SIBYLLE-GABRIELLE-MARIE-ANTOINETTE DE RIQUETTI DE MIRABEAU, COMTESSE DE MARTEL DE JANVILLE, DITE GYP, Souvenirs d'une petite fille, 1928, page 137. · Enlever un cheval. Le faire partir au galop. Elle enleva son petit attelage leun seul coup, avec une incomparable virtuosité (LUDOVIC HALÉVY, L'Abbé Constantin, 1882, page 117 ). Par analogie. Enlever une barque (confer canotier exemple). — Emploi pronominal réfléchi. Mlle. Spessivtseva et Serge Lifar (...) s'enlèvent et retombent sur le ressort plié de leurs souples jarrets (ANDRÉ LÉVINSON, Les Visages de la danse, 1933, page 142 ). a) [Le sujet désigne un oiseau] Prendre son envol. Elles [les hirondelles] s'enlevaient, serrées et frémissantes, d'un vol plus rapide (PAUL BOURGET, Le Disciple, 1889, page 179 ). · Par analogie, à sens passif : Ø 2. Souvent, il allait voir partir les ballons qui, tous les deux jours, s'enlevaient de la gare du Nord, emportant des pigeons voyageurs et des dépêches. ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 576. b) [Le sujet désigne un cheval] Se dresser en levant les jambes de devant et partir au galop. Les chevaux s'enlèvent et sautent, à la manière souple et ramassée des félins (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, page 99 ). · [En parlant d'un trotteur] Prendre le galop. Là, patatras! sa jument s'enleva une seconde fois, perdant un terrain tel que ce n'était plus la peine de lutter (LÉON ZITRONE, Léon Zitrone vous emmène aux courses, 1962, page 454 ). B.— Au figuré. 1. Transporter, soulever d'enthousiasme. Cet orateur enlève son auditoire (Dictionnaire de l'Académie française. 1878-1932). Cette péroraison enleva l'auditoire. Tout le monde en fut charmé, excepté moi (EDMOND ABOUT, Le Roi des montagnes, 1857, page 226 ). — emploi absolu. L'air du matin, l'entrain de la besogne, la vision de la justice, cela enlève. La fureur d'une chanson le jetait de l'avant Et il commençait de chanter (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1930, page 90 ). 2. LITTÉRATURE, MUSIQUE. Composer ou exécuter une oeuvre avec rapidité ou puissance et justesse de ton, à la manière d'un virtuose, et de façon à susciter l'enthousiasme. Enlever un morceau de piano. C'est ainsi que le travail du Dictionnaire dit « de Richelet » fut enlevé en quinze ou seize mois (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries lundi, tome 5, 1851-62, page 290) : Ø 3. J'écris avec toutes sortes de lenteurs la dernière scène dont le mouvement est extrêmement rapide. Je me suis toujours méfié de ce qui était « enlevé ». JULIEN GREEN, Journal, 1935, page 45. 3. BEAUX-ARTS. Exécuter avec rapidité et d'un seul jet. Esquisses enlevées au pastel : Ø 4.... il esquissait sur une vieille toile, en deux heures, son tableau : « il n'y a que les choses qu'on enlève comme cela qui sont bonnes ». EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1875, page 1090. — Emploi pronominal à sens passif. Se détacher sur le fond du tableau. Ce dernier [tableau] est d'un effet de lumière extraordinaire (...) au second [plan] il y a des personnages qui s'enlèvent sur un fond de tapisserie (PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à Madame de Rochejacquelein, 1870, page 283 ). · Par métaphore. C'est assurément parce que sa vie s'enlève sur un fond de révolte impuissante que la femme a tant de facilité à pleurer (SIMONE DE BEAUVOIR, Le Deuxième sexe, 1949, page 434 ). II.— Déplacer un objet en le sortant de l'endroit qu'il occupait. A.— [En le mettant ailleurs] Enlever le bouchon du réservoir, le couvercle d'une casserole, un échafaudage, la poussière avec un balai; enlever les assiettes, le couvert. Fréquent. [L'objet désigne ce qu'on porte sur soi] Enlever son chapeau, la cigarette de sa bouche, sa cravate, un vêtement. On ne sait comment se vêtir et, vingt fois le jour, j'enlève ou remets mon sweater (ANDRÉ GIDE, Journal, 1943, page 192) : Ø 5. Au lit ils enlevaient leurs lunettes d'abord et leurs râteliers ensuite dans un verre et plaçaient le tout en évidence. Ils n'avaient pas l'air de se parler entre eux, entre sexes, tout à fait comme dans la rue. LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 250. · Emploi pronominal à sens passif. Cette robe s'enlève facilement (confer Henri Michaux, Plume, 1930, page 147 ). — Spécialement. 1. Au figuré et familier. Enlever un poids de sur le coeur, de derrière le coeur. Soulager. Confer Gustave Flaubert, Correspondance, 1871, page 245. 2. Enlever un corps. L'emporter à l'église, au cimetière. La justice a enlevé le corps. Elle s'est saisie du cadavre d'une personne décédée par mort violente (Dictionnaire de l'Académie Française). Les vingt-quatre grenadiers sans armes enlevèrent le corps [de Napoléon] et eurent l'honneur de le porter sur leurs épaules jusqu'à la sépulture (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 668 ). 3. Enlever un corps d'armée, une division, le/la déplacer sur/vers le front. Confer Joseph Joffre, Mémoires, tome 1, 1931, page 172. 4. CHASSE. Enlever les chiens. Déplacer les chiens pour les remettre par un plus court chemin à l'endroit où on a vu le cerf. Enlever la meute (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). Confer Victor-Joseph Étienne, dit de Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 4, 1813, page 174. 5. COMMERCE. Enlever des marchandises. Les acheter et les emporter rapidement. C'était le triomphe : dix mille exemplaires enlevés en deux jours (JEAN-PAUL SARTRE, Les Mots, 1964, page 157 ). Par extension. Débarrasser rapidement de quelque chose. Enlever un paquet [à la gare] . · Populaire. Enlevez le boeuf. C'est prêt, vous pouvez emporter (attesté dans le Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT) et Carabelli). · Emploi pronominal à sens passif. Marchandise qui s'enlève facilement, bien. La vente des ouvrages qu'a laissés Girodet en mourant se fait en ce moment. Tout s'enlève à des prix extravagants (ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1825, page 180 ). Familier. S'enlever comme des petits pains. Être vendu très rapidement. B.— [En le séparant] Enlever les bavures des bords d'une pièce au burin, la peau [d'un poisson] , la pelure [d'un fruit] ; le vent enlève les feuilles des arbres : Ø 6. Le vieillard présenta son stylet à l'inconnu, qui le prit et tenta d'entamer la peau à l'endroit où les paroles se trouvaient écrites; mais, quand il eut enlevé une légère couche de cuir, les lettres y reparurent... HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, page 35. — Emploi pronominal à sens passif. La peau [des larves] qui s'enlève par couche, dans le temps de la mue (GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 2, 1805, page 560 ). — Spécialement. 1. [Avec l'idée de violence] Synonyme : emporter. Un boulet lui enleva la cuisse (confer Francis de Miomandre, Écrit sur l'eau, 1908, page 106 ). · Fréquent. [L'objet désigne une partie du corps, une grosseur] Enlever l'appendice, l'estomac, un kyste, une verrue; se faire enlever les amygdales. Synonyme : opérer. Je me suis fait enlever trois dents de la mâchoire (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1845, page 159 ). 2. Au figuré et familier. a) Enlever le pain de la bouche. Priver une personne de son entourage du nécessaire par sa faute. Confer Émile Zola, Au Bonheur des dames, 1883, page 556. b) Familier. Enlever la peau des fesses. Enlever la peau du derrière (Émile Zola, Germinal, 1885, page 1205). Donner un coup de pied au derrière, battre quelqu'un. · Populaire. Enlever le ballon. " Donner un coup de pied au derrière " (Les excentricités du langage français (LORÉDAN LARCHEY) 1880). Confer Sibylle-Gabrielle-Marie-Antoinette de Riquetti de Mirabeau, comtesse de Martel de Janville, dite, Souvenirs d'une petite fille, 1928, page 332 et voir aussi ballon exemple 14. Se faire enlever le ballon (confer Louis Aragon, Les Beaux quartiers, 1936, page 358 ). C.— [En l'effaçant, en le supprimant] Enlever un nom d'une liste, une phrase, un paragraphe dans un texte; médicament qui enlève la douleur; savon, produit qui enlève les taches. Elles [les femmes du monde] commentent, elles amplifient, elles querellent, et finissent par enlever leurs torts comme on enlève une tache par un petit savonnage (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 459 ). Il faut enlever deux dimanches et quatre jours de chômage : donc, ça vous fait neuf jours de travail (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1289) : Ø 7. Croyant rendre un service important à la géographie, si je parvenais à enlever des cartes ces noms oiseux qui désignent des îles qui n'existent pas (...) je voulus, (...) prolonger ma route... Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 2, 1797, page 110. · Enlever une pièce de l'affiche. Ne plus la jouer. Confer Louis Schneider, Les Maîtres de l'opérette française, Lecocq, 1924, page 226. D.— Au figuré. Priver quelqu'un d'une valeur morale, d'une qualité naturelle. Enlever [à quelqu'un] son courage, l'envie de recommencer, l'espérance, ses illusions, la possibilité de ses prérogatives : Ø 8. Il faut bien le dire, la peste avait enlevé à tous le pouvoir de l'amour et même de l'amitié. Car l'amour demande un peu d'avenir, et il n'y avait plus pour nous que des instants. ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1365. · Ne rien enlever à quelqu'un, à quelque chose Laisser intact. L'ironie n'enlève rien au pathétique; elle l'outre au contraire (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1852, page 43 ). · Rien ne m'enlèvera de l'idée que. Je suis sûr(e) que; je ne démordrai pas. Enlever une idée de la tête. Confer Marcel Proust, Le Temps rétrouvé, 1922, page 765. III.— Obtenir, gagner par la force, la ruse (ce qui ne vous appartient pas). A.— [L'objet désigne un inanimé] 1. S'emparer de quelque chose. Des voleurs ont enlevé sa voiture. Il (...) se contente de faire restituer aux Veïens les terres que les Romains leur avaient enlevées (JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 1, 1831, page 83 ). — Spécialement. [une position militaire] Enlever un fort, une redoute, une tranchée; d'assaut, à la baïonnette. Drapeaux enlevés à l'ennemi. Il n'y a pas eu d'assaut donné au fort de Douaumont, enlevé par surprise (HENRY BORDEAUX, Les Derniers jours du fort de Vaux, 1916, page 38) : Ø 9.... toute l'armée, après avoir enlevé si vaillamment les meilleures positions de l'ennemi, les lui abandonna avec autant d'empressement qu'elle avait mis d'ardeur à les conquérir. Recueil de textes d'histoire publiés sous la direction de L. Gothier et A. Troux. 1820, page 180. · Enlever [un vaisseau] . S'en rendre maître par la force. La situation extérieure, en 1652, devient tragique : Cromwell fait enlever les vaisseaux français (ROBERT BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, page 268 ). 2. Au figuré. Obtenir, gagner ce qui fait l'objet d'une lutte, d'une compétition. Enlever de haute lutte, à la pointe de l'épée, par surprise quelque chose; enlever une adhésion, une affaire, un contrat, un poste avantageux. Il me dit que je devais enlever, si je voulais, le premier prix d'histoire et de géographie à la fin de l'année (JULES RENARD, Poil de carotte, 1894, page 168 ). · Enlever le morceau (confer Blaise Cendrars, Bourlinguer, 1948, page 349). Synonyme : emporter le morceau. B.— [L'objet désigne une personne] Se rendre maître d'une personne et la prendre avec soi. Enlever le duc d'Enghien sur la terre étrangère qui devait lui servir d'asile (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, tome 2, 1817, page 106 ). 1. [En parlant d'une femme, consentante ou non, enlevée à sa famille, à son mari] Romulus a enlevé les Sabines; femme séduite et enlevée; jeune fille enlevée et séquestrée. Si! si! tu me seras fidèle! partons, veux-tu? je t'enlève! partons! (GEORGES FEYDEAU. La Dame de chez Maxim's, 1914, II, 9, page 52) : Ø 10. Laurent voulait Thérèse; il la voulait à lui tout seul, toujours à portée de sa main. S'il ne faisait pas disparaître le mari, la femme lui échappait. Elle l'avait dit : elle ne pouvait revenir. Il l'aurait bien enlevée, emportée quelque part. ÉMILE ZOLA, Thérèse Raquin, 1867, page 54. 2. Spécialement. a) Enlever un mineur, un enfant Quiconque aura, par fraude ou violence, enlevé ou fait enlever des mineurs, ou les aura entraînés, détournés ou déplacés, ou les aura fait entraîner, détourner ou déplacer des lieux où ils étaient mis par ceux à l'autorité ou à la direction desquels ils étaient soumis ou confiés, subira la peine de la réclusion criminelle à temps de cinq à dix ans (Code pénal, Paris, Dalloz, 1969-70, article 354, page 194 ). b) Familier. Soustraire quelqu'un pour un temps à son entourage : Ø 11. Oh! messieurs, vous permettez, j'enlève M. Mouret pour une minute. C'est bien le moins, puisqu'il m'a vendu un manteau affreux, qu'il me prête ses lumières. ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 691. — Par extension. Emmener à l'improviste. Enlever la bande en voiture (JEAN COCTEAU, Les Enfants terribles, 1929, page 118 ). c) Littéraire. La mort (soudaine), la maladie enlève quelqu'un (à l'affection des siens). Synonyme : emporter. Un second catarrhe s'est déclaré, en cinq jours il l'a enlevée malgré deux bons médecins (ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale. 1832, page 322 ). Souvent au passif. L'ange céleste qui fut le nôtre vient de nous être enlevé en cinq jours de maladie de poitrine (ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale. 1832 page 322 ). Remarque : On relève dans la documentation a) Quelques emplois adjectivaux du participe présent au sens I B 1. Prédicateur, qui prêche avec un enthousiasme enlevant (Eugénie de Guérin, Lettres, 1838, page 221). b) Enlevée, substantif féminin (Correspond à enlever II B 2) signifiant " réprimande ", chez Léon Daudet : sous l'enlevée [de Marie-Antoinette] , Manuel, éperdu baissait la tête (Les Lys sanglants, 1938, page 239). Confer ci-dessus enlever le ballon. Fréquence absolue littéraire Enlever : 4 359. Enlevant : 235. Fréquence relative littéraire Enlever : XIXe. siècle : a) 6 204, b) 6 668; XXe. siècle : a) 6 424, b) 5 807. Enlevant : XIXe. siècle : a) 299, b) 460; XXe. siècle : a) 501, b) 195.

« · Par analogie, à sens passif : Ø 2.

Souvent, il allait voir partir les ballons qui, tous les deux jours, s'enlevaient de la gare du Nord, emportant des pigeons voyageurs et des dépêches. ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 576. b) [Le sujet désigne un cheval] Se dresser en levant les jambes de devant et partir au galop.

Les chevaux s'enlèvent et sautent, à la manière souple et ramassée des félins (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, page 99 ). · [En parlant d'un trotteur] Prendre le galop.

Là, patatras! sa jument s'enleva une seconde fois, perdant un terrain tel que ce n'était plus la peine de lutter (LÉON ZITRONE, Léon Zitrone vous emmène aux courses, 1962, page 454 ). B.— Au figuré. 1.

Transporter, soulever d'enthousiasme.

Cet orateur enlève son auditoire (Dictionnaire de l'Académie française. 1878-1932).

Cette péroraison enleva l'auditoire.

Tout le monde en fut charmé, excepté moi (EDMOND ABOUT, Le Roi des montagnes, 1857, page 226 ). — emploi absolu.

L'air du matin, l'entrain de la besogne, la vision de la justice, cela enlève.

La fureur d'une chanson le jetait de l'avant Et il commençait de chanter (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1930, page 90 ). 2.

LITTÉRATURE, MUSIQUE.

Composer ou exécuter une oeuvre avec rapidité ou puissance et justesse de ton, à la manière d'un virtuose, et de façon à susciter l'enthousiasme.

Enlever un morceau de piano.

C'est ainsi que le travail du Dictionnaire dit « de Richelet » fut enlevé en quinze ou seize mois (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries lundi, tome 5, 1851-62, page 290) : Ø 3.

J'écris avec toutes sortes de lenteurs la dernière scène dont le mouvement est extrêmement rapide.

Je me suis toujours méfié de ce qui était « enlevé ». JULIEN GREEN, Journal, 1935, page 45. 3.

BEAUX-ARTS.

Exécuter avec rapidité et d'un seul jet. Esquisses enlevées au pastel : Ø 4....

il esquissait sur une vieille toile, en deux heures, son tableau : « il n'y a que les choses qu'on enlève comme cela qui sont bonnes ». EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1875, page 1090. — Emploi pronominal à sens passif.

Se détacher sur le fond du tableau.

Ce dernier [tableau] est d'un effet de lumière extraordinaire (...) au second [plan] il y a des personnages qui s'enlèvent sur un fond de tapisserie (PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à Madame de Rochejacquelein, 1870, page 283 ). · Par métaphore.

C'est assurément parce que sa vie s'enlève sur un fond de révolte impuissante que la femme a tant de facilité à pleurer (SIMONE DE BEAUVOIR, Le Deuxième sexe, 1949, page 434 ). II.— Déplacer un objet en le sortant de l'endroit qu'il occupait. A.— [En le mettant ailleurs] Enlever le bouchon du réservoir, le couvercle d'une casserole, un échafaudage, la poussière avec un balai; enlever les assiettes, le couvert. Fréquent.

[L'objet désigne ce qu'on porte sur soi] Enlever 2. »

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