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Dictionnaire en ligne: ENRAGÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ENRAGÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de enrager* II.— Emploi adjectival. A.— [En parlant d'un animal] Qui est atteint de la rage. Animal/bête enragé(e) : Ø 1. Soixante personnes avaient été mordues par un loup, ou par des chiens, des vaches, des cochons, qui l'avaient été eux-mêmes par ce loup enragé. Un grand nombre de ces personnes imitaient, dans la violence de leurs accès, les cris et les attitudes de l'animal qui les avait mordues... PIERRE CABANIS. Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 1, 1808, page 59. — Expression familière figurée. Chien enragé. Criminel. Les chiens enragés, ça ne se juge pas, ça s'abat (PAUL BOURGET, Le Disciple, 1889, page 232 ). (Manger de la) vache enragée. Mener une vie misérable, éprouvante. Après trois ans de vache enragée chez un oncle, il avait eu le bonheur inespéré d'entrer au ministère (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 65 ). B.— Au figuré. 1. [En parlant d'une personne ou d'un trait de son comportement] a) Qui est gouverné par un désir ardent, une passion démesurée. Enragé de. (Quasi-)synonymes : mordu, fanatique. Passionné pour tous les arts, enragé de musique et fanatique de peinture (VICTORIEN SARDOU, Rabagas, 1872, I, 10, page 26 ). Il était enragé de politique (RAYMOND RADIGUET, Le Bal du Comte d'Orgel, 1923, page 43 ). — En particulier. dans le domaine sensuel. Enragé pour.. Qui est passionné à l'excès pour. Synonymes : acharné, déchaîné. La sensualité enragée d'une fille (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1448 ). Ils se recrutent aussi parmi les hommes qui sont les plus enragés pour les femmes (MARCEL PROUST, La Prisonnière, 1922, page 306 ). b) Qui est en rage, en colère. Il était le plus enragé! Il mélangeait la colère et le rire (JEAN BRULLER, DIT VERCORS, Le Silence de la mer, 1942, page 74) : Ø 2.... mais bientôt vous auriez eu peur, car en un instant il devint furieux. Je n'avais jamais vu un pédant enragé; vous ne sauriez croire ce que c'est. PAUL-LOUIS COURIER, Lettre à Monsieur Renouard, 1810, page 255. — Par extension. Fortement irrité. Christophe, que cette réclusion volontaire commençait à rendre enragé, se décida à sortir (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Foire sur la Place, 1908, page 659 ). — Emploi comme substantif. Il passe son temps à mettre mon école sens dessus dessous, jamais on n'a vu un enragé pareil (JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Souffrances du professeur Delteil, 1853, page 12 ). · [Par allusion aux révolutionnaires extrémistes de 1793] Les Enragés. Étudiants révolutionnaires ayant participé au mouvement de mai 1968. La formation du groupe des Enragés s'est opérée à l'occasion d'une lutte contre la présence policière dans le campus de Nanterre (RENÉ-DONATION VIÉNET, DIT RENÉ VIÉNET, Enragés et Situationnistes dans le mouvement des occupations, Paris, Gallimard, 1968, page 27 ). 2. [En parlant d'un inanimé] a) Qui rend comme atteint de la rage. Synonymes : fou, violent. Douleur, faim, passion enragée (Dictionnaire de l'Académie Française). Des liqueurs enragées, tiquetées de parcelles d'or, des boissons affolantes (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 1, 1891, page 185 ). b) Qui est exécuté avec rage. Musique enragée (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). Le mouvement enragé se prolonge dans les accords qui suivent (ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 2, 1937, page 477 ). Fréquence absolue littéraire : 924. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 627, b) 1 706; XXe. siècle : a) 2 495, b) 978. Forme dérivée du verbe "enrager" enrager ENRAGER, verbe. A.— Emploi intransitif. 1. Vieux. Avoir la rage. Cet homme a été mordu d'un chien, et il court le risque d'enrager s'il ne fait pas des remèdes (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1878). 2. Au figuré. Enrager de. a) Vieux. Être tourmenté d'un violent désir. Comme je fus (...) à table jusqu'au ventre, pendant que les excellences, altesses, majestés enrageaient de faim (PAUL-LOUIS COURIER, Lettres de France et d'Italie, 1808, page 761 ). b) Éprouver un vif déplaisir, un violent dépit de quelque chose. Enrager de jalousie. Synonymes : bisquer, écumer, fulminer, fumer, râler (populaire), rager : Ø 1. En vain il faisait belle jambe, se rengorgeait comme un pigeon pattu, tournait du doigt les boucles de sa perruque, montrait son solitaire et découvrait ses dents jusqu'aux gencives; il ne produisait plus d'effet, et il eût pensé enrager de dépit, si « la dama tapada » n'eût été à son poste, le couvant du regard, répondant aux clins d'yeux qu'il lui adressait par de petits coups d'éventail sur le bord de la loge et autres signes d'intelligence amoureuse. THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 252. — emploi absolu. Lorsqu'un de nous enrage, il a du moins la ressource d'envoyer au diable celui qui l'irrite (VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 198 ). — En périphrase factitive (Quasi-)synonymes : fâcher, tourmenter. Une petite fille (...) que Léonce taquinait beaucoup. (...) Léonce lui disait qu'elle était laide, pour la faire enrager, et elle enrageait si bien qu'elle pleurait de colère (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 329 ). Le vilain! il fait enrager son papa! (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 62 ). B.— Emploi transitif. [Le sujet désigne généralement un inanimé abstrait] 1. Mettre (quelqu'un) en rage, en colère. Enrager le/ son monde. J'avais gardé mon sang-froid, mais tant de misères m'enragent! (PETRUS BOREL, Champavert, les contes immoraux, 1833, page 240) : Ø 2. Edwige Légaré s'était attaqué seul à une souche; une main contre le tronc, de l'autre il avait saisi une racine comme on saisit dans une lutte la jambe d'un adversaire colossal, et il se battait contre l'inertie alliée du bois et de la terre en ennemi plein de haine que la résistance enrage. LOUIS HÉMON, Maria Chapdelaine, 1916, page 67. — Emploi pronominal à valeur subjective. On se tait, mais on s'enrage devant ce patriotisme menteur prêché par des dilettantes qui, par respect de leur propre intellectualité, ont commencé par se soustraire au devoir militaire (GEORGES CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, page 336 ). · Par métaphore. De gros obus s'enragent à gauche contre un fragile moulin de bois. Ils éventrent la prairie jusqu'au fond noir des eaux (JEAN GIONO, Le Grand troupeau, 1931, page 242 ). 2. Par extension. Exciter au plus haut point. Des réponses discrètes et mystérieuses propres à tourner la cervelle et à enrager la curiosité de ces jeunes veaux (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863 page 184 ). — En particulier. dans le domaine sensuel : Ø 3. Les soirs humides, lorsque Paris mouillé exhalait une odeur fade de grande alcôve mal tenue, elle savait que ce temps mou, cette fétidité des coins louches enrageaient les hommes. (...). C'était comme un coup de folie charnelle passant sur la ville. ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1313. · Emploi pronominal à sens passif. Elle refusait, elle refusait encore! C'était pour lui une stupeur, une lutte où son désir s'enrageait ( ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 706 ). Le père, à partir de cinq heures, s'enrageait au lit ( ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1259 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le participe présent enrageant, ante, en emploi adjectival, familier [En parlant d'une personne ou d'une chose] Qui met en rage, en colère. Synonymes : agaçant, lancinant, rageant Peu de choses sont plus enrageantes que la recherche inutile d'un objet égaré (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 256). Enrageant obstacle que celui des êtres! (HENRI DE MONTHERLANT, Reine morte, 1942, III, 4, page 211). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 386. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 343, b) 539; XXe. siècle : a) 1 060, b) 421.

« policière dans le campus de Nanterre (RENÉ-DONATION VIÉNET, DIT RENÉ VIÉNET, Enragés et Situationnistes dans le mouvement des occupations, Paris, Gallimard, 1968, page 27 ). 2.

[En parlant d'un inanimé] a) Qui rend comme atteint de la rage.

Synonymes : fou, violent.

Douleur, faim, passion enragée (Dictionnaire de l'Académie Française).

Des liqueurs enragées, tiquetées de parcelles d'or, des boissons affolantes (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 1, 1891, page 185 ). b) Qui est exécuté avec rage.

Musique enragée (Dictionnaire de l'Académie française.

1932).

Le mouvement enragé se prolonge dans les accords qui suivent (ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 2, 1937, page 477 ). Fréquence absolue littéraire : 924.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 627, b) 1 706; XXe.

siècle : a) 2 495, b) 978. Forme dérivée du verbe "enrager" enrager ENRAGER, verbe. A.— Emploi intransitif. 1.

Vieux.

Avoir la rage.

Cet homme a été mordu d'un chien, et il court le risque d'enrager s'il ne fait pas des remèdes (Dictionnaire de l'Académie française.

1798-1878). 2.

Au figuré.

Enrager de. a) Vieux.

Être tourmenté d'un violent désir.

Comme je fus (...) à table jusqu'au ventre, pendant que les excellences, altesses, majestés enrageaient de faim (PAUL-LOUIS COURIER, Lettres de France et d'Italie, 1808, page 761 ). b) Éprouver un vif déplaisir, un violent dépit de quelque chose.

Enrager de jalousie.

Synonymes : bisquer, écumer, fulminer, fumer, râler (populaire), rager : Ø 1.

En vain il faisait belle jambe, se rengorgeait comme un pigeon pattu, tournait du doigt les boucles de sa perruque, montrait son solitaire et découvrait ses dents jusqu'aux gencives; il ne produisait plus d'effet, et il eût pensé enrager de dépit, si « la dama tapada » n'eût été à son poste, le couvant du regard, répondant aux clins d'yeux qu'il lui adressait par de petits coups d'éventail sur le bord de la loge et autres signes d'intelligence amoureuse. THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 252. — emploi absolu.

Lorsqu'un de nous enrage, il a du moins la ressource d'envoyer au diable celui qui l'irrite (VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 198 ). — En périphrase factitive (Quasi-)synonymes : fâcher, tourmenter.

Une petite fille (...) que Léonce taquinait beaucoup.

(...) Léonce lui disait qu'elle était laide, pour la faire enrager, et elle enrageait si bien qu'elle pleurait de colère (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 329 ).

Le vilain! il fait enrager son papa! (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 62 ). B.— Emploi transitif.

[Le sujet désigne généralement un inanimé abstrait] 1.

Mettre (quelqu'un) en rage, en colère.

Enrager le/ son monde.

J'avais gardé mon sang-froid, mais tant de misères 2. »

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