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Dictionnaire en ligne: ENTERRER, verbe transitif.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ENTERRER, verbe transitif. I. A.— Mettre sous la terre, dans la terre. 1. [Le complément désigne une chose] Enterrer un trésor, une conduite d'eau. Enterrer des oignons de tulipe (Dictionnaire de l'Académie Française). Synonyme : enfouir. Ordre d'enterrer les armes, dit-il (ANDRÉ MALRAUX, La Condition humaine, 1933, page 325 ). Moi je résiste au vent et j'enterre la semence (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 515) : Ø 1. On se remit sérieusement aux paquets. On enterrait tout ce qu'on ne pouvait prendre. On faisait dans le jardin des trous. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1936, page 393. — [+ complément de lieu] Un camarade prétendait qu'il avait enterré des carnets sous un arbre (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 27 ). 2. [Le complément désigne un cadavre] Enterrer un mort, un cadavre. Synonyme : inhumer. · Enterrer un animal. Et l'on sait que la terre tremble neuf jours là où l'on a enterré une bête morte de la rage (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1930, page 259 ). Je sais que les bûcherons étrangers qui l'occupent enterrent leurs chevaux (FRANÇOIS MAURIAC, Journal du temps de l'occupation, 1944, page 343 ). Le limier enterré, je revins sur la véranda (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 358 ). — Spécialement. Porter et mettre en terre le corps d'un homme mort. Enterrer dans un cimetière. Claude expirait, privée des secours de la religion, et on refusa de l'enterrer en terre chrétienne (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 36) : Ø 2. Tous crurent que l'enfant était mort de mort naturelle et que la mère l'avait enterré de ses propres mains. JEAN COCTEAU, La Machine infernale, 1945, III, page 118. · Par extension. Mettre dans une sépulture. On l'a enterré sous la chapelle, dans un immense caveau (ANDRÉ MALRAUX, La Condition humaine, 1933, page 200 ). — Par métonymie. Faire mourir (quelqu'un) en (le) mettant en terre. Enterrer vif, vivant On crut détourner ce malheur en enterrant tout vifs deux Gaulois (JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 1, 1831, page 199 ). [Elles] portent en elles jusqu'à leur dernier jour la peur d'être enterrées vivantes (JOE BOUSQUET, Traduit du silence, 1935-36, page 97 ). · Locution. [En parlant d'un médecin malhabile] Il enterre tous ses malades. Il les laisse ou les fait mourir. — Organiser les cérémonies funèbres, y participer. Enterrer civilement, religieusement, chrétiennement, décemment; enterrer selon les rites. Le désir d'être enterrée religieusement (ALBERT CAMUS, L'Étranger, 1942, page 1127 ). · Par extension et ironiquement. Enterrer quelqu'un.. Voir sa mort, son enterrement, lui survivre. Des coquins qui m'enterrent (HENRI DE MONTHERLANT, La Reine morte, 1942, II, 1er. tableau, 3, page 181) : Ø 3.... il [le duc de Guermantes] cria (...) à Swann qui était déjà dans la cour : « Et puis vous, ne vous laissez pas frapper par ces bêtises des médecins, que diable! Ce sont des ânes. Vous vous portez comme le Pont-Neuf. Vous nous enterrerez tous! » MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 2, 1921, page 597. 3. Par analogie. Faire disparaître sous, dans (quelque chose); cacher à la vue. Au participe passé. Les domaines enterrés dans les arbres (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1931, page 179 ). Jacques enterré dans un fauteuil fumait une cigarette (RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, page 93 ). 4. Par extension. Recouvrir. Être enterré sous les décombres. Nous découvrons le portail d'entrée caché dans une cour de ferme, au fond d'une tranchée qui l'enterre jusqu'à mi-hauteur des colonnes (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, page 317) : Ø 4. — Couche-toi donc, fourre-toi dans le lit, dit-elle en le renversant et en l'enterrant sous le drap, comme une ordure qu'on ne peut montrer. ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1463. B.— Par métaphore ou au figuré. 1. [Avec un complément d'objet désignant une personne et un complément de lieu] Faire disparaître (quelqu'un) en (l') éloignant de son entourage, de son milieu de vie (Confer infra II B). Sa femme, lasse de réfréner, dans le morne petit bourg où son mari l'avait enterrée, les instincts violents qui bouillonnaient en elle (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?, 1934, page 7 ). 2. [Avec un complément désignant une chose, et sans complément de lieu] Faire disparaitre complètement, mettre un terme à, faire oublier. Enterrer des ambitions, des talents; enterrer une proposition, un projet; enterrer un secret, une affaire. Une fête rouge dont vous n'avez pu enterrer le souvenir (JEAN-PAUL SARTRE, Les Mouches, 1943, I, 1, page 17 ). Je crois savoir enterrer, le moment venu les vérités dangereuses (JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les, 1946, page 171 ). — Locutions. · Enterrer sa vie de garçon. [En parlant d'un jeune homme à la veille de son mariage] Passer joyeusement avec ses amis sa dernière soirée de célibataire. · Enterrer le carnaval. " Faire les dernières réjouissances du carnaval " (Dictionnaire de l'Académie Française). II.— Emploi pronominal. A.— Se cacher, se dissimuler dans, sous (la terre) (Confer supra I A 3). Il est absolument indispensable de ne pas reculer, et pour cela de tenir, en s'enterrant, le terrain sur lequel on se trouve (SIBYLLE-GABRIELLE-MARIE-ANTOINETTE DE RIQUETTI DE MIRABEAU, COMTESSE DE MARTEL DE JANVILLE, DITE GYP, Souvenirs d'une petite fille, 1928, page 220 ). — [+ complément de lieu] Notre victoire les contraignait à s'enterrer dans des tranchées (MARÉCHAL JOSEPH JOFFRE, Mémoires, tome 1, 1931, page 426 ). B.— Au figuré. Quitter le monde pour vivre dans une retraite cachée. S'enterrer dans un couvent. C'est ce qui expliquerait qu'il ait tout quitté pour aller s'enterrer en Touraine (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, page 897 ). C'étaient des gens bien trop distingués pour s'enterrer dans un petit pays comme celui-là (ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 227 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 840. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 060, b) 1 618; XXe. siècle : a) 1 286, b) 1 025.

« était déjà dans la cour : « Et puis vous, ne vous laissez pas frapper par ces bêtises des médecins, que diable! Ce sont des ânes.

Vous vous portez comme le Pont-Neuf.

Vous nous enterrerez tous! » MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 2, 1921, page 597. 3.

Par analogie.

Faire disparaître sous, dans (quelque chose); cacher à la vue.

Au participe passé.

Les domaines enterrés dans les arbres (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1931, page 179 ).

Jacques enterré dans un fauteuil fumait une cigarette (RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, page 93 ). 4.

Par extension.

Recouvrir.

Être enterré sous les décombres. Nous découvrons le portail d'entrée caché dans une cour de ferme, au fond d'une tranchée qui l'enterre jusqu'à mi-hauteur des colonnes (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, page 317) : Ø 4.

— Couche-toi donc, fourre-toi dans le lit, dit-elle en le renversant et en l'enterrant sous le drap, comme une ordure qu'on ne peut montrer. ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1463. B.— Par métaphore ou au figuré. 1.

[Avec un complément d'objet désignant une personne et un complément de lieu] Faire disparaître (quelqu'un) en (l') éloignant de son entourage, de son milieu de vie (Confer infra II B).

Sa femme, lasse de réfréner, dans le morne petit bourg où son mari l'avait enterrée, les instincts violents qui bouillonnaient en elle (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?, 1934, page 7 ). 2.

[Avec un complément désignant une chose, et sans complément de lieu] Faire disparaitre complètement, mettre un terme à, faire oublier.

Enterrer des ambitions, des talents; enterrer une proposition, un projet; enterrer un secret, une affaire. Une fête rouge dont vous n'avez pu enterrer le souvenir (JEAN- PAUL SARTRE, Les Mouches, 1943, I, 1, page 17 ).

Je crois savoir enterrer, le moment venu les vérités dangereuses (JEAN- GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les, 1946, page 171 ). — Locutions. · Enterrer sa vie de garçon.

[En parlant d'un jeune homme à la veille de son mariage] Passer joyeusement avec ses amis sa dernière soirée de célibataire. · Enterrer le carnaval.

" Faire les dernières réjouissances du carnaval " (Dictionnaire de l'Académie Française). II.— Emploi pronominal. A.— Se cacher, se dissimuler dans, sous (la terre) (Confer supra I A 3).

Il est absolument indispensable de ne pas reculer, et pour cela de tenir, en s'enterrant, le terrain sur lequel on se trouve (SIBYLLE-GABRIELLE-MARIE-ANTOINETTE DE RIQUETTI DE MIRABEAU, COMTESSE DE MARTEL DE JANVILLE, DITE GYP, Souvenirs d'une petite fille, 1928, page 220 ). — [+ complément de lieu] Notre victoire les contraignait à s'enterrer dans des tranchées (MARÉCHAL JOSEPH JOFFRE, Mémoires, tome 1, 1931, page 426 ). B.— Au figuré.

Quitter le monde pour vivre dans une retraite cachée.

S'enterrer dans un couvent.

C'est ce qui expliquerait qu'il ait tout quitté pour aller s'enterrer en Touraine (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, page 897 ). 2. »

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