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Dictionnaire en ligne: ENVOYÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif.

Publié le 29/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ENVOYÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif. I.— Participe passé de envoyer* II.— Emploi adjectival. [En parlant d'une réponse, d'une réplique, d'une répartie; souvent dans l'expression c'est bien envoyé!] Très pertinent, plein de justesse et de vérité. Quand tu veux, tu sais te défendre. La réponse à Dubreuilh, c'était bien envoyé (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 388 ). III.— Substantif. Personne que l'on envoie pour accomplir une mission ou être représenté auprès d'une autre. Il veut spéculer sur les chemins de fer, dit lord Wilmore; (...) Combien dépense-t-il à peu près par an? demanda l'envoyé de M. le préfet de police (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Christo, tome 2, 1846, page 139 ). Un officier entrant par la trappe. — L'envoyé du commandant de Mogador est là (PAUL CLAUDEL, Le Soulier de satin, 1944, 2e. partie, 9, page 1075 ). · Envoyé du ciel. Personne venue au moment opportun pour faire ou dire quelque chose. Il [mon ami] fut pour moi l'envoyé du ciel; sans lui, je fusse redevenu peut-être, sinon le coupe-jarret de Roche-Mauprat, du moins le sauvage de la Varenne (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Mauprat, 1837, page 205 ). — Spécialement. · " Ministre envoyé par un prince souverain ou par une république, auprès d'un autre prince ou d'une autre république. Il a été envoyé extraordinaire du roi dans tel royaume. On appelle envoyée, la femme d'un envoyé " (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø Transmettez, monsieur l'envoyé extraordinaire, l'expression de ma reconnaissance à vos nobles et libres concitoyens,... VICTOR HUGO, Correspondance, 1863, page 453. · Envoyé spécial. Journaliste que l'on envoie sur place afin de recueillir des informations sur un événement important Le maréchal de Lattre de Tassigny repose auprès de son fils dans le cimetière de Mouilleron-en-Pareds (de notre envoyé spécial André Sevry) (Le Monde. 19 janvier 1952, page 12, colonne 1-2 ). Fréquence absolue littéraire : 4 940. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 9 264, b) 8 613; XXe. siècle : a) 5 824, b) 4 986. Forme dérivée du verbe "envoyer" envoyer ENVOYER, verbe transitif. I.— [Le complément désigne une personne] Faire aller, partir vers un lieu, une situation, un travail. Envoyer quelqu'un en corvée, en courses; envoyer un enfant en vacances, à la montagne. Si le ministre de la guerre (...) n'envoie sur le champ des hommes de l'art tracer un camp dans la position la plus propre à arrêter l'ennemi (JEAN-PAUL MARA, DIT MARAT, Pamphlets, Marat, l'ami du peuple, aux braves Parisiens, 1792, page 302 ). Dès que nous pûmes courir, il nous envoya à l'école (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, page 93) : Ø 1.... j'avais tout d'abord songé à envoyer en Russie une mission spéciale composée d'officiers et d'ingénieurs français... MARÉCHAL JOSEPH JOFFRE, Mémoires, tome 2, 1931, page 176. — Envoyer + attribut du complément d'objet direct. J'ai eu une tentation (...) de l'envoyer ambassadeur en Russie (NICOLAS-SÉBASTIEN ROCH, DIT DE CHAMFORT, Caractères et anecdotes, 1794, page 116 ). Je l'envoie en éclaireur franchir les rangs de l'ennemi (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 745 ). — Vieilli. Envoyer quelqu'un pour + infinitif. Ceux qu'on envoie pour administrer les colonies (GÉNÉRAL LOUIS-NARCISSE BAUDRY DES LOZIÈRES, Voyage à la Louisiane et sur le continent de l'Amérique septentrionale, 1802, page 282 ). — Familier. [Le sujet désigne une maladie] Envoyer quelqu'un au lit. L'obliger à se coucher. Dimanche soir si après son départ le mal ne m'avait terrassé au point de m'envoyer au lit (CHARLES DU BOS, Journal, 1927, page 282 ). A.— [Avec une idée de mission à remplir ou d'objectif à atteindre] 1. Domaine religion [Le sujet ou le complément d'objet direct désignent une puissance surnaturelle ou le destin] Jésus dira qu'à l'époque de la palingénésie, « le fils de l'homme enverra ses anges,... » (PIERRE LEROUX, Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 854 ). Jeanne (...) avait rêvé cet homme, (...) ce protecteur que lui enverrait la providence (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 1, 1859, page 301 ). · Locution familière. C'est le ciel qui vous envoie. Vous arrivez au moment opportun. Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes et Grand Larousse de la Langue française en six volumes; non attesté dans la documentation. 2. Domaine profane. — Envoyer quelqu'un chez, à quelqu'un. Maurice, s'écria le moribond (...) voici sept ou huit fois que je vous envoie chez mon avoué (HONORÉ DE BALZAC, Gobseck, 1830, page 431 ). Je vais tâcher de t'envoyer des clientes, de lancer un peu ta maison, et puis tu verras, tout s'arrangera (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 2, 1948, page 189 ). · Emploi pronominal réciproque. Les peuples italiens se liguaient entre eux, et s'envoyaient des ôtages (JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 170 ). — Absolument, vieilli. Il [Cabarrus] est arrêté en route; impossibilité d'aller plus avant. Il parlemente, s'obstine; bref, on envoie à Madrid (EUGÈNE DELACROIX, Journal, 1854, page 180 ). Le préfet envoya aussitôt au maréchal Victor, commandant le corps d'armée, pour se plaindre et demander justice des soldats qui avaient vexé et violenté les habitants (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 8, 1863-69, page 183 ). · Moderne. Envoyer + infinitif. On peut envoyer chercher le maire (JACQUES AUDIBERTI, L'Ampélour, 1937, page 107 ). J'envoyai prévenir M. Paul Reynaud (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 67 ). 3. Domaine politique " Nommer pour une fonction. Paris envoie tant de députés à la Chambre " (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 2. Qu'on fasse donc élire au plus tôt une chambre et un sénat qui nommeront leurs présidents, enverront à l'Élysée un politique dépourvu de relief... CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 261. B.— Péjoratif. 1. [Avec une idée d'action pénible] Locution. Envoyer quelqu'un à la mort, à l'échafaud, à la guillotine, dans l'autre monde, ad patres. Le faire mourir ou l'exposer à un grand péril. Vous venez d'avouer que vous aviez assassiné Venture. Le témoignage du docteur et celui de monsieur suffiront pour vous envoyer à l'échafaud (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 5, 1859, page 424 ). — Familier. Envoyer quelqu'un sur les roses, au (à tous les) diable(s), au bain, à la balançoire, aux pelotes; envoyer quelqu'un promener, paître, bouler, dinguer, balader. Se débarrasser de façon expéditive et cavalière d'une personne gênante. Il était moins cinq que je l'envoie paître (MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 888 ). Ils m'envoient promener exactement comme on envoie promener son père (JULIEN GREEN, Journal, 1947, page 135 ). 2. [Avec une idée d'action violente; souvent suivi d'un infinitif] Faire aller violemment quelqu'un à terre ou contre un obstacle en le frappant Elle voit un apprenti qui envoie d'un grand coup de pied un chat dans la rue (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le crime de Sylvestre Bonnard, 1881, page 493 ). D'un estoc de ce fort bâton pointu, il l'envoya (...) rouler par la salle (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1925, page 147 ). Gomar l'envoya s'affaler contre le mur, d'un revers de main (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 127 ). II.— [Le complément désigne des choses] Faire partir quelque chose. A.— [Le sujet désigne une personne] 1. [À travers l'espace] Faire partir à une certaine distance une chose à laquelle on a communiqué une énergie. a) [Le complément d'objet direct désigne quelque chose de concret; avec ou sans violence] Envoyer une balle dans l'épaule de quelqu'un; envoyer des obus, une pierre dans une vitre, un ballon dans les buts. Ne serait-ce pas le cas de tout prendre par les quatre coins, et d'envoyer pêle-mêle au plafond la nappe et le festin (VICTOR HUGO, L'Homme qui rit, tome 2, 1869, page 39 ). Le vieux empoignait son sabot, et faisait mine de le lui envoyer par la tête (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1930, page 176 ). Le dilettante Horia Pietraru qui, à dix-huit ans, envoyait le poids de 7 kg 27 g à plus de 14 mètres (L'Œuvre. 11 mars 1941). · Emploi pronominal réfléchi indirect et réciproque. La malheureuse femme (...) s'est envoyé une balle dans le coeur (ALPHONSE DAUDET, La Petite paroisse, 1895, page 172 ). Des débardeurs (...) s'envoient à la figure des merlans pourris (PAUL MORAND, Londres, 1933, page 304 ). — Locution familière. Envoyer quelqu'un promener, au (à tous les) diable(s). S'en débarrasser, l'abandonner. Les matins, je me débats avec Poussin (...) Tantôt je veux envoyer tout promener, tantôt je m'y reprends avec une espèce de feu (EUGÈNE DELACROIX, Journal, 1853, page 43 ). Je crevais la faim. Alors, j'ai envoyé la peinture à tous les diables, et j'ai cherché un emploi (ÉMILE ZOLA, Thérèse Raquin, 1867, page 27 ). — Spécialement. MARINE ou ARMÉE. Envoyer les couleurs. Hisser le pavillon national afin de lui rendre les honneurs. Envoyez! Mot d'ordre donné pour hisser les couleurs : Ø 3. Mikkelsen me montra le Cap Dalton et les terres qui lui succédaient. (...) Malgré l'heure matinale je fis envoyer les couleurs, saluant la mémoire de nos braves compatriotes morts en la découvrant JEAN-BAPTISTE CHARCOT, La Mer du Groënland, 1929, page 154. b) Familier. [Le complément d'objet direct désigne un coup] Envoyer un coup de coude, de poing, de pied. Moi qui ai la main leste, j'ai parfois du mérite à ne pas lui envoyer une gifle quand il commence ses doléances à propos de tout (ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 348 ). · Emploi pronominal réciproque. Des hommes s'envoyaient des bourrades dans le dos (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 42 ). 2. En particulier. [Par un intermédiaire] Faire partir, parvenir quelque chose à quelqu'un par l'intermédiaire d'une personne ou d'un service public (P. et T., S.N.C.F., etc.). Envoyer une lettre, sa démission, de l'argent, ses condoléances. Messire de Luxembourg (...) envoya ordre au seigneur de Croy de lui livrer son frère le bâtard (PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 4, 1821-24, page 284 ). J'accepte avec empressement l'offre que vous voulez bien me faire, et je vous envoie tous mes voeux de succès (VICTOR HUGO, Correspondance, 1867, page 85 ). Augustin et moi, (...) nous pensons de la même façon là-dessus... Envoyez du blé en Russie, Mme. Cavrois. Envoyez vos blés d'Artois! (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 65) : Ø 4.... je vous expédie par mandat postal la somme de 128 francs 30 dont vous voudrez bien m'envoyer quittance pour solde de tout compte. LÉON BLOY, Journal, 1903, page 199. SYNTAXE : Envoyer une carte postale, un journal, un télégramme, un bouquet de fleurs, une invitation, un défi, un contre-ordre, sa photographie; envoyer ses respects, ses cordialités; envoyer copie de quelque chose; envoyer quelque chose en poste restante. · Locution familière. Il ne le lui a pas envoyé dire. Il le lui a dit sans intermédiaire et sans détours. Remarque : Attesté dans Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, Grand Larousse de la Langue française en six volumes et DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT); non attesté dans la documentation. · Emploi pronominal réciproque. Ils s'envoyaient par un messager de confiance de tendres billets griffonnés à la hâte (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Ariel ou la vie de Shelley, 1923, page 189 ). — Par analogie. Faire parvenir, adresser à quelqu'un un signe ou la manifestation d'un sentiment. Envoyer un coup d'oeil, un bonjour, des sourires, des insultes. Envoyer un baiser. Embrasser sa main en la dirigeant vers la personne à qui est destiné le baiser. Il [Bois-Doré] avait envoyé à celui qu'il appelait maître Jovelin un de ces regards affectueux qui ressemblaient à des prières plus qu'à des ordres (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, tome 1, 1858, page 74 ). Bongrand, la face congestionnée, le geste inquiet, (...) leur envoya un salut (ÉMILE ZOLA, L'Œuvre, 1886, page 147) : Ø 5. Du train où j'y allais, j'en serais peut-être à mon quinzième vers aujourd'hui si j'avais su me retenir de leur envoyer leurs quatre vérités, à ces cochons-là. MARCEL AYMÉ, Uranus, 1948, page 240. · En particulier et familier. Envoyer une maladie à quelqu'un. La lui communiquer. « Va-t-en, ma petite mère, lui dis-je, n'entre pas. Je ne veux pas envoyer ma rougeole à Caroline » (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 305 ). · Emploi pronominal réciproque. Et toutes deux (...) s'envoyèrent à pleine gueule des hottées d'injures (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, En famille, 1881, page 364 ). B.— [Le sujet désigne une force surnaturelle ou une chose animée d'une force; l'objet désigne une chose concrète à la disposition du sujet ou inhérente à lui] Faire parvenir. La marmite de fer, où cuit un ragoût de crabes au riz et au safran, lui envoie [à Dorothée] , du fond de la cour, ses parfums excitants (CHARLES BAUDELAIRE, Petits Poèmes en prose, 1867, page 118 ). Elle [la mer asiatique] envoyait ensuite sur l'Afrique un bras qui submergeait le Sahara septentrional (ALBERT DE LAPPARENT, Abrégé de géologie, 1886, page 188 ). Ainsi Dieu avait, par la mort du petit Nicolas, envoyé le signe et le commandement sans réplique (ALEXANDRE ARNOUX, Les Crimes innocents. 1952, page 290 ). C.— Familier. 1. emploi absolu. Envoyez! (souvent la chose que l'interlocuteur tient en main). Donner, passer quelque chose. 2. Emploi pronominal réfléchi indirect. a) S'envoyer un aliment, une boisson. L'avaler goulûment et avec plaisir. Et le madère que tu t'envoies, il te revient cher, celui-là? (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Madère, 1897, page 213 ). J'ai une de ces envies de m'envoyer une choucroute (RAYMOND QUENEAU, Pierrot mon ami, 1942, page 123 ). — Vulgaire. [En assimilant la personne à une chose] S'envoyer une femme, un homme. Avoir des relations intimes. Son ami trouva qu'elle était [la petite bonne] bien roulée. « Tu es un petit veinard, conclut-il, à ta place, je me l'enverrais » (JEAN-PAUL SARTRE, Le Mur, 1939, page 191 ). Les prénoms en W sont rares. Il y a Wallis, comme la fille qui s'est envoyé un roi (HERVÉ BAZIN, Le Bureau des mariages, 1951, page 71 ). b) S'envoyer un travail. Le faire bon gré, mal gré. À présent, pisque je m'envoye la suite de l'ouvrage, la paix (FRANCIS CARCO, L'Équipe, 1919, page 76 ). S'il ne veut pas monter sur le cadre, eh bien! il s'enverra les huit kilomètres à pied (FRANÇOIS MAURIAC, La Pharisienne, 1941, page 63 ). — [Le sujet désigne une chose animée d'une force motrice] Accomplir, faire. Tu t'rappelles d'la camionnette de Pépito?... Pépito l'a réparée n'importe comment (...) Mais elle roule! Elle s'envoie son trente à l'heure sans sourciller (RENÉ FALLET, Banlieue sud-est, 1947, page 149 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 12 992. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 22 375, b) 27 212; XXe. siècle : a) 15 591, b) 12 201.

« l'école (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, page 93) : Ø 1....

j'avais tout d'abord songé à envoyer en Russie une mission spéciale composée d'officiers et d'ingénieurs français... MARÉCHAL JOSEPH JOFFRE, Mémoires, tome 2, 1931, page 176. — Envoyer + attribut du complément d'objet direct.

J'ai eu une tentation (...) de l'envoyer ambassadeur en Russie (NICOLAS-SÉBASTIEN ROCH, DIT DE CHAMFORT, Caractères et anecdotes, 1794, page 116 ).

Je l'envoie en éclaireur franchir les rangs de l'ennemi (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 745 ). — Vieilli.

Envoyer quelqu'un pour + infinitif.

Ceux qu'on envoie pour administrer les colonies (GÉNÉRAL LOUIS-NARCISSE BAUDRY DES LOZIÈRES, Voyage à la Louisiane et sur le continent de l'Amérique septentrionale, 1802, page 282 ). — Familier.

[Le sujet désigne une maladie] Envoyer quelqu'un au lit.

L'obliger à se coucher.

Dimanche soir si après son départ le mal ne m'avait terrassé au point de m'envoyer au lit (CHARLES DU BOS, Journal, 1927, page 282 ). A.— [Avec une idée de mission à remplir ou d'objectif à atteindre] 1.

Domaine religion [Le sujet ou le complément d'objet direct désignent une puissance surnaturelle ou le destin] Jésus dira qu'à l'époque de la palingénésie, « le fils de l'homme enverra ses anges,...

» (PIERRE LEROUX, Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 854 ).

Jeanne (...) avait rêvé cet homme, (...) ce protecteur que lui enverrait la providence (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 1, 1859, page 301 ). · Locution familière.

C'est le ciel qui vous envoie.

Vous arrivez au moment opportun. Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), Grand Larousse encyclopédique en dix volumes et Grand Larousse de la Langue française en six volumes; non attesté dans la documentation. 2.

Domaine profane. — Envoyer quelqu'un chez, à quelqu'un.

Maurice, s'écria le moribond (...) voici sept ou huit fois que je vous envoie chez mon avoué (HONORÉ DE BALZAC, Gobseck, 1830, page 431 ).

Je vais tâcher de t'envoyer des clientes, de lancer un peu ta maison, et puis tu verras, tout s'arrangera (MAURICE DRUON, Les Grandes familles, tome 2, 1948, page 189 ). · Emploi pronominal réciproque.

Les peuples italiens se liguaient entre eux, et s'envoyaient des ôtages (JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 170 ). — Absolument, vieilli.

Il [Cabarrus] est arrêté en route; impossibilité d'aller plus avant.

Il parlemente, s'obstine; bref, on envoie à Madrid (EUGÈNE DELACROIX, Journal, 1854, page 180 ).

Le préfet envoya aussitôt au maréchal Victor, commandant le corps d'armée, pour se plaindre et demander justice des soldats qui avaient vexé et violenté les habitants (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 8, 1863-69, page 183 ). · Moderne.

Envoyer + infinitif.

On peut envoyer chercher le 2. »

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