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Dictionnaire en ligne: ÉPÉE, substantif féminin.

Publié le 29/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉPÉE, substantif féminin. A.— [L'épée en tant qu'objet] Arme formée d'une longue lame d'acier aiguë, parfois triangulaire, mais le plus souvent à deux tranchants, emmanchée dans une poignée munie d'une garde, et que l'on porte au côté gauche dans un fourreau fixé à un ceinturon ou à un baudrier. Pointe d'une épée, épée à deux tranchants; ceindre son épée. — Conservez-la précieusement, (...) une épée est une amie fidèle, gardienne de la vie et de l'honneur de son maître (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 97) : Ø 1. Le respect qu'on a pour toi, La longueur de mon épée En est la mesure, ô roi! VICTOR HUGO, La Légende des siècles, tome 3, Après, le romancero du Cid, 1877, page 246. SYNTAXE : a) Chapeau, coquille, filigrane, fusée, dragonne, pas-d'âne, pommeau, quillon d'une épée; talon, soie, gouttière, dos, fil d'une épée. b) Épée écossaise, romaine, ancienne, moderne; épée brillante, courte, étincelante, invincible, lourde, redoutable. c) Épée de salle d'armes, sans tranchant et mouchetée. d) Recevoir un coup d'épée; se battre à l'épée; frapper de son épée, d'estoc* et de taille*; brandir, croiser, esquiver, lever, manier une épée; passer l'épée au travers du corps de quelqu'un; mettre l'épée à la main; jurer sur la croix de son épée; adouber un chevalier du plat de l'épée; être brave, vaillant comme son épée. e) Le cliquetis des épées; caractère sacré, mystique de l'épée (au Moyen-âge); l'épée, symbole d'honneur, de vaillance, signe de distinction. · Locution. Le fort de l'épée. Partie de la lame voisine de la garde. Le faible de l'épée. Extrémité de la lame. Le plat de l'épée. La partie large et plate, par opposition au tranchant Noeud d'épée. " Noeud de rubans dont les hommes en habit de parure garnissaient autrefois la garde de leur épée " (Dictionnaire de l'Académie Française). — Spécialement. 1. Arme de parade portée lors de cérémonies solennelles par certains officiers et sous-officiers de l'armée, par certaines catégories de fonctionnaires civils, par les polytechniciens, les membres de l'Institut. La production, (...) est (...) spécialisée dans (...) les croix d'ordres militaires, les épées d'apparat et les objets de culte (SERGE GRANDJEAN. L'Orfèvrerie du XIXe. siècle en Europe, 1962, page 80 ). 2. HÉRALDIQUE. " L'épée paraît dans l'écu en pal, la pointe vers le haut de l'écu; épée garnie, celle dont la garde et le pommeau sont d'un autre émail que la lame " (Dictionnaire héraldique (CHARLES GRANDMAISON) 1852). B.— [L'épée comme arme de combat (guerre, duel, etc.)] 1. [En parlant d'un gentilhomme, d'un militaire, d'un homme de guerre] Être un homme d'épée. Être exercé au maniement de l'épée : Ø 2. L'aménité de ses manières, toutes les habitudes de sa vie, le soin qu'il (...) prenait de sa personne, son ancienne réputation de force et d'adresse, d'homme d'épée et de cheval, avaient fait un cortège de petites notoriétés à sa célébrité croissante. GUY DE MAUPASSANT, Fort comme la mort, 1889, page 4. 2. [L'épée, attribut et symbole de l'état ou du service militaire] Les fonctions publiques peuvent également, dans l'état actuel, se ranger toutes sous quatre dénominations connues, l'épée, la robe, l'église et l'administration (EMMANUEL-JOSEPH SIEYÈS, Qu'est-ce que le Tiers état?, 1789, page 28 ). L'évangile défend l'épée aux moines (JOSÉPHIN PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, page 256 ). · Noblesse* d'épée. Qui sous l'Ancien Régime groupait les militaires par opposition à la noblesse* de robe. La fin du XVIIIe (...) aura vu, (...) la haine de la noblesse d'épée et de la noblesse de robe se fondre dans la même poussée (JULIEN BENDA, La Trahison des clercs, 1927, page 17 ). · Porter l'épée. Être militaire. Il était plus propre à porter l'épée qu'à bêcher la terre (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 4, 1859, page 107 ). · Prendre, quitter l'épée. Embrasser, quitter la carrière des armes. Il n'était point de haute noblesse, étant fils de M. Dupin, fermier général, qui avait quitté l'épée pour la finance (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, 1855, page 41 ). · Mettre son épée au service de quelqu'un. Guy mit son épée à la disposition du roi d'Angleterre et l'aida à conquérir l'île (RENÉ GROUSSET, L'Épopée des Croisades, 1939, page 266 ). — Par métonymie. Homme exercé au maniement de l'épée. Comminges est une de nos meilleures épées (PROSPER MÉRIMÉE, Chronique du temps de Charles IX, 1829, page 92 ). — Locutions. Traîneur d'épée (familier et par mépris). " Bretteur, batteur de pavé qui porte une longue épée sans aller à la guerre " (Dictionnaire de l'Académie Française). Homme, roman de cape* et d'épée. 3. Locutions diverses. a) Locution relatives aux phases du combat, d'un militaire, d'une collectivité en guerre, etc. · Tirer l'épée (hors du fourreau). Commencer la guerre, combattre. Que la France tire l'épée pour la liberté des peuples, tous les hommes de coeur applaudiront (LOUIS BLANC, Organisation du travail, 1845, page 84 ). · Ils (en) sont aux épées et aux couteaux. " Ils sont en grande inimitié, ou en grand procès, en grande querelle. Ces parents ne peuvent s'accorder, ils sont aux épées et aux couteaux " (Dictionnaire de l'Académie Française). · Remettre l'épée au fourreau. Cesser le combat, faire la paix. Par métaphore. J'avais compris que j'appartenais à l'espèce inférieure. Il fallut le proclamer, remettre l'épée au fourreau, rejoindre le bétail ordinaire (JEAN-PAUL SARTRE, Les Mots, 1964, page 134 ). · Rendre son épée. Se rendre au vainqueur et au figuré s'avouer vaincu. « La Révolution a rendu son épée en 1815; on a cru qu'elle allait la reprendre en 1830 » (JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 2, 1924, page 167 ). · Passer au fil de l'épée. Massacrer sans pitié. Les Espagnols, (...), ont pillé Anvers, brûlé huit cents maisons, et passé sept mille habitants au fil de l'épée (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Henri III et sa cour. 1829, II, 4, page 152 ). · Mourir d'une belle épée. " Succomber sous un ennemi auquel il est glorieux d'avoir résisté; et au figuré, recevoir du dommage par une cause honorable, flatteuse, agréable " (Dictionnaire de l'Académie Française). b) Locutions relatives à différentes attitudes ou sentiments du combattant. · Son épée ne tient pas au fourreau. " Se dit d'un homme querelleur, qui est toujours prêt à mettre l'épée à la main " (Dictionnaire de l'Académie Française). · Mettre, tenir à quelqu'un l'épée (dans les) aux reins. Le serrer de près, le harceler : Ø 3. Je vais m'en mêler parce qu'il est temps que cela finisse (ce brave garçon mettrait tout bonnement son enfant sur la paille). (...) Je vais, à tous, leur pousser l'épée dans les reins d'une belle façon. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1854, page 47. · Mettre, tenir l'épée à la gorge de quelqu'un. Le harceler, le menacer. Emploi pronominal réciproque : Ø 4.... les Guises et ceux de Navarre se poussaient, les uns aux autres, l'épée et la dague à la gorge pour essayer de devenir chacun le premier,... JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Les Pléiades, 1874, page 162. C.— [L'épée symbole de la force ou de la violence] 1. [Symbole de la force armée d'un État] L'épée est l'axe du monde (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 10) : Ø 5. L'organisation militaire me paraît le vrai type de toute bonne société civile, l'épée est la tutrice d'un peuple. HONORÉ DE BALZAC, Le Médecin de campagne, 1833, page 161. Ø 6.... nous sommes en plein moyen-âge. Le droit de l'épée décide de tout comme au temps de la chevalerie. PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à Madame de Rochejacquelein, 1870, page 309. — En particulier. [En parlant d'un État, par référence au chef gaulois Brennus victorieux sous Rome (390 avant Jésus-Christ), jetant brutalement son épée dans le plateau de la balance de manière à augmenter le poids de la rançon exigée par lui pour lever le siège de la ville] Jeter son épée dans la balance. Mettre brutalement fin à une situation tendue en intervenant militairement dans le conflit : Ø 7.... l'événement précis (...) avait décidé Grey à jeter enfin l'épée britannique dans la balance, au cours de son entretien d'hier avec l'ambassadeur d'Allemagne. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 519. 2. [Symbole de la force menaçante] · Épée de feu (de l'archange, du chérubin). [Par référence aux Chérubins armés d'une épée et placés par Dieu à la porte du paradis terrestre, pour empêcher Adam et Ève d'y entrer (confer Genèse III, 24)] Il [le Père Lacordaire] a à son service le dédain, non moins commode, l'interdiction hautaine et tranchante, l'épée de feu du chérubin sur laquelle il est écrit : On ne passe pas là! (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 4, 1863-69, page 403 ). · Épée de Damoclès. [Par référence à l'épée nue retenue à un crin de cheval que Denys l'Ancien fit suspendre lors d'un festin au-dessus de la tête d'un de ses courtisans, Damoclès, qui exaltait le bonheur de la royauté] Danger permanent : Ø 8. [Camille :] — ... le monde est juste, il n'accorde les honneurs de son intérêt qu'aux sentiments vrais. Béatrix jouant la comédie est jugée comme une actrice de second ordre. Sa fuite n'était autorisée par aucune contrariété. L'épée de Damoclès ne brillait pas au milieu de ses fêtes... HONORÉ DE BALZAC, Béatrix, 1839-45, page 237. 3. [Symbole de violence] · Proverbe. [Évangile Saint Matthieu 26, 52] Qui se sert de l'épée périra par l'épée. La violence appelle la violence. Tout le monde a signé, à Stanislas? — Bien sûr. Sauf un nouveau, sous prétexte que qui frappera avec l'épée périra par l'épée... Vous savez, il y a de ces catholiques excessifs! (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 265 ). D.— [L'épée, symbole de toute espèce d'action demandant un effort] 1. [Attitudes générale devant les difficultés de la vie] · À vaillant homme, courte épée. " La valeur supplée aux armes " (Dictionnaire de l'Académie Française). · Son épée est trop courte. " Se dit d'un homme qui n'a pas assez de crédit ou assez de force pour réussir dans quelque entreprise " (Dictionnaire de l'Académie Française). · Se laisser dire quelque chose d'injurieux, l'épée au côté (familier). " Souffrir des propos injurieux sans rien répondre, sans répliquer " (Dictionnaire de l'Académie Française). 2. [Formes du comportement] · Se faire blanc de son épée. " Se prévaloir de son courage, de son crédit, etc. pour garantir le succès d'une affaire " (Dictionnaire de l'Académie Française). · Mettre, faire passer quelque chose du côté de l'épée. " Mettre quelque profit, quelque fonds à couvert, en réserve. On le dit plus ordinairement en mauvaise part. Il abandonna ses biens à ses créanciers, mais il mit quelque chose du côté de l'épée " (Dictionnaire de l'Académie Française). 3. [Résultats de l'effort] · L'épée use le fourreau. " Se dit des personnes en qui une grande activité d'âme ou d'esprit nuit à la santé " (Dictionnaire de l'Académie Française). · Il a fait un beau coup d'épée. " Se dit ironiquement de quelqu'un qui a fait une sottise remarquable " (Dictionnaire de l'Académie Française). · C'est un coup d'épée dans l'eau. C'est un effort inutile : Ø 9. — Mais Madame, (...) Monserfeuil n'a aucune espèce de crédit ni de pouvoir avec le nouveau gouvernement. Ce serait un coup d'épée dans l'eau. MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 2, 1921, page 515. Remarque : On rencontre dans la documentation le composé épée-baïonnette. Baïonnette à lame quadrangulaire. Le (...) fusil [Lebel] mesure, sans son épée-baïonnette, 1 m 307 de hauteur (Alfred Ledieu, Ernest Cadiat, Le Nouveau matériel naval, 1899, page 212). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 656. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 7 390, b) 6 819; XXe. siècle : a) 4 127, b) 3 105.

« avaient fait un cortège de petites notoriétés à sa célébrité croissante. GUY DE MAUPASSANT, Fort comme la mort, 1889, page 4. 2.

[L'épée, attribut et symbole de l'état ou du service militaire] Les fonctions publiques peuvent également, dans l'état actuel, se ranger toutes sous quatre dénominations connues, l'épée, la robe, l'église et l'administration (EMMANUEL-JOSEPH SIEYÈS, Qu'est-ce que le Tiers état?, 1789, page 28 ).

L'évangile défend l'épée aux moines (JOSÉPHIN PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, page 256 ). · Noblesse* d'épée.

Qui sous l'Ancien Régime groupait les militaires par opposition à la noblesse* de robe.

La fin du XVIIIe (...) aura vu, (...) la haine de la noblesse d'épée et de la noblesse de robe se fondre dans la même poussée (JULIEN BENDA, La Trahison des clercs, 1927, page 17 ). · Porter l'épée.

Être militaire.

Il était plus propre à porter l'épée qu'à bêcher la terre (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE- BEUVE, Port-Royal, tome 4, 1859, page 107 ). · Prendre, quitter l'épée.

Embrasser, quitter la carrière des armes.

Il n'était point de haute noblesse, étant fils de M.

Dupin, fermier général, qui avait quitté l'épée pour la finance (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, 1855, page 41 ). · Mettre son épée au service de quelqu'un.

Guy mit son épée à la disposition du roi d'Angleterre et l'aida à conquérir l'île (RENÉ GROUSSET, L'Épopée des Croisades, 1939, page 266 ). — Par métonymie.

Homme exercé au maniement de l'épée. Comminges est une de nos meilleures épées (PROSPER MÉRIMÉE, Chronique du temps de Charles IX, 1829, page 92 ). — Locutions.

Traîneur d'épée (familier et par mépris).

" Bretteur, batteur de pavé qui porte une longue épée sans aller à la guerre " (Dictionnaire de l'Académie Française).

Homme, roman de cape* et d'épée. 3.

Locutions diverses. a) Locution relatives aux phases du combat, d'un militaire, d'une collectivité en guerre, etc. · Tirer l'épée (hors du fourreau).

Commencer la guerre, combattre.

Que la France tire l'épée pour la liberté des peuples, tous les hommes de coeur applaudiront (LOUIS BLANC, Organisation du travail, 1845, page 84 ). · Ils (en) sont aux épées et aux couteaux.

" Ils sont en grande inimitié, ou en grand procès, en grande querelle.

Ces parents ne peuvent s'accorder, ils sont aux épées et aux couteaux " (Dictionnaire de l'Académie Française). · Remettre l'épée au fourreau.

Cesser le combat, faire la paix.

Par métaphore.

J'avais compris que j'appartenais à l'espèce inférieure.

Il fallut le proclamer, remettre l'épée au fourreau, rejoindre le bétail ordinaire (JEAN-PAUL SARTRE, Les Mots, 1964, page 134 ). · Rendre son épée.

Se rendre au vainqueur et au figuré s'avouer vaincu.

« La Révolution a rendu son épée en 1815; on a cru qu'elle allait la reprendre en 1830 » (JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 2, 1924, page 167 ). · Passer au fil de l'épée.

Massacrer sans pitié.

Les Espagnols, (...), ont pillé Anvers, brûlé huit cents maisons, et passé sept mille habitants au fil de l'épée (ALEXANDRE 2. »

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