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Dictionnaire en ligne: ÉROTIQUE, adjectif.

Publié le 31/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ÉROTIQUE, adjectif. A.— Vieilli. [Sans allusion particulier à la sensualité ou à la sexualité] Qui a rapport à l'amour. Il restait inconsciemment dans la vieille tradition érotique de sa race (...) il n'était amoureux d'aucune femme, mais il aimait à aimer (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Révolte des anges, 1914, page 66 ). — En particulier. domaine de l'expression (notamment artistique, littéraire) 1. [En parlant d'un mode d'expression, d'une oeuvre] Qui a l'amour pour thème, pour inspiration. Genre érotique. Joli petit poème qui (...) contient tous les secrets du code galant, toutes les finesses de la chicane érotique (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Tableau historique et critique de la poésie et du théâtre français au XVIe. siècle, 1828, page 19 ). Quelques-uns [des critiques modernes] n'y [dans la « Divine Comédie »] ont découvert qu'une inspiration pieusement érotique, d'autres un manifeste politique écrit sous la dictée de la vengeance (FRÉDÉRIC OZANAM, Essai sur la philosophie de Dante, 1838, page 10 ). 2. [En parlant d'un artiste] Qui traite de l'amour. Un poète érotique. · Emploi comme substantif. Auteur d'oeuvres consacrées à l'amour. Il y a trois ans nous allâmes ensemble voir la bibliothèque de l'abbaye de Florence, où, entre autres manuscrits, on nous montra celui qui contient le roman de Longus, avec plusieurs autres érotiques grecs (PAUL-LOUIS COURIER, Lettre à Monsieur Renouard, 1810, page 267 ). B.— Usuel. [Avec une idée explicite de sensualité ou de sexualité] 1. a) [En parlant d'un trait humain; éventuellement avec une connotation péjorative] Qui se rattache à l'amour physique, qui est de nature sensuelle, sexuelle. Souvenirs érotiques. Les petites filles apprenaient [au temple d'Aphrodite] en sept classes la théorie et la méthode de tous les arts érotiques : le regard, l'étreinte (PIERRE LOUÿS, Aphrodite, 1896, page 73 ). Les corvées érotiques et leur navrant ennui (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Âmes d'automne, 1898, page 90 ). Les belles familles ont des traditions érotiques (...). Ces traditions ne se limitent pas à des habitudes de prudence et d'hygiène, elles commandent une façon de faire l'amour, d'en parler ou de n'en pas parler (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 21) : Ø 1. La perception érotique n'est pas une cogitatio qui vise un cogitatum; à travers un corps elle vise un autre corps, elle se fait dans le monde et non pas dans une conscience. MAURICE MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la perception, 1945, page 183. — Emploi comme substantif masculin à valeur de neutre. Ce qui est érotique, valeur ou pratique érotique. C'est dans l'érotique que [selon Wagner dans Tannhaeuser] l'humanité trouvera les énergies qui la conduiront à son entière rédemption (GUY DE POURTALÈS, La Vie de Franz Liszt, 1932, page 143 ). — Par analogie. [À propos d'un animal] La fureur érotique du dindon, les allées et venues de la dinde renseignent sur l'époque où celle-ci couve (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, page 250 ). — En particulier. domaine psychanalyse, pathologie. Désirs érotiques. Il n'est pas rare d'observer chez les mêmes malades auparavant frigides, de véritables « fringales érotiques » (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 116 ). L'insolence sexuelle trahit souvent, comme l'inflation érotique, une déchéance de l'instinct (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 488 ). b) [En parlant d'une personne] Qui a un tempérament sensuel, qui est enclin au plaisir physique. Le président, ce Prudhomme érotique que nous avons entendu faire le galantin et le beau diseur avec la marchande de modes (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1860, page 763 ). — Emploi comme substantif (généralement masculin). Personne portée au plaisir physique. Thiers, Guizot, Hugo. Guizot et Hugo ont pu devenir des baiseurs, des érotiques, leur première jeunesse a été chaste (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1872, page 897 ). L'érotique qui se vante de plus de trois cent soixante cinq maîtresses (MARIE-JEANNE DURRY, Gérard de Nerval et le mythe, 1956, page 130 ). 2. Qui provoque le désir amoureux. a) [En parlant d'une personne, d'un aspect de son physique, de son comportement] (Quasi-)synonymes : aguicheur, désirable, excitant. Je voyais sous sa robe à la mode du moment le dessin de son ventre et de ses deux cuisses, comme si seulement un linge mouillé en voilait la nudité. C'était très érotique (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1878, page 1254 ). b) [En parlant d'une chose] (Quasi-)synonymes : aphrodisiaque, érotogène (confer érogène remarque b). La vertu érotique des truffes. (...) persuasion assez générale où l'on est que la truffe dispose aux plaisirs génésiques (JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante, 1825, page 96) : Ø 2. Cette drogue [l'eau-de-vie de pommes] était un philtre érotique, qu'il ne pourrait jamais sucer sans voir, dans ses lueurs, surgir une tête vermeillée, et rosissante et consentante. JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Le Roi d'Écosse, 1941, page 195. — Emploi comme substantif masculin à valeur de neutre. Ce qui provoque le désir amoureux. Cette chair rosée sous la gaze parle à l'âme (...). Vous êtes bien heureux de ne pas vibrer à l'érotique; cela me détraque, moi (JOSÉPHIN PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, page 114 ). 3. En particulier. domaine de l'expression (notamment artistique, littéraire; parfois avec une connotation péjoratif.) a) [En parlant d'un artiste] Qui traite de l'amour charnel et (peut) incite(r) à la volupté. Lequel, entre nos poètes érotiques, y compris les chevaliers de Bertin et de Parny, a jamais rendu la chaleur âpre et le délire cuisant de la jouissance en traits plus saisissants que Jacques Tahureau du Mans, dans ce « baiser » tout de flamme? (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Tableau historique et critique de la poésie et du théâtre français au XVIe. siècle, 1828, page 95 ). — Emploi comme substantif. Auteur d'oeuvres consacrées à l'amour charnel. Conversation sur les érotiques du XVIIIe. siècle, (...) gens trop bas d'esprit pour voir un tableau de moeurs dans « Faublas » et une maladie à étudier dans « Justine »! (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1856, page 244 ). b) [En parlant d'un mode d'expression, d'une oeuvre, etc.] Qui a l'amour charnel pour thème, pour inspiration et qui (peut) incite(r) à la recherche du plaisir physique. Livre, vers érotique(s). Fadeurs érotiques (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 375 ). Les peintures érotiques mangées par le temps (ÉMILE ZOLA, La Faute de l'Abbé Mouret, 1875, page 1515 ). Le motif du rêve gracieux, fréquemment érotique (ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, page 156 ). Confer aussi bouquiner2 exemple 1 : Ø 3. L'excitation sexuelle, la provocation du désir est le prétexte de jeux qui sont plus nettement élevés au rang d'institutions sociales ou même de rites. Les danses lascives et franchement érotiques font partie du folklore de nombreux peuples primitifs ou civilisés. Jeux et sports (sous la direction de Roger Caillois) 1967, page 809. — Emploi comme substantif. · Substantif masculin Œuvre qui a l'amour charnel pour thème, pour inspiration : Ø 4. Rodin, qui est en pleine faunerie, me demande à voir mes érotiques japonais, et ce sont des admirations devant ces dévalements de têtes de femmes en bas, ces cassements de cou, ces extensions nerveuses des bras, ces contractures des pieds, toute cette voluptueuse et frénétique réalité de coït, tous ces sculpturaux enlacements de corps fondus et emboîtés dans le spasme du plaisir. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1887, page 632. · Substantif masculin à valeur de neutre. Ce qui exprime l'amour charnel. Qu'y écrirai-je? (...) sera-ce du bon ou du mauvais, du tendre ou de l'érotique, du triste ou du gai? (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1846, page 344 ). · Substantif féminin singulier. Système érotique, et plus généralement, conception de l'amour humain. L'érotique des troubadours. Il y a un autre côté mort dans ses livres [de Gourmont] , une érotique sèche, alambiquée, réfrigérée (ALBERT THIBAUDET, Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours, 1936, page 463 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Éroticité, substantif féminin, rare. Caractère de ce qui est érotique; par métonymie chose qui a un caractère érotique. Il y a place (...) [dans le théâtre aphrodisiaque] pour une éroticité négative, pour une culture de l'aversion sexuelle (Marcel, L'Heure théâtrale, 1959, page VII). Monde fantastique et cruel que celui de Goerg, tout frémissant de stridentes éroticités (Jean Cassou, Panorama des arts plastiques contemporains, 1960, page 623). b) Érotico-, substitut de érotique dans la formation de quelques adjectifs doubles de type savant a ) Érotico-lymphatique. Qui a un caractère érotique et lymphatique. La maladie utérine de Murger pour la femme, le besoin qu'il éprouve de se frotter à une de ces peaux, de coucher sa muse érotico-lymphatique dans le giron d'une salope (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1857, page 431 a ). ? ß ) Érotico-médical, ale. Qui a un caractère érotique et médical. Un roman intitulé " Sarah Grand ", qui a abordé la question sexuelle dans le mariage et qui est beaucoup plus érotico-médical que mes romans (Idem, ibidem, 1895, page 804).? ) Érotico-mystique. Qui a un caractère érotique et mystique. Elles me parurent d'autant mieux divines ces apparitions qu'elles ne semblaient point du tout s'apercevoir que j'existais, moi, là, à côté sur ce banc, tout gâteux, baveux d'admiration érotico-mystique (Louis-Ferdinand Céline, Voyage, 1932, page 243). c) Érotocratie, substantif féminin, rare. Système qui reconnaît, accorde une force souveraine à l'amour. Hier au soir en me promenant avec Curtius au bord de l'Yonne, Curtius me citait l'excellente formule de Hermann Bahr : " L'humanité de Whitman n'est pas une démocratie; c'est une érotocratie " (Charles du Bos, Journal, 1922, page 166). d) Érotographe, substantif, rare. Synonyme péjoratif de auteur érotique. L'un d'eux [un écrivain] , le plus raffiné des érotographes contemporains, me fit déclarer que Claude professait sur l'amour les idées d'un bourgeois du Marais (Paul Bourget, Physiologie de l'amour moderne, 1890, page IV). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 17 DÉRIVÉS : Érotiquement, adverbe D'une manière érotique, qui évoque l'amour charnel, qui suscite le désir amoureux. En mimant un cancan de son corps érotiquement avachi, (...) nous donnant sa répétition des « tordions » de son corps lascif (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1878, page 1245 ). Ces couturières nous intéressent plus avec (...) leurs petites robes érotiquement serrées aux hanches que toutes ces bouchères grecques enveloppées d'étoffes qui leur dessinent d'ennuyeux tuyaux le long des jambes (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Art moderne, 1883, page 56 ).

« page 143 ). — Par analogie.

[À propos d'un animal] La fureur érotique du dindon, les allées et venues de la dinde renseignent sur l'époque où celle-ci couve (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, page 250 ). — En particulier.

domaine psychanalyse, pathologie.

Désirs érotiques.

Il n'est pas rare d'observer chez les mêmes malades auparavant frigides, de véritables « fringales érotiques » (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 116 ).

L'insolence sexuelle trahit souvent, comme l'inflation érotique, une déchéance de l'instinct (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 488 ). b) [En parlant d'une personne] Qui a un tempérament sensuel, qui est enclin au plaisir physique.

Le président, ce Prudhomme érotique que nous avons entendu faire le galantin et le beau diseur avec la marchande de modes (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1860, page 763 ). — Emploi comme substantif (généralement masculin).

Personne portée au plaisir physique.

Thiers, Guizot, Hugo.

Guizot et Hugo ont pu devenir des baiseurs, des érotiques, leur première jeunesse a été chaste (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1872, page 897 ).

L'érotique qui se vante de plus de trois cent soixante cinq maîtresses (MARIE-JEANNE DURRY, Gérard de Nerval et le mythe, 1956, page 130 ). 2.

Qui provoque le désir amoureux. a) [En parlant d'une personne, d'un aspect de son physique, de son comportement] (Quasi-)synonymes : aguicheur, désirable, excitant.

Je voyais sous sa robe à la mode du moment le dessin de son ventre et de ses deux cuisses, comme si seulement un linge mouillé en voilait la nudité.

C'était très érotique (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1878, page 1254 ). b) [En parlant d'une chose] (Quasi-)synonymes : aphrodisiaque, érotogène (confer érogène remarque b).

La vertu érotique des truffes.

(...) persuasion assez générale où l'on est que la truffe dispose aux plaisirs génésiques (JEAN-ANTELME BRILLAT- SAVARIN, Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante, 1825, page 96) : Ø 2.

Cette drogue [l'eau-de-vie de pommes] était un philtre érotique, qu'il ne pourrait jamais sucer sans voir, dans ses lueurs, surgir une tête vermeillée, et rosissante et consentante. JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Le Roi d'Écosse, 1941, page 195. — Emploi comme substantif masculin à valeur de neutre.

Ce qui provoque le désir amoureux.

Cette chair rosée sous la gaze parle à l'âme (...).

Vous êtes bien heureux de ne pas vibrer à l'érotique; cela me détraque, moi (JOSÉPHIN PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, page 114 ). 3.

En particulier.

domaine de l'expression (notamment artistique, littéraire; parfois avec une connotation péjoratif.) a) [En parlant d'un artiste] Qui traite de l'amour charnel et (peut) incite(r) à la volupté.

Lequel, entre nos poètes érotiques, y compris les chevaliers de Bertin et de Parny, a jamais rendu la chaleur âpre et le délire cuisant de la jouissance en traits plus saisissants que Jacques Tahureau du 2. »

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