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Dictionnaire en ligne: ERREUR, substantif féminin.

Publié le 31/01/2016

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erreur
Dictionnaire en ligne: ERREUR, substantif féminin. I.— Vieux ou littéraire. [Par référence à errer " aller çà et là "] A.— Action d'errer çà et là; parcours sinueux et imprévisible. Ce ruisseau sinueux a d'aimables erreurs (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Portraits littéraires, tome 1, 1844-64, page 27) : Ø 1. Ici, du labyrinthe habilement tissu, Dédale a retracé le piège inaperçu : On le voit, d'Ariane écoutant la tendresse, Lui-même en révéler l'insidieuse adresse; Et, débrouillant l'erreur de ses mille chemins, Du fil libérateur armer ses jeunes mains. ABBÉ JACQUES DELILLE, L'Énéide, 1804, page 217. · Les erreurs d'Ulysse. Les pérégrinations du héros grec sur le chemin du retour vers Ithaque retracées dans l'Odyssée. Il aimait les beaux voyages et, comme on dit d'Ulysse, les longues erreurs (...), il s'amusait à prendre le plus long (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Rabelais, 1924, page 26 ). B.— Illusion, méprise. Tout est erreur ici bas. Pensers amoureux, imaginations vaines et douces (EUGÈNE DELACROIX, Journal, 1849, page 268 ). II.— Courant. [Par référence à errer " s'écarter, s'éloigner de la vérité "] A.— Action, fait de se tromper, de tenir pour vrai ce qui est faux et inversement. Mais ils ne sont pas plus convaincus de mon erreur, que je ne suis convaincu qu'ils se trompent (ANDRÉ GIDE, Feuillets d'automne, 1937, page 1285) : Ø 2. L'obstination de la dame d'honneur de la princesse de Parme à voir en moi un neveu de l'amiral Jurien de La Gravière avait en soi quelque chose de vulgairement risible. Mais l'erreur qu'elle commettait n'était que le type excessif et desséché de tant d'erreurs plus légères, mieux nuancées, involontaires ou voulues, qui accompagnent notre nom dans la « fiche » que le monde établit relativement à nous. MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 2, 1921, page 498. — Locutions. · Faire erreur. Se tromper Je vous dis que vous faites erreur (GEORGES DUHAMEL, Le Jardin des bêtes sauvages, 1934, page 79 ). · Il y a erreur (familier). C'est une erreur, vous vous trompez. Il y a erreur, dit une voix. C'est Archambaud, l'ingénieur de l'usine (MARCEL AYMÉ, Uranus, 1948, page 29 ). · Il n'y a pas d'erreur. Indiscutablement, sans possibilité de se tromper. Pour ce qui est de ça, il n'y a pas d'erreur, c'est bien votre tour, oh là, là! (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 1re. partie, 7, page 77 ). · Sauf erreur. Sauf si j'ai fait erreur. Grosso modo et sauf erreur, car je n'ai pas sous les yeux les règles d'ordres (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 2, 1903, page 48 ). · Convaincre quelqu'un d'erreur. Lui donner la preuve irréfutable qu'il se trompe. Le peu d'extériorisation que tu donnes à tes résultats n'est pas fait pour les convaincre d'erreur (ANDRÉ GIDE, Correspondance avec Paul Valéry, 1899, page 358 ). SYNTAXE : Combattre, commettre, découvrir, démontrer, éviter, reconnaître, réparer une erreur; une erreur d'appréciation, de jugement, d'optique, de perspective; une erreur commune, complète, déplorable, fondamentale, grossière, profonde; être une cause, une source d'erreur; être sujet à l'erreur. B.— État de celui qui se trompe. Supposons que nous soyons en erreur; cela peut être (CONSTANTIN-FRANÇOIS CHASSBOEUF, COMTE DE VOLNEY, Les Ruines ou Méditations sur les révolutions des empires, 1791, page 205 ). Elle se décida sans balancer à confirmer Gérold dans son erreur (STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 3, 1795, page 96 ). Cette petite part de vérité que, sombrés à pic dans l'erreur, ils détenaient encore (ERNEST PSICHARI, Le Voyage du centurion, 1914, page 43) : Ø 3.... je (...) demeurai persuadée que j'étais née à Madrid et que j'avais un an ou deux de plus que mon âge présumé. (...) je lus rapidement la correspondance de mon père avec ma grand'mère, et une lettre mal datée, intercalée mal à propos dans le recueil de 1803, me confirma dans mon erreur. Cette lettre, qu'on trouvera à sa place véritable, ne m'abusa plus, lorsqu'au moment de transcrire cette correspondance, je pus y porter un examen plus attentif. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 77. SYNTAXE : Être, tomber, s'entêter, persévérer dans l'erreur; tirer quelqu'un de l'erreur. — État de celui qui est trompé. Induire quelqu'un en erreur. Tromper quelqu'un volontairement ou non. Les autres [amies] m'accusaient d'une profonde hypocrisie qui les avait induites en erreur (GABRIEL SÉNAC DE MEILHAN, L'Émigré, 1797, page 1781 ). Même s'il était prouvé que ces deux ministres ont été induits en erreur (FRANÇOIS MAURIAC, Le Bâillon dénoué, 1945, page 450 ). C.— Faute commise en se trompant. 1. Assertion fausse, opinion qui s'écarte de la vérité généralement admise. Il est singulier qu'il faille lui [Montesquieu] tenir compte de n'avoir pas professé une erreur si grossière (ANTOINE-LOUIS-CLAUDE DESTUTT DE TRACY, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu, 1807, page 237 ). Y a-t-il pour chaque objet une forme idéale, hors de laquelle tout soit déviation ou erreur? (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 225) : Ø 4. Mon bizarre visiteur s'écria avec une grande véhémence : « Erreur, monsieur! erreur, erreur absolue! Nous sommes, nous autres, plus loin du soleil en été qu'en hiver. » GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, L'Homme de mars, 1889, page 1182. — Spécialement. [En parlant du dogme d'une religion] Erreur doctrinale. Cette erreur a été condamnée par l'Église (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Orme du mail. 1897, page 75 ). La grande erreur du protestantisme, de prétendre limiter aux seuls évangiles la révélation (ANDRÉ GIDE, Feuillets d'automne, 1918, page 676 ). · Faute commise, péché. Leur bec sublime (os sublime) n'est pas la moindre cause de l'erreur où tomba l'apôtre (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, page VIII) : Ø 5. La couronne d'épine est énorme et cruelle Sur le front inclinant sa pâleur fraternelle Vers l'ignorance humaine et l'erreur du pécheur... PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 2, Amour, 1888, page 26. 2. Chose fausse, erronée. a) [L'erreur naît d'une transgression d'une règle généralement admise] Erreur de transcription, de référence. S'il s'était glissé quelques erreurs dans la narration d'Hermann! (EDMOND ABOUT, Le Roi des montagnes, 1857, page 6 ). Cela fourmillait d'erreurs (ANDRÉ GIDE, Journal, 1902, page 121) : Ø 6. Même de jolies fautes de français, même d'adorables et rares, aussi bien, erreurs d'orthographe, mettaient un charme de plus dans ce courrier presque quotidien... PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 5, Confessions, 1895, page 130. — Spécialement. DROIT. Vice du consentement qui rend le contrat annulable lorsqu'il porte sur des qualités substantielles. · Erreur judiciaire. Condamnation pénale prononcée à tort. Nous sommes décidés, en effet, à ne point laisser douze braves gens commettre une abominable erreur judiciaire (GASTON LEROUX, Le Mystère de la Chambre jaune, 1907, page 124 ). · Erreur de droit. Erreur portant sur l'existence ou sur l'interprétation d'une règle juridique. De plus, cette même possession est privée de « bonne foi », puisqu'elle a pour fondement une erreur de droit, et que l'erreur de droit empêche la prescription (PIERRE-JOSEPH PROUDHON, Qu'est-ce-que la propriété?, 1840, page 200 ). · Erreur de fait. " Erreur portant sur une circonstance matérielle " (Grand Larousse de la langue française en six volumes). · Erreur de personne, erreur sur la personne. Erreur consistant à confondre une personne avec une autre. Un ennui gêné descendait maintenant dans la pièce : il y avait erreur sur la personne (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 170 ). b) [L'erreur naît d'une mauvaise mesure, d'une différence avec le réel] Erreur de date, de compte, de mesure. Il est impossible qu'il y ait une erreur en longitude de 10 minutes (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 2, 1797, page 71 ). Une simple erreur de date (HENRY BATAILLE, Maman Colibri, 1904, page 31 ). Erreur n'est pas compte*. Confer Jean-François Rolland, Dictionnaire du mauvais langage, 1813, page 60. — Spécialement. · COMPTABILITÉ. Il retombait toujours dans leur erreur de calcul (EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGÜÉ, Les Morts qui parlent, 1899, page 366 ). C'est comme si je corrigeais une erreur dans un livre de compte (DOCTEUR PIERRE-MARIE-FÉLIX JANET, Les Obsessions et la psychasthénie, 1903, page 138 ). Sauf erreur ou omission. Formule accompagnant un compte bancaire, un rapport, un procès-verbal, par laquelle on admet implicitement que le compte ou le texte peuvent comporter erreur ou omission involontaires : Ø 7. Le procès-verbal permet à l'autorité de tutelle de contrôler la validité des délibérations, il doit être porté à la connaissance des conseillers municipaux qui conservent le droit d'en demander la rectification, s'il contenait une erreur ou une omission. JEAN FONTENEAU, Le Conseil municipal, 1965, page 111. · PHYSIQUE. Courbe d'erreur, erreurs individuelles d'observation. Erreur absolue. Différence entre le résultat numérique d'une observation et la valeur réelle la plus probable. Le convaincre d'erreur absolue (ERNEST RENAN, Drames philosophiques, préface, 1888, page 371 ). Erreur relative. " Rapport de l'erreur absolue à la valeur de la grandeur elle-même " (Grand Larousse de la langue française en six volumes). Erreur systématique. Dans les sciences expérimentales, erreur due à la méthode suivie ou à l'instrument d'observation ou d'analyse utilisé. Résistance dynamométrique. — (...) elle peut être entachée d'une erreur systématique due à l'imperfection de la méthode ou de l'appareil employé (RAYMOND THIÉBAUT, La Fabrication des tissus, 1961, page 79 ). 3. Action inconsidérée, contraire au bon sens, à la réflexion et imputable à l'ignorance ou à l'étourderie. Erreur de savoir-vivre, de bienséance, de tactique. Ce portrait de moi en gentleman revenu des erreurs de le jeunesse (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1857, page 227 ). La Bataille d'Anghiari par suite d'une erreur de préparation est vouée à une perte certaine (GILLES DE LA TOURETTE, Léonard de Vinci, 1932, page 97 ). « Incident technique » et non « erreur de parcours » (PAUL VIALAR, Le Bon Dieu sans confession, 1953, page 166) : Ø 8. C'est la même erreur que l'on a commise au Louvre le jour où l'on a mis ensemble tous les Rembrandt, tous les Ruysdaël : on sort de ces cabinets avec une impression de dégoût et d'indigestion. PAUL CLAUDEL, Correspondance [avec André Gide] , 1910, page 150. Ø 9. Ce soir-là, mes hôtes m'expliquèrent que cette guerre était une erreur, que nous avions toutes raisons de nous entendre avec le nazisme, et qu'ils espéraient une paix de compromis avant la fin de 1940. FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 21. · Locution adverbiale. Par erreur. En se trompant par ignorance ou par étourderie. Que c'était au contraire comme si on avait par erreur laissé tomber quelques épis, quelques grains de blé, dans une prairie naturelle, qui auraient poussé (CHARLES PÉGUY, Victor-Marie, Comte Hugo. 1910, page 686 ). — Au pluriel. Dérèglements dans les moeurs. Dans le temps de ses erreurs, elle n'avait cessé d'adresser (...) une oraison à Notre-Dame (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie littéraire. 1890, page 268) : Ø 10. À cette époque, la comtesse (...) expiait par des larmes de sang les fautes de sa vie passée (...) Peut-être ne connut-elle le prix de la vertu qu'au moment où elle recueillit la triste moisson semée par ses erreurs... HONORÉ DE BALZAC, Gobseck, 1830, page 427. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6 626. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 12 647, b) 5 818; XXe. siècle : a) 7 166, b) 9 959.
erreur

« irréfutable qu'il se trompe.

Le peu d'extériorisation que tu donnes à tes résultats n'est pas fait pour les convaincre d'erreur (ANDRÉ GIDE, Correspondance avec Paul Valéry, 1899, page 358 ). SYNTAXE : Combattre, commettre, découvrir, démontrer, éviter, reconnaître, réparer une erreur; une erreur d'appréciation, de jugement, d'optique, de perspective; une erreur commune, complète, déplorable, fondamentale, grossière, profonde; être une cause, une source d'erreur; être sujet à l'erreur. B.— État de celui qui se trompe.

Supposons que nous soyons en erreur; cela peut être (CONSTANTIN-FRANÇOIS CHASSBOEUF, COMTE DE VOLNEY, Les Ruines ou Méditations sur les révolutions des empires, 1791, page 205 ).

Elle se décida sans balancer à confirmer Gérold dans son erreur (STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 3, 1795, page 96 ).

Cette petite part de vérité que, sombrés à pic dans l'erreur, ils détenaient encore (ERNEST PSICHARI, Le Voyage du centurion, 1914, page 43) : Ø 3....

je (...) demeurai persuadée que j'étais née à Madrid et que j'avais un an ou deux de plus que mon âge présumé.

(...) je lus rapidement la correspondance de mon père avec ma grand'mère, et une lettre mal datée, intercalée mal à propos dans le recueil de 1803, me confirma dans mon erreur. Cette lettre, qu'on trouvera à sa place véritable, ne m'abusa plus, lorsqu'au moment de transcrire cette correspondance, je pus y porter un examen plus attentif. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 2, 1855, page 77. SYNTAXE : Être, tomber, s'entêter, persévérer dans l'erreur; tirer quelqu'un de l'erreur. — État de celui qui est trompé.

Induire quelqu'un en erreur. Tromper quelqu'un volontairement ou non.

Les autres [amies] m'accusaient d'une profonde hypocrisie qui les avait induites en erreur (GABRIEL SÉNAC DE MEILHAN, L'Émigré, 1797, page 1781 ).

Même s'il était prouvé que ces deux ministres ont été induits en erreur (FRANÇOIS MAURIAC, Le Bâillon dénoué, 1945, page 450 ). C.— Faute commise en se trompant. 1.

Assertion fausse, opinion qui s'écarte de la vérité généralement admise.

Il est singulier qu'il faille lui [Montesquieu] tenir compte de n'avoir pas professé une erreur si grossière (ANTOINE-LOUIS-CLAUDE DESTUTT DE TRACY, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu, 1807, page 237 ).

Y a-t-il pour chaque objet une forme idéale, hors de laquelle tout soit déviation ou erreur? (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 225) : Ø 4.

Mon bizarre visiteur s'écria avec une grande véhémence : « Erreur, monsieur! erreur, erreur absolue! Nous sommes, nous autres, plus loin du soleil en été qu'en hiver.

» GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, L'Homme de mars, 1889, page 1182. — Spécialement.

[En parlant du dogme d'une religion] Erreur doctrinale.

Cette erreur a été condamnée par l'Église (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Orme du mail.

1897, page 75 ).

La grande erreur du protestantisme, de prétendre limiter aux seuls évangiles la révélation (ANDRÉ GIDE, Feuillets d'automne, 1918, page 676 ). 2. »

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